Sous le Chêne | Under the Oak Tree
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“Tu dois en savoir plus que ça… Puisque tu sais quoi faire… avec moi…” ( Elle parle de leur “devoir conjugale” )

“Et toi ?” Il a arqué un sourcil de manière interrogative.

Max se mordit les lèvres, hésitant à prononcer les mots qui ne sortiraient normalement pas de sa bouche.

“Avant de me marier avec toi, Riftan… je ne savais pas… ce que les couples faisaient de leur corps. Mais Riftan… savait . Tu savais comment faire ça… pour moi… tout ce que je sais, je l’ai appris de toi…”

Max était si embarrassée qu’elle a bégayé, se mordant presque la langue. On aurait dit qu’elle l’accusait d’utiliser sur elle des techniques qu’il avait dû apprendre d’autres femmes, mais en même temps, elle ne savait pas où d’autre dans le monde il aurait pu apprendre cela. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle était si embêtée et l’interrogeait sur ce sujet. Riftan semblait plus confus qu’elle car il ne comprenait pas l’intention de sa question. Puis, il ouvrit les lèvres pour parler, gêné de sa lenteur d’esprit.

“Eh bien, 90% de ce que les mercenaires disent est obscène. Quand ces hommes ouvrent la bouche, ils se vantent de leurs techniques pour donner du plaisir aux femmes. J’entends ce genre de choses depuis que j’ai quatorze ans. Je ne connais que les bases, sans compter qu’ils ont probablement exagéré plus de la moitié des faits.” Il expliqua avec une expression mal à l’aise et la regarda nerveusement. Il s’est rapidement raclé la gorge, essayant de s’éloigner de cette conversation embarrassante. “Quoi qu’il en soit, je suis heureux que tu ne sois pas blessée. Est-ce que quelque chose te fait mal ?”

“Mon estomac me fait un peu mal… et je me sens léthargique… mais c’est tolérable.”

“Tu as l’air pâle et fatigué.” Il lui a caressé la joue et a soupiré, avant de se retourner vers la baignoire. “Je vais me baigner tout seul, alors allonge-toi sur le lit et repose-toi.”

Max a obéi en silence et s’est glissée sous les couvertures. Elle s’est blottie sur le lit et a lutté contre la douleur pendant qu’il prenait son bain. Pendant un long moment, elle n’a entendu que les légers éclaboussements de l’eau derrière elle. Quand il s’est enfin réchauffé, il a enfilé un pantalon en coton et s’est glissé à côté d’elle. Il s’est glissé sous les couvertures et l’a serrée contre lui, tout en frottant des cercles apaisants sur son ventre douloureux avec ses paumes chaudes.

Max laissa échapper un long gémissement devant cet agréable soulagement. Son corps chaud derrière elle faisait fondre doucement ses muscles tendus. Riftan poussa un bras sous sa tête et frotta ses lèvres sur ses épaules et ses joues.

“Je déteste que tu doives subir ça. Est-ce que ça arrive souvent ?”

“Um… c’est irrégulier.” Max a répondu vaguement.

Son ignorance était en quelque sorte bienvenue, car elle ne voulait pas qu’il sache qu’elle était étrange par rapport aux femmes moyennes. Elle a ressenti à la fois du soulagement et de la culpabilité lorsqu’elle s’est enfouie dans ses bras. Elle respirait son odeur unique et tremblait doucement. Riftan enfouit son visage dans ses cheveux et prit également son parfum, comme s’il voulait la posséder complètement, puis laissa échapper un soupir.

“J’espère que ça se terminera bientôt.”

Elle pouvait sentir qu’il détestait vraiment quand elle souffrait, et pas parce qu’elle n’était pas disponible pour le satisfaire charnellement. Riftan continua à dessiner des cercles apaisants sur son abdomen serré et à caresser ses joues pâles, comme si elle était un bouton de fleur délicat qui pouvait se faner à la moindre pression. Max posa sa tête sur son avant-bras et sombra lentement dans un profond sommeil à ses côtés.

***

La pluie douce et légère a continué pendant plusieurs jours d’affilée, arrosant les feuilles vertes comme de la rosée. Parfois, le soleil doré émergeait de derrière les nuages de pluie et souriait doucement au jardin. La beauté sereine de la nature réchauffait le cœur de Max, qui, assise près de la fenêtre, étudiait les formules magiques que Ruth lui avait laissées.

