Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 30 – Vieille routine
Chapitre 29 – Nous rapprochant Menu Chapitre 31 – Brouillard Fantomatique

En toute logique, le visage de la statue ne devait pas être difficile à voir. Toutefois, nous la regardions d’en bas, et indépendamment de notre direction, l’angle d’observation nous empêchait de la distinguer clairement. Non seulement cela m’agaçait, mais le mauvais pressentiment que j’avais concernant cette statue se renforçait de plus en plus.

Voyant l’expression livide du patron Wang, il avait aussi probablement ressenti la même chose. Plus nous voulions voir la statue, moins nous pouvions le faire. Finalement, après avoir changé de place à plusieurs reprises sans trouver d’angle satisfaisant, nous décidâmes de grimper sur la section effondrée de la promenade. La paroi rocheuse étant pleine de racines, elle devrait nous faciliter l’ascension. De plus, il y avait plusieurs niveaux de la passerelle en dessous, donc si nous glissions, nous ne tomberions pas vers la mort. Il n’y avait pas de quoi s’alarmer.

Nous retournâmes au bord de la section effondrée, où Wang vérifia les racines suspendues afin de juger de leur solidité à supporter son poids. Il sortit une pioche multifonction et l’utilisa pour grimper avec agilité sur la falaise. Je tins la lampe de poche pour lui, éclairant son chemin tout en priant pour qu’il tombe. Malheureusement, ses compétences ne cadraient pas du tout avec sa silhouette corpulente. Il réussit à grimper de l’autre côté et à sauter sur la promenade en un rien de temps.

Dès qu’il eut atterri, il me jeta la pioche avant de se précipiter. Je me dis qu’il avait hâte de voir ce qui se trouvait là-haut, mais je ne lui prêtais aucune attention, j’allumais ma lampe frontale et j’escaladais la falaise tout comme lui. Tenant fermement la pioche d’une main, j’utilisais l’autre main pour m’agripper aux racines et me tirer vers l’avant. Je ne savais pas depuis combien de temps ces choses poussaient par ici, cependant elles étaient aussi solides que de la pierre. Elles étaient si dures, en fait, qu’elles ne semblaient presque pas vivantes du tout. Même les motifs qu’elles portaient ressemblaient beaucoup à des écailles d’animaux. Si je ne les avais pas regardés de près, j’aurais pensé qu’ils étaient les fossiles d’une sorte de créature ancienne.

Je grimpais très prudemment, toutefois Wang me demanda de me hâter à mi-chemin :

― Dépêche-toi et viens par ici ! Tu peux y voir plus clairement. Dans ce groupe de racines, il semble y avoir plus d’une… statue, mais je ne sais pas vraiment ce qui a été sculpté.

En l’entendant dire cela, j’usais de mes mains et de mes pieds pour pousser mon corps vers une racine proche. Après avoir réussi à l’attraper, je me balançais de l’autre côté et cherchais la lumière de sa lampe. Elle se trouvait sur la promenade, trois niveaux au-dessus de moi. Le patron Wang se tenait là-haut, regardant à travers une paire de jumelles l’arbre de bronze. Je suivais la direction de son regard et je constatais que, grâce au changement d’angle, je pouvais réellement voir quelque chose enroulé dans les racines de l’arbre. Cependant, il était encore trop difficile de distinguer ce dont il s’agissait.

J’étais à bout de souffle lorsque je le rejoignis enfin et je lui pris ses jumelles. Regardant à travers, je vis qu’il y avait beaucoup de bras en bronze rouillé qui dépassaient de l’énorme amas de racines en forme de python. En me basant sur leur nombre, j’estimais qu’il devait y avoir au moins quatre statues à l’intérieur, toutes debout dans les quatre directions cardinales. Mais il était impossible de déterminer avec précision si elles avaient toutes été sculptées dans la même forme ou non, car seuls les bras étaient exposés. Leurs autres parties étaient profondément enfouies dans les racines des arbres. Après les avoir observées, je pouvais dire que ces statues étaient très grandes, probablement de la même taille que celle que nous avions vue sur la falaise.

Le soi-disant « énorme profit » de Lao Yang était évidemment ces statues et non pas ces racines terrifiantes. Quoi qu’il en soit, même si elles avaient vraiment une grande valeur, ce n’était pas comme si nous pouvions les emporter avec nous. Il devait y avoir quelque chose de valable là-bas, mais nous devions absolument trouver un moyen d’y accéder.

