Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 134 : Lumière du Matin
Chapitre 133 : Un Chevalier issu de la famille Elk (Partie 2) Menu Chapitre 135 : Pour commencer, les bases.

Roland prit note du futur traitement de Prius puis il posa sa plume et frotta son cou douloureux.

Quelques instants plus tard, la voix de Rossignol résonna derrière lui :

– « Votre Altesse Royale, voulez-vous que je vous aide à vous détendre ? »

« J’ai encore plus de 30 autres prisonniers à voir, peut-être plus tard » répondit Roland avec un sourire.

Il s’empara de la cloche posée sur le côté de sa table et sonna plusieurs fois. Plus tôt il en aurait terminé avec ces corvées, plus tôt il pourrait entreprendre la tâche de l’Education Générale de Border Town. Depuis que le Prince avait vu la nouvelle capacité d’Anna, il était plein d’attentes sur ce que l’avenir lui réservait.

Ses gardes introduisirent un homme de grande taille dans la salle et la première impression de Roland à son sujet fut qu’il était extraordinairement beau. Le prisonnier pouvait presque être comparé à Carter, qui avait le visage d’un dieu. Bien sûr, aux yeux de Roland, il obtint d’emblée des points négatifs en raison de sa beauté.

Après avoir jeté un coup d’œil sur sa liste, le Prince demanda :

– « Ferlin Eltek ? »

Mais à la différence des autres prisonniers, des indications complémentaires suivaient son nom sur la liste, aussi Roland poursuivit-il : « Chef des Chevaliers des Lions, Lumière du Matin, Premier Chevalier des Territoires de l’Ouest… vous avez de nombreux titres. »

– « En effet, Votre Altesse », reconnut Ferlin en fléchissant le genou.

– « Je pensais qu’en tant que Chef des Lions, vous seriez le premier de la ligne durant la charge ». Roland releva le front. « Comment avez-vous fait pour rester en vie ? »

– « Je me suis caché dans les rangs plus loin derrière », reconnut le chevalier, « lorsque vous contrôlez votre cheval et que ses enjambées sont suffisantes, vous pouvez faire croire qu’il est en pleine vitesse alors qu’en fait, vous n’avez guère accéléré. »

Roland n’aurait jamais pensé recevoir une réponse aussi franche. Pour lui, son interlocuteur allait tenter de trouver une excuse pour dissimuler leur propre peur de se battre et le fait qu’ils avaient fui. Apparemment, le problème n’était pas aussi simple qu’il l’avait imaginé au premier abord.

Le chevalier lui donna aussitôt des explications au sujet de son comportement :

– « Le matin du troisième jour de votre poursuite, ou si vous préférez, le jour de la disparition du Duc, j’étais à ses côtés, m’efforçant de trouver l’occasion de le tuer. Cependant, il était étroitement entouré par les nombreux gardes restés auprès de lui c’est pourquoi je ne suis pas parvenu à l’attaquer. Heureusement, vos troupes ont pu le tuer. »

Durant toute la durée de son récit, le chevalier avait gardé la tête baissée.

« Votre Altesse, je vous exprime ma gratitude pour ce que vous avez fait. Peu importe où vous m’enverrez, je donnerai le meilleur de moi-même. »

Cette dernière phrase, qui sonnait presque comme un plaidoyer d’allégeance, laissa Roland un moment stupéfait. Le Prince finit par se ressaisir et dit :

– « Relevez-vous et dites m’en davantage. Que s’est-il passé entre le Duc et vous ? »

– « A vos ordres, Votre Altesse. Ma femme, Irène, était à l’origine une femme du peuple qui travaillait dans un théâtre bien connu de la forteresse. Nous nous sommes rencontrés sur un coup de chance et sommes aussitôt tombés amoureux l’un de l’autre. J’avais espéré l’épouser, mais mon père et ma mère n’approuvaient  pas ce mariage. J’ai donc dû quitter le territoire et louer une chambre dans une ferme non loin de la forteresse. C’est là que nous nous sommes mariés. Mais peu de temps après notre mariage, Irène a eu l’opportunité de participer à sa première représentation officielle. »

La voix du chevalier baissa soudain. « Le Duc était présent ce jour-là. Il s’est pris de fantaisie pour elle, et un jour où je me trouvais en mission, il est entré dans notre chambre et a abusé de mon épouse.