Dès que la douleur de son abdomen s’atténuait, elle prévoyait de ramasser quelques herbes, de s’arrêter à la tour de Ruth et d’étudier comment utiliser des herbes à usage médicinal. Elle essayait désespérément d’apprendre tout ce que Ruth lui avait laissé en cas d’urgence. Tout avait été paisible et calme à Anatol, mais il n’y avait aucune garantie que cela dure. Cependant, ce n’était pas un exploit facile d’apprendre beaucoup de nouvelles choses par elle-même, sans conseils.

Anatol était une terre pleine de monstres, la soumettant ainsi que son peuple à des changements turbulents. De nouveaux problèmes, petits et grands, surgissent partout au milieu de leur vie trépidante. En seulement près de six mois de son séjour à Anatol, Max avait rencontré plus de changements qu’en vingt-deux ans. De ces expériences, elle a appris combien il était précieux de toujours être préparé. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps à flâner tranquillement.

Max se levait aussi tôt que possible le matin, étudiant les herbes magiques ou médicinales. Pendant son temps libre, elle allait à l’infirmerie et soignait les blessés comme Ruth l’aurait fait. Quand elle a commencé, les soldats étaient mal à l’aise et fatigués de la présence de la Dame du Château à l’infirmerie, mais maintenant ils l’acceptaient comme si c’était sa place naturelle.

Max prenait toujours le temps de visiter l’infirmerie et d’appliquer la magie de guérison à au moins cinq à dix hommes blessés. Par la suite, elle traitait les maux courants comme les rhumes, les maux de tête et les insomnies avec divers remèdes à base de plantes. En consacrant autant de temps et de force à ce travail, elle ne pouvait plus garder ce secret pour Riftan.

Ce jour-là, Max s’arrêta comme d’habitude à l’infirmerie pour soigner les blessures mineures des gardes et des soldats quand soudain elle sentit un frisson inquiétant derrière elle. Elle se retourne lentement et voit Riftan, dont le corps grand et imposant bloque complètement l’entrée étroite de l’infirmerie, qui la regarde fixement. ( Oh oh )

En voyant l’expression froide et dure de son visage, Max déglutit nerveusement. Hebaron se tenait derrière lui, secouant la tête comme s’il savait ce qui allait se passer, et Gabel se contentait de se taire et de courber les épaules comme s’il était accablé par la culpabilité.

Riftan s’est approché d’elle comme un tigre prédateur.

“Peux-tu m’expliquer ce qui se passe ici ?”

“… Un soldat a été b-blessé. Je suis ici pour le soigner…”

Max a déplacé ses yeux autour d’elle nerveusement et quand elle a trouvé le soldat à la jambe cassée, elle a rapidement lancé un sort de guérison sur lui. L’expression de Riftan se durcit encore plus et il la regarde de plus près. Elle s’est redressée et lui a souri.

“Maintenant… je pense avoir fait tout ce que je pouvais ici… j’ai un autre travail à faire.” ( XD s’en est presque drôle )

Elle essaya de s’enfuir mais bien sûr, Riftan n’allait pas la laisser partir si facilement. Il grogna en lui saisissant les bras, avec force.

“J’ai entendu dire que cela fait un moment que tu as commencé à prétendre être une guérisseuse ici. Pourquoi je ne l’apprends que maintenant ?”

“Tu es toujours si occupé. Je… je ne voulais pas te déranger… avec quelque chose d’aussi peu important…”

La rage de Riftan n’a fait que s’intensifier devant son excuse peu convaincante. “Arrête tes conneries ! Tu me l’as délibérément caché !”

“Je ne l’ai pas caché… Je n’ai juste rien dit…” ( J’avoue Riri, fallait demander XD )

“C’est tout ce que tu as à dire ? Bon sang, je ne savais même pas ce que ma femme faisait toute la journée. Je me sens comme un idiot ! Comment as-tu pu faire ça derrière mon dos en sachant à quel point je tiens à toi ?!”

Max, qui transpirait abondamment et essayait de trouver quelque chose de plausible comme excuse, fronça soudain les sourcils. Pourquoi diable entendait-elle ces accusations de sa part ? Alors que les pensées de ses efforts s’écoulaient dans sa tête, Max commença à s’énerver.

