Fox-Eared Detective
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Chapitre 16 – Pure Neige * Double Meurtre Dans le 38 ; Résolution
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Nous sommes vendredi 02 Septembre, le dernier jour de cours de la première semaine de l’année scolaire 2022. Deshya et sa meilleure amie, Amora Takt, sont toutes deux allées boire du thé dans un salon assez récent et après quelque temps passé là-bas, Deshya est rentrée chez elle en bus. Cependant, lorsqu’elle va arriver à destination—

— Un homme meurt en hurlant d’agonie.

Elle appelle la police et s’assure que personne ne sort du bus, vérifiant que tout le monde se sent bien. Lorsque la police arrive, il est rapidement découvert que le couple tué se sont fait empoisonné par cyanure : de plus, des trous de seringue sont retrouvés dans les cartons de jus dans les sacs de l’homme et de la femme. Après discussion avec Sammy, l’un des détectives policiers de Tetazo, ainsi que la fille adoptive du couple tué, il en conclut que c’est probablement Korone qui les a tué, étant donné que personne d’autre n’aurait pû le faire. Cependant, Deshya refuse de croire une telle chose et cherche dans le bus, discute avec l’une ou l’autre personne et réfléchit intensément. C’est après avoir discuté avec Ginner, un ami du couple ainsi que l’un des suspects, qu’elle comprend enfin. Lorsqu’une femme dans le bus se moque de Deshya avec son amie, un certain mot qu’elle utilise lui fait ouvrir grand les yeux : elle imagine enfin quelle est la méthode employée pour tuer le couple… !

Rendre… !!

Deshya court en parler avec Sammy et après avoir vérifié quelque chose avec Korone, elle est convaincue de sa théorie. Sammy y réfléchit quelques instants avant d’avouer qu’il trouve cela plausible.

– Donc le coupable ne peut être que cette personne…” pense-t-il tout haut en regardant dans la direction du bus.

Deshya acquiesce et sourit en regardant Korone. Si elle a bel et bien raison, alors la petite fille sera prouvée innocente… ! Alors ils attraperont le réel coupable de cette affaire… ! Sammy tourne le regard vers l’adolescente.

– Est-ce que tu veux l’honneur d’en parler à tout le monde ?” demande-t-il.

Deshya place ses mains derrière la tête et regarde le détective.

– C’est vous le détective, pourtant.

– Eh. Lorsque tu as compris la vérité derrière le meurtre dee Mirio Blushark, tu voulais vraiment tout avouer devant tout le monde…

– Je ne veux pas ruiner votre réputation.

Cette remarque fait rire Sammy qui prend un certain temps à se calmer, mais finit par soupirer avec le sourire.

– Tu sais, à ton âge, j’étais presque comme toi.

– Ah ?

Deshya fixe Sammy avec intrigue. Il sort son carnet de détective en l’observant avec attention, ne pouvant s’empêcher de sourire en le regardant.

– Un petit excité qui ne pouvait s’empêcher de résoudre tout et rien. Je regardais des affaires non résolues dans les journaux et allais sur les scènes de crime en faisant mon détective, mais j’étais souvent rapidement attrapé par le col et j’étais interdit de toucher à quoi que ce soit, même si j’avais mes gants…

Il ouvre son carnet en le feuilletant, sans forcément lire ce qu’il y est écrit dedans.

– Lorsque j’ai trouvé le coupable d’une certaine affaire, la police m’a prise un peu plus au sérieux, mais je n’étais qu’un adolescent qui fourrait son nez partout. C’est peut-être pour ça que j’ai actuellement envie que tu dévoiles tout toi-même,” avoue-t-il.

Il range son carnet dans sa poche et regarde désormais Deshya, un beau sourire sur le visage.

– C’est toi qui a imaginé cette théorie, sans même mon aide. Je ne peux pas te voler la vedette.

– Sammy…

– Bah, je reste un réel détective et tu n’es qu’une adolescente fille à son papa, mais je ne peux pas nier que tu as un cerveau qui fonctionne mieux que moi !

Il se lève du siège métallique et lui caresse rapidement la tête avant de se diriger vers Korone, ne prononçant plus le moindre mot. Deshya le regarde en souriant et finit par acquiescer.

– Eh, merci.

Elle se tourne vers le bus et lui montre ses dents, prête à résoudre le mystère de la mort du couple.

– Laisse-moi leur dire la vérité, alors.

CHAPITRE 16    
Pure Neige * Double Meurtre Dans le 38 ; Résolution
(Case 3)


Sammy demande à Annie de vérifier quelque chose pour lui et lorsque c’est fait, il en parle avec Deshya. Désormais tous deux convaincus que sa théorie est juste, l’adolescente demande à tout le monde de rejoindre le bus et d’écouter sa déduction… ainsi de pointer qui est le vrai coupable de la mort de Roger et Maurine, les parents adoptifs de la petite Korone.

– Tout le monde est là, parfait !

Deshya est debout aux côtés de Sammy, Annie et Gatito assis sur les sièges juste à leur droite. Les policiers et les passagers leur font face, le conducteur se trouvant assis à côté d’Orianne qui a rangé son livre. Thomas lève un peu la tête et plisse les yeux.

– Vous allez faire vite ou pas ?!” crie-t-il. J’ai une émission à regarder dans une heure, moi !!

– On aura fini avant, promis,” lui répond gentiment Sammy.

Certaines personnes qui étaient au fond du bus s’approchent en restant dans la section de l’accordéon du véhicule. Les deux cadavres ont été emmenés autre part et la petite Korone est assise juste à côté de Deshya, la regardant avec des yeux intrigués. Elle pense avoir compris comment ses parents ont été tués, mais elle se demande si c’est réellement ce qu’il s’est passé… Cependant, si c’est le cas, alors Korone se pose la question suivante :

Pourquoi avoir tué mes parents… ?

