Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 155 – Le prendre par surprise
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 155 – C’est pas du jeu

Dans l’antique et majestueux palais au haut dôme soutenu par des piliers de pierre, Klein, assis à l’extrémité de la longue table de bronze, tenait à la main un flacon brun translucide. Il l’avait examiné maintes et maintes fois sans percevoir de danger.

Commençons… Il fit apparaître un stylo, du papier et écrivit l’énoncé divinatoire : “Son origine”.

Puis, s’attendant à recevoir un coup, il jeta un coup d’œil au papier et au flacon puis récita l’énoncé et entra en Méditation.

Presque aussitôt, il vit en rêve une pièce sombre mais spacieuse.

Il y avait là des cobras royaux, des veuves noires, et autres plantes et animaux étranges dans la pièce. C’était un désordre particulièrement éprouvant.

Au centre de la pièce trônait une longue table devant laquelle se tenait un homme d’âge moyen en blouse blanche. Il jetait du fiel de serpent et du venin d’araignée dans une énorme marmite noire suspendue au plafond.

Il y ajouta même quelques objets au fort éclat spirituels qui parfois se dispersaient en un gaz noir tandis que d’autres se condensaient en objets d’un vert sombre en forme de poumon. D’autres encore se présentaient sous la forme d’un tube contenant un liquide d’un bleu azur très clair ou des yeux rouges ardents…

L’air autour de la marmite de fer devint progressivement visqueux. Il convergeait vers le centre mais était constamment repoussé, ce qui rendait difficile l’atteinte de son objectif.

En voyant cela, l’homme plissa lentement le front et prit une expression inquiète.

Il feuilleta le carnet noir posé près de lui, serra les dents, prit une dague rituelle en argent et s’ouvrit le poignet.

Des gouttes de sang coulèrent dans la marmite. En un instant, ce fut comme si elles insufflaient la vie à son contenu. Une force terrifiante s’éleva qui aspira tout l’air visqueux environnant ainsi que tout le sang resté sur son poignet.

Et ce n’était pas tout. L’homme avait beau lutter, le visage terrifié, il se rapprochait inexorablement du pot de fer.

Le corps tendu, la tête comprimée, il se vit peu à peu dévorer par la marmite au milieu de ses cris.

Les spécimens suspendus, les plantes, et tout ce qui pouvait bouger ou être déplacé, tous volèrent dans le pot.

Un brouillard brun envahit soudain la pièce qui s’écoulait et se retirait tranquillement.

Lorsque tout fut terminé, il ne resta plus dans la salle que le flacon brun translucide qui reposait tranquillement au centre.

L’image disparut rapidement et le monde onirique vola en éclats. Klein ouvrit les yeux et marmonna pour lui-même : Cette Bouteille de Poison Biologique est donc le produit d’une expérience de mort. Je pensais que c’était une caractéristique laissée par un Transcendant… auquel cas j’aurais pu, par la divination, obtenir une formule…

Pour lui, l’énergie spirituelle et les caractéristiques Transcendantes d’un Saccageur tout comme celles qui avaient été contaminées par un dieu maléfique pouvaient servir à trouver des formules. De même pour l’Œil Noir que Rosago avait laissé derrière lui. Les effets d’isolation du brouillard gris et la façon dont l’espace mystérieux éliminait les influences négatives lui donnaient, en effet, la capacité de courtiser la mort. Cela dit, il y avait bien d’autres facteurs à prendre en compte avec une caractéristique Transcendante. En théorie, les risques d’échec étaient extrêmement élevés, mais depuis qu’il était passé Magicien, Klein était désormais assez confiant pour le faire.

Un Artefact Scellé formé de caractéristiques Transcendantes pouvait lui-aussi être utilisé pour deviner la formule d’une potion.

Cependant, s’il s’agissait principalement d’ingrédients devenus des objets occultes à travers des procédés de productions et dangereuses expériences réalisées par un artisan ou autres Transcendants, toute tentative de divination de la part de Klein, même aidé de l’espace mystérieux surplombant le brouillard, serait vaine.

Pas mal. Au moins, je n’ai plus à m’inquiéter des risques potentiels liés à la Bouteille de Poison Biologique… Klein jeta un coup d’œil au croc du Loup-garou et eut la sagesse de renoncer à sa curiosité.

