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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Chaque fois qu’elle faisait un pas, elle avait l’impression d’être en enfer. Mettre le feu à une peau nue était une douleur indescriptible par les mots. Surtout pour une humaine non entraînée comme Laosa.
Cependant, l’enfer physique qu’elle vivait actuellement était bien meilleur que l’enfer mental qu’elle s’était infligé. Elle croyait qu’elle faisait enfin quelque chose en tant que prophète.
« Comme l’a dit le Seigneur Jin, même si mon corps devient un tas de cendres, je servirai mon peuple. »
Il avait eu de nombreuses occasions de s’échapper, mais Jin avait choisi d’aider ceux qui l’entouraient.
Laosa avait répondu au sacrifice de Jin avec sa volonté transcendante.
Leur engagement avait ému le cœur de Laosa.
« Jin ! Résiste encore un peu. Laosa s’en va toute seule ! Je vais m’occuper des éclats derrière toi, alors avance ! »
Jin hocha la tête.
La lueur déclinante de Bradamante commença à briller à nouveau. Après avoir entendu Syris lui dire qu’elle assurait ses arrières, Jin lui fit confiance et rassembla le reste de ses forces.
Dans la tempête d’éclats d’énergie volants, ils avancèrent lentement tous les trois.
Et les Magiciens du Crépuscule ne pouvaient que regarder ce spectacle. Ils pensaient qu’il était impossible que les enfants réussissent sans l’aide du Maître du Palais Caché.
« Augmentez la force du canon ! Nous allons effacer cette terre de la surface de la terre ! »
Chiiiiiiing… !
Le canon qui avait contraint des clans et des empires à l’extinction émettait une lumière encore plus forte.
S’il n’y avait pas eu l’aura froide de Myriade de Glace, l’intégralité des Ruines de Kollon aurait fondu.
« Quand les enfants réalisent quelque chose, les adultes ne devraient pas se relâcher, n’est-ce pas ? »
Bien qu’elle ait parlé d’une manière insouciante, sa limite était atteinte. Mettre la pression sur les Crépuscules sans en tuer un seul était une tâche fastidieuse.
« Syris et Jin, on n’a vraiment pas le temps. Finissez juste le travail… ! »
Trente pas.
Vingt pas.
Et quand il ne restait plus que dix pas…
« Ah… »
La douleur atroce qui enveloppait le corps de Laosa força son système nerveux à s’éteindre.
Ses pieds avaient brûlé jusqu’au noir, et le blanc des os était exposé.
Ses deux mains qui s’agitaient dans l’air chaud connurent le même sort insensé. Ses yeux étaient ouverts, mais sa vision était sombre. Il était difficile de dire si elle était encore en vie.
Et bien sûr, ses pieds ne bougeaient plus. Son corps entier avait commencé à mourir.
‘Si j’étais revenue un peu plus tôt… Non, si seulement je ne m’étais jamais enfuie…’
Elle se sentait désolée.
Désolée pour Jin qui avait tout risqué pour libérer les indigènes de Kollon de leur misère.
« Milady ! »
Syris cria vers Laosa, qui avait cessé de bouger.
Le corps du prophète ne bougeait pas, et Syris ne pouvait même pas vérifier qu’elle allait bien, trop occupée à dévier tous les éclats d’énergie.
« Jin ! Dame Laosa est… ! »
Elle ne voulait pas dire qu’elle était morte.
Parce qu’elle savait combien Jin essayait de les garder en sécurité.
Dans les explosions continues, Jin n’avait pas remarqué la mort de Laosa, et il avait continué à avancer.
‘Il ne reste que cinq pas ?’
Jin, lui aussi, n’avait pas toute sa tête.
« Ji…in… Jiiiiiin… ! »
Syris le rattrapa et lui cria son nom à l’oreille. Sa voix semblait si lointaine que Jin ne s’était même pas retourné pour la regarder.
Sa vision faiblissante lui avait permis d’apercevoir son visage avant de se fondre dans le noir.
