Xiao Luo avait interrompu son attaque. Sa main qui ressemblait à une serre d’aigle s’arrêta brusquement à quelques centimètres du visage du type qui parlait. Ouf ! Il s’en était fallu de peu.

Ces deux-là étaient des hommes d’une trentaine d’années. Ils avaient tous deux une coupe au bol et étaient musclés. Bien qu’ils ne soient pas très grands, leurs muscles ondulés étaient magnifiquement définis.

Maintenant, les deux hommes se tenaient là, choqués, et regardaient avec étonnement les poings de Xiao Luo. Ils avaient l’impression d’avoir fait un aller-retour aux portes de l’enfer et étaient heureux de s’être identifiés avant que les choses ne tournent mal et qu’ils soient blessés.

En pensant à ça, les deux frémissaient inconsciemment en se disant : où notre patron a-t-il trouvé une telle bête ?

Oui, une bête !

C’était l’impression qu’ils avaient de Xiao Luo, bien que son apparence soit en désaccord avec sa force. Avec sa bonne mine et son corps mince, il ressemblait à un rat de bibliothèque ou à un intello, certainement pas à un combattant brutal et outrageusement intense.

«Xiang Gaoyang ? Xiang Gaojian ?»

Xiao Luo rétracta sa main et étudia les deux types qui se tenaient devant lui.

Avant que Xiao Luo ne vienne à Huaye, Chu Yunxiong lui avait montré des photos de ces deux gardes du corps pour éviter tout accident dû à un tir ami, comme cela venait presque de se produire.

Le gars le plus râblé salua rapidement et disait respectueusement : «Oui, c’est nous !»

L’autre personne serra également les poings et s’inclina : «M. Xiao, merci pour votre intervention rapide. Si vous n’aviez pas été là, la jeune maîtresse aurait pu être…»

«Pas besoin de courtoisie. Comme vous, je suis ici pour protéger Mlle Chu.»

Xiao Luo n’était pas habitué à ce que des personnes plus âgées que lui s’inclinent devant lui. «Puisque vous êtes là, je vais vous confier Mlle Chu et son ami.»

«D’accord.»

«Oh, une chose, cependant. Dites simplement que vous les avez sauvées. Ne me dénoncez pas», leur exhorta Xiao Luo.

«Très bien, M. Xiao. Nous savons quoi dire» Xiang Gaoyang hocha la tête.

«Merci.»

Xiao Luo fit demi-tour et partit, en pensant aux 150 000 sur les trois cartes de crédit qu’il n’avait toujours pas transférées sur son compte bancaire.

******

Le jour suivant… dans le quartier général de la Maison Chongshan.

Vêtu d’une tenue décontractée et d’une casquette de golf, Chu Yunxiong frappait la balle blanche devant un grand écran qui affichait un parcours de golf simulé. Chaque fois qu’il balançait son club, il pouvait voir la trajectoire de la balle blanche qui s’envolait. Il avait l’impression d’être sur un vrai terrain de golf, car il était exceptionnellement réaliste.

Leng You se tenait sur le côté, respectueusement vêtu d’un costume noir.

Il fit un rapport à son patron à ce moment-là : «Celui qui a agressé la jeune maîtresse la nuit dernière est le célèbre chasseur de la Nation Hua : le Spectre. Son vrai nom est inconnu, car il se crée régulièrement une nouvelle identité de temps en temps. Jusqu’à récemment, il se faisait appeler Ma Zhengfeng.»

«Engager une telle personne pour s’occuper de moi. On dirait que le Vieux Démon Jiang est désespéré.»

Chu Yunxiong frappa avec son club avec force. La balle de golf s’envola à grande vitesse, et après avoir fait un bel arc en fendant l’air, elle avait atterri à environ trois mètres du trou.

Leng You hocha la tête : «Heureusement que Xiao Luo était là cette fois, sinon la jeune maîtresse aurait été…»

Il ne termina pas fini sa phrase, mais ce qu’il sous-entendait était très clair.

«Ces deux millions valent bien la peine, n’est-ce pas !» souria fiablement Chu Yunxiong.

Leng You se sentit un peu mal à l’aise parce qu’il avait auparavant douté des capacités de Xiao Luo et l’avait même dit devant Chu Yunxiong. Il pensait que Xiao Luo n’était que légèrement meilleur que lui au combat et qu’il n’aurait pas nécessairement la capacité de protéger quelqu’un d’autre.

«Gaoyang et Gaojian ont fait un mauvais calcul cette fois. Les petites ruses de l’ennemi les ont facilement attirés loin de Chu Yue. Dis-leur que je ne veux plus jamais voir ça.» Les yeux lassés de Chu Yunxiong jetèrent une vague de colère froide.

Leng Zuo et Leng You répondirent rapidement par un hochement de tête, «Oui, monsieur !».

À ce moment-là, la porte fut poussée, et Chu Yue, vêtue d’une tenue blanche comme la neige, entra en trombe.

«Papa !»

Elle se jeta dans les bras de Chu Yunxiong. Il n’y avait que dans l’étreinte de son père que son cœur pouvait être apaisé.

«Tout va bien. Tout est fini maintenant !»

Chu Yunxiong posa son club de golf et tapota doucement le dos de Chu Yue avec amour.

Après que Chu Yue se soit un peu calmée, elle lâcha Chu Yunxiong et l’interrogea à voix haute avec des yeux sanglotants, «Vieux renard, pourquoi dois-tu provoquer tant de gens ? Je dois vivre dans la peur tous les jours en tant que ta fille. Ne peux-tu pas baisser d’un cran pour mon bien ?»

