Le destin ?

Dès qu’il entendit ce mot, Song Shuhang eut l’impression d’avoir avalé quelque chose de travers…

Je ne suis qu’un passant innocent qui a été attiré sans raison à la porte de votre palais ! Qu’est-ce que cela a à voir avec le destin ?!

Une personne, debout devant sa propre maison, voit une jolie fille ou un beau garçon passer dans la rue, les assomme avec un bâton et les traîne à l’intérieur ? C’est exactement la même chose ! C’est vrai, c’est comme s’il y avait deux portes, l’une menant à l’extérieur et l’autre à la chambre. Mais si la malchanceuse victime s’introduit dans la chambre à coucher… Est-ce donc leur “destin” d’être ensemble ? Autant le ou la déflorer dans la foulée, pendant qu’on y est ! Le destin ? Sa mère !

Song Shuhang ne prononça pas un mot. Mais les deux serviteurs semblèrent lire dans ses pensées.

– « Ami Daoïste, ce n’est pas une coïncidence si vous avez dérivé jusqu’à l’entrée de notre Pavillon. Vous avez sûrement été livré ici par quelqu’un ! » dit-il.

La servante se couvrit la bouche et pouffa doucement : « Nous venons de vous empêcher de vous cogner contre la porte extérieure du Pavillon de l’Eau Cristalline. Il y a des clous en cuivre sur la porte extérieure, le choc aurait été douloureux. C’est pour cette raison que nous avons décidé de vous amener au pont en arc. »

– « Tout à fait, et c’est votre choix qui indique que nous étions destinés à nous rencontrer. »

Ces types peuvent lire dans mes pensées ?

Song Shuhang gardait sous contrôle ses émotions et ne s’énerva pas. S’il n’avait pas dérivé par hasard jusqu’au Pavillon de l’Eau Cristalline et avait été “livré” par quelqu’un… Qui était cette personne ?

Était-ce le Vénérable Septième Cultivateur de la Vraie Vertu ?

Plus tôt, il avait été bourré dans le canon du bateau et éjecté dans l’espace. Le Vénérable l’avait-il délibérément envoyé vers ce Pavillon ?

– « Il semble que vous vous demandiez qui a bien pu vous envoyer ici, » reprit le serviteur.

Song Shuhang sourit doucement, sans répondre.

Après tout, il n’avait accès qu’à leur version des événements. Comme il ignorait toujours quelles étaient leurs intentions, il ne pouvait pas les croire aveuglément. Il devait tout prendre avec des pincettes.

La servante poursuivit : « Ami Daoïste, puisque nous sommes liés, voulez-vous faire partie de notre Pavillon de l’Eau Cristalline et devenir un disciple ? »

– « Cela fait plusieurs centaines d’années que notre Pavillon n’en a pas accueilli de nouveau. »

Devenir disciple du Pavillon de l’Eau Cristalline ?

– « Mais… Suis-je apte ? » Song Shuhang ôta l’encombrante combinaison spatiale et ajouta : « J’ai déjà raté la meilleure période pour cultiver, et je n’ai plus de Vrai Qi inné dans mon corps. De plus, j’ai un talent assez moyen dans la cultivation. »

Il n’avait atteint le Deuxième Rang aussi vite que parce que les Aînés du salon prenaient soin de lui… Et grâce à l’incroyable chance du Vénérable Blanc.

– « Peu nous importe, » déclara l’homme.

Elle renchérit : « Le talent et l’âge n’ont pas vraiment d’importance pour nous, membres du Pavillon de l’Eau Cristalline. Tant que vous êtes prêt à rester dans le Pavillon, nous vous fournirons suffisamment de ressources naturelles pour cultiver. »

Je devrai rester dans le Pavillon de l’Eau Cristalline… ? Ah, c’est vrai. Rester dans l’école ou dans la secte est une exigence de base pour les nouveaux disciples. On ne peut normalement quitter l’enceinte de la structure à moins d’avoir atteint un certain niveau et de pouvoir se défendre.

Bien entendu, les disciples externes étaient une exception. Après tout, ceux-ci n’étaient tout au plus considérés que comme des candidats.

Song Shuhang secoua doucement la tête. « Merci pour votre aimable proposition, mais je vais refuser. » Rejoindre un groupe, ou rester sans affiliation ? Il s’était décidé peu de temps après avoir rejoint le Groupe des Neuf Provinces #1.

