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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Région sud du royaume de Schucheron, ville natale de Vanessa. Le village qui avait été brûlé par l’attaque du dragon de feu.
Il n’était plus qu’un champ de ruines qui ne pouvait plus être ranimé.
Sur ce vaste territoire, la maison de Vanessa se dressait seule.
« Cela faisait longtemps que vous ne m’aviez pas autant surpris, milord. Vous m’avez envoyé une lettre la semaine dernière, et cette fois, vous venez sans prévenir. »
Vanessa ouvrit la porte de sa maison. Dans la petite pièce, Cyron était assis seul. Elle haussa les épaules et s’assit en face de lui.
« Comme si tu n’avais pas fait la même chose. »
Une bouilloire de thé chaud était posée sur la table. Cyron remplit une tasse de thé pour elle.
« Khan a dû en faire beaucoup. Je vois bien qu’il a préparé ça et qu’il est parti précipitamment. Et si vous faisiez quelque chose vous-même pour une fois ?
– Ce type fait tout exceptionnellement. »
Les deux personnes admirèrent le thé pendant un moment.
N’est-ce pas un père qui veut juste se vanter de son enfant ?
Au cours des cinquante années qui s’étaient écoulées depuis qu’elle était devenue son chevalier, c’était la première fois qu’elle le voyait ainsi.
« Alors, comment c’était ?
– Très impressionnant. Il semble aussi qu’il ait trouvé un merveilleux équipage.
– Ce n’est pas ce que j’ai demandé. »
Vanessa savait qu’il voulait en savoir plus sur la bataille, mais elle tenta d’éluder le sujet.
« Fufu, on dirait que vous avez vieilli vous aussi. Vous êtes si impatient.
– On dirait que c’est comme ça.
– Jin Runcandel… Il s’est bien débrouillé. On dirait bien qu’il peut tenir sa parole. »
Les coins de la bouche de Cyron se crispèrent.
« Alors je lui ai donné la carte.
– Je ne m’attendais pas à ce que cela arrive.
– Vous êtes donc devenu plus indulgent ? Je pensais que vous connaissiez déjà le résultat. »
Cyron se contenta de glousser au lieu de répondre.
« Si vous aviez encore de l’affection pour Luna, il n’aurait jamais reçu la carte. »
Vanessa sourit amèrement. La carte avait été conçue pour atterrir dans les mains de Luna.
Lorsque Cyron avait tiré la carte de la mer Noire et avait vu ‘cette’ créature, il l’avait gardée et avait toujours voulu la transmettre à Luna.
« Il fut un temps où nous avions placé tous nos espoirs et nos rêves dans cette enfant. Si vous lui aviez accordé un peu plus d’attention, elle n’aurait pas abandonné. Elle aurait déjà régné sur le clan Runcandel, et nous aurions enfin pu nous occuper de nos propres affaires.
– Tu m’en veux, Vanessa ?
– Non, je m’en veux et j’en veux à mon unité. À l’époque, les Chevaliers noirs ne pouvaient rien faire d’autre que de garder un œil sur Luna.
– En quoi est-ce ta faute ? C’est celle de Rosa et la mienne.
– Nous devons donc empêcher Jin de s’écarter de son chemin. Je vais peut-être garder un œil sur lui pendant un moment. Quant à Joshua… C’est un fauteur de troubles. Il prépare des choses que Jin devra affronter. »
Cyron secoua la tête.
« Je n’aurais jamais sourcillé s’il avait eu besoin d’une tutelle. N’interviens pas auprès de lui. S’il n’est pas capable de prendre en charge le clan tout seul, il ne peut pas prendre en charge le monde.
– …Et s’il devient comme Luna ? Une fois que Jin sera revenu au clan, pourra-t-il affronter Joshua ? Il reste la question de savoir s’il reviendra vivant ou non.
– Et pourtant, tu lui as quand même donné la carte ? »
Vanessa rit lorsque Cyron lui demanda de ne pas se mêler des affaires de Jin.
« Je sais bien sûr qu’il ne faut pas faire ce genre de choses. Puisque vous êtes là, prenons un verre. Tuven est dans le coin, je le préviendrai.
– Tuven… Je ne l’ai pas vu depuis des années. »
* * *
Jin et ses compagnons regardaient la carte d’un air absent.
« …Il est en effet possible de créer une carte de la mer Noire. J’ai entendu dire que les monstres se reproduisaient comme de l’eau et que des gaz toxiques contaminaient l’air. »
Comme le disait Kashimir, aucun autre clan, empire ou royaume ne pouvait créer une carte de la mer Noire. Même les Zipfels n’osaient pas y pénétrer.
C’est du moins ce que le monde pensait. Chaque personne qui avait parcouru cette carte avait eu la mâchoire décrochée. Tout le monde pensait que c’était impossible, mais les Runcandels avaient déjà réussi.
Traverser la mer Noire sans carte était possible. Il y avait bien de faibles chemins depuis l’entrée, mais c’était parce que Cyron s’était frayé un chemin à l’aide d’un bulldozer.
S’ils parvenaient à vaincre les monstres en chemin, n’importe qui pourrait visiter le centre.
« C’est probablement un projet qui contient le sang, la sueur et les larmes de la génération précédente des Chevaliers noirs. C’est aussi probablement un projet confidentiel. À ma connaissance, personne d’autre n’a envoyé de troupes en mer Noire.
– C’est exact, Gilly. Seuls Père, Mère, la génération précédente des Chevaliers noirs et quelques anciens étaient au courant. Les porte-drapeaux n’ont même pas le droit de le savoir.
