Douce Plume était sur le point d’atteindre le Quatrième Rang alors qu’elle avait la vingtaine. Seize du Clan Su, qui n’était que légèrement plus âgé que la première, avait déjà essayé de percer. Yu Jiaojiao, qui était assise sur son épaule, n’était pas beaucoup plus âgée que Seize en adaptant sa longévité à celle des humains, et elle était déjà au Domaine Inné.
Il semblait que cette ère allait être celle de génies !
La voix de Chu Kangbo monta à nouveau de son téléphone. « Jeune ami Song Shuhang, pouvez-vous prendre soin de la fille de mon ami pendant quelques jours ? Je vous enverrai deux disciples de la Famille Chu qui se chargeront de ses nécessités quotidiennes. Je vous garantis que cela ne représentera aucune charge pour vous. »
Le vieil homme voyait que Li Yinzhu voulait rester avec l’étudiant… Était-elle similaire à un poussin sortant de son œuf qui considérait la première personne qu’il voyait comme sa mère ? Quelle qu’en fût la raison, elle ne semblait pas avoir l’intention de quitter Song Shuhang pour le moment. Ainsi, il valait mieux mandater deux disciples de la Famille Chu pour s’occuper d’elle. Elle pourrait rester proche du Vrai Maître sans lui causer d’ennuis. Après avoir trouvé un moyen de la soigner, il lui rendrait visite.
Quant aux personnes chargées de prendre soin d’elle, Chu Kangbo avait déjà quelqu’un en tête… La fille la plus talentueuse de la Famille Chu, Chu Chu.
Compte tenu de son talent, la garder à la maison aurait été du gâchis. Il valait mieux la faire partir avec le jeune ami Song Shuhang. Peut-être aurait-elle de la chance.
Quant à l’autre candidat, il suffirait de trouver quelqu’un de fiable et de compétent.
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Song Shuhang a jeté un coup d’œil à Guoguo qui criait joyeusement en jouant au cow-boy sur le dos de la marionnette de dragon d’argent. Un enfant ? Deux enfants ? Aucune différence.
– « Je comprends, Aîné Chu. Je surveillerai Li Yinzhu. Cependant… Je dois faire un voyage vers un endroit très éloigné dans peu de temps. Par conséquent, il vaut mieux que ces disciples viennent dans les deux jours. »
– « Deux jours ? Pas de problème. Envoyez-moi votre adresse. Je vous garantis qu’ils seront chez vous avant le coucher du soleil, demain. Où allez-vous exactement ? Avez-vous besoin d’aide pour votre voyage ? »
– « Ah… C’est un endroit très, très lointain. » Song Shuhang leva la tête et regarda le ciel étoilé. « Aîné Chu, merci pour votre gentillesse, mais l’Aîné Blanc a déjà pris les dispositions nécessaires pour ce long voyage. J’ai qu’à me laisser faire. »
– « Je vois. Dans ce cas, soyez prudent, et bon voyage. » Chu Kangbo trouva le ton de sa voix un peu étrange. Par conséquent, il ne savait pas trop quoi répondre. Il lui souhaita bonne chance.
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Après avoir raccroché, Song Shuhang vit un éclat d’épée s’approcher rapidement d’eux par derrière, à une vitesse incroyablement élevée, au moins deux fois celle de la marionnette.
Li Yinzhu, aux cheveux blancs, était allongée sur la lame de lumière, comme un mignon petit animal. Ses yeux s’illuminèrent immédiatement dès qu’ils croisèrent ceux du jeune homme.
Elle accéléra et arriva à côté de lui en un instant.
Elle sauta de toutes ses forces !
Cette action dangereuse fit presque bondir le cœur de Song Shuhang hors de sa poitrine. Il tendit rapidement les mains pour attraper cette enfant espiègle.
Heureusement, elle pouvait librement contrôler son élan. Par conséquent, lorsqu’elle tomba dans ses bras, sa vitesse relative avait été réduite au minimum. L’étudiant l’attrapa et la serra doucement contre lui.
La lueur de l’arme volante rétrécit, se transformant en un petit orbe qui vola à côté de Li Yinzhu. Celle-ci ouvrit légèrement la bouche et avala la sphère.
