Sous le Chêne Histoire de Riftan | Under the Oak Tree Riftan Story
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“Je ne devrais pas t’accompagner cette fois ?”

Ruth demanda après avoir lu le télégramme pendant un long moment et gratta ses cheveux ébouriffés. Riftan secoua fermement la tête et jeta un morceau de viande à Agalde qui était assis sur le perchoir.

“Tu resteras à Anatol pour superviser la construction.”

“Je suis un sorcier, pas un représentant du Seigneur.” Ruth a grommelé, jetant le télégramme dans le brasero. “Et si tu te mariais plutôt ? Tu peux avoir un mariage décent avec l’une des nobles les moins en vue. Tu auras une dame noble qui gérera ton domaine quand tu seras absent et tu auras même le bonus d’une petite dot.”

Riftan lui lança un regard acéré. “C’est une idée très aristocratique.”

Ruth se contente de hausser les épaules. “Tu es maintenant un noble. Le roi lui-même t’a donné le titre de chevalier vassal, le seigneur d’Anatol. Il n’est pas anormal que les nobles se marient par commodité.”

La gorge de Riftan se sentait étouffée, comme s’il avait des marrons entiers coincés dedans en entendant des paroles aussi nonchalantes. Il se demandait si Maximillian Croisso allait elle aussi se marier tôt ou tard pour des raisons de commodité. Une douleur aiguë monta dans sa poitrine lorsqu’il imagina un noble à la peau blanche étincelante se tenant à ses côtés. Riftan chassa précipitamment ces pensées de son esprit et se retourna pour se tenir devant son bureau. ( Rappelez-vous qu’il a la peau bronzée, donc faire cette comparaison est encore plus douloureuse pour lui )

“Arrête de perdre votre temps avec de telles conneries et prépare-toi à mon départ ! Je ne pourrai pas retourner à Anatol avant des mois. En attendant, les fonds nécessaires seront alloués.”

“Je te dis que je ne suis pas le représentant d’un seigneur, je suis un sorcier… !”

“Je suis conscient que tu es un sorcier. Je paie une somme énorme pour ted recherches chaque année.”

A ses remarques grondantes, Ruth prit immédiatement une attitude timide et polie et s’assit tranquillement près du bureau. Riftan ravala un soupir et sortit des piles de parchemin. Il avait des responsabilités écrasantes, il devait obéir à l’ordre du roi de participer aux guerres et aux expéditions tout en supervisant Anatol. C’était incomparablement plus lourd que lorsqu’il travaillait comme mercenaire.

Cependant, ce n’était pas le moment de se perdre dans une rêverie. Il prit une plume et griffonna sa réponse aux ordres du roi sur un parchemin, indiquant qu’il rejoindrait les chevaliers d’ici une semaine et l’attacha à la cheville d’Agalde.

Quelques jours plus tard, Riftan ramena ses hommes à la frontière orientale de Whedon. Les Chevaliers de Remdragon poursuivaient une horde de bandits avec les chevaliers du Duc de Croix, il s’est alors immédiatement lancé à leur poursuite et a suivi leur piste. Au terme d’une longue et fastidieuse poursuite, il a finalement pu les retrouver et anéantir les bandits qui se sont enfuis avec des provisions de nourriture volée. Cependant, les pillages ont continué après cet incident et les Chevaliers Remdragon ont dû camper près de la frontière. Les chevaliers, qui avaient passé des mois à camper, avaient commencé à se plaindre.

“Si seulement le duc de Croix avait été un peu sage et miséricordieux, nous n’aurions pas à souffrir comme ça.” Hebaron cracha violemment en s’asseyant devant le feu de camp pour se réchauffer. “Il est naturel que le peuple de Dristan se déchaîne lorsque la route commerciale a été unilatéralement bloquée, comme si leur extorquer une grande quantité de compensations de dommages n’était pas déjà suffisant. Ces gens souffrent déjà de la famine…”

Riftan approuva silencieusement en mâchant de la viande séchée. Sans assez de nourriture et d’eau pour survivre à l’hiver à venir, les fermiers de Dristan n’ont pas eu le choix et se sont rapidement transformés en bandits. Leur mission était de garder les frontières en sécurité jusqu’à ce que ces bandits gèlent ou meurent de faim afin qu’ils ne puissent plus envahir le territoire du Duc. Hebaron grommelait constamment en alimentant le feu de camp avec de longues branches sèches.