Nous continuâmes à marcher le long de la passerelle en bois, puisque la distance entre la falaise et l’arbre de bronze près de la partie supérieure de la grotte diminuait progressivement. Plus nous avancions, plus nous pouvions voir clairement qu’au sommet de l’arbre, il y avait un autel sacrificiel de forme circulaire avec quatre statues de bronze orientées vers les quatre directions cardinales. Nous avions d’abord pensé que nous serions en mesure de voir les visages des statues après avoir changé l’angle de vue, malheureusement, plus nous grimpions, plus nous étions déçus. Leurs corps et leurs visages étaient fermement enveloppés dans les racines. Il allait être impossible de les voir clairement à moins de couper toutes les racines.

Lorsque nous atteignîmes un endroit pratiquement parallèle à l’autel, le Patron Wang s’arrêta et le regarda pendant un moment :

― Ces quatre statues sont placées aux quatre coins, ce qui signifie qu’il doit y avoir quelque chose en leur centre. Si nous avions tout notre équipement, nous pourrions gravir quelques mètres supplémentaires et utiliser un projecteur pour éclairer toute la zone. Mais tout est englouti par la cascade, donc impossible pour le moment. Jeune homme, nous devons aller là-bas et jeter un coup d’œil.

Sur ce, il replia l’extrémité pointue de la pioche jusqu’à former un crochet, attacha une corde autour pour qu’elle devienne un grappin, la fit tourner plusieurs fois en l’air comme un cow-boy avec un lasso, puis la lança.

La pioche vola très haut en un arc de cercle, s’enroula plusieurs fois autour d’une racine près de l’autel, puis s’accrocha de nouveau à la corde. Wang tira la corde si fort que la racine trembla légèrement. Un essaim d’étranges insectes gris volants, surpris par le mouvement soudain, sortit des trous dans les racines, se dispersant rapidement dans toutes les directions.

Wang fronça les sourcils :

― Jeune homme, tu y vas en premier cette fois !

Sachant qu’il avait peur de ces insectes, je lui en voulais de m’envoyer en premier, et j’évaluai la distance. C’était beaucoup plus proche que lorsque Lao Yang, Maître Liang et moi avions grimpé plus tôt, donc il ne devrait pas y avoir de problèmes. J’hochai la tête et je grimpai sur la corde.

Après avoir rampé quelque peu, je ne pus m’empêcher d’admirer les compétences de Wang : il avait habilement lancé la corde de sorte que les deux extrémités forment un angle descendant de presque soixante degrés. Tant que vous aviez les deux jambes enroulées autour de la corde, vous glissiez naturellement vers le côté opposé. Sans aucun effort, j’atteignis rapidement le groupe de racines près de l’autel sacrificiel. Une fois là, j’attrapais immédiatement la racine au-dessus de moi, grimpai sur la corde et je me tins fermement.

Wang me fit signe de l’autre côté, m’ordonnant d’évaluer la situation en premier. J’observais autour de moi et je réalisais qu’en fait ces insectes gris n’étaient pas des Dragons Mortels mais ressemblaient à des larves de cigales. Il y en avait un grand nombre, mais ils ne paraissaient pas dangereux. Je les chassais rapidement et répondis d’un geste à Wang qu’il pouvait venir. Il fit briller sa lampe de poche autour de moi pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’insectes, puis il monta sur la corde.

Les racines étaient presque aussi épaisses que deux ou trois de mes cuisses réunies. Elles étaient tellement entrelacées qu’elles semblaient fusionnées et ne former qu’un, tandis que les endroits où elles n’entraient pas en contact étaient tous creusés de petits trous. Après d’innombrables années, il y avait de plus en plus de ces endroits où les trous creusés s’étendaient dans toutes les directions, formant un réseau de chemins. Tout comme les banians, très répandus dans les forêts, formant une sorte de labyrinthe. Une section de racines creusées menait à une autre jusqu’à ce que vous soyez tellement perdu que vous ne puissiez plus trouver la sortie. C’était encore plus terrifiant qu’une forêt fantôme.

Nous nous accrochâmes aux racines en marchant. L’endroit était si vieux et encastré que nous ne pouvions pas voir ce qu’il y avait en dessous. Et les racines étaient si dures à couper, que pouvions-nous faire alors ? Après un moment, Wang suggéra de regarder par les creux entre les racines. Nous devrions nous séparer et voir si nous pouvons trouver un endroit avec une meilleure vue.

