La griffe de dragon poussa lentement le couvercle du cercueil sur le côté, dans un long grincement.
Neuf Lanternes et Song Shuhang tournèrent immédiatement la tête et regardèrent attentivement la structure de bronze.
Lorsque le jeune homme vit la griffe, il s’exclama, surpris : « Est-ce un cadavre qui revient à la vie ? »
– « N’ayez crainte. Je suis très douée pour gérer ce genre de choses, » affirma-t-elle. Après tout, elle était disciple d’une école bouddhiste et experte dans la gestion des morts-vivants.
Justement…
Clang… Clang…
Près de la moitié de l’ancien cercueil fut découverte. Une tête de serpent squelettique en sortit. Des points de lumière rouges scintillaient dans ses orbites vides. Elle était effrayante.
Neuf Lanternes n’attaqua pas immédiatement. Après tout, c’était l’Aîné Cochon Éclair qui avait construit la tombe et scellé le dragon blanc. Par conséquent, la présence de ce squelette devait servir un but précis.
Tant que la créature ne faisait rien d’agressif, elle ne bougerait pas.
Après avoir regardé la paire, le crâne ouvrit sa mandibule : « Bonjour. Qui m’a appelé tout à l’heure ? »
– « ??? » Song Shuhang.
La cultivatrice répondit : « Personne ne vous a appelé ! »
Étrangement, ce squelette avait développé un intellect et pouvait même parler !
– « Impossible. J’ai clairement entendu quelqu’un m’appeler. » Il poussa le couvercle du cercueil, l’ouvrant presque complètement.
Alors, Song Shuhang et Neuf Lanternes virent qu’il y avait deux petites cornes pointues sur sa tête. En fait, ce n’était pas un serpent. C’était le crâne d’un dragon aquatique !
– « Amis daoïstes, je m’appelle Os de Dragon. Êtes-vous sûr de ne pas avoir prononcé mon nom plus tôt ? » Le Jiaolong fit tomber le couvercle et dévoila la moitié supérieur de son corps.
Il avait l’air effrayant en apparence, mais après avoir échangé quelques mots avec lui, ils découvrirent qu’il était plutôt sympathique.
Os de Dragon ? La nonne essuya la sueur de son front. Tout à l’heure, elle avait en effet parlé d’os de dragon.
Song Shuhang lui chuchota : « Mademoiselle Neuf Lanternes, ce dragon squelette est-il un mort-vivant ou un spectre ? »
Elle n’eut pas eu le temps de répondre que le tas d’os lui-même expliqua : « Jeune ami, je ne suis ni l’un ni l’autre. Bien qu’il y ait effectivement des choses comme des zombies dans ce monde, je n’en suis pas un. »
L’étudiant cligna des yeux. Leur interlocuteur l’avait entendu même s’il avait baissé la voix…
– « Laissez-moi me présenter. Je suis la marionnette de dragon aquatique douée de sentience nommée Os de Dragon. Ravi de vous rencontrer. Je peux être qualifié d’objet magique. Je suis une espèce différente de celle des zombies. » Il agitait joyeusement ses pattes griffues. Bien qu’il y eût méprise, il n’était pas en colère.
– « Je m’appelle Neuf Lanternes, » dit-elle en joignant ses paumes.
– « … Je m’appelle Song Shuhang. » Il serra respectueusement le poing. Cette situation lui semblait plutôt étrange.
– « Camarades daoïstes, puis-je vous demander pourquoi vous êtes venus ici ? Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu d’invités. » Sa mâchoire inférieure bougea de haut en bas, comme s’il riait.
– « Nous creusions et nous sommes arrivés ici par hasard, » expliqua-t-elle.
Les points rouges des yeux des ossements scintillèrent. « C’est donc cela. Vous avez fait irruption ici sans réfléchir, hein ? » Après une courte pause, il sourit et ajouta : « Vous avez été jeté dans un trou par le Cochon Éclair, n’est-ce pas ? »
Neuf Lanternes ne pipa mot. Certaines choses ne doivent pas être mentionnées ! Si vous ne comprenez pas ce principe, bien des amitiés seront ruinées !