“Si seulement le duc de Croix pouvait échanger de la nourriture avec les marchands de Dristan, tous les problèmes seront résolus ! Nous n’aurions pas à passer l’hiver dans ces faubourgs et cet homme ne serait pas embêté par les bandits, tout serait résolu. Mais à cause de sa stupide fierté…”

“Assez de plaintes. Nous sommes ici pour aider le Duc de Croix, pas pour le critiquer.”

Riftan a parlé sans ambages et s’est levé de son siège. Il avait lui-même une liste de plaintes à l’encontre du Duc, mais s’il les exprimait ouvertement en présence de plusieurs chevaliers et soldats de Croix, cela provoquerait facilement un conflit entre eux. Riftan a ramassé son casque et l’a porté contre son côté, s’approchant de l’avant de la barrière. Les soldats montaient la garde avec de longues lances le long de la haute barrière faite de rondins empilés, tandis que les chevaliers étaient assis devant les tentes dressées, préparant leurs armes.

Il est monté sur l’échelle menant à la tour de guet et a inspecté les environs. D’un seul coup d’œil, il pouvait voir des villages en ruine, des terres agricoles brûlées par les bandits, et des prêtres préparant des corps sans vie pour les funérailles. Parmi ces piles de cadavres se trouvaient les bandits qu’ils avaient massacrés. Ces cadavres de criminels devaient être incinérés après une simple cérémonie de bénédiction pour les empêcher de devenir des monstres comme les liches ou les goules.

Il prit la gourde qui pendait à sa taille et s’humecta les lèvres, puis sourit. En dehors des monstres, les chevaliers devaient aussi tuer sans pitié des humains sur ordre du monarque. Depuis qu’il était devenu chevalier, il était suffisamment engourdi pour manger calmement à côté d’un tas de cadavres mais malgré cela, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une légère brûlure en voyant les restes dévastateurs de la guerre.

Il but le reste de l’eau de sa gourde et la jeta le long de la balustrade. La saison d’hiver, une saison de repos, se profilait au-dessus de la terre noircie. Il semblait qu’il ne pourrait plus passer l’hiver dans le château de Calypse. Il soupira de résignation et respira le vent sec qui sentait le brûlé.

Après s’être débarrassés de tous les cadavres, ils se sont immédiatement mis à préparer l’hiver. Les soldats ont fait des provisions de nourriture, de bois de chauffage et d’eau potable pour leurs troupes, tandis que les chevaliers ont patrouillé les frontières en préparation des attaques, éliminant les bandits et les monstres de temps en temps.

Quelques semaines plus tard, une nouvelle inattendue est arrivée de l’autre côté de la frontière. Les royaux de Dristan, qui restaient assis sans rien faire malgré les raids effrénés, ont commencé à faire de la médiation. Riftan a froncé les sourcils en regardant le drapeau de Dristan qui flottait au vent. Près de 800 soldats campaient de l’autre côté de la barrière. On les avait informés qu’ils avaient été envoyés pour l’arbitrage mais en vérité, il s’agissait pratiquement d’une menace. Riftan regarda les soldats de près depuis la tour de guet et descendit précipitamment lorsqu’il vit Triden sortir de la tente principale.

“Quelle était la proposition de Dristan ?”

Un des chevaliers du Duc et un messager de Dristan sont également sortis de la caserne. Riftan jeta un coup d’œil à leurs visages sinistres et se tourna à nouveau vers Triden.

“Déclareront-ils la guerre sur-le-champ si l’approvisionnement en nourriture ne s’ouvre pas ?”

