Le lendemain, le 18 juillet. Tôt le matin.
La chaleur du soleil traversa les petites ouvertures de la tente et s’attaqua au corps de Song Shuhang.
Il ouvrit les yeux, étourdi. Il était complètement couvert de sueur. Il avait l’impression que sa poitrine avait été écrasée par un énorme rocher, et il avait du mal à respirer.
– « Ouf ! » Il cracha soudainement une grande bouffée d’air. Il avait fait un rêve terrifiant !
Heureusement, il avait évité le pire. Au moment où Chu Chu avait été serrée dans des bras puissants, le songe avait pris fin. Il se souvenait qu’elle avait été complètement aplatie seulement après l’arrivée de l’étudiant, tombé du ciel avec une baleine.
En d’autres termes, si le rêve n’avait pas cessé, il aurait connu un câlin mortel encore plus mortel, brutal et douloureux !
Cette seule pensée l’effrayait.
Après être sorti de sa tente, il découvrit que Doudou et Guoguo étaient déjà debout. À cause de sa nuit agitée, il se levait tard.
Guoguo était assis sur un rocher et récitait des textes sacrés.
Doudou se tenait debout comme une personne. Il faisait deux mètres de long. Il cuisinait quelque chose dans une marmite.
La version hybride de Yu Jiaojiao était actuellement aussi grosse qu’une paume et se tenait assise à côté de Guoguo. Elle regardait curieusement Doudou avec ses petits yeux. À quoi pensait-elle ?
Un petit moine, un monstre-chien et un monstre-poisson rassemblés tôt le matin… Cette scène paraissait tirée d’un film ridicule !
Plus loin, sur sa pierre lisse, le Vénérable Blanc était installé confortablement et jouait avec son téléphone.
Après avoir vu Song Shuhang, il sourit doucement et lui dit : « Shuhang, bonjour. »
– « Bonjour Aîné Blanc, bonjour tout le monde. »
– « Il y a une information qui pourrait vous intéresser, » sourit-il en touchant l’écran de son téléphone.
Un rayon de lumière en sortit et projeta du texte dans le vide.
Quel genre de modifications effrayantes le Vénérable Blanc a -t- il apportées à ce téléphone ?
Quant au message… Un article de journal expliquait comment les passagers malchanceux qui avaient disparu avec leur avion avaient rencontré un mystérieux nouveau riche sur une île isolée de l’océan Pacifique. Tous avaient pu appeler leurs proches pour les rassurer. De plus, il était précisé qu’un navire de luxe se dirigeait vers eux et qu’il les embarquerait tous un mois plus tard.
– « Ce mystérieux nouveau riche est-il le Maître du Palais au Talisman des Sept Vies ? »
Le Vénérable Blanc hocha la tête.
L’étudiant poussa un soupir de soulagement… Il semblait que le processus d’enseignement sur l’île se déroulait bien. L’Aîné avait même déjà prévu le départ des passagers. Song Shuhang n’avait pas à se soucier de la sécurité de Gao Moumou et des autres.
Quant à leur retour, après un mois de dur labeur, ce n’était pas un problème. Après tout, ils avaient prévu de se rendre dans une station balnéaire pour s’amuser. Peut-être que cette île où vivaient cette fameuse tribu était encore plus intéressante.
– « Aîné Blanc, pouvez-vous remercier le Maître du Palais au Talisman des Sept Vies pour moi ? » Il comprenait que le Vénérable n’avait pas l’intention de le laisser toucher son téléphone.
– « Bien, » acquiesça-t-il. Il ajouta : « J’ai appris autre chose plus tôt. Dans trois jours, l’École de l’Épée Illusoire et la Famille Chu se battront sur la Scène de Règlement des Griefs. Puisque nous sommes libres, pourquoi ne pas nous y rendre ? Si vous avez de la chance, vous pourrez peut-être entrer dans ce sous-sol secret pour voir les peintures. »
– « Nous allons rendre visite à la Famille Chu ? » Song Shuhang réfléchit un moment, puis ses yeux s’illuminèrent. « Aîné Blanc, j’ai une idée. Je peux demander à Douce Plume de m’aider à entrer dans ce sous-sol ! Elle connaît quelqu’un et s’y trouve en ce moment même ! »
– « Douce Plume est sur place ? »
– « Oui. Nous pouvons lui demander de l’aide. Peut-être qu’elle pourra utiliser ses relations avec la Famille Chu pour me permettre de voir ces peintures ! »
– « Je vois. Très bien, contactons-la tout à l’heure. »
Le Vénérable Blanc se moquait du conflit entre deux factions de ce niveau. Son objectif était de déguiser Song Shuhang en Chu Chu et d’aller s’y pavaner.
De son côté, l’étudiant serra les poings avec enthousiasme. Tant qu’il n’avait pas à se transformer en fille, tout lui convenait.
❄️❄️❄️
Au même moment…
Sur la frontière entre la mer de Chine orientale et l’océan Pacifique, dans un endroit où des papillons multicolores dansaient… L’Île au Papillon Spirituel.