Le corps utilisa sa griffe pour frapper sur le couvercle du cercueil en bronze. « Eh bien ! Pourquoi vouliez-vous voir l’Aîné ? »
Elle ne dit rien, fit un pas en arrière et laissa Song Shuhang s’exprimer.
Il s’éclaircit la gorge, puis s’inclina : « Nous sommes venus ici pour demander à l’Aîné Cochon Éclair de nous donner la Vigne Flétrie du Dragon Squelettique. Cependant, l’Aîné voulait dormir, et comme il nous a trouvé bruyant, il nous a jetés ici. »
– « Alors vous voulez ce truc ! Je dois en avoir sur mon corps. Chaque fois que je me réveille, cette plante a poussé sur moi. Quel ennui. Par contre, l’arracher est agréable. C’est comme extraire une épine plantée dans la peau. Je me sens bien mieux après. »
Après avoir entendu tout cela, les yeux du Surhomme se mirent à briller. « Camarade daoïste Os de Dragon, pouvez-vous m’en donner un peu ? »
– « Bien sûr, aucun problème. Je peux même vous en donner beaucoup… Attendez, laissez-moi voir combien il y en a. » Il se pencha sur son cercueil, puis sa voix résonna. « Un, deux, trois, quatre, cinq… dix… quinze, seize. »
Après les avoir comptés, le dragon squelettique montra la moitié de sa tête et dit : « Cette fois, il y a seize vignes. Je peux vous les donner si vous voulez, mais vous devez aussi faire quelque chose pour moi. »
– « Parlez, je vous écoute. » Song Shuhang était extrêmement excité.
– « C’est très simple. Voyez-vous ce cercueil de cristal au centre ? »
L’étudiant hocha silencieusement la tête.
– « Bien. Il y a une rainure à côté. Versez-y l’équivalent d’un bol de sang. Si vous le faites, je vous donnerai ces lianes. »
Il regarda cette zone, confus. Puis son visage devint pâle. S’ils parlaient d’un bol, du point de vue d’un dragon, c’était sans doute l’équivalent d’un petit lavabo ! S’il devait perdre autant de sang, il mourrait directement !
Il déglutit. Il demanda : « Dois-je remplir tout ça ? »
– « Pas besoin, pas besoin. Juste verser un bol suffit ! » rit-il.
Song Shuhang regarda Neuf Lanternes. Il craignait que le fait de verser du sang à côté du cercueil de cristal n’activât un mécanisme caché ou quelque chose du genre.
– « Ne vous inquiétez pas. L’Aîné Cochon Éclair veille sur nous, il ne peut rien nous arriver de mal. »
Il hocha la tête et avança à côté du cercueil. Il leva son bras et se prépara à utiliser Brise-Tyran pour s’entailler le poignet, comme dans ces scènes passionnantes des films.
Mais juste avant, il commença à s’interroger. Où devait-il couper ?
Après tout, il n’avait aucune expérience en la matière. S’il frappait trop fort et perdait trop de sang, ce serait un problème. Et si la coupure était peu profonde, l’hémoglobine mettrait trop de temps à couler.
– « Mademoiselle Neuf Lanternes, pouvez-vous m’aider ? » dit-il d’un rire jaune.
– « Avec plaisir ! » Joyeusement, elle prit Brise-Tyran de ses mains et coupa son poignet sans arrière-pensée.
Tant que ce n’était pas son propre bras, quelle importance ?
Le sang coula… Après en avoir vu autant sortir sans cesse de son corps, le cœur du jeune homme se serra un peu.
En un clin d’œil, l’équivalent d’un bol de sang s’accumula dans le sillon.
Ensuite, la cultivatrice tendit la main et saisit fermement son poignet, arrêtant immédiatement le flux de sang.
Une fois le liquide rouge dans la rainure, il coula à travers différents canaux tout autour du cercueil de cristal, l’encerclant complètement.
