– « Quelle prétention ! »
– « Connard ! Savez-vous à qui vous parlez ? »
– « Je vous suggère de ne pas laisser votre orgueil prendre le dessus. Sous prétexte que vous avez du talent, vous êtes devenu complaisant, comme s’il n’y avait personne de meilleur que vous dans ce monde. On dirait que mes poings vont devoir vous apprendre l’humilité en faisant trembler jusqu’à vos os ! »
…
En l’entendant, les trois autres élèves de Nangong Yuanfeng le regardèrent furieusement. Sans leur statut et leurs obligations, ils se seraient jetés sur lui pour lui arracher la langue.
Il les défiait simultanément tous les cinq… Qui pensait-il être ?
Kong Shiyao ?
Pendant ce temps, Luo Ganzhen et de Luo Xuanqing babillaient des marmonnements incompréhensibles.
Cet homme est vraiment audacieux. Il ose même humilier les Cent Écoles des Philosophes ! N’a-t-il vraiment pas peur de la mort ?
Cela étant dit… Pourquoi est-ce si exaltant de l’écouter ?
Du calme, du calme, je ne dois pas rire… Ce serait trop embarrassant !
Les Cent Écoles des Philosophes étaient venues plusieurs fois sur le Continent des Maîtres Enseignants, mais elles avaient toujours pris les Clans de haut. Ce qui était compréhensible, puisqu’elles avaient l’héritage du Maître Enseignant Kong et de ses 72 disciples directs… Toutefois, d’après le ton de cet homme, on aurait juré que ces gens étaient des bouseux d’une campagne marécageuse éloignée !
Franchement, quelle importance qu’ils viennent des Cent Écoles des Philosophes ? Est-ce vraiment quelque chose dont ils devraient se vanter ?
– « Bien dit ! »
– « N’avez-vous pas été arrogants tout à l’heure vous aussi ? »
– « Faites-les dégager ! C’est comme ça que notre Clan Luo devrait se comporter avec les importuns ! Si nous avions toujours maintenu cette ligne de conduite, croyez-vous que Zhang Xuan aurait osé annuler les fiançailles avec notre petite princesse ? »
– « Hah ! Même s’il avait eu un ego dix fois plus volumineux, il n’aurait pas osé ! »
Si les personnes sur la plateforme surélevée étaient stupéfaits par la tournure des événements, les nombreux spectateurs étaient si excités qu’ils se mirent presque à danser.
Après avoir été insultés, rabaissés, ils avaient enfin trouvé un défouloir pour évacuer leur frustration !
– « Une langue acérée ne permet pas de remporter un duel. J’espère que vous aurez la force justifiant vos paroles hautaines ! »
Livide, Nangong Yuanfeng fit un mouvement de poignet et leva la tête. « Le fait que vous soyez capable de maintenir le Couvercle Spatial en rotation montre que votre compréhension des lois de l’espace a déjà atteint le quatrième niveau. Il est donc exact que Mo-er ne sera pas un adversaire à votre hauteur. Pourquoi ne pas proposer une forme de duel qui soit juste pour nos deux camps ? »
– « Ne vous inquiétez pas, je ne profiterai pas de votre faiblesse. Pourquoi se battre pour un simple artefact ? Comme Luo Xuanqing, je vous affronterai dans un combat. »
S’il le voulait, Zhang Xuan pouvait faire tournoyer en l’air le Couvercle Spatial pendant plusieurs jours. Mais cela ne suffirait pas à laver la réputation du Clan Luo. Puisqu’il avait décidé de s’occuper des Cent Écoles des Philosophes, il devrait tout donner !
Sans laisser Nangong Yuanfeng répondre, Mo-er plissa les yeux : « Vous souhaitez nous défier dans un duel classique ? Vous en êtes sûr ? »
Sa maîtrise de l’espace n’était pas comparable à celle de leur adversaire, mais en tant que génie du Grand Monastère du Confucianisme, il était doué au combat et avait appris toutes sortes de techniques de haut niveau. De plus, sa cultivation était supérieure. S’ils se battaient, il avait confiance en sa capacité à remporter la victoire !
Il avait là une chance idéale de donner une leçon à ce morveux arrogant !
– « Bien sûr que j’en suis certain ! » répondit le prodige avec arrogance.
Ricanant doucement, une pointe de méchanceté traversa les yeux de Mo-er. « Très bien. Dans ce cas, je n’abuserai pas, moi non plus. Je vais réduire ma cultivation jusqu’à Saint 9ème Dan dernier palier… »
Il réprima rapidement sa puissance. En un clin d’œil, il tomba au palier indiqué.