Il m’a fallu du temps pour obtenir qu’elle me dise ce qui s’était réellement passé. Sitôt que j’ai su cela, j’ai voulu aller trouver le duc et le faire payer pour ses actes, mais Irène s’est agrippée à moi et m’a supplié de ne pas agir imprudemment. Au fond, je savais aussi que si je tentais quoi que ce soit, j’avais peu de chances de réussir. Même si j’étais parvenu à le tuer, je n’aurais jamais pu échapper à sa garde personnelle. Irène serait très probablement devenue un objet de vengeance pour l’héritier du Duc. Sans autre option, j’ai été contraint de réprimer mes pensées vengeresses. Jusqu’à ce qu’il décide de marcher contre Border Town.

Même si je n’ai pas pu me venger personnellement, Irène pourra dorénavant s’endormir sans avoir à craindre que quelqu’un ne pénètre dans sa chambre durant la nuit. Pour moi aussi c’était un lourd fardeau. Vous m’avez délivré du poids qui pesait sur mon cœur, aussi, permettez-moi de vous remercier encore une fois. »

– « Ainsi, c’est ce qui s’est passé… »

Roland tapota avec sa plume sur la table, c’était une convention avec Rossignol pour lui demander de vérifier si son interlocuteur n’avait pas menti. Presque immédiatement, la sorcière lui pinça le scapula gauche, ce qui signifiait que le chevalier avait dit la vérité… mais elle y alla un peu fort et fit sursauter le Prince.

« Savez-vous lire et écrire ? »

– « Euh… » C’était au tour de Ferlin d’être pris de cours. Il était incapable de suivre le cheminement des pensées du Prince.  « Oui, je sais. » 

– « Dans ce cas, je vais immédiatement rendre mon verdict »

Roland lui fit les mêmes propositions que celles qu’il avait faites à Prius. « Que décidez-vous ? »

– « Votre Altesse, ne préféreriez-vous pas que je me batte pour vous ? Que ce soit un duel solitaire à cheval ou une bataille de groupe, je… »

– « Non », l’interrompit Roland, « Il n’y a pas d’aristocrates au sein de mon armée et je n’ai pas l’intention d’en engager un jour. Ce sont des gens du peuple et ils sont bien armés. Quant à vous, jusqu’à la fin de vos jours, vous n’aurez plus jamais l’occasion de toucher à une arme. »  

– « Bien… dans ce cas… » Ferlin resta un long moment silencieux, puis finalement, hocha la tête : « Je comprends. Etant donné les circonstances, je choisis de devenir enseignant. »

– « Votre choix est judicieux. Les enseignants sont logés gratuitement et bénéficient également d’un excellent salaire. Je vais envoyer quelqu’un chercher votre femme, afin que vous puissiez continuer de vivre ensemble et mener ici une vie agréable. »

Lorsque Roland eut rendu son jugement, il congédia Ferlin.

– « Attendez, Votre Altesse! Je vous en prie, permettez-moi de vous demander une faveur. Si j’ai bien compris, les chevaliers qui ne seront pas en mesure de devenir enseignants, n’auront pas d’autre alternative que de travailler dans les mines pendant vingt ans ? »

– « C’est exactement ce que j’ai dit. »

– « Votre Altesse Royale… Je connais un homme nommé Harlon, c’est un chevalier expérimenté et âgé, mais il ne sait pas lire. Pourrais-je payer pour lui en Royals d’or, afin qu’il ne soit pas envoyé à la mine ? »

