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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Pendant ce temps, la plus jeune division était sur sa propre mission.
Et contrairement aux attentes de tous les membres de la classe intermédiaire, les membres de la faction de Jin s’en sortaient plutôt bien contre les orcs. Ils avaient déjà asservi 17 des 25 orcs qu’ils devaient vaincre.
« Cela fait 18 ! À ce rythme, nous pourrions tous revenir vivants sans aucune perte ! »
Scott et Taimont avaient extrait leurs épées du cadavre de l’orc.
« Revenons sains et saufs et détruisons toute la fierté et l’ego de ces bâtards. J’avais peur que nous ruinions la réputation du jeune maître, mais si ça continue, ça pourrait plutôt être le contraire. »
« Il reste encore sept orcs. Nous ne devons pas baisser la garde avant de les avoir tous asservis. »
Alors que Mesa faisait éclater leur petite bulle d’excitation, elle souriait en fait au fond d’elle-même.
‘C’est presque comme si nous étions bénis par les dieux. Non, c’est peut-être le jeune Maître Jin qui a été béni par les dieux, et sa bonne fortune a déteint sur nous aussi.’
Tous les membres de la division de Jin étaient du même avis.
Normalement, les orcs se déplacent en groupe. Cependant, pour une raison quelconque, ces orcs apparaissaient un par un, comme s’ils demandaient à être tués. De plus, ils n’étaient jamais pressés, et attaquaient les cadets avec lenteur.
Pas étonnant qu’ils aient pensé qu’ils étaient extrêmement chanceux.
« Reprenez le repérage de la zone ! Assurez-vous de rester vigilants, tout le monde ! »
La division Jin coupa et rangea l’oreille de l’orc mort dans un sac et retourna à leurs positions respectives dans la formation.
Alors qu’ils se déplaçaient dans la forêt, un homme observait les cadets par-derrière, caché dans les herbes hautes et denses.
‘Une fois qu’ils auront vaincu les sept orcs restants, je pourrai enfin rentrer chez moi…’
L’homme au visage ennuyeux et terne était Murakan.
Mesa pensait que la bénédiction des dieux les protégeait, mais c’était en fait le Dragon Noir Murakan qui agissait comme leur ange gardien.
Murakan était arrivé ici, dans la zone sans lois du Duché de Curano, avant la Division Jin et avait rassemblé les orcs.
Ensuite, il leur avait dit ceci :
– Écoutez bien, bande de porcs puants. Je ne le dirai pas deux fois. À partir d’aujourd’hui, vous devez tous vous déplacer seuls. Si je vois un seul d’entre vous essayer de constituer un groupe et de rassembler d’autres orcs, je vous anéantirai tous personnellement. Vous comprenez ?
Les orcs de bas étage ne pouvaient pas aller à l’encontre des ordres du Grand Dragon Noir.
De plus, il leur avait parlé en “langue-dragon”, la langue qui représentait l’autorité des dragons. Pour Murakan, dominer l’esprit des monstres de basse classe avec la langue du dragon était aussi facile que de respirer.
Il était la seule raison pour laquelle la Division Jin avait pu vaincre les orcs un par un en toute sécurité jusqu’à présent. Il va sans dire que les cadets n’avaient aucune idée de cette vérité.
‘Pourtant, on dirait que Jin, ce gamin… a l’intention de m’envoyer continuellement sur ces missions insignifiantes. Bon sang, tu crois qu’être le contracteur promis depuis mille ans fait de toi mon boss ? Putain, c’est le cas ! Merde ! Ce fils de… !’
Les membres de la division Jin avaient réussi à soumettre les sept orcs restants le lendemain, au milieu de la nuit.
« On a réussi ! »
« On s’en est vraiment sortis vivants ! »
Cette fois-ci, même Mesa n’avait pas pu cacher sa joie et son bonheur, et avait applaudi avec ses coéquipiers. Ils avaient accompli la mission un jour plus tôt que ce qu’ils avaient prévu.
« Nous allons nous reposer et faire le guet à tour de rôle jusqu’à l’après-midi. Une fois que tout le monde aura dormi un peu, nous retournerons au Jardin des épées ! Nous échangeons les membres chargés de la garde de nuit toutes les 45 minutes. Celui qui est de garde préparera le petit déjeuner. »
Et c’est ainsi que commença leur camp de fin de nuit et début de matinée.
Murakan s’allongea également parmi les hautes herbes près du campement. Il avait l’intention de passer le temps jusqu’à l’après-midi en lisant les magazines érotiques qu’il avait apportés avec lui.
Au fur et à mesure qu’il lisait les magazines, son agacement et son irritation disparaissaient lentement. Il n’avait pas pu passer du temps à les lire jusqu’à présent, car il devait garder un œil sur les gamins humains qui n’étaient même pas impliqués dans son destin.
