Néo-Life
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Chapitre 84 – Embuscade Nocturne
Chapitre 83 – Jungle Souterraine Menu Chapitre 85 – Riposte

La nuit ne tombait pas sur la caverne dans laquelle évoluaient les deux aventuriers. Les cristaux suspendus au plafond et illuminant toute la cavité d’une lueur orangée ne faiblissaient pas en intensité et renvoyaient toujours la même lumière, pulsant lentement et régulièrement sur les kilomètres de surface souterraine et recouverts de la jungle abondante et humide qui composait le biome de l’endroit.

Si Palkor et Marlon finirent par s’arrêter et monter un camp, ce fut simplement à cause de l’épuisement que tous deux ressentaient. Ils avaient passé une majeure partie de la journée à avancer dans la jungle dense et inexplorée, grâce au nouveau sort runique mis au point par Marlon, [Vague Terrestre], et à récolter les innombrables ressources disséminées au sol après le passage de la magie qui leur ouvrait la voie.

Pas de minéraux, comparés à l’étage cristallin de leur dernière expédition, mais des dizaines de plantes et fleurs différentes aux propriétés diverses et variées, de toutes les couleurs et de toutes les odeurs.

Palkor s’était d’ailleurs brûlé avec l’une d’entre elles, l’ayant saisie avant d’attendre les informations renvoyées par la Sangsue Codex avant de se rendre compte que sa sève était extrêmement corrosive et que la peau ne suffisait pas à protéger des ‘vertus’ de cette plante.

Après avoir soigné son compagnon grâce à un sort de [Soin] qu’il dut renforcer pour stopper l’effet corrosif de la plante, Marlon décida qu’ils devaient se reposer. S’ils continuaient comme cela, ils feraient une autre erreur, plus grave, et elle leur couterait bien plus cher que quelques cris de douleur et de la peau fondue guérie par la magie.

L’apprenti Forgeur ne se fit pas prier et ils montèrent un camp en quelques minutes, allumant au plus vite un feu de feuilles et de bois humide pour éloigner les moustiques et autres insectes qui continuaient de venir leur pomper le sang.

Ils en profitèrent pour parler de ce qu’ils avaient trouvés lors de leur procession, tout en préparant un repas de fortune avec les rations emportées pour l’Expédition.

Marlon, lui, mit à cuire quelques tubercules trouvés dans le sol retourné de la jungle et que le Codex avait étiqueté comme comestibles.

Après tout, chaque occasion était bonne pour améliorer sa maitrise de sa profession de Cuisinier.

Palkor, lui, attendit que le repas soit prêt, allongé sur le tapis de feuilles recouvrant le sol et pantelant de fatigue.

« C’est l’enfer, ce biome…ha…ha…ha. Et on n’a même pas croisé d’Achaiens encore. Achevez-moi, pitié ! »

Marlon eut un rire fatigué, mais l’humeur s’allégea tout de même et ils discutèrent de leurs trouvailles dans la jungle.

« On a ramassé tellement de trucs que je ne me rappelle même pas d’un dixième de ce qu’on a ramassé… »

« Hahaha ! Tu es déjà doué ! C’est à peine si je m’en souviens de trois ou quatre. Les moustiques ont totalement bousillé ma concentration au bout de la première heure. »

Marlon s’allongea également en attendant que les racines comestibles cuisent, fermant les yeux quelques secondes et savourant la sensation de ne rien faire.

« De toute façon, on pourra vérifier ça avant de remonter au Fort, alors ça ne sert à rien qu’on se prenne la tête avec ça pour l’instant. Tu crois que ces moustiques peuvent nous vider de notre sang si on les laisse faire ? »

Ils badinèrent pendant une bonne demi-heure ainsi, échangeant des banalités pour oublier leur fatigue, aussi bien physique que morale.

Bien que beaucoup plus vivant que le biome cristallin, cet étage n’était vraiment pas de tout repos.

Lorsqu’enfin les tubercules furent prêts, ils les mangèrent avec avidité et furent tous deux surpris par le goût sucré et légèrement acidulé se dégageant des racines encore fumantes que Marlon avait fait cuire dans les braises du feu de camp.

« Incroyable ! On dirait presque un dessert… »

Marlon se contenta de hocher la tête et de finir ses tubercules avant de jeter un œil vers les profondeurs de la forêt. Cela faisait maintenant plusieurs heures que Luna n’avait pas pointé le bout de son museau, et le jeune homme, malgré le fait d’être repu et épuisé, ressentait une impression dérangeante, même si elle était très subtile.