– Hm… C’est donc pour ça que le père de cet enfant va toujours là-bas. C’est à cause des monstres d’Helluram. »
La femme du roi des bêtes Orgal et le maître de la magie noire, la sorcière.
La magie noire était devenue interdite, mais on trouvait des traces de ses actes dans les livres d’histoire. De nombreux historiens parlaient d’elle comme d’une apocalypse, chacun de ses actes ayant été marqué par des destructions et des massacres.
Chaque fois que son nom était mentionné, une terrible tragédie s’ensuivait.
Il y a mille cinq cents ans, une épidémie non identifiée à l’époque, la “folie”, avait plongé toute la région occidentale dans la crise. Trois cents ans plus tard, le Dieu démon était apparu. Deux cents ans plus tard, les explosions de la région du nord s’étaient produites, et trois cents ans plus tard, il y avait eu la crise de la mortinatalité.
Elle n’était pas à l’origine d’une ou deux tragédies. Aucun être humain ne pouvait provoquer intentionnellement de tels événements.
Il y a 500 ans, pendant la guerre du Saint Empire, Helluram avait invoqué une armée de monstres, ce qui n’avait surpris personne.
En revanche, cela avait relancé le débat sur la question de savoir si ‘Helluram’ n’était qu’une seule personne ou un groupe de magiciens.
De nombreux magiciens soutenaient cette dernière hypothèse. Il était impossible que quelqu’un soit actif pendant plus de mille cinq cents ans.
« Je ne pense pas que la déranger soit une bonne idée. Je ne me sens pas très bien… »
Quikantel commenta la carte, et tout le groupe parut surpris. Ils n’auraient jamais pensé que Quikantel aurait peur d’une magicienne.
De plus, elle parlait comme si Helluram était un individu.
« Vous voulez donc dire qu’Helluram est une personne, et non un groupe ? »
Quikantel acquiesça à la question d’Enya.
« Elle est une personne, d’accord. Elle est à moitié démon. Elle ressemble à un humain, mais a la durée de vie d’un démon. »
Jin le savait déjà. Son maître, Valeria, avait affirmé avoir rencontré Helluram et lui avoir transmis des informations.
« En fait, son existence est une malédiction. Toutes sortes de dieux la louaient et ne cherchaient pas d’autres maîtres d’œuvre. Lorsque le roi des bêtes Orgal a fait part de sa malédiction, les dragons sont allés la féliciter. »
Enya sursauta.
« Alors toutes les calamités historiques sont-elles vraies ?
– Oui, elles sont tout à fait vraies. Les dragons en sont sûrs. Alors, à propos de ce monstre qu’Helluram a élevé… Tu as une idée, Quikantel ?
– Tu envoies Jin là-bas ? Il pourrait la rencontrer.
– HAHAHA ! Le gamin et moi sommes immunisés contre les malédictions, donc ça n’a pas d’importance. Et d’après la Terreur des Antes ou je ne sais quoi, le monstre est sous le contrôle des Runcandels. Mais tout de même, ne pas le chercher signifie qu’il est peut-être mort.
– Sa dernière activité remonte peut-être à trois cents ans, mais je ne pense pas qu’il soit mort. »
Quikantel ne cessait de faire des déclarations pour arrêter Murakan.
Cependant, Jin et Murakan étaient du même avis. Vanessa disait qu’il s’agissait d’une autre mission, et qu’ils ne pouvaient donc pas la refuser.
« C’est la récompense de mon père. Je ne sais pas ce qu’il me prendra si je refuse.
– Je suis d’accord. Les ordres du Seigneur sont définitifs. »
Kashimir, Alisa et Jet acquiescèrent. Quikantel ne pouvait plus les arrêter.
« Je suppose qu’il n’y a rien à faire. En revanche, Murakan et moi vous accompagnerons jusqu’à l’entrée. Plus loin, les toxines seront trop fortes. Je serai soulagée si je vous y conduis, au moins.
– Prenons aussi l’avorton. Nous avons besoin de quelqu’un pour s’occuper de la nourriture.
– …Puis-je rappeler à tout le monde que j’ai été un prince dans le passé.
– Vous ne savez pas cuisiner ?
– Non.
– Alors nous prendrons Jet à la place.
– Je sais cuisiner, c’est sûr !
– Emmener ce faible à la Mer Noire ? Je ne crois pas. Prenons Kashimir. Ou peut-être Lathry ? Il sait cuisiner.
– La boutique de biscuits a été occupée, et je préfère ne pas quitter Euria… Je peux quand même en emballer une tonne. »
Bam !
Kashimir frappa la table de son poing.
« Mon Dieu ! Tu es fou ?
– Je suis un guerrier réputé, la lame fantôme, et le chef de la meilleure agence de renseignement ! Ma fierté n’accepte pas d’être traité comme un simple paysan !
– Chérie, laisse-les partir. Lathry est un dragon et tient une boutique de biscuits.
– Toi aussi ? Je suis Kashimir ‘La lame fantôme’ Alfleon ! »
Jin s’apprêtait à dire qu’il pouvait cuisiner lui-même, mais Murakan secoua la tête.
« Alors nous prendrons Jet et l’avorton. Jet s’occupera de la nourriture, et l’avorton se battra.
– Je peux accepter ces conditions. »
Jin ne savait plus où donner de la tête.
Lui, Murakan, Quikantel, Kashimir et Jet étaient sur le point de partir pour la mer Noire.
Jin était un peu désolé pour Kashimir, mais il avait l’air trop satisfait pour qu’on le plaigne.
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