Les racines étaient si épaisses que je trouvais cela improbable, mais il n’avait pas l’intention d’en discuter avec moi. Il leva simplement la main et m’ordonna d’avancer.

Je sentis vaguement que cet homme était impitoyable, un peu comme le gros Wang que j’avais rencontré. Je commençais à me demander s’ils étaient parents, mais ce dernier était plus aimable et très franc. Cet homme, quant à lui, était trop obscur.

Les racines des arbres étaient tellement entrelacées qu’elles ressemblaient presque à un tumulus, et même lorsque nous braquâmes les lampes de poche dans ces trous creusés, nous ne pouvions toujours pas voir autre chose que des racines. Nous essayâmes pendant longtemps, jusqu’à ce que nous fussions épuisés et en sueur, mais nous ne vîmes toujours rien. Je m’étais aussi blessé au bas du dos plus tôt, et la douleur me donnait des sueurs froides.

Nous nous retrouvâmes tous les deux, au même point. Le patron Wang me regarda et jura :

― Fils de pute ! Cet abruti de Li Pipa m’a piégé ?

Quelques doutes subsistaient en moi également. Puisqu’il n’y avait rien ici, pourquoi Lao Yang insistait-il autant pour venir ? Ce n’était pas son genre de faire une si mauvaise blague, le problème devait donc venir de nous. Mais quel était-il ? Où avions-nous fait fausse route ?

Nous restâmes tous deux silencieux, réfléchissant tranquillement au problème. Je me souvins de tous les mensonges que Lao Yang m’avait dits en cours de route. Peu importe la raison pour laquelle il l’avait fait, ils n’étaient rien de plus qu’un moyen de me conduire à cet endroit. Pourtant, alors que j’étais sur place, je ne voyais rien. Quel était ce soi-disant profit, énorme, dont il ne pouvait pas me parler ? D’accord, même si je savais ce que c’était, je doute que je puisse faire un « gros bénéfice » de toute manière. Mais quand même, de quoi s’agissait-il exactement ? Je ne comprenais pas du tout.

Alors que j’essayais de réfléchir, Wang me poussa et me fit signe de me taire.

Qu’est-ce qui se passe ? me demandai-je, tandis qu’il me gesticulait de m’asseoir et qu’il me tirait délicatement vers le bas pour m’accroupir. Il appuya ensuite son oreille contre la racine de l’arbre et écouta attentivement…

Je me calmai immédiatement et écoutai moi aussi. Il n’y avait pas de vent à l’endroit où nous nous trouvions, donc dans cette grotte extrêmement silencieuse, je pouvais clairement entendre un léger cliquetis provenant de la racine, comme si les dents de quelqu’un claquaient à cause du froid.

Le son n’était pas trop fort, et il aurait été facile de le manquer si nous n’avions pas fait attention. Il avait un rythme régulier, mais il ne ressemblait en rien aux bruits que ferait un cadavre de sang. Il était également différent des bruits que les insectes avaient émis lorsqu’ils rampaient sur le tronc de bronze.

Wang dit doucement :

― L’intervalle entre chaque son est le même, comme un moine frappant sur un mokugyo. (1) Cela pourrait provenir d’une sorte de mécanisme. On dirait qu’il y a vraiment quelque chose au centre de cette plateforme, mais on ne sait pas si c’est vivant ou mort.

Cela me donna la chair de poule. Si quelqu’un aux dents qui claquent se trouvait vraiment dans les racines de cet arbre millénaire, cela signifiait-il que nous avions rencontré un démon des arbres ? Au moment où je m’apprêtais à parler, le patron Wang se pinça les lèvres, secoua la tête et leva son fusil. Après avoir retiré la culasse, il me fit signe de le suivre. Nous rampâmes sur la pointe des pieds, en suivant le son jusqu’à ce que nous atteignions l’un des trous creusés parmi les racines de banian, c’était bien de là qu’il provenait. Wang alluma sa lampe de poche et regarda dans le trou, mais le son s’arrêta tout d’un coup.

― C’est vrai, ça devrait être ici. Les choses mentionnées dans « Une collection de rivières et d’arbres » devraient se trouver ici. Il s’agit peut-être du seul endroit où nous pouvons entrer, me dit-il.

Je fronçais les sourcils :

― Ces trous dans les racines sont très compliqués, probablement bien plus que les passages dans ces grottes karstiques. De plus, nous ne savons pas si ce pilier de bronze est creux ou non. Il pourrait être dangereux d’y entrer sans réfléchir.