Comme si quelque chose ou quelqu’un les observait, sans pouvoir mettre le doigt dessus.

« Hé, tu n’as pas l’impression qu’on nous épie, depuis ce matin ? »

L’apprenti haussa les épaules, rigolant de la réflexion de Marlon.

« C’est normal de ressentir ça quand on est seuls en train d’explorer un territoire inconnu. Tu ne serais pas un peu paranoïaque, dis-moi ? On a une Sangsue qui nous rend invisible à toutes les créatures possibles, je pense qu’on est tranquilles… »

Le runiste ne laissa pas disparaître cette impression, malgré la remarque du Forgeur.

Était-ce vraiment de la paranoïa s’il y avait vraiment quelque chose ? Il y avait un moyen simplissime de s’en assurer, aussi Marlon soupira-t-il avant d’activer sa [Vision de Mana], sa vision basculant immédiatement vers des vagues de nuances bleutées et des flots de mana invisibles à l’œil nu.

Il admira la forme des arbres et de la vie animale sous cette forme, remarquant de petits animaux courant dans les hauteurs des arbres, sautant de branche en branche, ou bien encore des végétaux emplis de mana et brillants avec radiance sur le sol de la jungle tropicale.

Au bout de quelques minutes, rien ne l’alarma, aucun geste suspect, si ce n’était…

« Palkor, connais-tu des choses qui peuvent faire disparaître le mana complètement, comme s’il n’existait pas ? »

A quelques centaines de mètres au sud de la position de leur campement, une zone morte s’étendait en forme de cercle, faisant quelques mètres de diamètre.

Ce qui était choquant était l’absence totale de mana, ressortant comme une zone noire avec la vision modifiée du jeune homme, comme une demi-sphère où l’énergie bleue n’avait pas sa place, bannie.

Intérieurement, il demanda à Loki de vérifier également avec sa propre vision que ce qu’il voyait n’était pas un simple effet d’optique. La réponse de l’IA fut éloquente.

«  Tu n’hallucines pas, gamin. Il n’y a aucune trace de mana à cet endroit, comme si on l’avait absorbé ou camouflé. Et si tu regardes bien, à quelques mètres de la sphère, tu ne remarques personne de ta connaissance ? »

Marlon concentra sa vision à l’endroit qu’indiquait Loki, et il eut un demi-sourire quand il reconnut grâce à sa forme caractéristique et à ses contours la silhouette de Luna, semblant presque prostrée, attendant quelque chose.

Ce fut le moment choisi par Palkor pour répondre à la question du runiste, et ce dernier était tellement concentré sur ce qu’il observait qu’il en vint même à sursauter lorsque la voix du Forgeur s’éleva.

« Il n’y a rien qui puisse faire disparaitre le mana, si ce n’est un sort de très haut niveau qui absorberait complètement le mana ambiant. Mais ce qu’on peut faire, c’est le camoufler, faire comme s’il n’existait pas. C’est d’ailleurs une fonction assez répandue pour les Sangsues d’exploration que l’on peut se procurer. »

« C’est ce que fait la Sangsue de Disparition que l’on a ? »

Le Forgeur secoua la tête simplement.

« Non, la nôtre est différente. Elle camoufle les odeurs, les bruits, et la vision. Mais elle ne camoufle pas le mana. C’est quelque chose d’inutile pour les étages que nous explorons. Les Achaiens sont sensibles aux stimuli physiques et non magiques. Pourquoi tu me demandes tout ça d’ailleurs ? »

Le runiste réfléchit pendant quelques secondes avant de répondre à son ami, et sa voix s’était tendue, tout comme son corps dont les muscles se crispèrent par anticipation de ce qui pouvait se passer.

Qui aurait intérêt à se camoufler ainsi ? Non loin d’eux qui plus est…

La réponse se fit évidente et il regarda Palkor, toute trace d’humour ou d’amusement totalement effacée de son expression faciale. Le runiste, quand il répondit à Palkor, baissa la voix, plus par habitude que par véritable peur d’être entendu. Il y avait la Sangsue de Disparition, après tout.

« Je crois que le trio de branleurs nous a suivis et qu’ils se préparent à nous prendre en embuscade. Probablement quand on dormira… »

Palkor sembla choqué par la nouvelle, et il demanda des explications à Marlon.

« Comment sais-tu ça ? Tu ne me demanderais pas tout cela sur le mana si c’était de simples suppositions, non ? Il va falloir que tu m’en dises un peu plus… »

Le regard de Marlon s’était fait un peu plus distant, un peu plus froid. Il se préparait déjà mentalement à l’affrontement, et solidifiait son mental pour ne pas céder aux sirènes de la folie une fois que les choses sérieuses commenceraient.