Elle n’a aucune idée de la réponse, mais elle espère l’avoir après que Deshya ait donné les explications aux passagers et à la police. L’adolescente se craque la nuque des deux côtés avant de prendre un bon bol d’air et fixe les gens en face d’elle. Même si elle est convaincue que personne d’autre n’aurait pû le faire et possède même des preuves, elle se demande pourquoi avoir commis ce meurtre sur les parents de Korone, surtout qu’ils semblaient être des personnes bien aimées de tous…

– Voici ma déduction pour ce qu’il s’est réellement passé,” commence Deshya.

Elle n’hésite pas à regarder les gens en face d’elle sans flancher. Même si un sentiment de stress se dépose dans sa poitrine, elle ne baisse pas le regard et prouve au coupable qu’elle a compris son piège. Exactement. La raison pour laquelle ils n’arrivaient pas à comprendre qui aurait pû tuer le couple excepté Korone est parce qu’ils ont été piégés. Si Deshya n’avait pas compris à temps et que la police aurait laissé le bus partir, alors jamais n’auraient-ils pû attraper le vrai coupable.

– Comme certains d’entre vous ont dû l’entendre, l’homme du nom de ‘Roger Taketa’ et sa femme, ‘Maurine Kissana’ sont morts par empoisonnement par cyanure. Ils en ont eu dans la bouche et sont morts rapidement après.

Deshya croise les bras tout en donnant ses explications.

– Des trous très fins, presque invisibles à l’œil nu, ont été retrouvés dans les cartons de jus ainsi que dans les sacs, ce qui prouve que quelqu’un y a planté une seringue tout en sachant où se trouvaient les boissons de Roger et Maurine,” continue-t-elle.

– Est-ce que cela signifie que c’est la petite qui l’a fait… ?” demande un des passagers.

– La petite qui tue ses parents… ? Je n’y crois pas!” répond son amie.

– Comment êtes-vous certains que c’est une seringue ?!” demande une femme.

Sammy lève sa main, celle-ci tenant un sac en plastique transparent avec quelque chose en son sein.

– La seringue a été retrouvée dans la poubelle de l’arrêt de bus, dans le paquet de chips jeté par Korone,” explique-t-il.

– Alors c’est vraiment Korone qui les a tué… ?” demande Orianne.

Deshya tourne son regard vers elle.

– Cela semblerait logique. Elle connaît bien ses parents et leurs habitudes, elle devrait savoir où se trouvent les cartons de jus, elle peut cacher la seringue dans le paquet et le jeter sans se faire remarquer et tout comme vous, elle a des gants aux mains.

Orianne regarde ses gants et les serre, mais ne réplique rien. Mathieu, le conducteur du bus, l’observe quelques instants avant que Deshya continue de parler.

– Même si je n’ai pas fait attention pendant quelques instants et que n’importe qui aurait pû empoisonné les cartons de jus pendant ce temps, c’était après leur mort, donc cela n’aurait aucun sens.

– Bref, Korone l’a fait ?!” demande Mathieu, surpris.

Deshya décroise les bras et met les mains dans les poches de son pull avec un petit sourire sur le visage.

– Tout fait penser que c’est elle qui a commis les meurtres.

– Je n’y crois pas…

Ginner est toujours assis au même endroit, écoutant ce que raconte l’adolescente. Il ne peut pas accepter qu’elle dise de telles choses, vu qu’il est certain qu’elle ne ferait jamais de mal à ses parents adoptifs, mais avant même qu’il puisse lever la voix, Deshya fronce les sourcils et dit ceci :

– C’est ce qu’on veut nous faire croire, en tout cas !

Elle le crie, ce qui surprend Korone, la petite fille à côté d’elle. Ce n’est pas ce qui est dit, mais la façon dont elle le dit. Ginner garde la tête levée vers elle, tandis qu’Orianne plisse les yeux.

– Comment ça… ?” demande-t-elle, étonnée.

Deshya sourit en fermant les yeux.

– Tout fait croire que Korone est celle qui a commis le meurtre de ses parents, vu qu’avec cette méthode, personne d’autre ne peut avoir percé les cartons de jus avec la seringue sans se tromper et sans se faire remarquer. Bref, Korone semble être la seule suspecte dans cette affaire… mais il y a quelque chose d’autre qu’on ne peut pas oublier.

Quelque chose d’autre, tu dis… ?

Deshya acquiesce et sa queue de renard se balance doucement dans son dos. Korone le remarque et l’admire silencieusement, tandis que Korone sort une main de la poche de son pull.

– Korone ne peut être la seule qui a commis le crime…

Deshya sourit à pleine dent.

– Si c’est réellement de cette manière que le meurtre a été commis.

– ?!

– Que veux-tu dire par là, petite ?!!

– Est-ce que tu veux dire…

Deshya acquiesce.

– Le meurtre a été commis d’une autre façon.

Mathieu regarde Orianne avant de tourner son attention vers Deshya, encore plus surpris qu’avant.

– Comment est-ce que Roger et Maurine ont été tués, alors… ?” demande-t-il.

Deshya pose son dos contre la barre en métal et jaune du bus, regardant le conducteur sans sourire. Elle va parler quand elle sursaute, une expression effrayée sur le visage. Les passagers l’interrogent du regard, ne comprenant pas sa réaction, tandis que Sammy lui demande si ça va. Annie elle-même penche la tête vers elle, se posant des questions. Deshya s’excuse en bégayant et se retourne vers Korone.

– Hoy !

– Hmmm ?

La petite aux longs cheveux blancs l’interroge du regard tout en caressant sa queue de renard. L’œil droit de Deshya a un faible spasme, tandis qu’elle la regarde avec une certaine colère, bien que peu intense.

– Ne touche pas ma queue de renard comme ça !” lui murmure-t-elle.

– Elle est toute douce, hihi !