Il hocha la tête :

― Je sais. Puisque nous ne pouvons pas y entrer tous les deux en même temps, l’un d’entre nous doit descendre en premier et examiner la situation.

Je sentis mon cœur battre la chamade en y pensant, vous ne parlez sûrement pas de moi… n’est-ce pas ?

Me voyant hésiter, il me montra son fusil court :

― Je suis trop gros. Tu descends d’abord et je te suis juste derrière. Ne t’inquiète pas, il ne se passera rien, puis il me poussa vers le trou.

Voyant le fond dans le noir total, je jetais un regard vers lui. Il me le rendit avec un air sévère et une expression sinistre. Je serrais les dents et me dis que je n’avais qu’à allumer ma lampe frontale et à jouer à nouveau le rôle d’une mauviette. Mais au moment d’entrer, le gros patron m’arrêta et me tendit un petit talkie-walkie :

― Si c’est au fond, utilise ça pour me contacter. Maintenant, continue. Les jeunes sont destinés à de grandes choses.

Je le pris malgré moi, en me familiarisant avec son utilisation, puis en le mettant dans ma poche :

― Patron Wang, des gens intelligents comme nous doivent être honnêtes les uns envers les autres. Puisque je risque ma vie pour vous, vous devriez au moins me donner une arme. Si je meurs là-dedans, votre plan tombera à l’eau, non ? Si vous ne voulez pas me donner d’arme, vous pouvez au moins me donner un couteau ou autre chose ?

Il me regarda d’un air méfiant, mais il dût admettre que ce que je disais était également raisonnable, aussi il sortit à contrecœur une petite dague de sa botte et me la lança. Puis il pointa immédiatement le canon de son arme sur moi et dit en souriant :

― Quel idiot je suis. J’ai failli oublier.

Je pris la dague et je constatais qu’il s’agissait d’un de ces couteaux de chasse à long manche, spécialement utilisés pour le dépeçage. Je me dis que c’était mieux que rien, alors je la serrai fort et je descendis dans le trou. A l’intérieur je sentis une odeur de moisi, je mis donc un masque à gaz et je continuais à ramper.

Non seulement il faisait très humide, mais la surface de ces racines était complètement différente de celles que j’avais vues à l’extérieur. Elles étaient très molles et il y avait beaucoup de champignons inconnus dessus. Beaucoup de ces insectes qui ressemblaient à des larves de cigales prirent peur en me voyant et commencèrent à fuir dans toutes les directions. Je rampais pendant un moment avant de m’arrêter brusquement. Le tunnel devant moi bifurquait dans plusieurs directions. Laquelle devais-je prendre ?

J’observais attentivement autour de moi et je vis qu’il y avait une marque près de l’une des bifurcations. Elle devait avoir été faite par quelqu’un qui était venu avant moi. N’ayant pas d’autre choix, je rampai jusqu’à elle et j’avançai de quelques mètres dans le tunnel. Ce faisant, le tunnel devant moi se termina et je pus apercevoir un espace ouvert au-dessus de moi.

La moitié de mon corps hors du tunnel, j’allumai ma lampe frontale et je regardais autour de moi. J’étais dans un petit creux ressemblant à une grotte parmi les racines d’arbres (pour être honnête, c’était vraiment juste un endroit où le groupe de racines était relativement clairsemé par rapport à partout ailleurs). Alors que je me demandais pourquoi il en était ainsi, j’aperçus le coin d’une dalle de pierre qui dépassait des racines.

En regardant de plus près, il s’agissait d’un énorme cercueil en pierre. Il était posé sur un lit funéraire fermement encastré dans les racines. En me basant sur la distance que j’avais parcourue, je supposais que j’étais au centre de l’autel sacrificiel, ce qui était exactement ce que nous recherchions.

Je rampais à quatre pattes jusqu’au coin exposé du cercueil, et le trouvais inhabituellement grand, presque comme un mini conteneur d’expédition. Je pouvais également voir que le côté du couvercle avait été gravé de motifs de serpents à deux corps, tout comme l’arbre de bronze. Le reste du cercueil avait pratiquement fusionné avec les racines de l’arbre, il était donc impossible de dire quelles autres choses avaient été gravées dessus.

Wang cria deux fois quelque chose, néanmoins j’étais tellement abasourdi par ma découverte que je ne lui répondis pas. Pensant que j’étais descendu dans l’arbre de bronze, il essaya de me contacter par talkie-walkie :

― Jeune homme, tu as trouvé quelque chose ?