Quartier de l’Impératrice, dans la luxueuse villa du Comte Hall.

Audrey poursuivait son étude de la psychologie.

À ses pieds était assise Susie sont les yeux brillaient. De temps à autre, elle remuait la queue, comme si elle appréciait ce qui était en train de se passer.

Escalante, qui achevait l’introduction, fit volontairement une remarque désinvolte.

– « En fait, cette théorie existe bel et bien. On pense que les humains héritent d’une certaine quantité de conscience provenant de leurs ancêtres au fil des générations et qui forment la logique sous-jacente de leurs modèles comportementaux. Pour exemple, bien que beaucoup n’aient jamais vu de serpent venimeux, ils en ont une peur instinctive et font tout pour les éviter.

« Pourquoi ? La théorie veut qu’il s’agisse d’un instinct hérité de nos ancêtres, un instinct caché dans les recoins les plus profonds de notre conscience. Dans les temps anciens, les gens avaient constamment à lutter contre des serpents venimeux et toutes sortes d’animaux féroces. Progressivement, ce souvenir s’est gravé dans leur conscience et ils l’ont transmis. »

– « Comment cela se transmet-il ? » S’enquit Audrey, vivement intéressée.

La Psychiatre aux longs cheveux qui lui arrivaient à la taille eut un sourire :

– « C’est une très bonne question. Certains tentent d’y apporter une explication reposant sur une théorie selon laquelle la conscience de chacun, au niveau le plus bas, est en fait connectée. Il s’agit d’une seule entité, et les traces et caractéristiques laissées sur cette entité n’affecteront que la conscience qui leur appartient.

« Pour vous donner un exemple, le niveau le plus bas de la conscience est comme un océan sans fin et notre conscience personnelle une île dans cet océan. On peut diviser cette île en deux parties : l’une cachée sous les eaux, qui correspond au subconscient et qui est plus importante en taille, et l’autre exposée à la surface. C’est la conscience superficielle, celle qui est généralement perçue.

« Ceci est l’axiome de cette école de pensée en psychologie. »

Audrey jeta un coup d’œil à Susie et caressa la fourrure dorée de son cou :

– « Nous pourrions donc utiliser cet océan connecté pour influencer la conscience d’autrui et guérir certaines maladies mentales ? »

Serait-ce là le fondement occulte et la capacité Transcendante du Psychiatre ? Mais cela ne me semble pas suffisant. Il manque quelque chose, par exemple le ciel qui surplombe notre tête, le ciel qui enveloppe tout… se demandait la jeune fille avec l’air de celle qui avait compris mais restait intriguée.

– « Vous êtes vraiment douée dans ce domaine ! » la félicita Escalante, ravie. « Cependant, nous ne pouvons affecter qu’une partie de l’océan et, à travers lui, ceux qui sont proches de nous. Si nous nous aventurions plus profondément dans l’océan, nous pourrions très facilement nous perdre. »

Elle leva les yeux vers l’horloge murale aux ornements complexes et eut un sourire : « Le cours est terminé pour aujourd’hui. Si cette école de pensée vous intéresse, Miss Audrey, nous en reparlerons la prochaine fois. »

– « Entendu », répondit la jeune fille en se levant pour s’incliner.

Elle regarda Escalante partir tout en réfléchissant :

Je n’ai pas l’impression que cette femme soit une vraie Psychiatre. Tout au plus est-elle, comme moi, une Télépathe… Ce dont elle vient de parler, ce sont les axiomes des Alchimistes en Psychologie ?

Ils sont vraiment patients. Pourquoi n’ont-ils pas encore tenté de me recruter ?

Alors que sa maîtresse était dans ses pensées, Susie, à côté d’elle, commenta joyeusement :

– « Audrey, j’ai l’impression que c’est une personne comme nous. Non, je veux dire le même type de chien. Non, ce n’est pas ça… Woof ! »

Susie, qui n’avait qu’une connaissance rudimentaire du langage humain, tomba dans un état de confusion, incapable de trouver les mots justes pour décrire ses sentiments.

