Sous le Chêne | Under the Oak Tree
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Chapitre 24 – Chaleur inattendue (2)
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Lorsqu’un étrange silence s’installa, elle fut prise de stupeur de ce qu’elle avait dit, et lâcha instantanément sa tunique. La fièvre lui monta jusqu’à la nuque. Est-il surpris par ses paroles effrontées ? Après tout, il était complètement muet. Elle ne pouvait pas regarder droit dans les yeux le visage de Riftan, craignant son expression maintenant et n’a fait que saisir l’ourlet de sa jupe. Les personnes autour d’eux, se lançant des regards maladroits, continuaient leur conversation calmement. ( Je sais pas trop comment interpréter ça… est-ce qu’ils sont silencieux par son manque de “noblesses”, elle veut pas être quitte à dormir avec beaucoup de monde, ou parce que c’est très enfantin )

“Nous allons vous laisser et prendre un peu de repos d’abord. Je suis affamée.”

“Je veux aussi laisser le cheval se reposer. Hé, où peut-on trouver de l’eau ici ?”

“Il y a un ruisseau à côté du moulin. Par ici, s’il vous plaît.”

Alors que les hommes s’activaient à se disperser, Riftan, qui se tenait silencieusement, lui a tiré la main.

“Nous y allons aussi.”

“Oui, oui !”

Elle changea de démarche dans un élan pour poursuivre le Riftan de tête qui déambulait avec ses longues jambes. Le sol était inégal, et elle faillit trébucher plusieurs fois, mais Riftan l’aida à se relever en la stabilisant de son bras puissant. En marchant le long de l’étroit fossé pendant un certain temps, un grand bâtiment en bois est apparu dans la faible obscurité.

Les hommes qui y sont entrés en premier ont accroché des lampes partout pour éclairer l’intérieur sombre. Max entra à l’intérieur en suivant Riftan et regarda autour de lui. Cela ne lui semblerait pas du tout étrange que des mauvais esprits sortent immédiatement. Partout où la lumière entrait en contact, une toile d’araignée clignotait comme les cheveux d’un fantôme brumeux, ainsi le sol blanc et poussiéreux sous eux grinçait à chaque pas.

Elle déplaça ses pas avec précaution au cas où que des rats ou des insectes rampent sur le sol. Les hommes s’installèrent avec des visages décontractés, posèrent leurs sacs de couchage et se débarrassèrent un par un de leurs encombrantes armures. Riftan a également étalé une épaisse couche de paille dans un coin et y a étendu un sac de couchage.

“Viens ici.”

Bien que Max ait l’impression d’être sur le point de s’évanouir, elle ne pouvait pas simplement s’allonger dans un endroit plein de puces. C’était un espace assez grand, mais lorsque de nombreuses personnes sont entrés, c’est soudainement devenu un endroit étroit.

“Ce sera une expérience de sommeil inconfortable pendant un certain temps. Tiens bon jusqu’à ce que nous arrivions à Anatol.”

Il retira son plastron et ses gants, les poussant sur le côté tandis qu’il relâchait la tension sur son cou avec un bruit sec. Elle s’est assise, les genoux dans ses bras, et a hoché la tête en silence. Mais Max n’avait jamais séjourné dans une même pièce avec autant d’hommes, aussi pouvait-elle difficilement se détendre. Les chevaliers, eux, semblaient encore moins se soucier de son existence, et étaient occupés à préparer des repas avec le brasero.

“Chef ! Il ne nous reste plus assez pour nourrir les chevaux. Quels sont vos ordres ?”

L’un des chevaliers qui suivait la garde a crié, poussant sa tête dans l’entrepôt. Riftan a desserré sa ceinture de cuir et a répondu avec désinvolture.

“Demande au garde si on peut acheter du grain.”

“Nous l’avons négocié. Mais toute la nourriture stockée est la propriété du duc de Croix, donc ils ne peuvent pas la manipuler comme bon leur semble.”