― Il y a un cercueil ! Je lui répondis tout en essayant de trouver un endroit où je pourrais au moins m’asseoir. C’était bien trop inconfortable de s’allonger sur le ventre.

― Un cercueil ? Tu peux dire à qui il appartient ?

― Comment le saurais-je ? Mais il ne serait certainement pas facile de transporter un cercueil ici. Un grand nombre de personnes ont dû être impliquées. La personne qui repose à l’intérieur est peut-être celle qui a ordonné le moulage de cet arbre de bronze.

En mettant leur cercueil à cet endroit, ils espéraient probablement être plus proches du palais céleste après leur mort. Je ne savais pas qui était cette personne, mais elle avait certainement les moyens de commander un tel chef-d’œuvre.

À ce moment-là, je remarquais que le couvercle n’était pas hermétiquement scellé. Il s’avéra qu’une section de racines l’avait progressivement soulevé avec le temps et avait créé un petit espace pour s’y faufiler. Quand je vis ça, je ne pus m’empêcher d’être un peu alarmé et je dis dans le talkie-walkie :

― Hum…

― Qu’est-ce qui se passe ? demanda Wang.

― Ce cercueil… son couvercle n’est pas fermé correctement, dis-je alors que je rampais jusqu’à l’espace. Était-il possible qu’il fut déjà un peu ouvert lorsqu’on l’enterra et que les racines aient poussé à l’intérieur ?

Après mûre réflexion, je me  dis que ce n’était pas probable. Une petite racine avait simplement poussé sous le couvercle du cercueil et l’avait soulevé en s’épaississant avec le temps. Les racines s’étendaient dans toutes les directions, il ne serait donc pas surprenant qu’elles recouvrent déjà ce cercueil. De plus, leur extérieur était si dur que même si nous avions les outils appropriés pour les couper, il nous faudrait je ne sais combien d’années pour pouvoir le déterrer.

Je rampai encore plus près du bord de la brèche et j’utilisai la lumière de ma lampe frontale pour jeter un coup d’œil à l’intérieur. Il était complètement vide et gris. Il semblait presque que la lumière était absorbée par quelque chose, si bien que je ne pouvais rien voir du tout.

Historiquement, en archéologie, le plus difficile était de soulever le cercueil intérieur pour le sortir du cercueil extérieur. Les côtés d’un cercueil intérieur normal s’ajustaient généralement parfaitement aux côtés du cercueil extérieur, avec un écart maximal d’environ un centimètre. Mais ce cercueil semblait aller à l’encontre de cette tendance : il y avait beaucoup d’espace à l’intérieur, ce qui était très étrange. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il avait été construit de cette façon. Les coutumes funéraires de la dynastie des Zhou occidentaux étaient assez développées à cette époque, et même les nobles du palais royal n’auraient pas utilisé une méthode d’enterrement aussi scandaleuse. Il semblait que ce que Maître Liang avait dit auparavant était vrai. Cet endroit était probablement la tombe royale d’un groupe ethnique minoritaire à cette époque. Il avait un rang qui devait être au moins égal à celui de la dynastie des Zhou occidentaux.

Je pris le talkie-walkie :

― Ce cercueil semble vide. Il y a peut-être quelque chose à l’intérieur, mais ma lampe frontale n’est pas aussi puissante que votre lampe de poche. Il fait trop sombre pour voir quoi que ce soit. Vous devriez descendre maintenant. C’est sûr ici. Tout en parlant, je rampais jusqu’au trou par lequel j’étais arrivé, me disant qu’à peine la tête sortie, je l’attraperais par la gorge et verrais ce qu’il ferait.

Le talkie-walkie émit une sorte d’interférence, puis j’entendis des sons indiscernables.

― Quoi ? demandai-je.

Il y eut d’autres bruits, suivis de quelques sons étranges, très bruyants et complètement inaudibles.

― Quoi ? J’appelais à nouveau avec impatience.

(1) Un mokugyo est également connu sous le nom de poisson en bois, de bloc de temple chinois ou de cloche en bois. Il s’agit essentiellement d’un instrument de percussion. Il s’agit d’un type de bloc de bois utilisé par les moines et les laïcs dans la tradition bouddhiste Mahayana pour les aider à maintenir le rythme pendant les chants. Ils sont utilisés dans les cérémonies bouddhistes en Chine, en Corée, au Japon et dans d’autres pays d’Asie.



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