Il n’y avait que la tendresse d’un regard paternel dans les yeux de Guan Zhong, pas la moindre once de ressentiment. Il regarda Hua Haifeng d’un œil terne et opaque et poussa un long soupir : «Ta mère et moi étions des amours de jeunesse. Hua Guoming me l’a enlevée. Je n’étais pas prêt à accepter la réalité, c’est pourquoi j’ai caché mon identité et je suis allé chez les Hua pour devenir l’intendant de la famille. Je suis ton père biologique. Ces 20 dernières années, n’as-tu pas ressenti mon amour pour toi ?»
«Arrête de dire des bêtises, espèce de chien sans valeur ! Tu veux me piéger ? Pas question !» Hua Haifeng hurla de rage.
«Petit, tu peux rentrer chez toi et demander à ta mère. Elle te dira la vérité….»
«Je n’y crois pas ! Je n’y crois pas ! Vous me trompez. Mon père est Hua Guoming, président de la société Huahai. Comment un chien de bas étage comme toi pourrait-il être mon père ?»
Hua Haifeng était hystérique. Il ne pouvait accepter d’être passé du statut de prince héritier de la puissante Huahai Corporation à celui de fils de majordome, sans parler de celui de fils illégitime. C’était ridicule et ironique. Il s’élança avec son couteau vers Guan Zhong comme un fou furieux et fit une douzaine de trous sanglants dans la poitrine de Guan Zhong.
Saignant de la bouche et du nez, Guan Zhong se mit à convulser.
Hua Haifeng reprit ses esprits et réalisa qu’il avait tué quelqu’un. Pris de panique, il pousse la portière de la voiture et sort en boitant avec sa jambe gauche cassée.
Un sourire amer se dessina sur le visage angoissé de Guan Zhong. Il avait été tué par son propre fils. Serait-ce vraiment le karma ?
Il appuya sur l’accélérateur. La belle voiture d’affaires fonça comme une flèche et s’écrasa contre un camion-citerne garé sur le bord de la route. Dans une explosion assourdissante, les deux véhicules s’embrasent. Détruire les preuves était la dernière chose qu’il pouvait faire pour son fils. Il ne pouvait pas laisser la cause de sa mort peser sur Hua Haifeng.
Hua Haifeng ne s’était pas beaucoup éloigné. Il fut surpris par le bruit soudain d’une explosion et tomba à terre. Peut-être avait-il vraiment ressenti le lien qui l’unissait à son père. Peut-être était-il seulement effrayé. Des larmes coulèrent de ses yeux tandis qu’il regardait les flammes s’élever dans les airs.
…
…
Xiao Luo passa toute la journée avec Xiao Ruyi et Tang Ren. Ils mangèrent et burent et passèrent un bon moment. Bien que Xiao Ruyi ait posé des questions à Xiao Luo sur certaines choses, il n’en révéla pas trop. Il se contenta de lui dire : «N’importe quoi à n’importe quel moment ne changera pas le fait que je suis ton frère !»
Ces mots étaient très suffisants pour rassurer Xiao Ruyi et Tang Ren.
Il était presque neuf heures du soir lorsqu’il retourna au camp d’entraînement. Yan Wang et Feng Zixiao s’emparèrent de lui et lui demandèrent de toute urgence : «Xiao Luo, où est Gu Qianxue ?»
Xiao Luo fronça un peu les sourcils et réfléchit : Cette jeune fille n’est pas encore rentrée ?
Comme Xiao Luo s’y attendait, Feng Zixiao continua : «Les gardes ont vu que tu étais sorti avec elle aujourd’hui. Pourquoi es-tu le seul à être revenu ?»
Un air furieux s’afficha sur le visage de Yan Wang. Il demanda directement : «Tu l’as vendue, petit coquin ?»
Comment est-ce possible ?
Xiao Luo sourit amèrement, puis raconta l’histoire aux deux officiers instructeurs sans réserve.
Yan Wang pointa Xiao Luo du doigt et dit d’une voix déçue : «Tu as de gros problèmes. Gu Qianxue a déménagé au mont Tianshan pour devenir l’apprentie officielle d’un professeur et n’en est sortie qu’à l’âge de 20 ans. Il est clairement écrit dans son dossier qu’elle n’a aucun sens de l’orientation et qu’elle ne peut pas trouver son chemin dans une ville animée. Elle est définitivement perdue.»
«C’est vrai ?»
Xiao Luo était stupéfait. Il aurait créé un grand désordre si c’était vrai.
En pensant au visage innocent de Gu Qianxue, Xiao Luo ne pouvait pas rester les bras croisés. Il se retourna et sortit en courant de la porte du camp d’entraînement.
«Où vas-tu ?» Yan Wang cria derrière lui.
«Je pars la retrouver pour la ramener.»
