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Chapitre 1860 – L’identité de Xiang chéri

Même si Zheng Yang ne voulait pas intervenir, il connaissait trop bien sa cadette. Elle n’était pas assez cruelle pour permettre à cet homme de tuer Su Feifei, mais elle n’agirait qu’au dernier moment.

Il ne ressentait plus la passion qu’il avait eu pour la jeune femme devant lui, cependant il ne pouvait pas tolérer de la regarder souffrir.

Son arrivée fut perçue comme un rayon d’espoir. « Zheng Yang, sauvez-moi ! »

– « Pas d’inquiétude ! »

D’un geste de sa main, il dissipa l’énergie que ce Xiang avait rassemblée autour de son épouse.

– « Qui êtes-vous ? » cracha l’homme en plissant les yeux.

Il ne lui restait plus que la moitié du temps alloué pour survivre. S’il ne trouvait pas rapidement quelqu’un pour lui transfuser son sang, il risquait réellement d’y passer.

Ce type semblait sorti de nulle part, mais il semblait avoir des liens avec Su Feifei. Cela le rendit extrêmement méfiant.

– « Peu importe qui je suis. Je veux juste vous demander quelle est votre relation avec cette femme. Si vous ne l’aimez pas, pourquoi vous unir à elle, et pourquoi lui construire un tel palace ? » Zheng Yang resta calme, comme un juge ayant entre ses mains la vie d’un criminel.

Après tout ce qu’il avait traversé, il n’était plus un gamin. Sans le fait que Su Feifei était le dernier fragment de regret planté au fond de son cœur, un éclat d’un rêve de sa jeunesse innocente, il ne se serait pas approché.

Xiang réfléchit un moment avant de répondre : « Je l’aime. Sinon, vu mon statut, pourquoi vivrais-je dans un royaume aussi faible ? »

Il avait vu que le jeune homme avait été assis avec celle qui l’avait empoisonné et il réalisa être incapable de mesurer sa cultivation. De plus, son interlocuteur avait pu dissiper son zhenqi. Il n’était pas quelqu’un d’ordinaire.

Bref, il ne pouvait pas se permettre de l’offenser.

– « Vous l’aimez ? » se moqua le Descendant Martial. « Si c’était vrai, comment pourriez-vous lui demander de se sacrifier pour vous ? »

Si les deux s’aimaient réellement, il en serait resté là. Après tout, il n’avait plus aucun sentiment amoureux pour Su Feifei, il n’aurait donc eu aucun droit d’intervenir.

Cependant, cet homme était prêt à la tuer pour assurer sa propre survie. Il n’y avait même aucune compassion ou regret dans son regard. Cela enragea Zheng Yang.

Un noble d’un empire lointain venait dans un royaume non classé pour y construire un manoir gigantesque. Si ce n’était pas par amour, alors il avait forcément un autre projet en tête.

– « Mais si, je l’aime vraiment… » commença précipitamment le suspect.

– « Ne me mentez pas. Vous n’êtes pas assez fort pour vous le permettre. » Le Maître de la Salle des Maîtres en Combat claqua des doigts.

– « Argh ! »

Avec un cri d’agonie, Xiang s’effondra, de la sueur le couvrant entièrement.

Cette brève attaque lui fit réaliser l’écart infranchissable entre eux. Il suffirait d’une seule pensée à son adversaire pour le tuer.

– « Mais qui diable êtes-vous ? Qu’ai-je fait pour attiser votre colère ? Si vous la voulez, je peux vous la donner ! » cria-t-il en pointant sa femme du doigt.

Il était du genre à sacrifier ses proches quand sa vie était en jeu. Alors un pot de fleur pour lequel il n’avait absolument aucun sentiment ?

– « Me la donner ? » Zheng Yang devint encore plus froid. « N’est-elle rien de plus qu’une marchandise à vos yeux ? Ou considérez-vous qu’elle peut être louée à d’autres pour garantir votre propre survie ? »

– « Je… » Il se mit à trembler de peur.

Dans cet instant de rage, le jeune homme ne parvint plus à contrôler parfaitement sa propre aura, donnant l’impression à son interlocuteur qu’il faisait face à une bête féroce. D’une pensée, il était capable de l’écraser, sans laisser aucune trace derrière lui.

Avant de s’unir à Su Feifei, il s’était assuré d’enquêter sur son passé. Née et élevée dans la Cité Royale de Tianxuan, elle n’aurait pas dû connaître une personne aussi puissante !

– « Il… » Alors que son Xiang chéri pâlissait comme un linge, Su Feifei nageait en pleine confusion.