Toc toc. Quelqu’un frappa la Formation entourant les lieux.
Il s’agissait du Véritable Monarque Grue Blanche. Après quoi, il battit des ailes et demanda prudemment : « Excusez-moi, est-ce l’estimée daoïste Douce Plume est ici ? »
Il prenait garde à ses paroles. Un puissant cultivateur, le Vénérable Papillon Spirituel, vivait là !
Il s’agissait d’un aîné puissant, d’une personne honnête et chevaleresque… Son seul problème était qu’il aimait vraiment pinailler sur des questions insignifiantes. Il avait déjà atteint le sommet du perfectionnisme. Et pendant que les mortels névrosés passaient des instructions au peigne fin, lui était armé d’un microscope !
Et ce n’était même pas une exagération. La plupart du temps, il était très gentil et sympathique… Tant que son mode bizarre n’était pas enclenché.
– « Jeune ami Grue Blanche ? Entrez ! » dit-il avec un sourire en ouvrant la Formation.
Le Véritable Monarque traversa et passa dans l’espace aérien de l’île avant de se diriger en direction du magnifique Vénérable Papillon Spirituel.
– « Bonjour, Aîné. Douce Plume est-elle présente ? »
– « Elle a quitté la maison il y a un moment pour visiter une amie. Attendez-vous quelque chose de sa part ? » dit-il aimablement. Il ne considérait pas Grue Blanche comme une menace. Après tout, le Véritable Monarque aimait déjà quelqu’un d’autre et n’était pas intéressé par sa fille chérie.
– « Alors voilà… Le Vénérable Blanc vient de sortir de sa méditation isolée et a décidé d’envoyer des cadeaux à de nombreux autres daoistes du Groupe des Neuf Provinces #1. Voici un présent scellé. Il s’ouvrira automatiquement trois jours après son activation. Comme je suis disponible, je m’occupe des livraisons. »
– « Oh ? Alors c’est un cadeau de Blanc. Dans ce cas, vous pouvez me le laisser. Je le donnerai à Douce Plume une fois qu’elle sera de retour. Et si elle ne revient pas à temps, je lui enverrai dans l’heure. Je vous garantis qu’elle ne manquera pas l’ouverture de sa surprise. »
– « Dans ce cas, je vous le confie. » Il lui tendit la boîte sur laquelle était marqué “Douce Plume de l’Île au Papillon Spirituel”.
Le Vénérable la prit de ses mains et la posa à côté de lui.
– « Bien. Je vais prendre congé, » conclut Grue Blanche en saluant respectueusement.
– « Vous ne voulez pas rester un moment ? Il est déjà tard, pourquoi ne pas rester dîner ? » C’était assez rare qu’un ami offrît quelque chose à Douce Plume. En tant que père, il était extrêmement heureux. Ainsi, Grue Blanche avait sa faveur.
– « J’ai encore plus de dix cadeaux à livrer, et ils doivent l’être rapidement. Je cours après le temps, » rit-il en ouvrant son sac cosmos, lui montrant tous les cadeaux en stock.
Le Vénérable Papillon Spirituel sourit. « Dans ce cas, je n’insisterai pas. Cher ami, vous vous donnez beaucoup de mal, alors… »
Il frappa dans ses mains. Un énorme papillon multicolore arriva avec une petite bouteille de liquide médicinal.
– « C’est la spécialité de l’Île au Papillon Spirituel. Cette potion peut soulager la fatigue et délivrer de tous les états anormaux. Acceptez-la, je vous prie. »
Le Véritable Monarque prit la bouteille et soupira, ému. Le Vénérable Papillon Spirituel était un digne cultivateur. Chaque fois qu’il faisait quelque chose, il ne regardait pas à la dépense. Ce présent était un médicament de Sixième Rang. Il s’agissait d’un trésor extrêmement précieux, coûteux et très difficile à obtenir.
Cette scène n’était cependant pas unique. Dans ses livraisons, le Véritable Monarque avait reçu de nombreux cadeaux de la part des gentils daoïstes du Groupe des Neuf Provinces #1. Ils avaient tous tellement insisté qu’il n’avait eu aucun moyen de refuser. De plus, ne pas accepter un présent était vu comme une insulte…
❄️❄️❄️
En attendant, dans la Famille Chu.
Douce Plume était en train de manipuler son ordinateur portable. Elle s’ennuyait. Ces deux derniers jours, elle avait envoyé de nombreux messages à l’Aîné Song. Malheureusement, il n’avait jamais répondu. De plus, il ne répondait pas au téléphone. Il semblait ne pas avoir de réseau.
Elle souhaitait lui demander s’il voulait rendre visite à la Famille Chu s’il était libre. Après tout, sa broche à changement de forme était toujours en sa possession. Chu Chunying avait refusé son aide, elle voulait se tenir prête.
Qui savait quand cela pourrait lui être utile ?
– « Mais comment puis-je contacter l’Aîné Song ? » soupira-t-elle.
Alors qu’elle y réfléchissait, elle ouvrit son [Pack des expressions de Aîné Blanc] et en fit défiler les magnifiques images.