Korone frotte son visage contre elle et Deshya va lui ordonner d’arrêter tout de suite quand le conducteur du bus se met à parler.

– Dis-nous comment ils ont été tués !

Deshya cligne des yeux et retourne son attention sur les gens en face d’elle avant de soupirer : elle va devoir essayer de ne pas penser à la petite qui joue avec sa queue de renard, juste derrière elle. Pour Korone, c’est une fausse, donc il n’y a aucun problème, mais pour Deshya, c’est une toute autre histoire… Elle est assez sensible et même si cela peut être confortable, elle n’est pas à l’aise lorsque c’est en publique, que ça soit pour elle ou la personne qui touche sa queue de renard.

– Tout faisait croire que le meurtre a été commis lorsqu’ils ont bu leur boisson et sont morts quelques instants plus tard, mais en parlant avec Korone, j’ai compris que quelque chose n’allait pas,” continue Deshya.

– En me parlant ?

Deshya acquiesce.

– Maurine a terminé sa boisson quelques secondes avant de mourir, mais Roger l’avait déjà fini avant. Je me suis dit que c’était assez étrange, mais vu toutes les pistes, je me suis dit qu’il était juste plus résistant que sa femme, mais…

– Cela semble un peu farfelu,” avoue Sammy.

Les deux mains dans les poches de son pantalon, il parle à son tour.

– Il est clair qu’ils sont morts à cause de cyanure dans leur bouche, mais après un peu plus de recherche, nous avons trouvé la réelle cause de leur mort. Eh, c’est presque idiot, honnêtement,” avoue Sammy.

– Idiot… ?

L’homme acquiesce, mais il laisse Deshya parler. L’adolescente sort quelque chose de sa poche et le montre à tout le monde. Orianne, le conducteur et Korone reconnaissent directement l’objet, tandis que Ginner a du mal à voir aussi loin, mais il remarque qu’il a une forme rectangulaire… La petite fille sourit.

J’avais donc raison… Si je ne suis pas morte, moi, c’est grâce à vous, hein…

Elle regarde ses mains en souriant. Elle n’arrive pas à le croire qu’elle a failli mourir, tout comme ses parents qu’elle aime tant. Elle veut autant rire que pleurer, mais elle reste silencieuse. Deshya, avec une main dans la poche et l’autre tenant l’objet, montre un sourire victorieux : car l’expression que vient de montrer le coupable lui prouve qu’elle a raison sur sa déduction. Alors, sans hésiter, elle le dit :

– La clef de ce meurtre est ce livre, celui que lisait Maurine. Et évidemment…

Elle sort l’autre main, désormais levant un autre livre.

– Celui que lisait aussi son mari, Roger.

Elle les tient à mains nues, vu qu’ils ont déjà été analysé et excepté les empreintes du couple, aucune n’ont été trouvé : donc même si elle met les siennes dessus, cela ne change absolument rien. Orianne fronce des sourcils.

– Quel lien ont leurs livres avec le meurtre ?!” demande-t-elle en criant.

Ginner est aussi étonné que le conducteur, bien que leurs expressions soient différentes. Deshya donne les livres à son père qui les prend avec des mains gantées, tandis que Deshya range ses mains dans les poches de son pull. Thomas, l’homme qui a été derrière le couple le long du trajet, se lève de son siège.

– Tu te moques de nous ?! Vous vous foutez de notre—

– Pas du tout.

– !!

Il frappe sur le dossier en face de lui et grince des dents.

– Alors pourquoi est-ce que ces livres ont un lien avec le meurtre ?!

Deshya ne répond pas directement, ce qui énerve encore plus Thomas. Il serre le siège avec force et sa colère est plus intense, ridant encore plus son visage.

– Explique-nous !! Nous n’allons pas rester ici des années, quand même !!

– Eh.

Deshya sourit et se gratte l’arrière du crâne.

– J’étais si heureuse d’avoir tout compris que je voulais prendre mon temps, mais c’est vrai qu’il vaudrait mieux que je vous explique sans tourner autour du pot,” dit-elle.

Sammy lui fait un sourire amusé, vu qu’il la comprend : parfois, lui-même tourne autour du pot lorsqu’il offre ses déductions à plusieurs personnes à la fois. Deshya s’éclaircit la gorge et tourne le visage vers une certaine personne.

– Le meurtre a bel et bien été commis avec du cyanure, mais contrairement à ce qu’on pensait au début, les boissons n’étaient qu’une diversion,” explique Deshya.

– Comment ça ?” demande Orianne, remarquant que le regard de l’adolescent est fixé sur elle.

– C’est simple. Pendant les quelques minutes où j’ai été distraite après le meurtre, le vrai coupable a approché les corps en utilisant l’excuse de réconforter Korone ou simplement voir l’état des cadavres, pour une raison ou une autre. Après avoir vérifié rapidement où se trouvaient les cartons de jus dans les sacs du couple, le coupable a simplement utilisé la seringue qu’il avait gardé sur lui et a inséré un peu de cyanure dans les boissons, nous faisant croire que c’est de cette façon qu’ils ont été tué… alors que ce n’est qu’une diversion pour nous mener sur un mauvais chemin.

Les passagers se mettent à se regarder les uns les autres, se demandant si c’est vraiment cela qui s’est passé. Orianne serre les poings, énervée, mais se retient de crier pour l’instant.

– Et si tu te serais retournée et l’aurait vu ? Et si quelqu’un l’avait remarqué ?!” demande-t-elle.

Deshya hausse les épaules.

– Peut-être était-ce un pari que le coupable s’est fait lui-même ?

– Hein ?

– Si j’avais été plus intelligente et que j’étais restée tout près des corps, peut-être avait-il un autre plan. Peut-être avait-il compté s’approcher des corps en demandant si tout va bien, ne pensant pas qu’une personne comme moi se trouverait dans le bus.

Deshya continue de fixer dans la direction d’Orianne, ce qui l’énerve encore plus.