Elle le regarde dans les yeux, l’expression pleine de rébellion. “Qu… qu’est-ce que j’ai fait de mal ?” ( Bien dit )

“…Quoi ?”

“Je n’ai fait que guérir les chevaliers… blessés. Est-ce une mauvaise chose ? C’est quelque chose… pour lequel on doit être grondé ?”

“Bon sang, ne change pas de sujet ! Tu m’as promis la dernière fois que tu n’en ferais pas trop à nouveau… ! ”

“Je n’en fais pas trop ! Ces deux dernières semaines, je n’ai jamais épuisé mon mana et je n’ai pas eu de vertiges une seule fois.” Elle a argumenté.

Elle refusait de ne pas rester sur ses positions et lorsque le visage de Riftan montra un léger tremblement, Max continua son assaut. “Et je ne fais rien de d-dangereux. Je ne faisais que m’occuper des hommes blessés… à l’intérieur du château où c’est s-sécurisé.”

“Bon sang ! Tu es la femme du Seigneur, ma femme ! Pourquoi joues-tu à être une guérisseuse ?”

“Parce que je peux le faire !” Max a fait une réprimande, surpris par son audace.

Elle avait vécu l’intégralité de sa vie embourbée dans l’obsession d’être un bègue inutile qui ne pouvait rien faire. La nounou lui rappelait constamment que les paroles d’un mari font loi pour une femme. “Tu dois obéir inconditionnellement et accepter tout ce qu’il fait.” Mais voilà qu’elle désobéit et se dispute avec son mari. Est-elle devenue folle ?

Se calmant un peu, Max parle d’un ton plus doux tandis qu’elle avale la boule prise dans sa gorge. “Maintenant… il n’y a personne d’autre que moi qui peut utiliser la magie curative dans ce château. Je ne travaillerai pas trop dur et… j’ai plus de mana maintenant… donc tu n’as pas à t’inquiéter que je tombe encore malade.”

À son ton docile, Riftan s’est aussi calmé et a essayé de parler confortablement à Max. “Je vais engager un guérisseur dès que possible. Je déteste l’idée que tu fasses ça. Pourquoi insistes-tu pour essayer inutilement ?”

“Pourquoi… pourquoi je ne peux pas travailler dur aussi ? Riftan… Ruth et tous les chevaliers… font toutes sortes de tâches difficiles chaque jour… pourquoi suis-je la seule à ne pas pouvoir le faire ?”

“Merde ! Tu es différente de nous, tu es la fille d’un duc !” ( Riri, ferme-là stp )

Dans son emportement, Max est devenu tout rouge. Pour la première fois de sa vie, elle était envahie par le besoin de frapper quelqu’un.

“Qu… qu’est-ce que ça veut dire ? La princesse Agnès… peut faire toutes sortes de choses dangereuses. Qu’est-ce que la fille d’un duc a de si spécial en comparaison avec une princesse ?!”

Riftan était sans voix. Il n’arrivait pas à trouver les mots pour réfuter son argument. Hebaron, qui regardait sur le côté les bras croisés, siffla légèrement.

“Le commandant a-t-il été poussé dans ses retranchements ?” ( Hebaron le BOSS )

Riftan lui lança un regard noir avant de reporter son attention sur elle. “La princesse est une magicienne de haut niveau qui a accumulé des années d’expérience depuis son enfance ! Comment te compares-tu à elle ?” Il cracha et respira lourdement.

Même Hebaron, qui regardait le couple se disputer avec un sourire en coin, couvrit son front de sa paume devant la stupidité pure et simple de l’imprudence de son commandant.

Max leva les yeux sur Riftan et baissa la tête en signe de défaite alors que ses yeux s’emplissaient de larmes. Elle ne pouvait pas argumenter car elle savait que c’était vrai, mais devait-il crier son incompétence devant tout le monde ? Elle sentait sa douleur augmenter.

“Merde… ce que je voulais dire c’est…”

Max a balayé la main qui s’est posée sur son épaule. Riftan se raidit sous le choc de son acte d’impolitesse invisible, mais Max se contenta de le regarder avant de sortir et de claquer la porte.

“Pour l’instant… je ne veux pas te voir !”



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