Il réfléchit à c e qu’il pouvait dire ou non à l’Apprenti, et décida de lâcher un peu de lest, malgré le risque que cela représentait pour sa sécurité.

« J’ai une compétence qui me permet de voir les flux de mana. Et il y a une zone morte un peu plus loin, trop parfaite pour être naturelle. Luna est juste à côté, en posture de chasse, comme si elle attendait pour sauter sur sa proie, et elle ne fait ça que quand elle sent un danger. Les seules personnes que je voie nous attaquer sont les trois petits merdeux qui nous ont menacés ce matin et nous auraient poussés à l’affrontement s’il n’y avait pas eu les gardes escortant mon Familier. »

Il reprit son souffle, et voyant que Palkor était toujours dubitatif, il enfonça le clou autant qu’il le pouvait.

« Palkor, ils sont venus nous provoquer à dessein ce matin. Et que faisaient-ils au même étage que nous ? quel intérêt ? Tu sais comme moi que s’ils pouvaient se débarrasser de toi et moi par la même occasion, ils n’hésiteraient pas une demi-seconde. »

L’apprenti Forgeur parut en conflit avec lui-même pendant quelques secondes, diverses émotions se succédant rapidement sur son visage. Etonnement, colère, déni, puis enfin une forme de résignation coupable.

« Ok, ok. Disons que tu as raison. Et malgré tout ce que tu dis, j’ai de gros doutes. On fait quoi ? »

« Ils vont vouloir attaquer par surprise quand on dormira. Alors on fait comme si de rien n’était, en se disant qu’ils nous observent grâce à une Sangsue quelconque. On se protège du mieux possible, vu qu’on ne peut pas les voir, et qu’on ne sait pas de quelles défenses ils disposent. Et dès qu’ils attaquent, on riposte sans aucune pitié. »

Le visage du runiste s’était fermé, ses yeux s’étaient faits durs comme la pierre, et sa posture s’était tendue, comme s’il était prêt à bondir pour déchiqueter quiconque se présentait devant lui. Il avait posé sa main dominante sur la lame de son épée alors que l’autre était déjà en contact avec un parchemin prêt à l’emploi.

Un soupçon de peur saisit le cœur de Palkor alors qu’il voyait son camarade si différent de ce dont il avait l’habitude.

« Revenge, s’ils s’en prennent à nous, ce ne sera pas sérieusement. N’oublie pas que l’on est à Forgeciel et que la mort de quelqu’un est lourdement punie. Ils ne peuvent pas s’en… »

« Et qui va contredire leurs versions si on est morts, Palkor ? Il n’y a aucun Observateur, et avec toutes ces histoires que j’ai entendus sur ce foutu Conseil, je ne me sentirais pas en confiance même s’il y en avait un juste au-dessus de ma tête. S’ils s’en prennent à moi, je riposterais, et je les ferais souffrir. Point final. Maintenant, préparons-nous… »

« Fais gaffe, gamin. Je comprends tout à fait, mais tu vas braquer le petit si tu continues comme ça. Contente-toi de mettre en place tes défenses. Je monte la garde sur le mana environnant, même si je ne suis pas sûr que cela soit utile. »

Marlon grogna, incapable de comprendre ce manque d’instinct de survie de la part de Palkor. D’accord, il s’en voulait pour l’incident qui avait eu lieu et il croyait mériter la colère des autres. Mais là, c’était tout simplement autre chose.

Secouant la tête, il ignora le comportement problématique de son compagnon et n’en rajouta pas plus, se contentant de préparer des parchemins et d’y tracer de nombreuses runes avec la moitié du sang de Mecar lui restant.

Palkor, lui observa longuement Marlon, mais ne dit rien de plus, se penchant sur ses Sangsues et vérifiant silencieusement que toutes étaient chargées de mana et fonctionnaient normalement.

« Tu nous prépares quoi pour cette petite embuscade, gamin ? »

Se gardant bien d’exprimer extérieurement toute émotion par peur que Palkor ne le voit et ne se fasse des idées sur la nature profonde de Marlon, ce dernier conversa intérieurement avec l’IA, une cruauté maligne transpirant dans chacun de ses mots.

« Ils vont avoir des surprises, s’ils pensent nous avoir comme ça. Je vais déjà augmenter ma défense, puis je vais préparer quelques parchemins TRES offensifs. Et n’oublies pas qu’il y a Luna. Elle a déjà prouvé qu’elle savait comment faire mal et comment se battre. Elle sera d’une grande aide… »

Loki laissa donc son protégé à ses préparations, qui n’oublia pas de vérifier de temps à autre la zone vide de mana pour s’assurer qu’elle ne bougeait pas, mais aucun signe de mouvement ne l’alarma.