“Quel état d’esprit radical tu as…” Triden frissonna en se tournant vers le camp des chevaliers Remdragon. “Les royaux de Dristan veulent régler le conflit le plus pacifiquement possible. Le duc de Croix fera en sorte qu’une armée de chevaliers royaux contrôle les bandits lorsque le commerce reprendra.”

Les lèvres de Riftan se sont tordues avec cynisme. ‘Aussi pacifiquement que possible’ signifiait aussi qu’ils étaient prêts à utiliser des méthodes non pacifiques si la situation l’exigeait.

“Penses-tu que le Duc de Croix acceptera leur proposition ?”

“Nous devrons attendre pour le découvrir.”

Triden se dirigea vers sa tente et demanda à Riftan de le suivre. Riftan lui emboîta le pas, entrant dans la tente qui était déjà chaude grâce au brasero qui avait été laissé allumé. Le commandant a ensuite traîné une chaise à côté du feu et a parlé calmement.

“Dès que l’aube se lève demain, escorte les messagers de Dristan et dirige-toi vers le château de Croix.”

“Tu me nomme seul ?”

“Tu ne seras pas seul. Quatre hommes des Chevaliers Royaux et trois des Chevaliers Remdragon se joindront à l’escorte. Avec ces hommes, guide les messagers de Dristan jusqu’au château de Croix.”

Après que près d’une demi-année se soit écoulée, il retournerait à nouveau au duché de Croix. Il ne put empêcher le froncement de sourcils qui se forma sur son visage alors que l’anticipation et la dissension se battaient en lui. Triden a levé un sourcil.

“Qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce que tu désapprouves mes ordres ?”

Riftan secoua lentement la tête. “Non. As-tu d’autres ordres ?”

“Aucun. Tu peux choisir les autres chevaliers Remdragon qui te rejoindront.”

Riftan a hoché la tête une fois et est sorti de la tente.

Le lendemain, Riftan s’est préparé à partir pour Croix avec Uslin Rikaido et Gabel Laxion. Lorsque le son des trompettes annonça leur départ, ils franchirent enfin les barrières avec les chevaliers royaux. Puis, trois chevaliers de Dristan portant des capes rouges ont conduit leurs chevaux pour s’approcher de l’avant de la barrière.

Riftan a fait une brève déclaration, et s’est dirigé vers le château de Crox, en évitant tout retard. Le domaine pouvait être atteint après deux jours, cependant, en raison des jours raccourcis de l’hiver, ils ne purent atteindre les portes qu’à l’aube du troisième jour.

“Cela fait longtemps que je n’ai pas pris un bain chaud et dormi dans un lit.”

Gabel marmonne avec un air ravi sur son visage alors que son identité est vérifiée aux portes d’entrée. Uslin lui a lancé un regard furieux.

“Nous ne sommes pas venus ici pour nous reposer. Ne te détends pas.”

“Ne sois pas trop rigide. Il vaut mieux profiter des bonnes choses quand elles sont là.”

Gabel lui lança un regard mécontent.

“Je n’ai pas le talent pour rester toujours soigné comme Sir Rikaido, alors je dois me rafraîchir dès que j’en ai l’occasion.”

Aux mots de Gabel, Riftan a balayé Uslin du regard. Il était certain qu’il n’avait jamais vu ce type avoir l’air échevelé. Uslin Rikaido avait un talent extraordinaire pour garder une apparence soignée malgré le fait qu’il se trouvait au milieu d’un champ de bataille. Il se demandait si la saleté répugnait également à un homme né dans une prestigieuse famille noble. Alors qu’il avait des pensées aussi ridicules, on leur donna la permission de franchir les portes.