Elle frissonna inconsciemment à la mention soudaine du nom de son père. Riftan se brossa rudement la tête et fit claquer sa langue.

“Il demande juste un prix plus élevé.”

“Que dois-je faire ?”

“Donne-lui tout ce qu’il veut.”

“Je ne pense pas que vous devriez aller aussi loin, peut-être pouvons-nous leur faire peur…”

Le chevalier, qui a fait une remarque désinvolte, s’est arrêté dans ses propos dès qu’il a aperçu Max.

“Eh bien, on ne peut rien y faire puisque c’est le duc. Très bien. Je vais négocier pour vous, alors ne me grondez pas pour la pochette légère plus tard.”

Puis il sortit à nouveau de l’entrepôt. Max sentit que l’inimitié des chevaliers à l’égard de son père était plus forte que ce à quoi elle s’attendait et se rétracta. Elle supposa que c’était à cause de leur rancune et qu’ils faisaient semblant de ne pas remarquer son existence.

Cela aurait-il été différent si elle avait été aussi séduisante que Rosetta ?

C’est en pensant à sa demi-sœur, qui recevait toutes sortes de cadeaux et de lettres de ses admirateurs qui visitaient régulièrement le château, qu’elle ne vit pas Riftan, qui fouillait depuis longtemps dans le feu, revenir avec un grand bol. Elle leva les yeux vers le bol, qui avait été cuit dans le feu de joie. Il était rempli de pommes de terre cuites au four.

“C’est chaud, alors mange avec précaution.”

Bien qu’il l’ait dit, il en a ramassé une fumante avec ses mains calleuses et l’a prise en une seule grosse bouchée. Max a sorti une pomme de terre après lui. Elle a soigneusement attrapé l’aliment chaud semblable à du charbon de bois avec sa manche, et a épluché la peau bronzée, révélant la chair tendre à l’intérieur.

Après avoir expulsé la vapeur des pommes de terre et retiré soigneusement l’épluchure, la faim, qu’elle n’avait pas ressenti jusqu’ici, a soudainement fait son apparition. Elle a englouti la pomme de terre cuite au feu, sans se soucier que son palais brûle. Les pommes de terre cuites ainsi n’auraient pas pu être plus délicieuses. Elle a rapidement fini de manger ce qui se trouvait dans ses mains.

Puis Riftan, qui l’observait à côté d’elle, a sorti une autre pomme de terre qui avait été épluchée à l’avance. Elle paniqua et agita les mains avec embarras.

“Ri, Riftan, prends-la. C’est, c’est bon…”

“Ne dis pas de bêtises, prends-la.”

Il l’a jeté vers elle sans une seconde d’hésitation et a pris une autre pomme de terre dans le bol. Puis il l’a épluchée et l’a mordue, la bouche grande ouverte. Elle baissa les yeux sur sa pomme de terre, qui avait été épluchée proprement, souffla la vapeur qui s’élevait et la mangea.

Quand son estomac fut un peu plein, elle fut prise de somnolence. Elle a posé sa tête sur son sac de couchage, oubliant qu’il y avait peut-être des poux dessus. La lumière rouge s’écoulait du brasero, qui était placé au centre de l’entrepôt, et brillait doucement partout. Même les chevaliers, qui avaient fini leur repas, étaient prêts à somnoler sur leurs sacs de couchage respectifs.

Elle a dit qu’elle le ferait, mais… elle se sentait toujours gênée de dormir avec des étrangers, alors elle a tiré la couverture jusqu’au bout de son menton. Puis Riftan, qui était assis à son chevet en train de nettoyer son épée, s’est allongé à côté d’elle et l’a serrée fort d’un bras. Max a repoussé son bras rapidement.

“Ri, Riftan… il y a des gens ici…”

“Tout le monde s’en fout, alors reste calme. Il fait froid.”



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