Le chef cuisinier était en train de pétrir du pain devant une longue table lorsqu’il remarqua que quelqu’un poussait la porte. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise lorsqu’il réalisa que ce n’était autre que la Dame du Seigneur qui était entrée dans la cuisine.

Max sourit maladroitement au Chef de cuisine qui se dirigea vers la cheminée tout en frottant ses paumes contre ses épaules.

“Madame, qu’est-ce qui a pû se passer, pour qu’à cette heure matinale, vous soyez là ?” Le cuisinier demande à Max, le visage est plein d’inquiétude et Max secoue faiblement la tête avant de répondre.

“Eh bien, il n’y a pas de problème. Je me suis juste réveillée soudainement. Je ne voulais pas déranger le seigneur pendant qu’il se reposait, alors je suis sortie tranquillement… Est-ce que je peux rester ici un moment ? Est-ce que c’est bon ?” demande Max.

Le cuisinier a été pris au dépourvu quand il a entendu la dame lui demander la permission de rester dans les cuisines.

Il a hoché la tête avec ferveur en réponse. Ses gestes étaient si brusques et si stricts qu’il craignait que son crâne ne se brise sous l’effet de la force.

“Bien… bien sûr ! J’ai préparé du pain fraîchement cuit et de la soupe de lapin à l’instant. Voulez-vous goûter ?” Le cuisinier a proposé à Max et elle lui a souri à son tour.

“Eh bien, peut-être juste un tout petit peu. Je vais en manger. Mais, avant cela… je veux me laver le visage… Pourriez-vous m’apporter de l’eau et une serviette ?” demande Max.

“Oui, bien sûr ! Attendez un moment, madame.”

Le chef cuisinier attrapa immédiatement une bassine propre sur les étagères et y versa de l’eau chaude et froide afin d’obtenir la bonne température qui conviendrait à la dame du château. Quand il eut terminé, il tendit rapidement à Max un chiffon propre et croustillant avec l’eau tiède.

Max les a reçus avec reconnaissance et s’est assise à la table devant la cheminée pour se laver le visage plus facilement.

Elle a soigneusement trempé ses doigts dans l’eau et a ensuite passé ses paumes humides dans ses cheveux emmêlés. Après avoir fait cela, une servante est entrée dans la cuisine et a commencé à aider le cuisinier à mettre la table. C’est également cette même servante qui a apporté et servi sa soupe épaisse et chaude, ainsi que du pain frais et blanc fumant.

Max déplaça la bassine sur le côté, puis saisit la miche chaude, et la fendit en deux. La croûte dorée crépite lorsqu’elle tire dessus. De la vapeur blanche s’élevait également de sa chair douce, crémeuse et blanche et portait son parfum chaud.

Max a ensuite étalé une petite noisette de beurre sur le pain et en a pris une bouchée. La douceur du pain fraîchement cuit a fondu dans sa bouche, et sa chaleur a aussi légèrement brûlé sa langue. Il se marie délicieusement bien avec la soupe de lapin salée et son palais est apaisé par le verre de lait de chèvre au miel qui lui est également offert.

Max a apprécié de remplir son estomac de ce délicieux repas devant un feu de cheminée, et elle s’est sentie tout à fait satisfaite. Lorsqu’elle eut terminé son repas, elle commença à quitter la cuisine en se sentant somnolente.

“Qu’est-ce qui se passe ce matin ?” Max se demande si elle doit se recoucher ou commencer sa journée plus tôt puisqu’elle est déjà réveillée.

Cependant, avant qu’elle ne puisse décider quoi faire, elle entendit une voix familière derrière elle appeler son nom. Max a repéré Ruth marchant dans les couloirs qui menaient à la cuisine, son visage était assombri par la frustration.

Il s’est approché d’elle rapidement et lui a bloqué le passage.

“Vous avez dû apprécier votre petit déjeuner matinal. C’est un soulagement. Malheureusement, comme j’effectuais un travail important pour le seigneur, sans parler du petit-déjeuner, je n’ai pas mangé depuis avant-hier.” Ruth se plaint sarcastiquement à Max.

La bouche de Max se raidit à son discours.

“Hier, j’étais occupée…” commença-t-elle à lui expliquer, mais elle fut coupée lorsque Ruth se remit à parler.

