Puis, le client prit une grosse bouchée de son roujiamo et continua: «Mmm ! Je ne me lasserais jamais de ça !»

Les sept restaurateurs regardèrent ailleurs, abasourdis.

Ils n’avaient pas pensé qu’ils seraient reconnus par les clients qui mangaient ici; pire encore, le client les avait entendus médire de Mag, et les critiquait sévèrement. Comme c’est embarrassant !

Bishop rougit. Son bing à l’oignon vert était assez populaire sur la place Aden et avait fait partie des 100 plats les plus délicieux de l’année précédente.

Il ne pouvait pas prétendre qu’il n’avait pas entendu cette insulte. Il pouvait sentir sa colère monter.

«Détendez-vous, vieil homme. Nous sommes là pour manger, pas pour causer de problèmes », dit Miles en tirant sur sa manche.

La dernière chose qu’ils à faire maintenant était d’insulter ce client dans le restaurant de Mag.

Bishop était dans les affaires depuis des douzaines d’années; il n’était pas un imbécile. Il prit une profonde inspiration pour se calmer, renifla légèrement et ne dit pas un mot.

Ce client n’avait pas l’intention de se battre. Il se remit à manger son roujiamo.

Après coup, plus de gens les reconnurent, et demandèrent ce qu’ils faisaient ici.

«Nous sommes juste ici pour une petite réunion. C’est un endroit agréable », répondit Miles avec un sourire sec. Ils ne seraient pas venus s’ils avaient su qu’ils rencontreraient autant de leurs habitués.

Yabemiya les remarqua également. Elle était un peu inquiète de ce qu’ils pourrait faire, mais elle les approcha tout de même avec un sourire et un menu. «Puis-je prendre votre commande?

La vieille femme prit une grande inspiration en ouvrant le menu.-«Quoi ? Vos prix sont ridicules !», dit-elle en regardant la jeune serveuse.

«Oui. Ils sont beaucoup trop élevés », ajouta une voix.

Ils pouvaient acheter un demi-cochon de lait rôti à la rôtisserie avec 600 pièces de cuivre, c’était le sixième plat le plus délicieux de la place Aden. Ils ne voyaient pas beaucoup de viande dans ce riz frit Yangzhou.

Et le bing à l’oignon vert de Bishop n’était qu’à cinq pièces de cuivre l’unité.

Le plat le plus cher dans leurs restaurants n’était pas plus de 200 pièces de cuivre. Les prix sur ce menu étaient tout simplement inimaginables.

Ils pensaient que Mag était en train d’arnaquer les gens, ou qu’il essayait de leur faire peur avec ces prix ridiculement élevés. Ils regardaient tous Yabemiya, attendant une réponse.

La jeune serveuse secoua la tête en souriant. «Désolé, mais il n’y a pas de problème avec ce ce menu. Nos prix sont raisonnables.»Tant de gens avaient questionné leurs prix récemment qu’elle s’y était habituée.

Les gens qui étaient intimidés par les prix partiraient, mais ceux qui restaient étaient tous conquis par les plats, ce qui rendait Yabemiya très heureuse et encore plus admirative de Mag.

Elle ne savait pas pourquoi ces restaurateurs étaient là. Elle craignait qu’ils ne cherchent des ennuis.

Elle n’avait pas peur de se battre, pour autant; peut-être pourrait-elle même s’en occuper toute seule. Cependant, elle n’était pas querelleuse.

La vieille femme leva un sourcil. «Vous appelez ces prix…».

«Je voudrais une assiette de riz frit et un roujiamo,» interrompit André. Puis il se tourna vers la vieille femme. «Tant de gens mangent ici. Ils peuvent se le permettre, et nous aussi.»

Bernice acquiesca «Je voudrais une assiette de riz frit Yangzhou et un roujiamo», dit-elle à Yabemiya.

Il doit y avoir une raison pour que tant de gens mangent ici. De plus, je ne pense pas qu’ils soient tous de faux clients embauchés par le propriétaire, pensa Bernice en regardant Brandli. Personne ne peut embaucher un lanceur de sorts du Temple Gris, et il a l’air très puissant aussi.

«Je voudrais un roujiamo, s’il vous plaît», dit Bishop après avoir réfléchi un moment.

«Je ne peux gagner que 300 pièces de cuivre par jour, et je ne vais pas tout dépenser pour un roujiamo», dit la vieille femme. Elle se retourna et partit.

Les autres restaurateurs échangèrent un regard ironique.

Le restaurant de la vieille femme avait du mal ces derniers temps. Son palais n’était plus aussi raffiné qu’auparavant. Sa soupe de mouton avait fait partie des 50 plats les plus délicieux une fois, mais c’était il y a de nombreuses années. Il était presque impossible pour elle de recréer ce goût maintenant.

Son fils et sa femme étaient morts des années auparavant. Son petit-fils était pénible, et il n’avait aucun talent en cuisine. Le goût de leur soupe de mouton empirait chaque jour. Seule une poignée d’habitués y mangerait par sympathie pour elle. Elle pouvait à peine gagner assez d’argent pour s’en sortir.

Les autres restaurateurs passèrent leurs commandes.

– «D’accord, mais il n’est pas facile de manger du riz frit debout. Je peux vous apporter les roujiamos si vous voulez», dit Yabemiya avec un sourire.

«Non, merci. Nous attendrons. S’il vous plaît, servez-nous la nourriture une fois que nous serons assis.» Les autres acquiescèrent. Ils étaient venus ici pour goûter et apprécier la nourriture.

Yabemiya hocha la tête. «Bien sûr. » Elle se retourna et entra dans la cuisine. «Sont-ils là pour causer des problèmes, Boss ? », murmura-t-elle, inquiète.