Un an plus tôt, Zheng Yang n’avait été personne. Même quelqu’un comme elle avait pu le jeter et le piétiner. Il semblait que leurs positions s’étaient complètement inversées.

Même son Xiang chéri, quelqu’un que Shen Zhui lui-même n’osait pas offenser, était effrayé…

A quel point le jeune homme était-il devenu puissant ?

Voyant que le gros lard était sur le point d’être broyé sous la pression de son aura, Wei Ruyan s’approcha en s’étirant, un sourire aux lèvres. « Notre Professeur sera en colère si vous allez trop loin. Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu. »

– « … Ouais. » En l’entendant, Zheng Yang rétracta son influence, puis revint à son interlocuteur. « Je ne veux qu’entendre la vérité, n’essayez pas de vous jouer de moi. Sachez que la personne qui vient de vous empoisonner est ma cadette. Si je sens que vous ne me dites pas tout, je n’aurai pas d’autre choix que d’effectuer une Fouille d’Âme ! »

– « Votre cadette ? »

Xiang trembla en jetant rapidement un regard à Wei Ruyan. En voyant son air affable, il se figea.

Si la plus jeune était aussi puissante, qu’en était-il de l’aîné ?

– « Parlez ! Qui êtes-vous et quel est votre objectif dans ce royaume ? » demanda froidement le jeune homme, une lueur bleue se mettant à briller depuis l’extrémité de sa lance.

Même sans compter sur la Fouille d’Âme, il connaissait plusieurs centaines de méthodes pour le forcer à parler. 

Il aurait vraiment été un Maître de Salle minable s’il n’avait pas possédé de quoi mener des interrogatoires !

En voyant cet éclat menaçant, Xiang eut l’impression que quelqu’un avait attrapé son zhenqi et le secouait. Il en souffrit terriblement.

Si regarder cette lueur le touchait autant, il ne pouvait imaginer quelle douleur il ressentirait une fois transpercé.

Sachant qu’il n’avait pas le choix, il serra les dents et commença son récit. « Je suis Yun Xiang, un chasseur de trésors. J’ai parcouru de nombreux royaumes non classés au cours des dernières années, à la recherche de toutes sortes d’artefacts… J’ai suivi une piste qui m’a amené jusqu’ici ! »

– « Un chasseur de trésors ? »

Zheng Yang et Wei Ruyan échangèrent un regard avant de hocher la tête.

Ils avaient entendu parler d’une telle profession. Les professionnels les plus célèbres appartenaient au Clan Sage Yun.

Ce genre d’individus possédaient des méthodes spéciales qui leur permettaient de localiser les artefacts cachés. Leur profession était l’une des plus lucratives du Continent.

– « J’ai détecté d’incroyables pulsations d’énergie venant de l’endroit où Su Feifei vivait, j’ai donc pensé trouver un artefact exceptionnellement puissant, » reprit-il. « J’ai d’abord envisagé d’acheter la maison, mais j’ai rapidement changé d’avis. Je savais que cela semblerait plutôt suspect qu’un étranger de mon statut achète abruptement une bicoque dans un royaume non classé. J’aurais sans doute attiré une attention malvenue, et avec elle seraient venus les ennuis. J’ai donc utilisé Su Feifei comme couverture pour mon travail. Avec notre relation comme prétexte, j’ai acheté toutes les maisons de la zone sans problème. Après quoi, afin de m’assurer de pouvoir mener mes recherches en toute intimité, j’ai choisi de construire un énorme manoir. »

Ne disait-on pas qu’il était dangereux de faire étalage de sa richesse ? Certes, Yun Xiang était sans rival dans le Royaume de Tianxuan, mais la nouvelle de la présence d’un trésor incroyable aurait indubitablement attiré des cultivateurs de tout le Continent. Alors, même avec l’appui de son Clan, il n’aurait probablement pas été en mesure de se l’approprier.

Ainsi, il avait utilisé ce mariage comme prétexte à l’achat de toutes les maisons à la ronde et avait construit un manoir, puis installé toutes sortes de Formations.

Son secret était bien gardé.

– « Xiang chéri, vous disiez m’aimer… et tout cela n’était qu’un mensonge ? Vous vouliez uniquement obtenir un trésor caché dans ma maison ? » Su Feifei pâlit et s’effondra.

Elle avait été séduite par les mots doux et par la richesse immense de cet homme. Elle avait cru avoir capturé son cœur avec ses charmes. Et voilà qu’il s’avérait que ce qu’il désirait n’était rien d’autre qu’un objet dissimulé là…