– « Hé hé ! » Serrant les vêtements de Song Shuhang, elle éclata de rire.
Le Vrai Maître ne savait pas s’il devait rire ou pleurer. Il lui caressa doucement la tête.
Guoguo ouvrit grand les yeux, incrédule. Cette petite fille qui semblait encore plus jeune que lui pouvait monter une Épée volante ! Son monde s’effondra. Mais très vite, il serra les dents et affermit sa résolution… C’est sans doute parce que je n’ai pas assez pratiqué ces derniers temps. Je vais faire de mon mieux à partir de maintenant !
Li Yinzhu avait malgré elle motivé le petit moine.
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Accrochée à Song Shuhang, Li Yinzhu tendit sa petite main et lui remit l’ancien anneau de bronze.
– « C’est pour moi ? » sourit-il.
Elle hocha doucement la tête.
Mais il secoua la sienne. « Cet objet appartenait à ton père. C’est toi, son propriétaire légitime. Cet anneau est le tien. »
Toutefois, elle continua à tendre sa petite main, le fixant de ses beaux yeux argentés.
Song Shuhang se sentait un peu gêné. Finalement, il n’eut d’autre choix que de reprendre la bague…
On dirait qu’elle ne m’a pas approché à cause de la bague…
Alors dans ce cas, pourquoi ?
Il pensa immédiatement à son Esprit Fantôme. Lorsqu’il avait établi un contrat avec lui, ce dernier avait absorbé une petite partie de l’énergie laissée par Li Tiansu avant son trépas.
Peut-être que Song Shuhang possédait alors une partie de l’aura de ce cultivateur solitaire, expliquant le fait que Li Yinzhu était captivée.
Bah ! Peu lui importait. Il la ramènerait chez lui. Après tout, sa mère aimait vraiment les enfants. Elle apprécierait cette adorable petite fille.
Sans oublier le sérieux Guoguo, évidemment.
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Ville de Wenzhou, rue Baijing. La maison de Song Shuhang.
Madame Song était assise sur le canapé et mangeait des graines grillées tout en regardant une série télévisée.
Monsieur Song était allongé sur le canapé d’à côté et se reposait, les yeux fermés.
Ils avaient appris à la télé que les personnes qui s’étaient retrouvées sur une île déserte après ce mystérieux accident d’avion avaient été déposées à Shanghai par le bateau de croisière du nouveau riche inconnu. Tous étaient sur le chemin du retour.
Par conséquent, Monsieur Song avait posé son jour de congé et Madame Song avait préparé un bon repas très tôt dans la journée. Ils attendaient Song Shuhang.
Ding dong !
Quelqu’un sonna.
– « Est-ce que Shuhang est enfin de retour ? » Son père bondit immédiatement sur ses pieds. Il était étrangement rapide pour quelqu’un de son âge. Il se précipita vers la porte et l’ouvrit.
– « Fils, tu es enfin… là ? » Il vit quelqu’un d’autre et en resta sans voix.
Ce n’était pas Song Shuhang, mais une grande femme à la silhouette élancée. Mais ce n’était pas cela qui le perturbait. C’était plutôt les vêtements qu’elle portait. Elle était vêtue d’une de ces anciennes jupes rouges, celles qu’on ne voyait plus que dans les films d’histoire.
Il faisait assez chaud en cette saison. À part le fait d’avoir l’air bizarre, n’étouffait-elle pas là-dessous ?
– « Bonjour ? Puis-je savoir qui vous êtes ? » demanda Monsieur Song.
Elle cligna des yeux. « Excusez-moi, est-ce que notre jeune ami Stressé par une Montagne de Livres est chez lui ? »
À l’instant où elle sourit, elle devint terriblement attractive. Le corps de l’homme s’avança malgré son propriétaire dans sa direction… Mais attention ! Il n’était pas attiré par sa beauté. Il était littéralement “attiré” par elle, tout comme un morceau de fer par un aimant. Il était incapable de rester immobile.
– « Stressé par une Montagne de Livres ? Mais qu’est-ce que vous racontez ? » Confus, il eut le sentiment que son centre de gravité se déplaçait. Il se pencha rapidement en arrière.