‘Une fois que nous serons de retour, je dirai certainement au gamin de me procurer plusieurs magazines en édition limitée en échange de cette faveur. Hehe, en y pensant comme ça, aider ces gamins dans leur mission est assez profitable pour moi aussi…’
Floop.
Murakan avait soudainement fermé le magazine qu’il lisait et avait soupiré.
Il pouvait sentir une présence dangereuse au loin s’approcher lentement du campement où se trouvait la Division Jin. Il ne savait pas à qui appartenait cette présence ni quel était leur objectif, mais Murakan était certain de deux choses :
Un, l’individu s’approchait lentement du campement des cadets.
Et deux, l’individu avait un pouvoir considérable.
‘On dirait que le destin n’est pas de notre côté. À ce rythme, l’effort que j’ai mis dans cette mission ne sera pas à la hauteur du profit que je vais faire. D’où sort cet enfoiré tout à coup ?’
Tsk !
Murakan fit claquer sa langue avec amertume et se leva.
Heureusement, les cadets de la division Jin n’étaient qu’au niveau 3 étoiles. Ainsi, Murakan pouvait ériger une grande barrière autour du campement, et les enfants ne pourraient pas différencier l’obscurité de la nuit de l’hémisphère d’ombre qui les protégeait.
Ssssssssssssst… !
Une poignée d’ombres se rassembla dans ses deux paumes.
C’était à une échelle complètement différente de la démonstration qu’il avait faite dans la chambre souterraine du Château de la Tempête. Alors que Murakan vivait aux côtés de Jin à la surface du continent, il respirait lentement et quotidiennement certaines des nombreuses ombres qui l’entouraient. Par conséquent, il avait retrouvé une partie de sa force de l’époque où il était connu comme le Dragon Noir qui secouait le monde.
« Hm ? »
Alors que Murakan couvrait le campement d’une barrière d’énergie spirituelle, Bellop — qui était de garde la nuit — inclina la tête en signe de confusion.
Il avait l’impression que son environnement était soudainement devenu plus sombre qu’avant. Cependant, il n’y avait pas prêté attention. Le garçon pensait simplement qu’ils étaient plus loin dans la nuit, et n’avait pas remarqué la barrière.
Alors qu’une rafale de vent violent secouait les arbres, Murakan couvrit son corps entier d’énergie spirituelle. Bientôt, ce qui émergea de sa position originale était un énorme dragon noir. C’était la forme originale de Murakan.
Swoosh !
Sa paire d’ailes gigantesques couvrait la lune. Tous les monstres, ainsi que les animaux et autres créatures vivantes de la région, se mirent à trembler dans une peur instinctive et une terreur subconsciente.
Sans surprise, la puissante entité qui s’approchait du campement s’arrêta également dans son élan ; elle avait détecté Murakan.
[Qui ose fuir son énergie en ma présence sans ma permission ?]
Murakan s’envola dans le ciel et recouvrit la lune et les étoiles. Le dragon noir bloquant la lumière de la lune dégageait un air dangereux dont personne ne douterait qu’il soit un agent des dieux.
Cependant, il n’y avait pas de réponse.
Malheureusement, Murakan n’était pas aussi clément que d’habitude sous sa forme originale.
Swooooosh! Swooooosh!
À chaque battement d’aile, une sombre tempête balayait la zone.
Une tempête d’ombres. Alors que la tempête faisait rage dans la forêt, elle brisait les grands arbres comme des brindilles et tournoyait autour de la source de cette énergie spirituelle.
Ce n’est qu’alors que l’individu couché au loin s’était enfin levé pour se révéler. Après avoir vérifié la réponse de cette “entité”, Murakan cessa de battre des ailes.
Son corps gigantesque qui pouvait être comparé à une forteresse était couvert de rochers. Sous le grand casque moulé par une ancienne magie se trouvaient deux yeux rouge vif qui fixaient le dragon.
Enfin, il y avait une immense lance et un bouclier dans ses deux mains.
C’était un être appelé “Géant du cimetière”.
[…Oho, je vois. Ce n’était pas un être vivant, mais plutôt une relique désuète des temps anciens].
Murakan fut surpris par l’apparition de ce Géant du Cimetière.
Les Géants du Cimetière avaient déjà disparu sans laisser de trace il y a environ deux mille ans. Ils étaient chargés de protéger les tombes des dieux défunts, mais la race des dragons les avait exterminés.
En d’autres termes, ce géant n’était plus censé exister dans les temps modernes, et encore moins apparaître devant Murakan.
Alors que le dragon se posait calmement sur le sol, le Géant du cimetière avait levé son bouclier. Pendant un court instant, Murakan regarda son ennemi de haut et sentit que quelque chose clochait dans cette situation.
[Mais je ne suis pas content de te voir].
Krrrrr.
Le géant du cimetière laissa échapper un gémissement dégoûtant et baissa sa position. Murakan resserra ses écailles en se rappelant l’ancienne guerre entre les deux races.