Ffff-thunk.
Un long éclat perça sa poitrine, mais aucun gémissement de douleur n’en sortit.
‘C’est tout ?’
Sans la Larme de Numerous pour sauver les morts, Jin n’avait aucun moyen d’échapper à la mort cette fois-ci.
‘Nous aurions dû nous échapper après avoir tué Myuron Zipfel ? Ou quand Midor Elner est venu ici ? Aurions-nous dû nous échapper avec les indigènes ? Peut-être au moment où le Kozak s’est révélé à l’horizon ?’
N’auraient-ils jamais dû venir en premier lieu ?
‘Où est-ce que tout a mal tourné ?’
Pensa Jin en éclatant de rire.
Cependant, même s’il pouvait revenir à l’époque précédant sa venue aux Ruines de Kollon, il n’aurait pas pris autant de décisions différentes.
Parce qu’à chaque fois qu’on lui avait donné le choix avec les conséquences de la mort, il avait refusé d’ignorer les indigènes de Kollon.
Bien sûr, il aurait fait de meilleurs plans et alloué des alliés plus forts afin d’éviter l’échec.
Cependant, tout cela était inutile à ce stade.
‘Comment ai-je pu être aussi idiot ? J’aurais pu simplement refuser le poste. …Mais pourquoi je n’ai pas pu ?’
En premier lieu, sauver ces gens était une quête secondaire si peu importante.
Cela l’aiderait-il à surpasser son père et son objectif de devenir le chevalier le plus fort du monde ? Cela l’aiderait-il à avoir une emprise sur la politique mondiale en devenant le patriarche du clan Runcandel ?
Tous ses objectifs ne s’accordaient pas avec cette requête qu’il avait acceptée.
Alors pourquoi ?
Pourquoi ne pouvait-il pas simplement s’en aller ?
‘Si les indigènes doivent affronter leur fin ici, alors c’est ma faute. J’ai pratiquement forcé leur mort prématurée.’
Il avait réalisé qu’il ne pouvait pas vaincre les Zipfels et que le monde allait comme le plus fort le voulait.
Il était le faible, une fois de plus.
‘Je n’ai pas pu remercier ou m’excuser auprès de beaucoup de gens.’
Il vomit une motte de sang avant de s’écrouler sur le sol.
« Non ! »
Les éclats d’énergie dans l’air augmentèrent soudainement en nombre. Était-ce parce que Bradamante avait arrêté de bouger ?
« Tu en déviais autant à toi tout seul, alors ce n’est pas suffisant pour que tu meures comme ça ! ».
Les yeux de Syris commencèrent à pleurer. Ils n’étaient pas amants comme sa mère le prétendait, mais il était quelqu’un qu’elle ne voulait pas renvoyer si facilement.
« Donne-moi une réponse. Tu dois survivre et me combattre à nouveau ! »
Ce fut la dernière chose que Jin entendit.
Peu de temps après, il mourru.
Syris le savait déjà, mais elle continuait à protéger son cadavre.
Chang !
Kerk ! Krak !
« Syris ! Arrête ça et viens ici, bon sang ! »
Le canon du Kozak brilla d’une autre lumière dorée.
La puissance de destruction augmentait à mesure que la portée du laser se réduisait.
Le dirigeable avait un immense pouvoir destructeur, poussant les journalistes à accoler une phrase à son nom.
“Une force qui pourrait détruire le monde”.
« Nous l’avons dit maintes et maintes fois. Vous n’atteindrez pas vos objectifs ! »
« Si ma fille est blessée, pas un seul d’entre vous n’en sortira vivant ! »
« Vous êtes certainement plus forts que nous, mais le Palais caché n’est pas plus fort que le clan Zipfel. N’est-ce pas pour cela que vous êtes restés cachés, même avec autant de force ? »
Au moment où Talaris avait tenté de répondre, quelque chose d’autre se révéla depuis l’horizon. Les Magiciens du Crépuscule sourirent.