Sans se retourner, Xiao Luo sortit en courant et prit un taxi pour se rendre à ce bâtiment en forme de N. Il prévoyait de commencer sa recherche de Gu Qianxue par le bâtiment du centre. Il prévoyait de commencer sa recherche de Gu Qianxue par le bâtiment au centre.
«Ne restons pas là sans rien faire. Prévenez tous les officiers en patrouille et demandez-leur de vous aider à retrouver Gu Qianxue. S’il lui arrivait quelque chose, non seulement Gu Qianlin nous ferait pitié, mais la Barbe Grise Solitaire du Mont Tianshan nous mettrait également en pièces», dit Yan Wang à Feng Zixiao avec anxiété.
«Oui.»
Feng Zixiao partit suivre les ordres.
«P****n, pourquoi tout est si merdique chaque jour ?»
Yan Wang fronça les sourcils en réfléchissant profondément. Il regrettait vraiment d’avoir accordé le privilège de partir librement à Xiao Luo et Gu Qianxue.
…
…
Lorsque Xiao Luo arriva en taxi au bâtiment en forme de N, il vit immédiatement Gu Qianxue, qui était assise sur les escaliers de marbre à l’entrée de la porte du bâtiment. Une fontaine se trouvait juste devant les marches. Des lumières colorées avaient été allumées et éclairaient les jets d’eau dans toutes les nuances de l’arc-en-ciel.
Xiao Luo paya le prix de la course et sortit de la voiture avant de se diriger vers Gu Qianxue.
Vêtue d’une tenue d’entraînement camouflée, elle se blottit contre elle-même, la tête baissée et les yeux fixés sur le sol à l’avant. Aussi belle qu’elle soit avec sa peau de jade et ses yeux délicats, elle avait l’air d’une enfant en fuite, seule et sans défense.
Gu Qianxue releva la tête lorsqu’elle vit une paire de pieds apparaître sur le sol qu’elle fixait. Ses yeux brillants restèrent figés un moment avant de briller de colère lorsqu’elle découvrit qu’il s’agissait de Xiao Luo. Se mordant les lèvres, elle grommela : «Tu m’as menti !».
Elle était peut-être naïve et peu sophistiquée, mais pas stupide. Elle savait que Xiao Luo lui avait menti pour se débarrasser d’elle.
Avant que sa voix ne s’éteigne, elle bondit comme un petit et joli léopard des neiges et frappa l’épaule de Xiao Luo avec sa main.
Un impact d’une puissance inimaginable jaillit de sa paume apparemment douce. Xiao Luo fut pris au dépourvu.
Bang !
Il recula de plusieurs pas comme s’il avait été frappé par un coup de tonnerre. Son épaule gauche lui faisait atrocement mal.
Avant qu’il ne réalise ce qui se passait, Gu Qianxue s’avança à nouveau vers lui. Chacun de ses mouvements contenait de formidables techniques offensives. Le plus étonnant était la rapidité de son attaque.
Xiao Luo comprit que c’était sa faute, alors il se contenta d’esquiver sans riposter. Il tenta de persuader Gu Qianxue tout en esquivant ses coups, «Arrête. Arrête de me frapper. Les responsables de l’entraînement Yan et Feng te cherchent. Toi et moi devrions rentrer au plus vite.»
Pourquoi Gu Qianxue écouterait-elle Xiao Luo ? Il l’avait piégée pour qu’elle vienne ici et l’avait fait s’asseoir comme une idiote toute la journée sans même un seul visage familier autour d’elle. Pour l’instant, elle savait seulement qu’elle le détestait de tout son cœur et qu’elle voulait l’abattre.
Cependant, Xiao Luo était capable d’esquiver tous les coups, sauf le premier qui lui avait été lancé de façon inattendue. Cela la rendit furieuse, mais elle ne savait pas quoi faire ensuite.
«Xiao Luo, tu ne peux pas esquiver ?»
Ses mots firent glousser Xiao Luo. Lui demandait-elle de rester immobile pour qu’elle puisse viser ?
C’était un vœu pieux.
Gu Qianxue s’arrêta finalement au bout de dix minutes. Elle s’assit sur les marches de marbre et ne parla qu’au bout d’un moment : «Xiao Luo, j’ai faim !».
Grondement…
Avec un timing impeccable, son estomac commença lui aussi à protester, juste après qu’elle ait parlé.
Les joues rougies, la jeune fille regarda Xiao Luo d’un air timide. Elle le regardait avec un regard inflexible, comme un enfant contrarié qui devait se plier à la volonté d’un adulte.
Xiao Luo ne savait pas s’il devait rire ou pleurer. Il y a quelques secondes, elle l’attaquait. Maintenant, elle lui disait qu’elle avait faim et s’attendait probablement à ce qu’il lui offre un repas. C’était plutôt gênant, quoi qu’il puisse en penser.