“Oui, j’ai entendu que le Seigneur Calypse a acheté un nombre incroyable de cadeaux pour vous. Vous avez dû être occupée à ouvrir des cadeaux toute la journée, n’est-ce pas ?” Ruth lui a dit avec mordant et Max a froncé les sourcils à ses paroles.

“Non ! Le travail que j’avais au château m’a tenu occupé… c’était plus que ce que je pensais !” Max tenta de lui expliquer.

Certes, il est vrai qu’elle a passé pas mal de temps à ouvrir des cadeaux, mais Max s’obstine à le mentionner.

Ruth, lui, continuait à la regarder avec ses yeux enfoncés dans le sol et consternés. Max ne voulait pas montrer devant les domestiques combien elle était agitée et pitoyable à cause de cet homme. Avec son attitude autoritaire, il lui donnait toujours l’impression d’être un mauvais enfant grondé par son professeur.

“Bien sûr, vous devez avoir beaucoup de travail à faire. Cependant, en tant que Dame, vous devez donner la priorité à la sécurité de la maison avant toute chose. Qu’est-ce qui pourrait être plus important que de mettre en place les défenses d’équipement magique autour du mur du château pour empêcher les intrus d’entrer ? La seule personne qui peut m’aider, c’est vous, Dame Calypse, puisque vous êtes experte en mathématiques.” Ruth lui a chuchoté. ( … experte … dis le mec qui le jour d’avant disait qu’elle correspondait au minimum )

Max plissa les yeux à l’implication de ses mots. Elle aurait parié sa vie que le sorcier ne pensait pas qu’elle était douée en maths et qu’il ne faisait que pinailler sur elle.

“Bien sûr, la s-sécurité est im-importante. Mais… il n’est pas moins important de se préparer pour l’hiver. Dès que j’aurai fini mon travail…” Max a commencé à raisonner, mais Ruth a repris la parole.

“Pour le Seigneur Calypse, la sécurité de ses résidents est plus importante que tout. En tant qu’épouse, si vous m’aidez à finir la tâche rapidement, le seigneur se sentira aussi plus à l’aise.” Ruth lui a répondu en claquant des doigts. ( Il est trop doué avec les mots )

Les mots de Ruth mettaient la patience de Max à rude épreuve, mais ils éveillaient aussi son intérêt.

“Vraiment ? Vos le pensez vraiment ?” Max leva les yeux vers la magicienne avec curiosité.

“Absolument.” Ruth lui a dit, sa voix était pleine de confiance.

Max était tellement absorbée par la pensée que Riftan la considérerait comme une personne capable si elle parvenait à protéger son peuple, qu’elle ne détecta pas la façon coercitive dont Ruth lui parlait.

Elle jeta un coup d’œil secret aux serviteurs, qui faisaient semblant de travailler et prenaient plaisir à écouter leur conversation, et laissa échapper un soupir inévitablement long.

“D’accord. Je vais faire de votre aide ma priorité absolue. Êtes-vous sa-satisfait m-maintenant ?” Max a dit à Ruth.

“Ce serait plus satisfaisant si vous pouviez me prêter main forte immédiatement.” Il a répondu.

Max pouvait voir que son visage maigre était fatigué par l’épuisement.

“Il y a une montagne de formules qui doivent être organisées. A l’origine, il est censé y avoir deux ou trois assistants pour s’occuper de cela, c’est trop pour moi de le faire seul.” Il lui a dit alors qu’ils commençaient à marcher vers la cuisine une fois de plus.

“O-okay, je comprends. Pour l’instant, vous devriez manger.” Max lui a répondu alors qu’elle l’a conduit à une table et a demandé à une cuisinière de lui servir de la nourriture.

“C’est bon.” Ruth a dit dédaigneusement, en faisant un signe de la main à la cuisinière, laissant entendre que cette dernière n’avait pas à faire ce que Max lui demandait. Il prit plutôt un morceau de pain posé sur la table et qui venait de sortir du four et en prit une assez grosse bouchée.

Il se dirigea également vers un sac placé dans le coin de la cuisine et en sortit une pomme, qu’il déposa ensuite dans la poche de sa robe. Il s’est retourné vers Max, comme pour lui dire de le suivre pendant qu’il mâchait son pain et Max lui a fait un signe de tête.

Lorsque Ruth commença à partir, Max dit à la servante de la trouver dans la bibliothèque s’il y avait des affaires urgentes à régler. Après avoir fait cela, elle a suivi les pas de Ruth et a quitté la cuisine.