« Kadun ?! »
« Notre dernier renfort est arrivé. Maintenant, nous ne pouvons pas garantir la survie de votre fille. La vôtre aussi. »
Le dragon de feu Kadun.
Le dragon gardien de Kelliark Zipfel et le roi des dragons de feu. Kadun poussa un rugissement, et l’aura froide de Myriade de Glace s’éteint immédiatement.
[Cela fait longtemps que je ne t’ai pas vu, Talaris Endorma. L’élu de Myriade de Glace.]
Talaris ne répondit pas. Elle serra seulement les dents.
Et dans ces moments désespérés, même s’il était mort, Jin observait tout cela.
‘C’est quoi ce bordel ? Je devrais être mort… Hein ? Merde, je peux voir mon propre cadavre !’
Son corps était léger. Le corps de Jin était haut dans le ciel, translucide, comme s’il s’agissait d’un mirage.
Il pouvait voir tout le champ de bataille, mais personne d’autre ne pouvait le voir. Il regardait Murakan qui se transformait en sa véritable forme après avoir pleuré la mort de Jin. Il voyait même Syris, qui s’était évanouie en protégeant le cadavre de Jin.
Les indigènes qui continuaient leur rituel. Talaris qui avait complètement libéré Glace de Myriade pour combattre Kadun…
Tout le monde se battait de son mieux.
Et pendant une seconde, Jin pensa que voir ce spectacle pouvait être une sorte de purgatoire. La punition de Dieu pour avoir tenté l’impossible en étant un faible.
C’était un spectacle horrible.
Il devait regarder ses alliés mourir. Il avait l’impression de ne pas pouvoir respirer, comme si son cœur allait exploser.
「Comment te sens-tu, l’élu de Solderet ? 」
Puis, il entendit une voix.
Surpris, Jin tourna la tête et vit quelqu’un d’autre debout et regardant le massacre. Il ne pouvait pas dire si la personne était un homme ou une fille.
« Vous êtes… ? »
「Je t’attendais depuis un moment maintenant.」
« Vous m’attendiez ? Que voulez-vous dire ? »
「Je suis Kullam. Celui qui s’est enfermé dans le miroir avec l’aide de Solderet.」
Dès qu’il entendit le nom de son interlocuteur, Jin ressentit une poussée de colère. Il était sur le point de demander pourquoi il n’avait rien fait, mais Kullam parla le premier.
「Je suis sûr que tu veux demander pourquoi je suis arrivé si tard.」
« Eh bien, sans déconner. »
「Réponds d’abord à ma question. Comment te sens-tu en regardant ce spectacle ? Ceux qui se sont battus pour toi et ceux que tu as essayé de protéger sont tous en train de mourir.」
Il voulait dégainer son épée et le taillader, mais à la place, Jin prit une profonde inspiration.
« Je pense juste que j’étais faible et stupide. Fou, même. »
Kullam sourit.
「Ne l’oublie pas.」
Clic !
Le dieu de Kollon claqua des doigts, et Jin ouvrit les yeux.
Comme si une page était tournée, son environnement commença à changer.
Son corps léger et flottant gagna le poids de ses os et de sa chair, et il se tenait à nouveau sur le sol.
Et le dieu auquel il parlait avait pris la forme de Laosa.
「J’ai répondu à l’appel de Laosa au moment où elle a réalisé quelque chose en te regardant. La mort à laquelle tu fais face, et la mort dont tu as été témoin.」
Kullam posa doucement sa main sur la tête de Jin.
「C’est une petite leçon. Tu as montré ta volonté même au bord de l’échec. L’entrepreneur de mille ans, tu dois devenir plus fort. Incomparablement fort. Assez fort pour que les dieux ne puissent pas bouger.」
Jin regarda leur environnement.
Myriade de Glace s’était calmée. L’obscurité avait lentement pris le dessus sur le ciel.
Le Kozak fut divisé en deux, crachant de la fumée dans le ciel. Les Magiciens du Crépuscule tressaillaient et tremblaient sur le sol.
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