Sous le Chêne | Under the Oak Tree
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Pour la première fois de sa vie, Max a joué aux dés. Elle s’est mêlée à la foule pour assister à un spectacle de rue, a goûté une bière à l’odeur de moisi et une tarte au goût de bœuf. Une fois son estomac rempli de ces mets paysans exotiques, Agnès incite Max à participer à un lancer de javelot.

Agnès lance un javelot pour faire une démonstration et l’explique gentiment à Max. “Tu dois tenir la partie arrière du javelot pour le lancer loin. Tiens-le ici et incline-le correctement pour obtenir une bonne position avant de le lâcher.”

Max trébuche sur la plateforme et déglutit, Riftan l’observe de loin, les bras croisés. Elle espérait que si elle se débrouillait bien avec le javelot, il aurait confiance en ses capacités et s’inquiéterait moins pour elle. Max lance le javelot avec un air déterminé, et pourtant, au lieu d’atteindre le drapeau, le javelot rebondit sur le sol à moins de cinq coudées* (1,5 mètre) de ses pieds. Son visage est devenu brûlant. Même le garçon de douze ans qui avait joué avant elle avait fait mieux.

“Mademoiselle, vous devez diriger votre bâton vers le haut !” s’esclaffe un spectateur à la barbe hirsute. Il lui tend à nouveau le javelot.

Max est toujours embarrassée. Elle voulait s’enfuir de la plate-forme, mais savait que si elle fuyait, la foule ne ferait que rire davantage. Elle ferme les yeux et lance à nouveau le javelot. Cette fois, il a décrit un arc de cercle élevé et est passé devant le deuxième drapeau finement. Max se retourne pour attirer l’attention de Riftan, mais son excitation la quitte rapidement.

Deux femmes aux vêtements flamboyants et typiquement roms se tortillaient curieusement autour de Riftan et du chevalier Karon. Lorsque l’une des deux Romane se sont rapprochées de Riftan, Max a senti ses entrailles bouillir. Elle est descendue de la plateforme de jeu et s’est précipitée à ses côtés dans une fureur froide.

“Ri-Riftan !” a-t-elle crié.

Il a un air agacé d’avoir attiré l’attention des étrangers et il est toujours debout, les bras croisés, mais il regarde maintenant le ciel au-dessus de la tête de tout le monde. À l’appel de Max, quatre paires d’yeux ont rencontré les siens en même temps. Bien qu’elle ait été brièvement intimidée, elle s’est rapidement calée entre Riftan et les Romanes. Elle jeta un regard sévère aux femmes.

“P-pourquoi vous approchez vous de mon mari ?”

“Omo, omo ! Le mari et la femme sont allés ensemble au festival ?”

Les deux Romanes tapaient dans leurs mains et riaient sans crainte, ils avaient une forte odeur d’alcool. Max fronce les sourcils et recule d’un pas. Les femmes ont commencé à l’encercler lentement, en souriant de façon espiègle, comme des chats s’attaquant à un poisson.

“Je t’envie. D’avoir un si bel homme comme mari.” dit l’une d’elles. “Hmmm, tu peux partager ? Prête-le nous pour un petit moment.” ajoute l’autre.

Leur impudence fait rougir Max. On lui avait appris que toutes les dames devaient être modestes, elle était donc déconcertée de voir comment ces étranges femmes pouvaient se saouler en public et approcher un homme marié de cette façon.

Les prostituées diaboliques tentent ensuite d’attirer l’attention du tueur de dragons, celui-là même qui ne se laisse pas distraire. Max s’est accroché au bras de Riftan.

“Non, je ne veux pas le partager !”

“Oh, ne sois pas comme ça, laisse-nous l’emprunter pour un petit moment.”

“A-absolument pas. Même pas pour un petit moment !” Max a crié, essayant d’attirer l’attention de Riftan. Elle voulait qu’il soit de son côté.

Riftan, qui était resté immobile comme un roc, bougea les yeux de manière frénétique et passa une main grossièrement sur le côté de son visage. Son cou, qui était habituellement d’une couleur cuivrée vive à cause des coups de soleil, devenait maintenant rouge.

“Euh, ouais.” a-t-il marmonné, en détournant le regard de tout le monde. Il s’est efforcé de trouver quelque chose d’autre à dire. “Elle la dit… tu ne peux pas m’emprunter.” ( … mdr dis comme ça c’est trop mdr )

C’était une déclaration si étrange que Max l’a regardé avec incrédulité. Soudain, quelqu’un est sorti de nulle part en riant.

