Gao Moumou écrivit : « Quoi ? Évidemment ! Je ne suis pas un extraterrestre ou un moine. Je lis régulièrement des chapitres sur Chireads et j’ai même un compte sur quelques sites. J’ai même voté pour établir un classement mensuel et je me suis abonné pour ne rien rater des publications des auteurs que j’aime. »
– « … » Song Shuhang se força à sourire et écrivit : « Moumou. Et si je te parle d’écrire toi-même ? »
Le cœur de son ami se glaça. Il se raidit. Oui, l’idée d’écrire lui plaisait… Cependant, il n’avait jamais montré son travail aux personnes qu’il connaissait dans la vraie vie. Pour lui, écrire des romans, c’était comme un journal intime. Par conséquent, il était trop gêné pour les lire à ses proches. Comme si cela ne suffisait pas, son pseudo était assez immature et plusieurs de ses œuvres dégoulinaient d’une ambiance chuuni . Si quelqu’un qui le connaissait les lisait, ce serait la fin de sa vie sociale !
Pourquoi Song Shuhang me demande ça ? Est-ce qu’il sait que j’écris des romans en secret ?
Impossible ! J’ai pris beaucoup de précautions, et je suis sûr de n’avoir laissé aucun indice ! Même quand j’écrivais discrètement dans le dortoir, je me cachais dans ma couchette en haut du lit superposé, loin des regards de mes colocataires ! Ils n’auraient pas dû pouvoir me démasquer !
Après avoir réfléchi un instant, il écrivit : « Non, ça ne m’intéresse pas. Pourquoi ? Shuhang, est-ce que tu veux écrire ? »
– « Non, ce n’est pas ça. La question m’a simplement traversé l’esprit. » Puisque Gao Moumou ne semble pas être intéressé par l’écriture de romans, cette “Yu Jiaojiao” qui lui a envoyé une demande d’ami n’a sans doute rien à voir avec la drôle de sirène que je connais, hein ? Peut-être que c’est juste une coïncidence, et que ce n’est qu’une autre fille qui utilise par hasard ce pseudo.
Après y avoir réfléchi davantage, Song Shuhang se calma.
Yu Jiaojiao avait l’intention de capturer un certain auteur et de l’enfermer dans une petite pièce noire pour lui faire écrire une tonne de chapitres chaque jour. De plus, elle voulait le priver de nourriture s’il ne terminait pas à temps… Si l’auteur qu’elle allait enlever était Gao Moumou, que faire pour son ami ? Après tout, elle avait prévu de lui ordonner d’écrire l’intrigue du petit film qu’ils allaient tourner. Dans ce cas, comment Song Shuhang, qui était l’un des investisseurs et acteurs principaux du film, était-il censé regarder le pauvre auteur dans les yeux s’il était réellement son colocataire ?
Bref, puisque ce n’était pas lui, il n’avait aucune raison de s’inquiéter.
– « Shuhang, tu poses toujours des questions étranges. Est-ce que tu es devenu un rat de bibliothèque après avoir lu tous ces bouquins ? Bon, à plus tard. Laisse-moi bavarder un peu avec cette Yu Jiaojiao. J’essaierai de la convaincre de m’envoyer une photo. Si elle est mignonne, je te donnerai son numéro de compte pour que tu puisses essayer de décrocher un rendez-vous. »
Après quoi, sans attendre de réponse, il passa à la page de discussion avec Yu Jiaojiao.
Trois minutes plus tôt, elle lui envoya le message suivant : « Excusez-moi, êtes-vous HolyPaladin, l’auteur du roman ❮*****❯ ? 😊 »
– « Oui, c’est moi ! »
– « Super. Je vous lis depuis un bon moment… C’est vraiment génial. Et j’aime bien votre pseudo. »
– « 🤣 Miss Jiaojiao, j’aime bien le vôtre. »
– « HolyPaladin, habitez-vous dans la région de Jiangnan, en Chine ? »
– « Oui. C’est écrit dans mon profil. Et vous ? »
– « Je vis près de la mer de Chine, héhé. »
– « Ah oui ? Quelle coïncidence, je reviens justement d’un voyage en mer de Chine. »
Après quelques phrases, ils étaient déjà plus à l’aise. Bien sûr, le jeune homme n’avait pas du tout l’intention de démarrer une histoire d’amour en ligne. Il avait déjà une petite amie et il n’était pas du genre à draguer dans la vraie vie. Il était vraiment fidèle à Yayi, ce qui s’était d’ailleurs vu sur l’île mystérieuse. Afin de sauver sa petite amie bien-aimée, il s’était avancé volontiers, au mépris de sa propre vie, et était tombé dans les serres des énormes aigles. Dommage, ils ne s’en souvenaient plus.
