Earth Survival
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Même après avoir entendu ces mots sortis de la bouche de ma mère, je refusai de croire ce qu’elle venait de dire :

« Non ! Non, ce n’est pas possible, il ne peut pas être mort, c’est impossible !

C’est une blague, c’est ça ? Vous êtes tous en train de me faire une blague ? »

Elle me serra encore plus fort dans ses bras et me répondit quelque chose que je ne comprenais pas, car au même moment, la pression, le stress, la fatigue et sûrement le choc m’on fait perdre connaissance et je plongeais inconsciemment dans le sommeil.

« Yù….. …..Vei…. …..Oi ! »

« Yùichi, réveille-toi ? »

Voici, ce que j’entendis lorsque je repris conscience.

J’étais conscient, je crois, mais incapable d’ouvrir les yeux, de parler ou même de bouger la moindre partie de mon corps. Tout ce que je pouvais faire c’était entendre ce qu’il se disait à côté de moi, sentir des odeurs qui m’entouraient et ressentir le lit sur lequel j’étais couché.

Mais cette drôle de phase ne dura pas plus d’une vingtaine de secondes puisque je sentis déjà que je me rendormis brusquement.

Ce fut lors de mon deuxième “réveil” que je pus enfin bouger, mais cette fois, je n’entendais rien, mais cette même odeur continuait de flotter dans les airs, un mélange de sang chaud qui a séché et de terre.

J’ouvris donc les yeux tant bien que mal, mais les refermais presque au même moment, car je fus ébloui par les rayons du soleil qui reflétait contre les vitres, après m’être un peu habitué à ses rayons je pus voir ou je me trouvais et ce qu’il y avait à côté de moi.

J’étais donc bien dans un lit, le mien, j’étais donc dans ma chambre avec ma fenêtre a ma droite, mon armoire à ma gauche et ma porte, fermée, en face de moi, et à côté de moi, sur le lit, ma sœur Nomiko qui était endormie.

D’un coup, tout me revint à l’esprit : mon frère coincé dans le trou, notre course dans la forêt, et même sa mort. Tout. Je me souvenais de tout. Et là, sans que je puisse me contrôler, je me mis à pleurer. De tous mes souvenirs, ça doit être la première fois que je pleurais autant. J’ai tellement pleuré que j’ai fini par réveiller Nomiko qui dormait.

La première chose qu’elle me dit fus :

« Ça y est, tu as repris tes esprits. »

« Oui, c’est bon, merci.

Mais, ça fait combien de temps que je dors ? » Lui répondis-je.

« Il est 13 heures, et tu t’es endormi à 11 heures à peu près. »

« Oh ! Donc ça fait presque 2 heures. J’avais pourtant l’impression que ça faisait une éternité que je dormais.

« Et au fait, tu voulais me dire quoi, quand tu m’as appelé dans les bois ? »

« Ah, ça ? Vu, ce qu’il s’est passé ça en devient presque futile. »

« Comment ça “presque futile” ? »

« Tu te souviens quand, avant de partir, tu m’as dit de t’appeler si quelque chose d’incroyable passait à la télé ? »

« Oui, oui, je m’en souviens bien, et donc ? Il s’est passé quoi ? »

« Eh bien, pour la première fois depuis 10 ans, les 8 Grands Patriarches vont faire une annonce mondiale. »

« QUOI ?? Tu dis que c’est futile ?? Leurs discours sont les choses les plus regardées et médiatisées au monde, personne ne peut louper un de leur passage !! Et ils vont la faire quand leur annonce ? »

« Cette après-midi à 14 heures. »

« Quoi ? Mais c’est dans moins d’une heure, tu aurais dû me réveiller au lieu de t’endormir à côté de moi. »

Je n’attendais pas sa réponse, me levai et descendis de mon lit, je titubai, mais réussi à me rééquilibrer et partit en direction de la porte en face moi. J’étais juste devant la poignée lorsque Nomiko me tira le bras en arrière.

« Nan, désolé, mais tu ne dois pas descendre. » me dit-elle.

« Mais pourquoi ? Ils vont faire leur annonce, je ne dois surtout pas la louper. »

« Je sais, mais tu ne descendras pas tant que je ne te l’aurais pas ordonnée. »

« Lâche-moi, et laisse-moi descendre. »

Je la fis lâcher prise de mon bras et me retourna en direction de la porte. Au même moment, elle se leva, me gifla et commença à s’énerver.

« Stop, cette fois, tu m’écoutes. J’en ai marre que tu n’en fasses qu’à ta tête. Tu t’assieds et tu ne bouges pas tant que je ne te l’aurais pas dit. » m’ordonna-t-elle.

C’est très rare qu’elle s’énerve, mais que me gifle, ça doit être la première fois de toute ma vie.

Mais bizarrement, ça me fis du bien et me fis revenir à la réalité en me souvenant qu’en bas devait se trouver le corps de mon frère et que cela devait être pour ça qu’elle m’interdisait de sortir. Mais je n’osai pas le lui demander, de peur qu’elle s’énerve de nouveau.

Je me calmais donc et allais m’asseoir sur mon lit sans un mot. Et c’est elle qui relança la discussion :

« Tu peux te rendormir si tu veux, je te réveillerais juste avant le discours. » Dit-elle d’une voix douce et calme.

« Ne t’en fais pas, je peux attendre. »

Ce fut les seuls mots que nous nous échangions lorsque nous attendions de descendre.

Quinze bonnes minutes se sont passées depuis les derniers mots que j’ai prononcés. Quinze minutes silencieuses ou aucun bruit n’avait sa place.

Jusqu’à ce que d’un coup, sans prévenir Nomiko me pris le bras et me força à me lever.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? On descend ? » lui demandai-je.

« Chut, ne pose pas de question et suis-moi. » me répondit-elle.

Je la suivis donc sans bruit.

On est donc sortis de ma chambre, nous sommes descendus par les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée et sommes allés en direction du salon.

Quand nous sommes arrivés, tout était propre, plus de corps, plus de terre, plus de bazar et plus de sang. C’est à ce moment que je me rendis compte que même moi j’étais propre avec aucune trace de sang sur moi.

C’est ma mère qui commença à parler la première :

« Ça va Yùichi, tu t’es bien reposé ? »

Mais je n’eus même pas le temps de répondre que mon père enchaîna directe d’une voix calme et douce :

« Je sais que tu es triste et que tu t’en veux de ne pas l’avoir ramené à temps. Mais nous voulons que tu saches que tu ne dois pas t’en vouloir. Juste avant de s’en aller, ton frère s’est réveillé et malgré la douleur, la fatigue et le manque de sang, il s’est mis à parler et nous as…, non, il t’a adressé ces dernières paroles. Je les aie écrites pour être sûr de m’en souvenir. Je te laisse lire ces derniers mots. »

Je pris le papier dans mes mains et me mis à le lire dans ma tête :

« Yùichi, merci. Merci de m’avoir retrouvé et d’avoir tout fait pour me sauver. Je ne me souviens de presque rien, mais je suis sûr que tu as donné ton maximum, alors, merci pour tout. »

C’est bizarre, mais à ce moment-là, mes larmes ne coulaient pas, au contraire, je me mis à sourire, comme pour rendre un dernier hommage a mon frère Nath.




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