Il ne voulait pas être limité par les règles d’une école ou d’une secte. Rester tel quel était sa meilleure option. De plus, il n’avait pas vraiment besoin de s’appuyer sur une organisation. Il était membre du Groupe des Neuf Provinces #1. Tant qu’il était prêt à travailler assez dur, il pouvait obtenir des récompenses qui n’étaient pas inférieures à celles que les disciples de grandes sectes obtenaient.

– « Ami Daoïste, ne soyez pas si impatient. Que diriez-vous d’abord de jeter un œil à notre Pavillon ? » suggéra le serviteur. Puis, avec la servante, ils se placèrent des deux côtés de l’entrée et firent un geste de bienvenue.

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Faire un pas et entrer au pays des merveilles… Telle fut la première impression de Song Shuhang en voyant le Pavillon de l’Eau Cristalline. Il pouvait entendre le chant des oiseaux et sentir le parfum des fleurs. Du jade blanc avait été utilisé pour paver la voie principale et des matières premières précieuses étaient dispersées çà et là. L’eau qui coulait dans des rigoles était pleine d’énergie spirituelle.

En fait, toute l’atmosphère du Pavillon était chargée d’une énergie extrêmement riche. Simplement rester là et y respirer, même sans prendre la peine de s’entraîner, permettait d’obtenir des effets similaires à ceux de la pratique et de la méditation diligente dans le monde extérieur.

Ces deux serviteurs guidèrent le Vrai Maître jusqu’à la tour la plus reculée du Pavillon. Cet endroit était la demeure du Maître du Pavillon de l’Eau Cristalline, la Fée Chu.

En chemin, tous les disciples, peu importait leur genre, les saluèrent chaleureusement. Ils ressemblaient vraiment à une vraie famille. Il n’y avait là aucun conflit entre eux. L’harmonie et la gentillesse régnaient en maîtres, et la douceur venait directement du plus profond de leur cœur.

Cet endroit ressemblait vraiment au paradis dont on parlait souvent dans les religions !

Cependant, un sentiment étrange envahit le cœur de Song Shuhang.

Il sentait que leur bonté était authentique… Mais en même temps, il avait le vague sentiment que tout cela était “faux.”

Ce n’était pas qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans leur manière d’être… Cependant, il sentait quelque chose d’étrange.

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– « Juste en face de nous se trouve le Pavillon Céleste, l’endroit où réside le Maître de Pavillon. Elle vous attend à l’intérieur, cher ami. » Les deux serviteurs s’arrêtèrent après avoir conduit Song Shuhang devant la haute tour.

À ce moment-là, Chu Chu, qui se trouvait à l’intérieur de la capsule spatiale, s’était réveillée. L’étudiant ouvrit le vaisseau et prit Li Yinzhu de ses bras. Ensuite, il demanda : « Peuvent-elles venir avec moi ? »

– « Bien sûr ! Notre Maître de Pavillon n’attend pas que vous, cher Daoïste. Elle attend également ces deux jeunes dames. »

Puis l’homme ouvrit la porte.

Song Shuhang, Li Yinzhu dans ses bras, entra avec Chu Chu.

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Après avoir suivi les escaliers qui montaient en spirale, ils atteignirent finalement la porte de la chambre la plus haute.

Après l’avoir poussée, le trio découvrit une pièce pleine de brume. Elle n’était pas bien grande et la première chose qu’ils repérèrent était un fauteuil inclinable en bois. Il y avait aussi un chaudron à pilules en métal au milieu de la pièce qui émettait de la fumée, d’où la brume épaisse.

Au moment où ils passèrent le seuil, la silhouette assise se leva lentement.

C’était une femme aux cheveux noirs, si longs qu’on ne pouvait que se demander combien de temps s’était écoulé depuis la dernière fois qu’elle les avait coupés. Ils pendaient librement et couvraient toute la zone entourant la chaise. La peau de l’inconnue était très pâle, au point qu’elle paraissait presque transparente. Ses yeux étaient mi-clos, ce qui la faisait paraître plutôt somnolente. De plus, il émanait d’elle une aura de lassitude. Couplée à son regard, elle lui donnait l’air d’une beauté incroyablement paresseuse.

Après s’être levée, elle regarda attentivement Song Shuhang.

– « C’est vous. » Elle bâilla. « Que faites-vous ici ? Êtes-vous venu vous moquer de moi, Song le Lourdaud ? »

– « … Aînée, est-ce qu’on se connaît ? »

Ses yeux mi-clos regardèrent davantage l’étudiant. Ensuite, elle marmonna : « Oh… Je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. »