Bref, comme il ne pouvait pas flirter dans la vraie vie, il ne pouvait le faire qu’en ligne. D’ailleurs, il n’utilisait pas son compte personnel pour le faire, mais celui réservé à ses activités d’auteur.
Comme le disait le proverbe : « En forgeant, on devient forgeron».
Malgré lui, ses compétences en la matière avaient atteint un niveau très élevé.
Au bout d’un moment, grâce à son talent, ils discutaient joyeusement comme s’ils formaient un couple.
Gao Moumou en profita pour demander une photo.
– « Bien sûr, attendez un instant. Je vais parcourir les miennes pour en choisir une bien. » Une réponse simple et honnête. Peu de temps après, elle lui adressa l’image d’une incroyable beauté.
À l’arrière-plan, il y avait un bel étang situé à l’intérieur d’une cour. Le soleil brillait fort. Une femme aux cheveux noirs et ondulés était assise à côté de l’eau. Ses traits exquis ressemblaient à ceux d’un elfe. Elle donnait la faible impression d’être issue d’un mariage mixte. Elle avait les yeux bleu clair et la peau aussi blanche que le jade. Elle portait une jupe longue dont la frange était immergée dans l’eau.
Elle tenait une petite chose à la main. Mais à cause de la distance, il était impossible de deviner ce dont il s’agissait.
Yu Jiaojiao avait envoyé une de ses photos…
Cependant, la beauté était sa mère, un poisson du Cinquième Rang qui pouvait prendre forme humaine. Elle était extrêmement attirante, tout comme une sirène. Quant à Yu Jiaojiao… Elle était la petite chose que sa mère tenait dans sa main, à peine visible.
En voyant la photo, Gao Moumou fut ébloui. Cette femme était vraiment attirante !
– « Est-ce le travail d’un photographe aux doigts de fée ? Ou la photo a-t-elle été retouchée ? » Il la copia et l’envoya à Li Yangde. « Yangde, es-tu là ? Est-ce que tu peux me dire si la fille sur cette photo a été retouchée ? »
– « Un instant. »
Dix secondes plus tard, son ami écrivit : « Non, elle n’a pas l’air retouchée. Cependant, c’est vrai que la photo semble un peu trop belle ! Soit elle a été si bien retouchée que même moi je suis incapable de le remarquer, soit la fille sur la photo est vraiment magnifique et l’image a atteint un résultat parfait grâce au photographe. »
Gao Moumou sourit. « En d’autres termes, c’est une vraie photo ? Cette fille est encore plus belle que les célébrités qu’on voit à la télé ! J’enverrai également la photo à Tubo et à Shuhang. C’est une fille que je viens de rencontrer sur internet. Est-ce que tu veux que je te la présente ? »
– « Ah ! Pas la peine. Mon ordinateur me suffit amplement. »
– « … »
Ensuite, il envoya la photo à Song Shuhang et Tubo, en écrivant : « Shuhang, c’est la photo de cette Yu Jiaojiao dont je t’ai parlé plus tôt. Alors ? Elle est belle, hein ? A-t-elle réussi à émouvoir ton cœur ? »
Après l’avoir reçue, le Vrai Maître la regarda pendant un moment. Cette femme ne semblait pas être le monstre mi-humaine mi-poisson qu’il connaissait. N’était-ce donc qu’un beau malentendu ?
A ce moment-là, Gao Moumou reprit : « Voulez-vous que je vous la présente à tous les deux afin que vous puissiez mieux la connaître ? »
Song Shuhang sourit lentement. « Non, c’est bon, merci. »
Il n’avait vraiment pas le temps de tomber amoureux !