– Aucune trace d’empreinte n’a été retrouvé sur la seringue et elle a été jetée en même temps que le paquet de chips de Korone, ce qui ne peut offrir que deux options : soit le coupable l’a placé dedans par la suite, soit…

– Il a caché la seringue dans le paquet de chips sans que Korone le remarque,” lâche Annie.

Deshya acquiesce aux mots de la femme sans bouger son corps.

– Je n’ai pas fait attention, je ne sais pas…” avoue la petite, arrêtant désormais de frotter la queue de renard de l’adolescente.

– Bah, qu’importe,” avoue Deshya. Parce que je sais déjà qui est le coupable.

Elle montre ses dents et Orianne se lève, furieuse. Ne pouvant plus supporter être observée de la sorte, elle hurle sur la fille au pull de renard.

– Pourquoi ça serait moi, hein ?!! Juste parce que j’ai des gants ?!!! C’est ça ?!!! Car j’étais à côté de Roger et Maurine, car j’étais avec Korone pendant tout ce temps, ça serait moi ?!!! Quelle preuve avez-vous ?!!!

Deshya l’observe quelques instants avant d’arrêter de sourire. Elle baisse le regard et soupire.

– Orianne.

– Quoi ?!

– Lorsque j’ai entendu le mot ‘rendre’ par une des idiotes du fond, j’ai compris.

Deshya sourit et ouvre les yeux en agitant la tête, montrant son regard de braise. Sortant une main de son pull, elle pointe du doigt la personne coupable de cette affaire. Avec un sourire brillant et victorieux, elle n’hésite pas à montrer à tout le monde qui a tué les parents adoptifs de Korone.

– J’ai compris comment vous l’avez tué !!!

Orianne recule sur le dossier de son siège, surprise et effrayée. Tout le monde se tourne vers elle—

– Vous, le conducteur de ce bus, Mathieu !!!

Mais elle n’est pas celle qui est pointée du doigt. Elle n’est pas non plus celle qui était fixée par Deshya, mais l’homme qui est assis à côté d’elle. Celui-ci ouvre grand les yeux, bouche bée, mais muet. Orianne l’observe avec énormément de surprise, incapable de croire ce qu’elle vient d’entendre. Les passagers émettent des bruits d’étonnement et certains s’agitent, tandis que Korone sourit.

C’est bien donc ce que je pensais…” se dit-elle en regardant Mathieu.

Deshya se met à marcher lentement de gauche à droite, incapable de rester sur place.

– Honnêtement, dès le début, j’ai eu mes doutes sur lui, mais malheureusement, jamais n’aurait-il pû empoisonner les boissons tout en conduisant le bus, donc je me suis dit que je partais d’une mauvaise piste… mais on dirait que mon instinct ne m’a pas lâché,” avoue-t-elle.

– Pourquoi avoir des doutes sur lui ?!” crie Thomas depuis son siège.

– J-J’avoue ! Je n’ai rien fait !! Ce n’est pas moi !!!” crie Mathieu à son tour.

Deshya sourit.

– Lorsque j’ai appris qu’il souhaitait reprendre le crayon et le journal un peu avant l’arrêt de bus, je me suis dit que quelque chose clochait. De plus, pourquoi demander à Orianne de les récupérer alors que Korone pourrait très bien les rendre lorsque le bus est à l’arrêt ? Si c’est par simple peur qu’elle se fasse pousser par les passagers, c’est pour moi une excuse complètement ridicule.

– Lorsque je lui ai demandé pourquoi je ne pouvais pas les rendre moi-même, il m’a dit qu’il ne voulait pas m’embêter et que madame Orianne était d’accord,” lui dit Korone.

Deshya tourne le regard vers elle, toujours en train de sourire. Le conducteur du bus secoue la tête.

– S-Simplement à cause de ça, vous allez dire que c’est ma faute ?!!

– Non.

Deshya lui répond sèchement, le regardant avec colère.

– Lorsque vous avez couru voir ce qu’il se passait, je me suis aussi posé des questions. Je comprends vouloir en apprendre plus, mais vous êtes le conducteur : demander de votre cabine est bien plus simple. Vous avez couru pour vous approcher d’eux et fabriquer votre alibi en empoisonnant les boissons, n’est-ce pas ?

Deshya s’arrête d’un coup et plisse les yeux.

– Votre plan était dans votre tête depuis quelque temps, mais vous ne vous attendiez pas à ce qu’une personne comme moi se trouve dans ce bus, n’est-ce pas ?!

– V-Vous racontez que des idioties !! Cela ne veut rien dire !!!” crie Mathieu, retenu par Orianne qui l’empêche de foncer sur l’adolescente.

Gatito regarde sa fille avec les bras croisés, ne sachant pas s’il doit être fier d’elle ou inquiet. Il comprend pourquoi elle pense cela et analyse les gens sur leurs comportements, mais il a peur qu’un jour, cela devienne une faiblesse chez elle… Parce que se fier sur les réactions et émotions des autres peut être la pire erreur pour un détective. Sammy pense pareil.

– Vous avez préparé ce plan depuis un petit temps, fait en sorte qu’Orianne vous rende vos affaires un peu avant deux à trois semaines simplement pour que cela semble être quelque chose de normal à faire pour vous tous. Désormais que c’est devenu presque une habitude, vous avez décidé de les tuer en vous créant un alibi à l’aide des trous dans les sacs.

– R-Ridicule !

Cette fois-ci, c’est la femme à ses côtés, Orianne, qui crie.

– Et si tu étais resté tout près des corps tout ce temps ?! Comment aurait-il fait ?!!” demande-t-elle, la colère traversant son visage.

– Aucune idée.

– Quoi ?!!

Deshya croise les bras.