“Huhuhu !” Agnès a ri de façon absurde. “Personne ne va le croire. Que le Mahgo puisse dire quelque chose d’aussi stupide…”

La princesse, qui avait poursuivi Max, se tenait les côtes et continuait à rire bruyamment. À travers ses larmes de rire floues, elle établit un contact visuel avec les Romanes ivres.

“Huhg ! Je voulais profiter d’un homme bon, mais on dirait que celui-ci a deux femmes.” dit l’une d’elles en rompant le contact visuel avec Agnès. Celle-ci a haussé les épaules et s’est froidement reculée, comme si le jeu n’était plus amusant.

“Il n’y a rien que nous puissions faire, ma sœur. Allons là-bas pour boire un peu plus.” dit l’autre.

Les Romanes soupirèrent de mécontentement et agitèrent les bras avant de se détourner. “C’était un plaisir de vous rencontrer tous.” ont-elles lancé. “Si l’un d’entre vous change d’avis et veut s’amuser un peu, nous restons à l’auberge Reddin.” Elles sont partis en douceur, les fesses en mouvement, comme s’ils étaient des chats remuant leur queue au vent.

Max louche sur leurs dos qui se retirent. Comment ces femmes osent-elles tenter de séduire un homme marié avec autant d’impudence ?

Agnès, qui a toujours l’attitude arrogante d’une princesse alors qu’elle est morte de rire, s’approche de Max. Ses épaules sont encore voûtées alors qu’elle tente de reprendre son souffle.

“Il n’est pas rare que des femmes comme ça s’approchent de Riftan. Les hommes forts sont populaires de nos jours.”

Agnès a essuyé les larmes de ses yeux et a tiré la capuche de Riftan sur sa tête. “C’est toi qui dois couvrir ton visage, pas moi ni ta femme. Tu as rendu Maximilien jalouse, Riftan.”

“Mais qu’est-ce que tu veux dire ?” Riftan a crié et s’est retourné pour regarder Max. “Je leur disais d’aller se faire voir, mais elles étaient plus têtus que je ne le pensais.” Max a retourné son regard, doutant de lui. “C’est vrai, je leur disais de partir !” ( Mdr j’en peux plus XD )

Son expression semblait être mi-embarrassée et mi-joyeuse. Elle haussa les sourcils, étudiant son visage. Quand elle vit le coin de la bouche de Riftan se relever, elle se mit en colère et tira sur le bras d’Agnès.

“Nous devrions juste profiter de ce festival. Et Riftan, tu peux faire ce que tu veux.”

Avant qu’il ne puisse répondre, elle s’est précipitée avec la princesse. Agnès a gloussé avant de suivre le mouvement.

“C’est une bonne idée, Maximilien. Amusons-nous, juste toutes les deux.”

Les femmes courent comme le vent, laissant Riftan et Sir Karon ressasser leur humiliation. Ils se dirigèrent vers le champ vert où de la musique était jouée.

Des jeunes femmes, parées des tissus traditionnels de l’Uigru noués autour de la taille, dansent sur la colline verdoyante. Sans perdre une seconde, Agnès prend la main de Max pour se joindre à eux.

“Dansons aussi !”

Max s’est laissée entraîner par les autres femmes qui dansaient autour d’elle. Elles tournent sur elles-mêmes, main dans la main, qu’il s’agisse d’Agnès, de paysanes ou de femmes de la noblesse. La danse consistait plus en des sauts qu’en une valse typique, mais les mouvements étaient amusants et naturels. Toutes les dames semblaient danser de pure joie au son de la musique. Sans trop réfléchir, Max a suivi le groupe le long de la colline jusqu’à un champ.

La mélodie commençait à devenir de plus en plus rapide et un peu moins raffinée, contrairement à la musique douce et élégante présente au château de Croix. Le battement vif et traditionnel des tambours, les doux échos du luth et le son sifflant des cornemuses se mêlaient pour créer une belle mélodie. On aurait dit que des roseaux épais soufflaient dans les bois. Le jeu de jambes des dames s’est accéléré au rythme de la musique, tandis que les notes se répercutaient dans le ciel.

Max sentait la mélodie douce mais rude traverser son corps et ressentait la joie de danser pour la première fois de sa vie. Les femmes ont ri quand le tambourin a commencé à jouer. Même les passants ont commencé à taper du pied en rythme. Quelqu’un a commencé à chanter joliment au son du luth :

Et ainsi, le chevalier ramassa le corps brisé

Alors que l’esprit s’envolait

L’esprit du chêne qu’il aimait

Il resta seul sur la colline

Le vent secouait les douces branches du chêne.

à ses côtés.