Les visages de Leng Zuo et de Leng You se raidirent. Vieux renard ? Ils n’avaient jamais vu de leur vie une fille traiter son père de vieux renard.

«Le domaine des affaires est comme un champ de bataille. C’est soit ils meurent, soit nous mourons. Chu Yue, tu ne peux pas t’attendre à ce que j’abandonne la maison Chongshan en restant assis à la maison à ne rien faire toute la journée, tous les jours, tu comprends ?» soupira Chu Yunxiong.

«Ainsi soit-il, mais à force de t’inquiéter de tous cela tu n’en dors même plus la nuit. Regarde donc, Tu as même fini par avoir des cernes noirs sous les yeux» disait Chu Yue avec ses petites lèvres froncées.

Chu Yunxiong ne put s’empêcher de rire, «Si j’abandonne la maison Chongshan, qu’est-ce que je vais manger et porter ?».

«Eh bien, je peux subvenir à tes besoins !»

Chu Yue se pinça les lèvres, releva ses joues et disait avec assurance : «Je peux gagner 20 à 30 mille par mois en me contentant de jouer en streaming à des jeux vidéo. En excluant mes dépenses, j’ai plus qu’assez pour subvenir à tes besoins. De plus, un vieux schnock comme toi n’a pas besoin de dépenser beaucoup. Ce ne serait pas génial pour toi de t’asseoir et de profiter de tes vieux jours ? Tu pourras jouer aux échecs avec les autres vieux schnocks quand tu seras libre ou sortir avec certaines de ces tantes qui dansent sur la place. Maman est partie depuis de nombreuses années maintenant. Même si tu ramènes des tantes à la maison, je ne dirai rien. Si tu en aimes une, tu peux l’épouser. Je serai aussi respectueux envers elle que je le suis envers toi.»

Sortir avec des tantes ? !

Leng Zuo et Leng You furent frappés par la foudre ! La jeune maîtresse était si effrontée ! Comment pouvait-elle dire une chose pareille ? Leur patron était-il juste une personne ordinaire qui jouait aux échecs et sortait avec des tantes ? Non. C’était un magnat qui, à lui seul, avait construit un empire commercial à partir de rien. Il était une force dans le monde !

(( NDT : Je tiens à vous rassurer mes chers lecteurs quand Chu Yue parle de tantes elle fait référence a des femmes d’âge mûr n’y voyez pas de connotation incestueuse mdr))

Peu importe à quel point Chu Yunxiong était calme plus tôt, il parla à ce moment-là, «Chu Yue. Je t’ai pourri gâté. Tu as l’impression que tu peux dire tout ce qui te passe par la tête. Sortir avec des tantes ? Avec le charme de ton père, ce sont les tantes qui viendront me draguer.»

«Vas-y, continue à dire des conneries.» Chu Yue fit la moue en gardant la tête haute.

«Ok, ça suffit. Tu as détourné mon attention de quelque chose d’important. J’ai entendu dire que tu as intimidé ton camarade de classe la nuit dernière.» Chu Yunxiong toussa et essaya de changer de sujet.

«Quelle brute ? C’est lui qui m’a brutalisé ! Il a pointé ses doigts sur moi devant tant de personnes et m’a fait me sentir si embarrassée. Tu ne peux pas imaginer quel crétin il est.» Chu Yue devint furieuse au son du nom de Xiao Luo.

«J’ai tout entendu de la part de Gaoyang et des autres. C’est toi qui es en faute. Souviens-toi, ceux qui humilient les autres seront perpétuellement humiliés en retour. Ne refais plus jamais ça…»

«Bien, bien. Pourquoi dois-tu me faire la morale alors que je ne reviens pas si souvent ici ? En parlant de ça, j’ai une question à te poser. Ne m’avais-tu pas promis de ne pas m’attribuer de gardes du corps ? Pourquoi es-tu revenu sur ta promesse ?»

Pour une fois, Chu Yunxiong sentit que sa fille était déraisonnable. Il fit un visage sévère et répondit : «Je peux accepter n’importe quoi d’autre, mais pas ça. Tu es ma précieuse fille. Ta sécurité est plus importante que tout le reste.»

«Tu n’es pas seulement un vieux renard, mais tu as aussi la peau dure !» Chu Yue en devint exaspéré.

«Qu’il en soit ainsi».

Chu Yunxiong lui montra une expression impassible, «Oh oui. Tu devrais arrêter de jouer à ces jeux vidéo aussi souvent. Même si tu peux te faire de l’argent rapidement, ce n’est pas un vrai travail. Si tu as le temps de jouer, tu devrais venir au bureau et faire de la comptabilité de gestion. Quand je serai vieux, la maison Chongshan sera à toi, tôt ou tard.»

«Je n’en veux pas. Donne la société à qui tu veux.»

Chu Yue se retourna et disait : «Je pars à l’école. J’ai encore deux cours dans l’après-midi.»

Elle partit en courant avant même que Chu Yunxiong ne puisse répondre.

Elle s’arrêta à la porte, puis se retourna en disant à Chu Yunxiong d’un ton taquin : «Hé, vieux renard !»

Chu Yunxiong leva la tête : «Qu’il y a-t-il ?»

«Prends soin de toi. Tu devrais aller faire du jogging tous les jours et entraîner ton corps. Ne reste pas dans ta chambre toute la journée. Je veux que tu sois comme ses tortues qui vivent pendant des milliers d’années.»

Sentant son cœur se gonfler, Chu Yunxiong souria ironiquement et répondit : «Oui, oui !».

Plus tard, il pensa, si je devais vivre des milliers d’années comme une tortue, ne deviendrais-je pas cocu ? Comment cette fille avait pu le traiter ainsi ?