– Peut-être avait-il un autre plan ou alors il aurait espéré que la police ne comprenne pas à temps : dans tous les cas, je ne sais pas ce qu’il comptait faire si je n’avais pas fait l’erreur de détourner mon attention quelques minutes. Dans un sens, c’était tant mieux pour lui, je suppose.

Mathieu grince des dents et fronce les sourcils avec des spasmes à l’œil droit à cause de ses émotions. Son cœur bat rapidement et si fort qu’Orianne peut presque l’entendre s’énerver dans sa poitrine. Un homme dans les passagers avance un peu son corps pour se faire voir par Deshya avant de poser la question suivante :

– Et comment a-t-il fait pour les tuer ? Il était dans la cabine tout ce temps !

Sammy tourne le regard vers lui avant de baisser doucement la tête. Il aurait tellement envie d’expliquer ce qu’il s’est réellement passé, surtout que la police a désormais les preuves suffisantes pour arrêter Mathieu Desudo, le conducteur de ce bus 38, mais il doit accepter que Deshya a compris avant lui. En réalité, il se demande s’il aurait réussi à trouver l’astuce… Dans le meurtre de Miro Blushark, il s’était fait avoir aussi, même s’il est certain qu’il aurait pû comprendre avec un peu de temps. Néanmoins, Deshya avait été la plus rapide et sans elle, ils n’auraient pas eu la preuve du fil récupéré par Koinu. Il ne peut pas le nier : cette adolescente a un certain talent pour la recherche et le travail de détective. Malgré tout ça, Sammy n’est pas certain qu’elle peut en devenir une aussi jeune, ni avec la mentalité qu’elle possède…

– Trois éléments.

Elle lève l’index.

– De un, les livres qu’ont lu Roger et Maurine.

Elle lève ensuite le majeur.

– De deux, leurs habitudes connues par Mathieu.

Elle lève enfin le pouce.

– De trois, les mots croisés.

– Heiin ?!

Les passagers ne comprennent pas le rapport entre les trois, même si Korone avait déjà tout deviné. Lorsque Deshya lui a demandé si elle avait mis ses gants après qu’Orianne avait rendu le crayon et le journal, elle avait deviné le plan de Mathieu. L’un qui est malin. Deshya regarde Mathieu et voit que son visage est régi par la peur, ce qui l’amuse : elle veut le voir tomber sur ses genoux, la tête se laissant aller et son regard vide lorsqu’il comprendra qu’il ne peut pas échapper à la prison. Elle veut comprendre pourquoi il a tué Roger et Maurine, ainsi qu’avoir tenté—

– Non seulement vous avez tué Maurine et Roger, mais vous avez essayé de prendre la vie de Korone en même temps !!

Elle pointe un doigt vers lui à nouveau, ses yeux remplis de rage. Mathieu sursaute et Orianne frappe le dossier du siège derrière elle.

– Comment oses-tu dire ça ?!!!” hurle-t-elle.

Deshya lui sourit, même si aucune trace d’amusement ne peut être trouvée sur son visage.

– La cyanure est très toxique et il n’en faut pas beaucoup pour tuer quelqu’un. Simplement en mettre un peu sur une sucette, même qu’un petit milligramme, peut tuer un homme ! En ayant ça en tête, il n’y a pas besoin d’en insérer dans une boisson en espérant que la victime boive tout ou même en mettre dans de la nourriture.

Deshya fait un geste de tête et celui-ci acquiesce. Il donne quelque chose à Deshya qui le montre à tout le monde. Dans un sac plastique… se trouve le journal et dans un autre qu’elle tient dans la même main, le crayon offert par le conducteur.

– Korone et Orianne. Toutes deux ont des gants aux mains et cela a une importance dans cette affaire. En réalité, elles ne sont pas les seules…

Deshya fait un geste élégant de la tête pour remettre correctement sa frange, fixant Mathieu dans les yeux.

– C’est un détail qui m’est passé par la tête, vu qu’un couple venait de mourir dans le bus, mais vous aussi, monsieur le conducteur, vous en aviez.

– ?!!

– Est-ce vrai ?!

– Est-ce que les conducteurs de bus ont besoin d’avoir des gants… ?

– Ce n’est pas obligatoire, idiote !

– Dit-elle la vérité… ?

Un bruit de fond se crée dans le bus et Gatito leur demande de se calmer, mais Deshya n’attend pas que le silence revienne pour continuer de parler.

– Lorsque vous avez couru vers moi après le cri douloureux de l’homme, vous aviez vos gants. En réalité, je parie que vous les aviez quand je suis rentré dans ce bus. Je ne sais pas où vous les avez caché, mais il y a une raison bien précise que vous les avez mis sur vos mains.

Deshya serre les deux sacs en plastique qu’elle a dans les mains.

– Parce que vous ne vouliez pas de trace de cyanure sur vos mains, lorsque vous avez donné le crayon et le journal à Korone, n’est-ce pas ?!

– !!!

– Oh, alors… ?

– Est-ce qu’elle veut dire que… ?

Certains passagers comprennent désormais comment le meurtre a été commis et Deshya acquiesce en souriant.

– Exactement. Lorsque Korone m’a parlé de l’habitude de ses parents à boire un jus en venant de votre bus, de son habitude à manger des chips ou même de leur habitude à lire un livre après avoir fait des mots croisés, j’ai compris. Après avoir analysé ce journal et le crayon, des traces de cyanure ont été retrouvées dessus. Vous n’avez même pas l’excuse que ce sont les mains du couple et de la petite qui étaient déjà empoisonnées auparavant, vu que c’est dans la boisson que devrait être la cyanure.

Deshya hausse les épaules, tandis qu’Orianne observe avec frayeur l’homme à côté d’elle. Il a la tête baissée, les dents grinçantes et les pupilles contractées. Ginner a les yeux fermés, écoutant l’histoire depuis son siège, son cœur battant dans une certaine tristesse. Deshya secoue doucement les deux sacs en plastique qu’elle a dans les mains.

