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Chapitre 859 : Monnaie d’échange
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Gu Jiaqi

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Ce n’est qu’après leur départ que Yun Xi et Zhao Yumo sortirent de leur cachette. Apparaissant de derrière les plantes en pot, Yun Xi se frotta le cou et poussa un soupir.

« Yun Xi, pourquoi soupires-tu ? Avec le statut actuel de Liang Xinyi, il est peu probable qu’elle puisse utiliser la balle pour changer sa fortune. C’est pratiquement impossible ! D’ailleurs, je ne pensais pas qu’elle accepterait d’être la femme de Han Zhongteng en échange de cette opportunité. Utiliser son corps comme monnaie d’échange à un si jeune âge, wow… c’est terrifiant. »

« Elle a toujours été très fière. De plus, sa mère la chérit tellement qu’elle pense vraiment qu’elle est la première. Non seulement cela, mais elle est aussi devenue vaniteuse, égoïste, étroite d’esprit et même sans scrupules pour arriver là où elle veut être. À la maison, lorsque nous vivions à la campagne, elle jouait de sales petits tours pour m’atteindre. Mais maintenant qu’elle est à Jingdu, un endroit qui n’a rien à voir avec la campagne, elle doit changer sa façon de faire. Les gens de Jingdu sont compliqués et compétitifs, et cela, ajouté au fait qu’elle n’a ni pouvoir ni soutien, elle doit faire tout ce qu’il faut et à n’importe quel prix. »

« Mais agir de façon aussi éhontée à cet âge…, qui sait quel genre de désastre elle deviendra dans le futur ? »

« Qu’est-ce que ça peut faire si elle devient un désastre ? Il semble que les deux parties soient d’accord : l’une est prête à donner des coups et l’autre est prête à en recevoir. Un échange équitable n’est pas un vol. D’ailleurs, si elle veut quelque chose, elle devra travailler pour l’obtenir. De plus, elle a accepté de bon gré, et elle semble correspondre aux goûts de Han Zhongteng. C’est une bonne affaire. »

« C’est vrai ! Nous choisissons notre propre chemin dans la vie, et nous ne devrions pas blâmer les autres quelle que soit la façon dont les choses tournent. »

« Eh bien, ce n’est pas toujours le cas… Je suis certaine que Liang Xinyi me déteste à mort en ce moment. Elle doit penser que je suis responsable du désordre dans lequel elle se trouve et me le reproche. »

« Si c’est vrai, tu devrais faire attention. Elle est déjà si cruelle avec elle-même, je doute qu’elle soit indulgente avec toi. »

Pour quelqu’un qui se traitait aussi durement qu’elle, se laissant utiliser comme monnaie d’échange, cela ne pouvait signifier qu’une chose : elle n’avait pas de limites, et cela se vérifierait également dans son traitement des autres.

« Ne t’inquiète pas, j’ai mes méthodes. Je sais comment m’y prendre avec elle. C’est une bonne chose qu’elle ait l’intention de s’inscrire à l’université de Jingdu. L’école sera une très bonne plateforme pour qu’elle puisse cultiver ses ambitions et sa vanité. Je suis heureuse de la voir s’engager dans cette voie. Il n’y aura pas de retour en arrière une fois qu’elle se sera enfoncée dans ce trou de lapin. »

Sur ce, le regard amer de Yun Xi se transforma en sourire et elle changea de sujet en disant : « Viens, allons chez toi maintenant pour que je puisse prendre des nouvelles de ton grand-père. »

« D’accord ! »

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Sans attendre, le résultat de l’élection de Yun Yuanfeng fut publié. Il s’avéra que le poste de directeur du Bureau des Infrastructures était tombé entre ses mains sans difficulté.

Maintenant que Yun Yuanfeng avait remporté l’élection, il pouvait enfin mettre son esprit et son cœur à l’aise après ce qui semblait être plus de six mois d’inquiétude.

Parmi tout le soutien et l’aide qu’il avait reçus pour cette élection, Yun Yuanfeng estimait que l’assistance de Mu Feichi avait joué un rôle essentiel dans sa victoire. Cela l’avait amené à reconnaître et à accepter qu’il était avantageux d’avoir de l’autorité, en particulier lors d’une élection. Il en conclut que les avantages associés au pouvoir étaient énormes et que, lorsqu’il était exercé au bon moment, il pouvait lui donner une longueur d’avance.