Chéri, quand la neige fond

Et que la saison changera

De nouvelles feuilles sortiront de mon corps

Et je chanterai une chanson pour toi

Ah, le vent est ma voix

Qui, je l’espère, te parviendra

C’était une chanson étrangement familière à Max. Peut-être parce qu’il s’agissait d’une histoire qu’elle avait déjà entendue, celle du légendaire Sir Uigru et de la dryade qui s’aimaient.

Les jeunes filles, avec les tissus traditionnels autour de la taille, chantent les paroles tristes. C’était un contraste frappant avec la mélodie enjouée que les instruments continuaient à jouer. Tout cela sonnait si étrangement ensemble, que Max se mit à rire aux éclats jusqu’à ce que son corps tremble et qu’elle se sente étourdie. Elle ne s’était jamais rappelée avoir ri aussi fort comme ça.

Son cœur battait rapidement au rythme du tambour, et son sang semblait circuler plus rapidement dans ses veines, dans tout son corps, jusqu’au bout de ses doigts. Elle se sentait libre. Avait-il toujours été aussi agréable de se tenir sous le soleil et de bouger librement juste pour le plaisir ?

“Maxi.” Quelqu’un lui a attrapé le bras.

Elle a levé les yeux et a vu Riftan avec sa capuche sur le front. Il la fixait avec des yeux brûlants et Max se sentit soudain excité de voir son désir se lire sur son visage tendu. Il l’a entraînée hors de la foule tandis qu’Agnès, qui dansait toujours avec les autres jeunes filles et profitait des activités du festival, ne regardait même pas dans leur direction.

Max commença à respirer difficilement alors qu’elle suivait Riftan. La musique et les voix des participants au festival s’estompent derrière eux. Il la tenait par la taille et regardait autour d’eux avec insistance, comme s’il essayait de trouver un endroit isolé. Elle sentait son enthousiasme vibrer, alors qu’il appuyait son corps contre le sien. Max a commencé à s’échauffer, pensant soudainement à son toucher ou à un baiser. Même sa légère colère envers lui semblait alimenter sa passion.

“Ri-Riftan…”

“Ici.” Il l’a attirée dans une zone densément couverte et l’a embrassée brutalement, comme s’il ne pouvait plus se retenir. Son souffle chaud a balayé les lèvres de Max et il a enfoncé sa langue.

Ce n’était pas suffisant. Max commença à le désirer davantage, comme si elle le buvait, mais ne goûtait que l’eau salée. Riftan gémit quand elle répondit à son désir et la poussa contre un arbre. Elle passa ses bras autour de son cou et s’adossa à l’écorce rugueuse. Leurs lèvres humides se chevauchèrent à nouveau, et sa langue chaude et douce commença à explorer avidement sa bouche.

Max gémit et posa sa main sur la clavicule de Riftan, sentant son pouls au niveau du cou. Sa langue douce, qui était la seule partie douce de l’homme, continuait à poursuivre la sienne, comme si elle cherchait à goûter toutes ses parties sensibles. Max avait le vertige à cause de son incapacité à respirer.

“Ri-Riftan…” a-t-elle répété.

Ses poumons se gonflaient comme s’ils voulaient exploser. Il l’a tirée par les cuisses et Max a senti son contact sur sa robe fine. Elle frissonna et ses jambes s’enroulèrent contre son corps dur.

C’était difficile de croire qu’ils agissaient comme ça en public alors que tout près, le festival continuait.

Est-ce que j’ai perdu la tête ? Max a caressé la poitrine et les épaules de Riftan, puis a attrapé ses vêtements et l’a tiré plus près.

Riftan a réagi comme un chien affamé, en déposant des baisers dans son cou. Il a poussé sa robe légèrement vers le haut et a enfoncé sa main sous ses vêtements. Sa paume chaude et ses doigts calleux étaient rugueux contre les zones sensibles des seins de Max.

Elle soupira, excitée par la chaleur de son contact, et frotta son front contre son épaule. Riftan a poussé son corps dur contre son ventre tout en continuant à masser ses seins. Une sensation de chaleur commence à se répandre dans le corps de Max, comme si une flamme brûlait dans son ventre.

Elle écarte encore plus les jambes lorsqu’elle ressent le besoin familier de l’accepter et tire désespérément sur sa robe, se frottant à lui comme pour lui donner la permission. Puis Riftan devint plus intense, comme s’il exigeait de sentir plus de peau, et son corps semblait trembler d’excitation lorsqu’il souleva l’ourlet de sa robe.

À ce moment-là, un rugissement puissant a été émis dans le ciel.



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