Quelque chose à l’intérieur du cercueil va changer, non ?
❄️❄️❄️
Les points rouges dans les orbites du crâne clignotaient encore et encore. Il semblait attendre un changement avec impatience.
Mais même après une longue période… rien.
Il poussa un soupir silencieux.
Song Shuhang tourna la tête et demanda, confus : « Ai-je raté quelque chose ? »
– « Non, c’était bien… Et ça ne l’était pas en même temps… »
– « Dois-je verser plus de sang ? »
– « Merci, camarade daoïste, mais ce n’est pas nécessaire. » Les points lumineux rouges retrouvèrent un éclat plus calme. Il étendit une patte griffue, tendant les seize Vignes Flétries.
Le jeune homme les accepta.
Elles étaient très petites. Chacune avait la longueur d’une paume et était aussi fine qu’une mèche de cheveux.
Si on devait les examiner attentivement, on remarquait qu’elles ressemblaient à de petites sculptures réalistes de dragons aquatiques. Elles avaient des cornes, des griffes. Elles étaient très jolies.
– « La transaction est terminée. Maintenant, je vais vous permettre de quitter cet endroit. Bien que j’aimerais discuter un peu plus avec vous, ce lieu suinte d’aura de cadavre de dragon… Cela nuirait à votre corps de rester ici trop longtemps, » affirma le squelette.
Dans l’instant, sans attendre de réponse de leur part, il bougea doucement ses griffes, faisant planer le duo dans les airs. Un passage apparut soudainement dans le plafond, et les deux y furent poussés.
Après leur départ, il jeta un coup d’œil au cercueil de cristal, déçu.
Au final, ce n’était pas le bon…
Après avoir soupiré, il étira la partie supérieure de son corps et frappa sur le cercueil de bronze à côté du sien. « Griffe de Dragon, réveille-toi ! C’est à ton tour de surveiller. Je vais dormir maintenant. »
– « Hm… Laisse-moi me reposer encore quelques siècles… » Une voix pure et ravissante résonna.
– « Et puis quoi encore ? Debout ! » Il se mit à frapper répétitivement le cercueil, produisant à chaque fois un son assourdissant.
Au bout d’un moment, le couvercle bougea légèrement. Une griffe pointue en sortit.
Le squelette hocha la tête, satisfait. Ensuite, il se retira dans son propre cercueil et le scella pour un long sommeil.
❄️❄️❄️
Au même moment, dans la famille Chu.
Douce Plume était assise sur l’herbe, ses jambes longues et fines légèrement pliées. Elle était magnifique. Charmante. De temps en temps, elle bougeait ses petits orteils, adorable.
Il y avait un ordinateur portable posé sur ses cuisses et de superbes images étaient affichées à l’écran.
Il y avait l’Aîné Blanc Édition double couette, l’Édition queue de cheval, l’Édition double tresse, l’Édition cheveux en l’air… Etc. Il y avait même des photos avec ce qui ressemblait à des cornes de bœuf, et des nattes enroulées sur le dessus de la tête.
Douce Plume tapa rapidement sur le clavier et fit défiler ces photos, essayant de faire le tri. Mais il n’était pas nécessaire de leur appliquer des filtres pour les embellir. Par conséquent, elle ne faisait que les redimensionner et les classer.
– « Ah ! Je pensais en choisir quelques-uns pour les envoyer à l’Aîné Song. Mais elles sont toutes tellement belles… Je vais devoir toutes les envoyer ! »
Elle les renomma de manière à pouvoir les retrouver facilement.
Il y avait [Expression souriante de Aîné Blanc], [Expression stupéfaite de Aîné Blanc], [Expression mignonne de Aîné Blanc], [Expression boudeuse de Aîné Blanc], etc.
Finalement, elle fit un zip.
Je suis géniale. Elle hocha silencieusement la tête et se félicita.
Elle se connecta au salon de discussion, sélectionna “Stressé par une Montagne de Livres”, puis lui envoya le dossier [Pack des expressions de Aîné Blanc]…