– Après avoir mis du cyanure sur le crayon et quelques pages du journal, vous les avez donnés à Korone qui les a apportés à ses parents. Vu que vous saviez qu’ils aiment bien en faire et qu’ils touchent le journal et le crayon tous les trois, vous étiez certain de votre coup.

– Je vois ! Tous les trois ont du cyanure sur les mains, ensuite !

Deshya acquiesce lorsqu’une feme crie ces mots.

– Je ne sais pas si c’est un hasard ou parce qu’Orianne porte des gants, mais vous avez décidé de commettre le meutre aujourd’hui, vu que lorsqu’elle viendrait vous rendre les affaires, elle n’aurait que du cyanure sur ses gants, et non ses mains. Personne ne lécherait ses gants et je suppose que vous étiez confiant qu’elle ne viendrait pas à s’empoisonner toute seule. Peut-être est-ce par affection pour elle ou peut-être est-ce parce que si elle venait à mourir aussi, votre plan serait rapidement découvert vous ne pourriez pas vous sortir de là.

– C-C’est faux !”crie Mathieu.

– Dans tous les cas, vous avez récupéré le journal et le crayon. Ensuite, vous les avez mis dans le petit espace dans votre cabine, les cachant aux yeux de la police sans pour autant que cela soit suspect. Bien évidemment, vous avez gardé vos gants jusqu’au moment du meurtre, vu que de la façon, vos empreintes ne seraient pas sur la seringue lorsque vous l’utilisez.

– C-C’est…

– Vous avez même sûrement attrapé le crayon par la pointe et le journal à un certain endroit pour n’avoir aucune trace, comme ça vous pouvez être tranquille si on retrouve vos gants. De plus, il n’y aurait pas de trace quelque part comme la seringue ou le volant, donc le tour est joué,” le coupe Deshya.

Mathieu tremble et l’attention est tournée vers lui. Il ne tente même pas de se défendre, n’offre pas la moindre résistance. Frémissant telle une proie sans défense face à un prédateur assoiffé de sang, son regard n’ose pas défier celui de Deshya, lui qui est si brûlant.

– Mais comment ont-ils été empoisonnés, alors ?” demande Thomas.

Sammy tourne le regard vers lui et Thomas se frotte la joue en regardant le toit du bus.

– Après tout, même s’il y en a sur les mains, ils ne devraient pas mourir…” dit-il.

– C’est simple. Comme je l’ai dit, la clef de cette affaire est actuellement les livres qu’on lu les victimes.

Deshya croise les bras.

– Parce que Mathieu connaît leurs habitudes, d’une manière ou d’une autre, il savait très bien qu’ils sortiraient leurs bouquins pour la fin du trajet, c’est probablement même pour ça qu’il a repris le crayon et le journal quelques minutes en avance,” explique-t-elle.

– Cela ne répond pas vraiment à ma question…” lâche-t-il en fixant Deshya.

– Alors demandes-toi deux secondes ceci : comment tiendrais-tu un crayon pour écrire ?

– Comment… ?

Même s’il ne comprend pas le lien entre ce geste-là et le crime, il le fait quand même en observant sa main.

– Avec mon index, mon majeur et mon pouce, je dirai… ?

Deshya acquiesce et montre ses dents.

– Et lorsque quelqu’un lit un livre, parfois ils font… ?

– … Ah !

Thomas cligne des yeux et finit par secouer la tête.

– T-Tu ne peux pas dire…

Deshya tourne le visage vers Mathieu en le fixant avec intensité, comme si elle cherchait à l’écraser de son regard seul.

– Korone me l’a avoué.

La petite croise les bras à son tour, n’arrivant pas à croire qu’un tel réflexe viendrait à tuer ses parents. Elle ne sait pas si elle doit en rire ou en pleurer.

– Qu’ils lèchent leur pouce pour passer les pages.

– C-C’est pas possible ?!

– J’avais vu juste, hihi !

– Vous croyez qu’elle a raison… ?

– Whaaat ?!

Le bruit de fond provoqué par les passagers revient, mais encore plus bruyant. Orianne tremble sur son siège, regardant Mathieu avec une bouche béante.

– C-C’est vrai qu’ils font toujours… toujours ça, quand ils passent… des pages…” dit-elle avec difficulté.

Mathieu grince des dents avant de lever sa tête, osant enfin défier le regard de l’adolescente.

– Tu veux donc dire qu’ils se sont empoisonnés tout seul en lisant, lorsqu’ils ont léché leur pouce ?!

Deshya acquiesce.

– C’est ce qui semble le plus logique. La raison pour laquelle Korone est encore en vie…

La petite se lève de son siège et coupe Deshya en montrant ses deux mains.

– Quand j’ai terminé de faire les mots croisés avec papa et maman, j’ai mis des gants car j’avais froid. Je suis certaine que monsieur Mathieu voulait que je meure à mon tour lorsque je mangeais mes chips, mais pas de chance pour lui, le mauvais pas bon poison qu’il a mis sur moi est sur mes mains, pas mes gants !!

Elle pouffe avant de s’asseoir à nouveau sur le siège, disparaissant du champ de vision de tous les passagers. Mathieu frappe la barre en métal en face en lui, détruisant presque le bouton ‘STOP’.

– Ce n’est pas moi !!! Ce ne sont que des théories que vous sortez de votre imagination débordante !!!

– Hmmm, ah bon ? Alors, les traces de cyanure sur le journal et le crayon, c’est pour quoi ?” demande Deshya en plissant les yeux.

– J’en sais rien, mais ce n’est pas moi !!! Ce n’est pas moi !!!!

– Comment expliquer que vous avez retiré vos gants ?

– J’en mets toujours quand je conduis, c’est tout !!!

– Et si on les vérifie, il n’y aura pas de trace de cyanure ?

Il les sort de sa poche et les jette vers eux, souriant désormais comme un malade.