– « Ha ! J’aurais vraiment aimé pouvoir en prendre encore quelques-unes. J’en ai fait trop peu la dernière fois et j’ai encore de bonnes idées. Dommage que je ne puisse pas les essayer. »
Ses yeux s’illuminèrent soudainement. « L’Aîné Song et l’Aîné Blanc sont ensemble, non ? Si je ne peux pas contacter le premier, je devrais réussir avec le second ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Douce Plume de l’Île au Papillon Spirituel : « Aîné Blanc, êtes-vous là ? Est-ce que l’Aîné Song est à vos côtés ? Si oui, pouvez-vous lui demander s’il est libre ? Peut-il venir à la Famille Chu ? C’est important ! »
Elle reçut rapidement une réponse succinte.
Vénérable Blanc : « Oui, nous sommes libres ! »
Vénérable Blanc : « Je vais en parler à Song Shuhang. »
Douce Plume de l’Île au Papillon Spirituel : « Merci, Aîné Blanc. »
Vénérable Blanc : « Avec plaisir. 😁 »
Peut-être était-ce une erreur, mais l’aîné lui semblait de bonne humeur.
❄️❄️❄️
Sur la petite île, en mer de Chine orientale.
Song Shuhang, Doudou, Guoguo, Yu Jiaojiao, et l’Aîné Blanc étaient assis en cercle et profitaient de la cuisine du pélinois. Même s’il n’était qu’un chien, il se révélait être un sacré cordon bleu.
Après tout, pendant trois ans de fugues successives, il ne s’était pas tourné les griffes !
Song Shuhang, un grand bol entre les mains, descendit deux portions de soupe d’un seul coup avec enthousiasme.
Le Vénérable Blanc regarda son téléphone, puis leva la tête et lui dit : « Shuhang, Douce Plume demande si vous êtes libre. »
L’étudiant lui offrit un air perplexe.
– « Elle veut savoir si vous pouvez la rejoindre à la Famille Chu. Elle a besoin d’aide de toute urgence. »
– « Mon aide ? À moi ? »
– « Je lui ai dit que oui, nous sommes libres. C’est le cas après tout. » Il avait déjà tout prévu pour la capture des autres membres de la Secte des Trente-Trois Bêtes Divines. Tant qu’ils ne mettaient pas la main sur leur technique, ils pouvaient se rendre disponibles.
– « Ainsi, nous irons là-bas après avoir mangé et avoir nettoyé derrière nous. » Puis il ajouta : « Quelle coïncidence, les agendas correspondent. »
Song Shuhang ne comprit pas.
– « Bien, c’est décidé ! » conclut le Vénérable.
Puis il revint à son téléphone.
Vénérable Blanc : « Shuhang est volontaire. Je l’envoie immédiatement. Quelles sont les coordonnées de la Famille Chu 🤔 ? »
Douce Plume de l’Île au Papillon Spirituel : « Super ! Attendez un instant, je vous envoie les coordonnées ! »
Song Shuhang maintenait son air confus.
❄️❄️❄️
À ce moment-là, entre le territoire de la Famille Chu et celui de l’École de l’Épée Illusoire.
Les superviseurs de la Scène de Règlement des Griefs se dépêchaient.
Ils étaient des disciples intérieurs de l’illustre et digne Secte de l’Épée Éternelle. Deux puissants épéistes de Cinquième Rang, des Empereurs Spirituels !
Normalement, deux disciples au sommet du Quatrième Rang auraient dû être suffisants pour gérer une dispute entre deux organisations de ce niveau.
Mais selon les informations reçues, la fille adorée du Vénérable Papillon Spirituel, Douce Plume, était sur place. Ainsi, la Secte serra les dents et envoya deux hommes de plus haut niveau, tout cela dans l’objectif de préserver leur honneur.
Avec eux pour veiller au grain, même si cette femme se déchaînait, ils pourraient garder le contrôle de la situation. Du moins, le croyaient-ils.
Le directeur de l’école et le chef de famille avaient accepté de se rencontrer sur la Scène pour signer l’accord convenu, sous la supervision des deux envoyés.
Même si personne ne croyait que se battre sur la Scène règlerait leur problème, ils pourraient au moins donner libre cours à leur colère.
Le directeur était un épéiste vêtu de noir, un cultivateur de Troisième Rang. Il fit un pas en avant et présenta un sourire de façade à son interlocuteur. « Vieux Chu, on ne peut blâmer personne en cas de décès sur la Scène de Règlement des Griefs. Pourquoi vous obstiner ainsi ? Vous n’avez aucune chance… Pourquoi sacrifier vos enfants en vain ? »
– « Hehe. » Le chef de famille était un homme âgé à la charpente solide. Il était également de Troisième Rang. Il craqua tranquillement : « Qui sait qui vivra et qui mourra ? »
L’autre sourit davantage encore. « Moi. Nous allons vivre, contrairement à vous. Tel est notre destin. Nous commencerons dans quelques jours. J’espère qu’aucun de vos participants ne manquera à l’appel. Le “trac”, voyez-vous… »