***
Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
***
Whooooaaaa~!
Excitée à l’extrême, Enya beuglait et se frappait la poitrine comme un primate bestial. Son tumulte avait surpris Jin, qui avait reculé d’un pas. Le dragon gardien de la fille soupira.
Saisi !
Enya saisit les deux mains de Jin et s’inclina. Sa tête étant à deux doigts de toucher le sol, on aurait dit une prosternation.
« C’est un grand plaisir de vous rencontrer, Seigneur Jin ! Je suis Enya ! »
« Oh, mhm… Enchanté de vous rencontrer aussi, Mlle Enya. »
« Kyaaaaa~ ! »
Sérieusement.
Jin n’avait jamais vu une telle situation de toute sa vie. Même le tout grand et tout puissant Beradin Zipfel n’aurait pas reçu autant d’admiration d’un seul admirateur.
‘C’est ça que veut dire “admiration” ?’
C’était comme si un adepte rencontrait son dieu. Franchement, Enya — qui était toujours accroupie sur le sol — commença à marmonner quelques prières.
La poitrine de Jin était sur le point d’éclater d’embarras.
C’était une fille qui rêvait de rencontrer une “divinité”, quelque chose que Jin ne comprendrait jamais vraiment. Probablement parce qu’il n’avait jamais connu une telle excitation.
« …Ce n’était pas si grave quand elle est devenue la contractante d’Olta. »
Quikantel soupira une fois de plus.
Quand le Dieu du Temps l’avait choisie, tout ce qu’Enya avait dit était “Whoa”. Et maintenant, elle sautait partout comme un chien excité, ce qui décevait Quikantel.
‘C’est pour ça que j’avais parlé de sang royal à Olta !’
Un spectacle sans aucun sang-froid ni maîtrise de soi !
C’est pour cela qu’Olta et les dragons argentés donnaient la priorité à la classe de sang. Un contracteur d’un dieu devrait au moins être civilisé.
Mais que pouvaient-ils faire ?
Dans le présent, aucun humain n’était plus amical et accessible qu’Enya, aussi s’étaient-ils forcés à passer un contrat avec elle. En raison de ce contrat irrévocable, Quikantel devait aimer et prendre soin d’Enya.
Parce que c’était le devoir d’un dragon gardien.
« Ahem, Enya. C’est assez. »
Quikantel avait essayé d’atténuer l’enthousiasme d’Enya. Quikantel avait légèrement pressé le front d’Enya, et finalement, la fille s’était calmée.
Bien sûr, ses yeux argentés étincelants ne cessaient de fixer Jin.
Le jeune Runcandel gloussa pour lui-même.
‘Je me demande ce que Murakan lui dirait.’
« Oh, j’ai dû être trop excitée. Voir le vrai Jin Runcandel en chair et en os et non pas dans quelque chose publié par la presse m’a vraiment excitée… Je suis désolée ! »
Enya s’était inclinée une fois de plus pour s’excuser.
Une fille avec une personnalité très sociable et vivante, c’est ce que Jin pensait d’elle.
« Pas la peine de vous excuser, Mlle Enya. C’est juste que je ne sais pas comment réagir à cet accueil festif. »
« Kyaaaa ! Vous en voulez encore ? »
« Ce sera suffisant. »
« Mme Quikantel ! Mme Quikantel ! Pouvez-vous me dire maintenant ? La raison pour laquelle le Seigneur Jin est venu chez nous ? Est-ce qu’Olta a répondu à mes prières ? »
«Vous priez Olta tous les soirs ? »
« De toute évidence, j’ai prié pour rencontrer le Seigneur Jin un jour. Heehee. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui est une si belle journée ! J’étais si fatiguée à l’académie. »
Le visage de Quikantel s’assombrit. Elle savait combien de fois Enya était discriminée par les autres élèves et le personnel.
‘Je ne peux pas non plus abattre tous ces salauds…’
Quikantel grinçait des dents en pensant à la racaille noble qui malmenait Enya. S’ils la maltraitaient physiquement, elle les tuerait tous. Mais tout ce qu’ils avaient fait, c’était traiter Enya comme si elle n’existait pas.
Jin regarda Quikantel et compatissait à sa douleur. Il savait comment les nobles de l’académie se comportaient en présence d’un roturier. Il hocha la tête.