– Vérifiez si vous le souhaitez, vérifiez, allez-y !!! Ahah !!

Il se lève de son siège et pointe du doigt Deshya, cherchant à inverser les rôles. Gatito se lève de son siège, prêt à sauter sur le suspect au moindre geste étrange.

– V-Vous n’avez aucune preuve contre moi !!! Je n’ai rien fait !!!! Tout ça n’est que votre imagination !!!

Il rigole un bon coup avant de montrer un air enragé à l’adolescente.

– Je n’ai jamais empoisonné leurs boissons à la fraise !!! Je n’ai jamais touché au crayon ou au journal !!! Je n’ai jamais rien fait de tel !!!!!

– Ah ?

Deshya plie un doigt en-dessous de sa lèvre inférieure, regardant Mathieu avec surprise.

– Je suis étonnée.

– Ahahah, tu vois !! Vous voyez, elle n’a—

– Quand ai-je mentionné que les boissons étaient à la fraise, tiens ?

– —……

Mathieu reste immobile, comme figé dans le temps. Sammy récupère les gants que l’homme a jeté en prenant ses précautions, ses mains protégées, et les met dans un sac plastique que prend Annie. Deshya balance la tête de gauche à droite en attendant une réponse de la part du conducteur, mais le silence ne s’arrête pas. L’ambiance de plus en plus insupportable pour Orianne, elle finit par exploser.

– Réponds quelque chose, Mathieu !!!

– … C-C’est juste qu’ils ont… l’habitude de… de prendre des boissons à la fraise…

Korone se lève à nouveau de son siège et sourit en regardant le conducteur.

– Mais, mais, mais, monsieur Mathieu le conducteuuuur.

Elle penche la tête en pouffant.

– Mes parents préfèrent le goût banane, vous savez !

– J-Je—

– En plus, vous l’avez dit avec tant d’assurance. Est-ce que vous avez regardé dans nos sacs ?

– …

– Je suppose que c’est à ce moment-là que vous avez su où percer les sacs de papa et maman avec la seringue !! Ooooh, trop intelligent, hihi ! Mais Deshya est plus intelligente que vous, je suppose !

Korone sautille sur sa chaise et Deshya la regarde avec un sourire fatigué.

Oi, t’en fais trop…

Gatito s’avance d’un pas et fronce les sourcils.

– Alors, qu’avez-vous à dire pour votre défendre, Mathieu Desudo ?

L’homme recule, mais tombe sur les fesses lorsqu’il persécute un des sièges. Gatito s’approche de lui, comme un prédateur qui vient terminer sa proie une bonne fois pour toute. L’homme se met à pleurer et secoue la tête.

– P-Par pitié, n-ne… Je ne voulais pas… S-S’il vous plaît, je dois… Je dois… !!!

Gatito le force à se lever et lui met des menottes sans le moindre signe d’hésitation.

– Vous nous expliquerez tout ça à la station.

– P-Par pitié !!! N-Non, éc-écoutez-moi !!!

Gatito le force à avancer et dit à Sammy de le suivre. Il acquiesce et Korone saute dans les bras de Deshya sans prévenir, ce qui la prend par surprise et son dos touche la barre métallique du bus.

– Hihi, tu es troooop intelligente, Deshyaaaa !

– A-Ah, Korone !

– Bien joué.

L’adolescente se fait caresser violemment les cheveux et elle remet bien sa capuche en regardant son père sortir du bus. Elle sourit et tapote le dos de la petite fille aux longs cheveux blancs. En voyant cette couleur non naturelle, Deshya penche la tête.

– Tiens, je voulais te poser une question, Korone.

La petite continue d’enlacer l’adolescente et lève le regard.

– Quoi donc ?

– Pourquoi est-ce que tes cheveux sont blancs comme la neige ?

Korone regarde Deshya de grands yeux, aucune réponse ne sortant de sa bouche déjà ouverte. Leurs regards se croisent, mais c’est le silence complet entre elles. Alors que les passagers sortent du bus à leur tour, certains en félicitant Deshya et d’autres en râlant du temps que ça a pris, Gatito est sur la route vers sa voiture de police. Mathieu se débat, mais Annie et le père de Deshya s’assurent qu’il ne puisse pas s’échapper.

– PAR PITIÉ !!! JE NE VEUX PAS !!! VOUS DEVEZ M’ÉCOUTER !!!

– Raaah, arrête de crier !!” lui hurle Gatito.

– J’AI ÉTÉ FORCÉ !!! FORCÉ !!!

– Forcé… ?

Gatito plisse les yeux et Mathieu se retourne en se débattant dans tous les sens.

– SI JE NE TUE PAS CETTE PETITE, ALORS… ALORS !!!

Gatito le retient avec force, l’empêchant de s’enfuir.

– Alors quoi… ?!

Le policier lui pose cette question avec une touche d’ennui et de colère, mais malheureusement, aucune réponse ne lui sera offerte.

Parce qu’au même moment qu’il la pose, une balle traverse le crâne de Mathieu.

Aucun bruit. L’arme à feu qui a été tirée n’a pas fait le moindre son. Gatito ouvre grand les yeux en voyant le coupable tomber par terre, sans vie, et force Annie à se coucher par terre.

– À COUVERT !!!!

Il hurle de toutes ses forces et se cache derrière le bus avec Annie, tandis que la plupart des passagers qui viennent de sortir du véhicule se figent, ne comprenant pas ce qu’il vient de passer. Gatito ouvre grand la bouche.

– J’AI DIT À COUVERT !!!!

Et là, la panique se crée. Les hommes et femmes se mettent à terre ou à courir dans tous les sens, tandis que Deshya et Korone regardent à l’extérieur, ne sachant pas ce qu’il vient de se passer.

– COUCHE-TOI, DESHYA !!!!