Il se préparait à libérer son souffle. Bien que cela laisserait des traces, il devait terminer ce combat aussi vite que possible.
Murakan ouvrit sa mâchoire et les ténèbres se rassemblèrent en une sphère dangereuse. Après quelques secondes, il avait amassé assez d’énergie spirituelle pour raser complètement une chaîne de montagne entière.
Ziiingggg !
Alors qu’il tirait son souffle, la zone environnante fut soudainement plongée dans l’obscurité totale. Le Géant du Cimetière baissa une jambe et cacha son corps derrière son bouclier, mais il ne put résister à la force de Murakan.
« Guoooo… ! »
Tout ce qu’il put faire fut de pousser un dernier gémissement aux portes de la mort, tout comme le reste des Géants du cimetière l’avaient fait il y a deux mille ans face aux dragons.
Effondrement.
Alors qu’il rendait son dernier soupir, le Géant du Cimetière s’effondra en petits morceaux, et une pluie de gravats tomba à l’endroit où il se tenait auparavant.
« Huff, huff… ! »
Après la fin de la bataille, Murakan reprit sa forme humaine et haleta intensément. Son corps entier avait l’impression de se briser, car il avait utilisé trop de puissance pour la première fois depuis longtemps.
‘Il est impossible qu’un Géant du Cimetière ait survécu à la guerre jusqu’à aujourd’hui sans être détecté. Putain, je suis sûr que les Zipfels sont liés d’une manière ou d’une autre à cet incident. Mais qu’est-ce qui se passe dans le monde en ce moment ?’
Après avoir réfléchi un court instant, Murakan secoua la tête.
‘Pour l’instant, je ne devrais pas en parler à Jin. Peu importe ce qui se passe, je dois juste le protéger. Tant que le gamin grandit normalement pendant encore dix ans… il sera assez fort pour affronter les Zipfels.’
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Le lendemain, dans la salle souterraine de l’Atelier Fragmenté de Bouvard Gaston.
Bouvard tournait en rond et traînait son gros corps ; il était suffisamment anxieux pour ne pas s’empêcher de se ronger l’ongle du pouce.
Craquement.
Un homme était entré dans la pièce. Avec un manteau lisse et un regard féroce, cet individu sévère était Vishukel Yvliano.
Il était le vice-chef du groupe révolutionnaire ‘Kinzelo’.
« S-Seigneur Vishukel ! Un problème est survenu ! Mon œuvre d’art… Mon œuvre d’art magistrale a été… ! »
« … On m’en a déjà parlé. Le Géant du Cimetière a été détruit la nuit dernière, n’est-ce pas ? »
« En effet ! Urgh, qui a bien pu commettre un acte aussi atroce… ?! Comment osent-ils traiter mon œuvre d’art de cette façon ? Est-ce qu’ils méprisent l’âme d’un artisan ?! »
Vishukel avait poussé un profond soupir.
Pour atteindre le grand objectif de Kinzelo, ce crétin qui prêchait sur “l’âme d’un artisan” était indispensable, et Vishukel trouvait cette vérité malheureuse.
« Bouvard . Ton âme d’artisan n’est pas ce qui est important pour le moment. Le Géant du Cimetière a été détruit par un dragon la nuit dernière. »
« Un… un dragon ? »
« C’est exact. En fait, c’était un dragon qui contrôle les ombres. Je l’ai confirmé de mes propres yeux avant de venir ici. »
Vishukel était extrêmement anxieux et sur les nerfs au point de devenir fou.
Kinzelo avait préparé leur grand plan directeur depuis cinq cents ans.
Ils étaient enfin en train de mettre leur plan en action, mais cet incident les avait soudainement gênés. De plus, la plupart des dragons actifs de nos jours travaillaient pour les “Zipfels”.
Bouvard cessa de faire des histoires et fixa Vishukel en silence.
« …Ce n’est pas possible. Vous voulez dire que les dragons ont déjà remarqué nos mouvements et nos plans ? Et en plus, c’était un dragon de l’ombre ? »
« Rien n’est sûr pour le moment, mais c’était certainement un avertissement de leur part. Je vais essayer d’avoir une réunion avec les Zipfels bientôt. En attendant, assure-toi de garder un œil sur tout ce qui se passe dans cette région. Je te prêterai des hommes utiles pour travailler avec toi. »
« Compris. Urgh, je n’arrive pas à y croire… Ah, en parlant de ça, Seigneur Vishukel, avez-vous déjà pris votre petit-déjeuner ? J’aimerais avoir une croquette de patate douce. »
Vishukel endura la rage bouillonnante qui l’habitait et répondit à peine.
« …Bien sûr, je vais aller en acheter, alors mangeons ensemble. »
« Hehe, ça a l’air bien. J’aimerais aussi avoir du lait frais. »
Il s’était également juré qu’il tuerait ce gros lard écœurant de ses propres mains un jour.
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