Riftan conduisit son cheval pour entrer et essuya son visage rugueux et taché. Cela faisait un moment qu’il ne s’était pas lavé le visage, alors il devait avoir une apparence terrible. Soudain, sa robe en désordre et ses cheveux ébouriffés le dérangeaient énormément. Il ricana sur sa vanité en balayant nerveusement les cheveux qui collaient à son front. Qui se soucie de mon apparence ? Même lorsqu’il s’habillait et se présentait proprement, elle le regardait toujours avec horreur.

Elle pourrait s’évanouir sur place quand elle me verra dans cet état.

Riftan sourit ironiquement à ses pensées intérieures. Lorsqu’ils atteignirent les portes du château du Duc, les gardes se précipitèrent pour les accueillir. Après leur avoir confié leurs chevaux, il prit la tête des messagers de Dristan et se dirigea vers la grande salle. Alors qu’ils entraient, un homme d’âge moyen, qui semblait être un majordome, s’avança et inclina poliment la tête.

“J’ai entendu dire que vous, Messieurs, êtes arrivés des frontières. Y a-t-il une affaire urgente ?”

“Je suis venu avec les messagers de Dristan. Je veux rencontrer le Duc immédiatement.”

Le majordome a semblé déconcerté pendant un moment mais a hoché la tête calmement. “Veuillez me suivre. Je vais vous conduire tout de suite à la réception.”

Riftan le suivit, parcourant inconsciemment son regard, à la recherche de Maximillian. Les servantes qui se sont rassemblées en haut de l’escalier ont attiré son attention, mais elle n’était nulle part. Il était encore tôt et il supposa qu’elle était encore au lit. Alors qu’il gravissait les escaliers de marbre recouverts de velours, il éprouva un étrange sentiment de soulagement et de déception. Le majordome les a conduits dans une chambre luxueuse revêtue d’un tapis rouge et est parti après leur avoir laissé un avis.

“Veuillez attendre ici un moment, je vais faire venir le duc.”

Ils se sont tous assis sur les chaises et ont retenu leur souffle, attendant l’arrivée du Duc. Au bout d’une vingtaine de minutes, le duc de Croix entra, vêtu de vêtements luxueux, accompagné de ses gardes et de ses serviteurs.

“J’ai entendu dire que des messagers sont venus de Dristan. Qu’est-ce qui les amène jusqu’ici ?” ( Te défoncer la … négocier, quoi faire d’autre … )

Il s’est assis sur une chaise posée au milieu de la pièce et a levé le menton avec arrogance. Les visages des messagers se sont légèrement durcis devant son attitude grossière. Le plus âgé d’entre eux ouvrit la bouche et parla aussi froidement que le duc.

“Nous sommes venus avec les ordres de Sa Majesté pour régler les différends à la frontière.”

Le chevalier sortit de sa robe une lettre en parchemin marquée du sceau de la famille royale de Dristan et la tendit. Un jeune serviteur qui attendait s’empressa de la prendre et de la remettre au Duc, qui la déplia et la parcourut des yeux. Un pli profond se dessina sur son front, comme si ce qui était écrit sur le parchemin lui déplaisait.

Après un long moment de silence inconfortable, le Duc de Croix prend enfin la parole. “… avant de discuter des détails, je pense que vous devriez d’abord vous reposer.” Il a regardé l’apparence crasseuse des chevaliers et s’est levé en faisant un geste vers le majordome. “Conduisez les invités à leurs chambres.”

Les chevaliers ont quitté la réception sans protester car ils étaient épuisés. Riftan s’est vu attribuer la même chambre que celle qu’il utilisait auparavant. Là, il prit un bain chaud pour la première fois depuis environ un mois et se changea dans de nouveaux vêtements propres, puis quitta à nouveau la chambre. Il se promena, voyant les gardes et les soldats qui commençaient leur entraînement pour le matin et les femmes qui se promenaient dans les jardins. Alors qu’il regardait tranquillement ce paysage, il a soudainement proféré un blasphème.

‘F*ck, je ne suis pas venu ici pour m’amuser.’ ( et puis tu voir maxi et hop, t’aura déjà oublié ta mission … quels tsundere notre Riftan mdr )



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