Du moins, pas pendant les deux heures qui suivirent l’alerte de Marlon.

Et ces deux heures suffirent largement au Runiste pour se préparer.

Ce fut Loki qui prévint les deux aventuriers du début de l’assaut.

«  La zone se déplace dans notre direction. Je pense qu’ils ne peuvent pas voir vos mouvements, mais je n’en ai aucune garantie. Ce qui est sûr, c’est qu’ils arrivent. »

Marlon vérifia et constata que l’IA avait raison. La sphère vide de mana se déplaçait, à la même allure que celle d’un groupe progressant à pied, mètre après mètre.

« Palkor, ils arrivent, prépare-toi ! »

Marlon ne perdit pas de temps et activa directement quelques parchemins préparés à l’avance pour se protéger.

Tout d’abord [Corps Venteux], un vent puissant venant s’apposer à lui tel une deuxième peau et agissant comme une armure invisible. La force du souffle le protégeant était bien plus élevée qu’à l’habitude, et il savait que le sang du Mecar était en grande partie responsable. Son intention, qui avait été aussi ferme que l’acier, avait fortement aidé, sûrement, mais la Bête-Démon possédait un sang regorgeant de puissance, et le runiste espéra brièvement en retrouver dans un avenir pas si lointain.

Il se concentra sur sa protection et hocha la tête de contentement. Cela permettrait d’éviter les dommages les plus légers. Le bruit du vent sur son corps faisait penser à un bruit de courants d’air dans une maison et la température de son corps baissa de quelques degrés à cause de l’air brassé par le sort.

Ne s’attardant pas sur le côté agréable du sortilège, il continua sa préparation et injecta du mana dans un deuxième parchemin qui se consuma instantanément.

Une aura sombre se superposa à son armure de vent, comme une couche d’huile flottant sur la surface de l’eau et l’enrobant totalement, simple effet visuel n’ayant aucun effet sur ses autres sens. Il n’était pas certain de l’efficacité de ce sort, mais cela valait le coup d’essayer.

Il prit une grande inspiration et attendit, un troisième parchemin déjà dans sa main et attendant d’être activé pour relâcher sa magie.

L’aura huileuse était un mélange de Protection et d’Absorption, et si tout se passait comme l’escomptait Marlon, et surtout comme il l’avait projeté dans son intention, cette couche devrait absorber une partie du mana jeté contre lui et lui redonner, autant que possible.

« Palkor, j’espère que tu es pr… »

Alors qu’il finissait sa phrase, Loki, l’interrompit, le mettant en garde avec une urgence dans la voix.

«  Le mana bouge au-dessus de la sphère, comme s’il était aspiré, ils attaquent, gamin !  »

Marlon activa instantanément le troisième parchemin, y injectant une bonne partie de son mana, sa réserve se retrouvant à un peu moins de la moitié de sa capacité maximale.

Aussitôt, [Mur de Terre] fit sortir du sol un mur épais de deux mètres entre Marlon, Palkor et la zone invisible qui était censée abriter leurs assaillants. La terre trembla, et la paroi de terre et de roche fit écran, les protégeant mais leur bloquant aussi la vue.

Le runiste bascula sur sa [Vision de Mana] et vit en effet un tourbillon de mana comme siphonné par la sphère. A peine l’eut-il aperçu par lui-même que le chaos fut relâché sur lui et l’Apprenti Forgeur.

Une lance de flammes fut projetée depuis la sphère, venant percer le voile camouflant de la Sangsue de Disparition et venant s’écraser sur le mur terrestre dressé par Marlon dans un fracas de fin du monde.

Des morceaux de terre et de roche furent projetés sur plusieurs mètres, et le mur se fêla profondément à l’endroit de l’impact, une chaleur insoutenable brulant les poumons des deux jeunes alors que les flammes se répandaient autour d’eux dans des craquements sonores et aveuglants.

Les arbres autour d’eux s’enflammèrent, dégageant une fumée noire et épaisse venant encrasser leur respiration et faisant tourner la tête de Marlon et Palkor.

L’odeur de feu de forêt se fit intense, et leur peau perdit toute trace d’humidité en conséquence de la chaleur qui venait de s’installer tout autour d’eux, four grandeur nature voulant les consumer et les brûler jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que cendres sur le sol carbonisé.