Après quoi, Mo-er salua, puis se précipita en avant, dans l’intention d’attaquer le premier.
Mo-er, prudence ! Faites attention à ne pas trop le blesser… lui dit Nangong Yuanfeng par télépathie.
Oui Professeur, je comprends ! Il se transforma soudainement en une rafale de vent et disparut complètement.
– « Où est-il ? »
– « Pourquoi a-t-il soudainement disparu ? »
Une énorme agitation éclata dans la foule.
De toute évidence, il n’avait pas tout donné lorsqu’il s’était battu avec Luo Xuanqing. Peut-être qu’il considérait Zhang Xuan comme un adversaire dangereux ? Il donna tout ce qu’il avait dès le départ, laissant son adversaire seul au milieu de la plateforme.
– « C’est un art spatial unique ! Il utilise les distorsions de l’espace pour effacer sa présence et se cacher ! » Le visage de Luo Ganzhen s’assombrit.
Sans parler de son génie de fils, même lui n’était pas sûr qu’il aurait pu l’emporter dans cet échange !
– « Les distorsions de l’espace ? » Luo Xuanqing fronça les sourcils, confus.
– « La lumière se déplace en ligne droite d’un objet à un autre. C’est ainsi que fonctionne notre vision. Il exploite cette propriété de la lumière en déformant l’espace autour de lui, ce qui nous empêche de le voir. Il est même impossible pour notre Perception Spirituelle de le percevoir, ce n’est donc pas une simple réfraction de la lumière. Par contre, même s’il est impossible de maintenir ce genre de technique pendant une longue période de temps, le combat va se jouer en une fraction de seconde. Il s’agit d’un atout puissant s’il est utilisé dans les bonnes circonstances ! »
– « Alors… Cela ne veut-il pas dire que les génies de notre Clan n’ont aucune chance de gagner ? » Le Roi de la Destruction pâlit. Si on ne pouvait même pas localiser son adversaire, comment pouvait-on remporter une bataille ?
– « On dirait que nos chances de victoire sont extrêmement minces… » Son père secoua la tête, l’air sombre.
Pendant ce temps, au centre de la plateforme, ils virent Luo Tianya froncer les sourcils en signe de mécontentement. Il se plaignit, grognon : « Mais que fiche-t-il ? Il me donne mal au crâne ! »
Juste après, il arma sa paume et frappa.
Pah !
Cette gifle avait été éclatante. Une silhouette fut instantanément projetée hors d’une zone censée être complètement vide, puis elle s’écrasa lourdement sur le plancher. Elle toussa du sang avant de s’évanouir.
– « Mo-er ! »
– « Cadet Mo ! »
Nangong Yuanfeng et ses trois autres élèves eurent l’air horrifiés en voyant la personne inconsciente trembler à terre.
Même eux avaient eu du mal à le localiser une fois cette technique activée. Pourtant, sans même faire un seul pas, l’homme d’âge moyen avait pu l’envoyer au tapis d’une simple gifle… Mais comment ?
Luo Ganzhen était sans voix devant cet exploit.
Il avait affirmé un instant plus tôt que leurs chances de victoire étaient minces, et l’expert des Cent Écoles des Philosophes avait été envoyé valser séance tenante… Ce Luo Tianya n’était-il pas un peu trop effrayant ?
Les trois jeunes hommes se précipitèrent pour mettre une pilule dans la bouche de Mo-er. Quelques instants plus tard, celui-ci reprit lentement conscience. Il regarda le ciel d’un air hébété, comme s’il avait perdu son âme.
Même à ce moment-là, il ne comprenait toujours pas comment son adversaire avait pu réussir à le trouver, et encore moins à l’attaquer.
– « Professeur, je souhaite le défier en duel ! » Sachant que Mo-er avait subi un choc et qu’il avait besoin de temps pour se remettre, un de ses trois camarades s’inclina et présenta sa requête.
– « Très bien, allez-y ! Il y a quelque chose de bizarre chez ce type. Soyez prudent. »
Il avait saisi qu’il valait mieux ne plus sous-estimer cet homme.
– « Oui, soyez tranquille ! » Il hocha la tête et se tourna vers Zhang Xuan, une lueur glaciale traversant ses yeux. « Je veux vous défier en duel. Acceptez-vous de m’affronter ? »
– « Vous ? » Zhang Xuan fit claquer sa langue avec impatience. « Comme je l’ai déjà dit, vous devriez tous venir en même temps, sinon vous aurez simplement droit à une petite bastonnade… Bien, je n’irai pas trop loin. Je vais vous donner une seconde. Vous pourrez faire ce que vous voudrez, je ne riposterai pas ! »