Au sud du pont, rue de la Rose, devant l’Église de la Moisson…

Klein, dans son accoutrement normal, regarda l’Emblème Sacré de la Vie sur la façade, puis, sa canne à la main, monta les marches et franchit la porte principale.

Il allait tout d’abord devoir se rendre compte de la situation, condition sine qua non s’il voulait être plus performant et sauver ingénieusement le vampire sans éveiller les soupçons. Par la suite, en tant que détective ayant fourni des indices, il pourrait recevoir la gratitude de la famille White et les applaudissements d’un public.

Le spectacle s’annonçait intéressant.

L’Église de la Moisson n’étant pas grande, elle ne possédait qu’une salle de prière. Klein trouva une place près de l’allée, ôta son chapeau et regarda devant lui.

L’évêque Utravsky était en train de prêcher. Avec ses plus de 2,2 mètres de haut et son physique robuste que n’aurait su dissimuler son ample robe ecclésiastique, il donnait aux gens un profond sentiment d’oppression.

Son expression, cependant, était d’une extrême douceur, remplie d’appréciation et de gratitude envers la vie.

Devant un tel “prêtre”, personne n’osait broncher. Les quelques croyants écoutaient en silence, faisant, de temps à autres, des gestes de prière propres à l’Église de la Terre Mère.

Ni vaniteux ni téméraire, Klein observait attentivement et attendait patiemment.

Le sermon s’achevant, il saisit sa canne. Il s’apprêtait à se lever pour mettre ses plans à exécutions lorsqu’un homme en robe de prêtre sortit de la salle située au fond de l’édifice.

Il avait vingt-huit ou vingt-neuf ans, des cheveux noirs, des yeux rouges, un nez haut et des lèvres fines. Il était beau mais n’avait rien de masculin. Emlyn White en personne.

Les lèvres de Klein s’entrouvrirent et ne purent se refermer.

Ce type n’est-il pas censé être enfermé au sous-sol ? N’est-ce pas lui qui criait sa détermination à ne jamais se soumettre à la volonté de l’évêque Utravsky ?

Emlyn White distribua la communion à chacun des fidèles et finalement, s’arrêta devant notre détective.

L’esprit embrouillé, celui-ci lui dit aussitôt à voix basse :

– « Êtes-vous Emlyn White ? Vos parents ont chargé mon ami de vous retrouver. Que faites-vous ici ? Vous est-il arrivé quelque chose ? Avez-vous besoin d’aide ? »

Emlyn White, qui semblait avoir perdu sa fierté bien caractéristique, répondit avec un sourire qui ne valait guère mieux que des larmes :

– « Ce ne sera pas nécessaire, je vais bientôt rentrer chez moi. »

Il pinça les lèvres, secoua la tête et força un sourire : « Je suis désormais un fidèle de la Terre Mère. Non… un prêtre. »

Jamais Klein n’aurait pu s’attendre à pareille réponse. Durant un moment, il ne sut que comment répondre. Son esprit criait : Hé, mais vous étiez très catégorique au sujet de votre culte de la lune la dernière fois que nous nous sommes parlé. Vous disiez que jamais vous ne vous convertiriez à la Terre Mère. Combien de temps s’est écoulé ? Et vous avez déjà cédé ?

N’est-ce pas un peu rapide ? Qu’en est-il de votre persévérance ? Où est passée votre intégrité morale ?

Ma performance si soigneusement préparée prend fin avant même d’avoir commencé.

C’est pas du jeu !

Klein ouvrait la bouche lorsqu’il réalisa soudain que quelque chose clochait.

Pourquoi Emlyn White m’informe-t-il de sa conversion ?

Je ne suis qu’un détective qui passait par là et l’a croisé par hasard…

Attendrait-il de moi que je transmette ce message à ses parents ?

Y a-t-il une autre signification derrière tout ça ?

Alors que le jeune réfléchissait, Emlyn White chassa son inquiétude et sourit d’un air suffisant :

– « Cessez donc de jouer, monsieur le Détective. Ou devrais-je vous appeler monsieur le nouveau propriétaire du Passe-partout ?

« Hé hé, pour un noble Sanguin, chacun a une odeur et des caractéristiques sanguines différentes. Même quand j’étais enfermé au sous-sol, je pouvais sentir votre odeur et je m’en souviens. »

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