Presque en même temps, et alors que la lance de feu n’avait pas fini de s’éclater sur le mur et de se répandre totalement, un deuxième projectile vint frapper le mur. Celui-là semblait fait de terre, tout comme la protection de Marlon, et il vint achever la paroi de terre séparant les deux jeunes gens de leurs agresseurs.

La séparation protectrice éclata dans un millier de fragments qui furent projetés comme du shrapnel en direction de Palkor et Marlon.

Le runiste ne subit aucun dégât grâce à ses protections, et il vit du coin de l’œil que l’Apprenti avait également projeté autour de lui une bulle de protection aux reflets verts qui détournèrent les projectiles et l’empêchèrent d’être blessé.

Alors que Marlon reportait son attention sur l’origine de l’attaque, il vit au travers des flammes qui flambaient allègrement sur le sol boisé de la jungle et ce malgré l’humidité le trio à découvert, tel qu’il l’avait prédit.

Deica et Talron avaient mis un genou en terre, leurs traits tirés et leurs mains tendues vers les deux aventuriers, sûrement les expéditeurs des deux premières attaques. Un sourire mauvais était visible sur leurs lèvres, même s’ils transpiraient à grosses gouttes et que l’usage des Sangsues devaient les avoir épuisés au vu de leur mine.

Najri, le dernier du trio, avait également un sourire cruel sur le visage, et une aura rouge flamboyait autour de lui, s’amassant et se concentrant sur elle-même jusqu’au point où l’air sembla crépiter autour de lui, sur le point d’exploser. Ses deux mains tendues devant lui concentraient la majeure partie de l’aura aux allures destructrices et Marlon n’eut rien le temps de dire, ni de faire, avant qu’un rayon large d’un mètre ressemblant à un jet de lave incandescente ne soit projeté vers lui et Palkor.

Le jet le frôla sur son côté gauche, traversant sans peine les diverses couches de protection qu’il avait invoqué sur sa personne, comme si elles n’existaient pas.

Une douleur aveuglante l’envahit alors que son bras se retrouvait exposé à la lave et que sa chair se mit à fondre en en un clignement d’œil. Un cri de douleur sortit de ses lèvres alors que la douleur parvenait à son cerveau, mais il parvint à garder le contrôle sur son esprit, à ne pas céder aux sirènes hurlantes de la folie qui venaient de se mettre à tambouriner dans son esprit.

Il entendit Palkor émettre un cri, mais il ne regarda pas en arrière, se concentrant sur la situation à laquelle il était confronté.

La lave disparut aussi vite qu’elle était apparue, mais le mal était fait. La moitié inférieure du bras de Marlon avait disparue, fondue comme du vulgaire plastique, et dans un éclair de souffrance il se rappela la douleur de la cautérisation qu’il avait dû se faire à Delia.

Cette douleur éveilla ses instincts les plus meurtriers et un sourire sadique vint faire son apparition au milieu des larmes de souffrance qui coulaient sur son visage.

Najri, tout comme ses deux acolytes, venait de tomber sur ses genoux, et malgré son sourire qui ne l’avait pas quitté, il semblait drainé, épuisé par la puissance de son attaque.

C’est à ce moment que Marlon remarqua deux choses, au milieu des paroles doucereuses de son alter ego qui le suppliait de prendre le contrôle et des sanglots de douleur de Palkor.

Premièrement, le mana continuait de s’accumuler autour des trois jeunes, comme s’ils préparaient une autre attaque malgré leur état.

Ensuite, son mana était revenu au maximum, complètement renouvelé par l’absorption partielle engendrée par la couche d’armure huileuse qui recouvrait encore une bonne partie de son corps.

Il activa un parchemin de sa main encore existante, un [Soin] concentré tracé avec du sang d’Achaien, injectant un tiers de son mana dans le sort, son bras à moitié déchiqueté repoussant instantanément et arrachant un nouveau cri de douleur au runiste, qui retrouva toutes les sensations dans son membre régénéré.

Jetant un coup d’œil à Palkor, il vit que ce dernier avait été gravement blessé, mais qu’il avait déjà activé sa Sangsue de Soin et que les brûlures au troisième degré de la partie droite de son corps commençaient à disparaitre, lentement mais surement.

La bulle de protection qui l’avait recouvert avait maintenant totalement disparue et un air incrédule flottait sur le visage de l’Apprenti Forgeur.

Marlon reportant son focus sur leurs adversaires, avança d’un pas, sortant plusieurs parchemins de sa tunique et lançant un regard dément sur le trio en train de préparer l’attaque suivante.

« C’est notre tour maintenant, et je vais vous faire payer ça au centuple…ha…haha…hahaha… »

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