Elle ouvre grand les yeux et Korone la pousse avec violence, tombant avec elle…

Et une balle les rate d’un centimètre, passant à travers des mèches de cheveux de Korone.

Elles tombent sur le sol du bus et Gatito regarde sur les toits des maisons de l’environ avec des yeux d’aigle, mais il ne voit rien.

– Tsk.

Remarquant qu’il a raté de peu la tête de la petite, l’homme claque de la langue et se lève avant de recharger son sniper. Comprenant qu’il n’arrivera pas à tuer cette petite fille, il jette l’oreillette qui lui permettait d’écouter les mots de ‘Mathieu Desudo’ et l’écrase de son pied avant de sortir un petit flacon de la poche intérieure de sa veste. Il fait couler le liquide qui se trouve dans ce même flacon et le jette au loin avant d’enflammer une allumette d’un coup sec et la jette sur le kérosine. Les restes de l’émetteur brûlent tandis que l’homme met l’arme dans son dos et court sur le toit où il s’était posé. Il descend l’échelle et lorsqu’il atterrit sur le sol ferme, il sort un téléphone assez neuf et compose un certain numéro. Il le met à côté de son oreille et continue de courir entre les maisons, faisant attention à n’être vu par personne. Un grand chapeau sur la tête et une veste sombre sur le corps, ainsi que des lunettes carrés devant les yeux, il serait complexe de savoir à quoi il ressemble sans s’approcher de très près : et même à ce moment-là, son physique est bien caché derrière ses nombreux vêtements. Quelques secondes passent lorsque le téléphone décroche enfin.

– Allô ? C’est moi. Mathieu a réussi à tuer ses parents, mais notre cible est encore en vie,” dit l’homme en s’arrêtant devant une ruelle.

– Comment c’est possible ?! S’est-il fait attrapé ?

– Simple malchance, Korone avait des gants aujourd’hui à cause de sa maladie.

– J’y crois pas, c’est quoi cette merde ?!!

– Il s’est fait arrêté par la police et j’ai dû lui tirer une balle dans la tête, mais j’ai râté la petite de peu.

– QUOI ?!!! Pourquoi as-tu tiré sur elle ??!!! Je t’ai déjà dit—

– Je sais bien, je sais bien. Je suis arrivé en retard et je me suis laissé emporter. De plus, je ne vois pas pourquoi on est obligé de ne pas agir nous-mêmes…

L’homme de l’autre côté de la ligne ne répond rien. Celui au sniper soupire et avance doucement dans la ruelle, s’étant assuré que personne ne s’y trouve.

– Dans tous les cas, il va falloir trouver quelqu’un d’autre pour éliminer cette petite. Je rentre au QG et on voit quoi faire.

Remarquant que la personne de l’autre côté de la ligne ne répond toujours pas, l’homme s’énerve.

– Oi, tu m’entends ?!

– Il ne t’entend pas, désolé.

L’homme s’arrête et plisse les yeux en regardant la personne qui s’approche de lui. La tête faiblement baissée et une longue veste déchirée sur le corps, il s’approche d’une marche confiante. L’homme baisse doucement le téléphone.

– Comment ça ?

L’autre homme s’arrête et lève la tête, montrant son regard doux, et pourtant l’un qui fait reculer le sniper d’un pas. Alors qu’il va toucher le sniper dans son dos, un bruit retentit dans le téléphone.

– J’en ai terminé ici. Je te laisse t’occuper de lui.

Le sniper fronce les sourcils, mais ce court moment de déconcentration est tout ce qu’il faut à l’autre homme. Courant à toute vitesse vers l’homme en face de lui, il sort un canif de sa poche tout en fixant sa cible. L’homme jette son téléphone et vise le sniper vers lui, mais son tir se fait facilement esquiver et l’homme saute au-dessus de l’autre. D’un coup sec et précis, il tranche l’artère carotide de sa cible et atterrit sur le sol avant d’attraper le téléphone au vol. Sans même vérifier que l’homme est bien mort, il met le téléphone à côté de son oreille.

– Yooo, Bura à l’appareiiiil !

– C’est moi, Titi.

– Hihi, saluuuut !

– Du sérieux.

– On ne fait qu’être sérieux, ces temps-ci…

L’homme avance d’un pas, évitant le corps du sniper qui tombe sur le sol, le regard vide et une respiration inexistante. Sa vie a été prise d’un coup sec, d’un simple tranché d’un canif usé. L’homme se met à marcher tranquillement dans la ruelle, cachant sa tête avec une capuche… assez spéciale.

– Mission accomplie, alors ?” demande-t-il.

– Je pense qu’ils sont tous éliminés. N’en parlons à personne.

– Même à elle, pas vrai… ?

– Exactement. Excepté tu-sais-qui, nous sommes sûrement les deux seuls à—

– Je sais, je sais. Bouche cousue, si je balance c’est un couteau dans le cul. Je sais.

Il joue avec le téléphone et sourit.

– Bah, on se revoit bientôt !

– Fais pas d’connerie.

– Je te retourne le compliment.

Il coupe l’appel et jette avec violence le téléphone contre le mur avant de l’écraser de son pied droit, gardant pourtant un air assez calme sur le visage. Il regarde à gauche, puis à droite, avant de sortir de la ruelle tout en sautillant. Il se met ensuite à courir, s’éloignant le plus possible du cadavre qu’il a laissé derrière. Faisant attention à ce que sa capuche ne tombe pas de sa tête, il saute au-dessus d’une barrière et continue sa course en souriant, ne faisant pas attention aux quelques regards qui sont posés sur lui. De toute façon, il s’en fiche royalement : même si quelqu’un dit l’avoir vu s’enfuir de la scène de crime, il sait pertinemment qu’il ne se fera jamais attraper.

Alors cet homme s’enfuit en souriant, ayant accompli sa mission sans la moindre difficulté.

Cet homme à la capuche d’aigle.



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