‘Ils feraient toutes sortes de mauvaises choses juste parce que c’est une roturière. C’est pourquoi je n’ai jamais parlé aux magiciens de l’académie.’
Pendant les jours d’apprentissage de Jin, il avait rencontré toutes sortes de magiciens de l’académie. Jusqu’à ce jour, il n’avait jamais rencontré un groupe de personnes qu’il détestait plus qu’eux.
Continuons.
Il était temps de sortir Enya de ce trou à rat discriminatoire. En tant que Runcandel, Jin ne pouvait pas l’aider spécifiquement, mais leur plan élaboré de relocalisation serait juste suffisant.
‘J’ai juste besoin de persuader Enya d’immigrer toute sa famille à Tikan. Et pour la magie, je n’ai qu’à trouver un excellent professeur.’
Globalement, la ville libre de Tikan avait une communauté insouciante et accueillante. De plus, Kashimir s’occuperait d’elle et lui ferait vivre la vie la plus extravagante qui soit.
Si elle pouvait juste renoncer à sa patrie, alors ce serait une grande opportunité.
« Mlle Enya, le but de ma visite est d’assurer votre sécurité et de vous emmener dans un endroit plus sûr. »
Il avait dit la vérité sans détours.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour réaliser que sa formulation pouvait être mal comprise. Dès qu’elle avait entendu ce que Jin avait dit, Enya s’était sentie comme le personnage principal d’un roman.
« Pour… m’emmener… Pour… m’emmeneeeeeeeer ! »
Ses mots avaient provoqué un autre désordre chaotique. Enya avait commencé à frapper l’air comme un patient halluciné, et ses yeux étaient injectés de sang.
« J’y vais, j’y vais ! Où que ce soit, j’irai ! Vive Olta ! »
Thock !
Fatigué de ce spectacle, Quikantel frappa légèrement l’arrière du cou d’Enya. Le corps d’Enya trembla, puis tomba sur le sol alors qu’elle s’évanouissait. Jin gloussa devant ce spectacle amusant.
« Mon Dieu. Comment est-elle devenue la contractante d’Olta ? »
« Eh bien, un enfant doit rester un enfant. Toi aussi, tu es un enfant. Ouf, il n’y a pas besoin de la persuader. Elle te suivrait même jusqu’à la prison souterraine des Runcandels. »
« Nous n’avons pas de prison souterraine dans notre clan, Mme Quikantel. »
« Elle a disparu ? Elle devrait encore être là. Et il y a probablement quelques dragons enfermés. »
« …Quoi ? »
« Ce n’est pas important, alors oubliez ça. Ok, écoute. Enya va se réveiller dans exactement 10 secondes. Quand elle se réveillera, choisis bien tes mots, et explique-lui la situation actuelle. »
« Vous ne l’avez pas frappée assez fort ? Même un chevalier entraîné ne pourrait pas survivre à ce coup. »
Bruissement.
Dix secondes ne s’étaient même pas écoulées qu’Enya commençait déjà à revenir à elle. La chair de poule parcourait le corps de Jin. La physiologie et la médecine modernes ne pouvaient expliquer le phénomène devant lui.
C’était la volonté d’un fanatique.
Pourtant, la frappe avait eu un effet certain. Enya semblait avoir perdu une partie de son énergie débordante.
Elle était également à court de mots.
« Seigneeeeeeeeeeur Jiiiiin. »
« Mlle Enya, je vais vous expliquer lentement la situation actuelle. »
Enya acquiesça. Jin commença alors par Euria et sa situation difficile, jusqu’aux spéculations concernant Vyuretta et les Zipfels.
Il ne pouvait rien dire de sa vie passée, mais heureusement, Enya avait facilement digéré tout le contenu.
« Mhm, puisque ce sont les mots de Seigneur Jin, je vais faire confiance à chacun d’entre eux. C’est tellement romantique ! Des dragons, des conflits, de l’aventure, un garçon et une fille ! Et le Seigneur Jin ! »
« Quelque chose comme ça. »
« Ça me va tant que c’est pour mon bien. Bref, je dois quitter l’Empire du Vermont avec ma famille et me rendre à Tikan ? »
« Exactement. »
« Et quand devons-nous partir ? »
« Le plus tôt sera le mieux. Mme Quikantel et moi avons des affaires à régler dans l’empire, c’est donc une bonne idée que vous partiez en premier. »
Quitter officiellement l’académie et vider la zone n’était pas une bonne idée.