– « Oh ? Attendez un instant. C’est vrai que je dois vérifier quel jour nous sommes. » Elle sortit son téléphone et glissa doucement son doigt sur l’écran. Peu de temps après, elle leva la tête et dit avec ferveur : « Est-ce la maison du Sabreur Itinérant Rue Baijing ? »
– « Le Sabreur Itinérant Rue Baijing ? Quoi ? » Il se frotta les tempes. Les jeunes aimaient s’amuser d’une manière qui lui paraissait étrange, il le savait. Il n’arrivait simplement pas à les suivre dans leurs délires. « Cette rue s’appelle bien Baijing. »
– « Oh… Attendez un instant… J’ai oublié quelque chose de très important. » Elle revint à son portable et commença à taper rapidement quelque chose.
Dans le Groupe des Neuf Provinces #1.
Fée Luciole : « C’est une urgence ! Répondez si vous êtes en ligne. Quel est le nom complet du Sabreur Itinérant Rue Baijing ? Je ne m’en souviens pas. »
Vice-maître d’Île Tian Tianwei : « Qui ça ? »
Fée Dongfang Six : « Est-ce un nouveau Daoïste qui vient d’être invité ? »
Fée Luciole : « Mais non ! Je parle de ce type avec sept noms qui en utilise un différent chaque jour ! »
Fée Dongfang Six : « Oh ! Notre cher Daoïste Sept Jours ! »
Roi Dharma Chanceux : « D’où ça sort, “Sept Jours” ? Il change juste de nom chaque jour, c’est tout. »
Cultivateur Solitaire Rivière du Nord : « Estimé Daoïste Sept Jours… Ce nom de Dao est intéressant. Je l’aime bien ! Fée Luciole, son nom est Song Shuhang. Pourquoi voulez-vous le savoir ? »
Fée Luciole : « Je suis devant chez lui, je crois que j’ai rencontré son père. Cependant, je ne me souvenais pas de son nom ! Maintenant, c’est bon ! Merci beaucoup, Rivière du Nord ! 😘 »
Cultivateur Solitaire Rivière du Nord : « … »
La Fée Luciole éteignit l’écran de son téléphone et releva la tête. « Bonjour ! Est-ce que notre jeune ami Song Shuhang est là ? »
– « Oh ! Vous êtes une amie de Shuhang ! » Il jeta un coup d’œil à son interlocutrice. C’était une femme très attirante. Sa silhouette et son visage la rendaient comparable à cette Yu Rouzi de la dernière fois. Les deux avaient leurs mérites. Le seul problème était son comportement et ses vêtements.
C’était quoi ce nom, Sabreur Itinérant Rue Baijing… ?
Un instant… Est-il possible que ce soit ce truc de cosplay et de jeu de rôle que les jeunes aiment ?
Il ne s’attendait pas à découvrir un tel vice chez son fils.
– « S’il vous plaît, entrez. Shuhang devrait être sur le chemin du retour. Il revient de Shanghai et il devrait arriver aujourd’hui. Avez-vous besoin de quelque chose ? »
– « Oui. Il a récemment fait une commande spéciale. La livraison est arrivée chez moi, temporairement. J’ai entendu dire qu’il rentrait, alors j’ai décidé de venir le voir personnellement pour lui demander s’il a le temps de déplacer une partie de la marchandise, » sourit-elle en réponse à cet accueil chaleureux.
Les mille sacs de riz spirituel que Song Shuhang avait commandés étaient déjà arrivés et avaient été entreposés à l’intérieur de son bâtiment vide ayant plusieurs étages. De plus, elle avait été chargée par le Vénérable Blanc d’envoyer l’étudiant dans l’espace.
Elle n’avait pas envoyé quelqu’un là-haut depuis très longtemps. Par conséquent, elle commençait à s’agiter, impatiente d’entrer en action.
Elle avait même préparé un ensemble complet pour astronaute.
Elle n’avait plus qu’à attendre le retour de Song Shuhang. Une fois qu’il aurait déplacé une partie du riz spirituel et dit au revoir à sa famille, elle l’enverrait dans l’espace.
Monsieur Song soupira. « Une commande spéciale ? Quel genre de truc a-t-il commandé cette fois ? Ce gamin… »