Au fur et à mesure que cette prise de conscience prenait racine, elle devenait la source de l’avidité de Yun Yuanfeng pour le pouvoir et la richesse.

Plus on s’expose à un environnement de réussite, plus il est facile pour quelqu’un de devenir ambitieux et, par conséquent, de se tourner vers l’intrigue.

Yun Xi s’appuya sur le canapé, buvant de temps à autre une gorgée d’eau tiède, ne semblant pas se soucier de la victoire de son père aux élections, ni manifester d’enthousiasme à ce sujet. D’un air indifférent, elle observa les visages des membres de sa famille. En apprenant la bonne nouvelle, elle avait remarqué que chacun d’entre eux avait une expression subtilement différente.

Elle percevait que la personne la plus heureuse était Liang Xiuqin. Avec la victoire de son mari, elle n’était plus la femme d’un directeur adjoint. Elle avait été promue femme de directeur. Selon elle, le terme “directeur”, sans le mot “adjoint”, sonnait beaucoup mieux. À tel point que Liang Xiuqin ressentait un sentiment de supériorité et d’autosatisfaction plus fort rien qu’avec le titre lui-même.

Utiliser le mot “extatique” pour décrire ses émotions était un euphémisme. À en juger par son expression lorsqu’elle sentit l’envie et la jalousie dans les yeux de Chen Lixue, il était impossible de ne pas remarquer ses sentiments de fierté. On pourrait dire qu’elle se sentait aussi fière qu’un paon.

Avec sa promotion au poste de directeur, Yun Yuanfeng avait maintenant une identité différente : une personne ayant un statut social plus élevé, et maintenant les avantages et bénéfices qu’il recevrait changeraient en conséquence.

Malgré la fierté et la joie exceptionnelles qu’elle ressentait, Liang Xiuqin n’avait pas laissé ses sentiments prendre le dessus et avait réussi à retrouver rapidement son intelligence et son calme, comme elle l’avait fait lorsqu’elle était l’épouse d’un directeur adjoint. Avec un ton calme et confiant qui réprimait toutes ses émotions, elle commença des discussions avec Yun Yuanfeng sur la meilleure approche qu’ils devraient prendre pour remercier ceux qui avaient soutenu son mari et contribué à sa victoire. Ils décidaient s’il fallait offrir un repas à ces partisans ou trouver d’autres solutions de rechange qui sembleraient être un meilleur geste d’appréciation.

Cette question pouvait sembler familière à Liang Xiuqin, qui avait été l’épouse d’un directeur adjoint pendant de nombreuses années, car elle avait dû régulièrement s’occuper et gérer des questions de nature similaire. Cependant, pour Chen Lixue, toutes les choses dont ils parlaient semblaient étrangères et déroutantes.

Chen Lixue n’avait absolument aucune idée des transactions commerciales, encore moins de leur gestion. Elle ne savait même pas par où commencer.

De retour à la campagne, des pratiques telles qu’un signe d’appréciation dont Liang Xiuqin discutait avec Yun Yuanfeng n’avaient jamais été utilisées. En tant qu’épouse d’un chef de village, il n’y avait pas besoin de tout ça. Chen Lixue s’asseyait et ne faisait rien quand les gens s’approchaient de leur famille, les flattant et leur offrant des cadeaux et des avantages.

Cependant, ce n’était pas le cas à Jingdu. En écoutant Liang Xiuqin mentionner les choses à faire et à ne pas faire à la femme d’un directeur, Chen Lixue se rendit compte qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’on attendait d’une dame de ce statut et de ce qu’il fallait faire. Avec la réalisation de son ignorance, son visage rougit de honte et d’embarras. À ce moment-là, elle détestait l’attitude peu scrupuleuse de Liang Xiuqin, dans le passé, alors qu’elle était prête à tout pour obtenir ce qu’elle voulait.

À l’époque, si c’était elle qui avait épousé Yun Yuanfeng, c’était elle qui planifierait et gérerait ces affaires maintenant. Avec le temps et la pratique, elle aurait aussi perfectionné les compétences nécessaires, n’est-ce pas ?

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