La famille impériale du Vermont ne laissera pas a contractante d’Olta partir si facilement, et dès qu’ils remarqueraient son intention de partir, ils l’enchaîneraient à tout prix — que ce soit en capturant sa famille en otage ou en utilisant des drogues pour l’empêcher de partir. Les forces spéciales du Vermont seraient également chargées de les surveiller.
Avant que cela n’arrive, partir secrètement était le choix le plus optimal. Il y aurait une recherche et une poursuite, mais elle commencerait dans la Fédération Magique de Lutero au lieu de Tikan.
Mais ça ne voulait pas dire qu’il n’y a pas de danger du tout.
‘Tout dépend de l’importance que la famille impériale du Vermont accorde à la contractante d’Olta.’
D’après Jin, la famille impériale du Vermont ne se souciait pas vraiment d’Enya. Si c’était le cas, Enya ne porterait pas des vêtements en lambeaux.
Soit ils se méfiaient des Zipfel, soit ils ne pouvaient pas lui accorder une attention particulière parce que le monde ne la connaissait pas encore. Elle n’était même pas escortée par quelqu’un.
Si le problème était le dernier, alors elle aurait au moins des gardes du corps autour d’elle à tout moment.
Même si elle était une contractante, elle ne pouvait pas recevoir d’aide spéciale en raison de sa classe sociale. Aux yeux des riches et des privilégiés, un contracteur pauvre n’était qu’une nuisance.
En fait, les Zipfel avaient imposé leur idéal à travers le personnel : ne jamais aider un roturier sans valeur.
« Donc dès que possible. Je comprends, Monseigneur. Je vais préparer ma famille pour demain. »
La famille d’Enya se résumait à son frère de 7 ans et à un vieux chien nommé Pupi.
« Mais Jin, comment vas-tu la transporter ? Tu ne peux pas passer par la porte, et je ne peux pas l’emmener moi-même. Tout sera consigné, donc la menace d’une poursuite est probable. »
Ce serait la même chose s’ils devaient voler avec Murakan.
Cependant, Jin avait déjà pensé à un moyen.
« Les navires marchands de Tikan accostent périodiquement dans le port de la capitale. Il suffit de se faufiler sur l’un d’eux. »
Les agents du Paon aux sept couleurs de l’empire du Vermont travaillaient tous en fonction de cet horaire d’accostage. Bien que l’empire savait que les marins travaillaient pour l’agence de renseignement, ils ne pouvaient rien faire, car l’organisation possédait des informations précieuses sur le gouvernement corrompu et les hauts fonctionnaires de l’empire.
Hormis les agents qui détenaient des informations sensibles, les agents de rang inférieur pouvaient entrer et sortir librement de l’empire du Vermont.
« Après le départ d’Enya, je vais poursuivre une vie normale et essayer de trouver une occasion de rencontrer Vyuretta. Quant à l’académie, je dirai qu’Enya est malade. »
Les riches et les nobles se moquaient de l’assiduité d’Enya. Ils préféreraient qu’elle ne vienne jamais pour le reste de sa vie.
« Oui, nous pouvons conclure les choses avec Vyuretta et retourner à Tikan. J’espère que nous pourrons résoudre les problèmes sans nous battre… mais une bataille est imminente. »
« Comme mentionné auparavant, Vyuretta est à moi. Ce chien endormi ne devrait pas se battre contre lui. »
En terminant leur conversation, Jin et Quikantel regardèrent simultanément la porte d’entrée.
Ils pouvaient entendre des paires de pas de plus en plus forts depuis la cour d’entrée. Et puis…
Toc, toc.
L’un des propriétaires des bruits de pas avait frappé à la porte.
« Il y a quelqu’un à la maison ? Nous sommes venus demander du petit bois. »
Il n’y a pas moyen que quelqu’un vienne jusqu’à leur endroit isolé pour du bois de chauffage.
C’était soit les Forces Spéciales, soit la Garde Impériale qui venaient vérifier qu’ils allaient bien.
« Venir jusqu’ici pour du petit bois ? C’est étrange. Veuillez attendre un moment. »
Et étonnamment, Quikantel n’avait même pas douté des invités non invités.
____
N’hésitez pas à laisser vos impressions en commentaires et laisser une réaction pour que je sache si l’histoire vous plaît.
____