– « Bien sûr que non! », répondit Roland qui désapprouva immédiatement. « Si vous pouviez racheter vos crimes avec de l’argent, vous rentreriez à la Forteresse. »

– « Mais il a presque cinquante ans, et ce genre de travail où il ne verra pas la lumière du jour détruira son corps. »

– « Il n’est pas assez fort pour travailler à la mine, mais il l’était suffisamment pour attaquer Border Town ? De plus, ma mine de minerai n’est pas une mine de charbon, toute noire, comme vous pourriez vous la représenter. Je possède une machine à vapeur qui aide à la pompe et au transport, et le personnel a même des vacances fixes, ne pensez-vous pas que ce soit suffisant ? »

Roland saisit sa cloche, disposé à faire quérir le prisonnier suivant. 

– « Monseigneur! S’écria Ferlin, affolé, en tombant à genoux. « Ma famille possède une carte au trésor qui date d’au moins quatre cents ans et que je suis prêt à utiliser pour acheter sa liberté. »

– « Une carte du trésor vieille de plus de quatre cents ans… »

En proie au doute, le Prince demanda : « Êtes-vous certain que ce n’est pas l’un de vos ancêtres qui aurait dessiné cette carte à l’aide de charbon dans le but d’amadouer les générations suivantes ? »

– « Non, elle n’a pas été dessinée avec du charbon, ni même avec de l’encre », répondit  le chevalier en secouant la tête.

Il porta la main à son front, tentant de se souvenir du dessin : « Je suis incapable de vous dire avec quoi cette carte a été dessinée. Les lignes en sont très délicates, douces et souples. Elle est stockée dans nos soubassements depuis des décennies, mais ni les dessins ni le texte ne présentent de signe de décoloration. Mon père m’a dit qu’elle avait  été transmise de génération en génération et indiquait l’emplacement d’un trésor. Il devrait être caché profondément dans le secteur nord-ouest de la Forêt aux Secrets, mais pour y arriver, il faudrait traverser les terres désolées. Nous ne pouvions absolument pas nous rendre là-bas. »

Roland tapota une nouvelle fois sa plume sur la table, et une nouvelle fois, Rossignol le pinça du côté gauche.

– « Soit, en admettant que vous disiez vrai, reste le fait que cette carte doit être cachée dans les caves de votre maison familiale. Vous avez déjà renoncé à votre droit en tant qu’héritier, je doute que les vôtres vous fassent bon accueil. »

– « C’est vrai », répondit fermement le chevalier, « cependant j’en ai mémorisé tout le contenu. Je suis capable de vous en reproduire grossièrement tous les plans et le texte. »

– « Dans ce cas dessinez-la moi », dit Roland en poussant sa plume et une feuille de papier vers lui. « Si ce que vous dites est la vérité, j’accèderai exceptionnellement à votre demande. »

– « Votre Altesse Royale est trop bonne. », commenta Ferlin qui se dirigea vers la table et entreprit de  reproduire la fameuse carte au trésor.

C’était vrai : Lumière du Matin n’était pas seulement un guerrier talentueux, non, il était également très doué pour la peinture et la calligraphie. Bientôt, une carte topographique approximative se dessina devant Roland.

Celle-ci désignait effectivement une zone située derrière la Chaîne des Montagnes Infranchissables, ces dernières couvrant tout le coin inférieur droit du document. A peu près au centre, Ferlin avait dessiné un triangle équilatéral, ses trois angles pointant vers différents endroits. L’un d’entre eux se terminait au pied du Versant Nord, et un second indiquait une marque hexagonale située dans la Forêt aux Secrets : elle désignait probablement l’emplacement du fameux  trésor.

Mais le troisième angle retint toute son attention : Il pointait vers le milieu des terres sauvages, sur un sommet montagneux en dents de scie au-dessus duquel était inscrit le mot ײTaqilaײ.

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 133 : Un Chevalier issu de la famille Elk (Partie 2) Menu Chapitre 135 : Pour commencer, les bases.