Néo-Life
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Chapitre 69 – Second Départ
Chapitre 68 – Tabous et Remontée Menu Chapitre 70 – Exploration

La remontée vers le Fort de Forgeciel fut rapide, car le trio ne voulait en aucun cas perdre de temps avant de redescendre vers les Souterrains, mais il leur fallait une meilleure organisation, décision unanime après que Vladimir ait lui-même reconnu qu’ils avaient été surpris lors de leur première descente.

Ils avaient donc repris l’ascenseur, conservant le Cartographe, et lorsqu’ils sortirent de la cabine transparente au bout de cinq minutes d’ascension et présentés encore une fois leur Sangsue d’Identification, ils se dirigèrent vers le comptoir de quête, où se trouvait le même personnage qu’ils avaient rencontrés à l’aller.

Vladimir tendit l’Anneau de Stockage à l’employé, qui sortit une sphère noire très semblable à celle que Marlon avait déjà vu et expérimenté à Delia dans la guilde des Aventuriers.

« Nous venons rendre la quête 1423 et aimerions en prendre une nouvelle si possible. J’aimerais également savoir la rémunération cotée pour une Bête-Démon Juvénile… »

Les yeux de l’employé s’agrandirent de surprise, et avant qu’il n’ait pu contester quoi que ce soit, Vladimir sortit de son anneau le Noyau brillant et luminescent du Mecar.

Quelques personnes passant à côté d’eux à ce moment là ne purent s’empêcher de s’arrêter et de jeter un regard curieux vers la sphère, un sifflement d’admiration pouvant même être entendu à quelques mètres de là, un vieux mineur dépenaillé lorgnant la sphère avec joie.

« Je…une Bête-Démon ? C’est rare à ces niveaux-là ! Je pense que la rémunération sera en accord avec…laissez moi quelques minutes pour vérifier cela s’il vous plaît. »

Les doigts de l’employé se ruèrent sur une petite sphère dorée et ses yeux se firent brumeux, comme si sa conscience était ailleurs. La sphère noire qu’il avait utilisé sur l’anneau de stockage se mit à vibrer imperceptiblement sur le bureau, produisant un son discret mais audible par les trois aventuriers.

Le regard de Vladimir était plein de confiance, car il savait qu’ils avaient mis la main sur un incroyable butin pour le niveau auquel ils s’étaient rendus.

Quelques minutes plus tard, et alors que Marlon se demandait si le soldat en face d’eux n’était tout simplement pas devenu catatonique, la vie revint dans son regard et il fronça les sourcils en regardant le colosse blond qui lui faisait face avec un sourire discret.

« Votre quête a bien été remplie avec succès. Les herbes et ressources vont vous être payées cinq Amecareth d’argent. Quant à la ressource principale… »

Marlon pensa que le revenu n’était pas énorme, mais cela ne concernait que les ressources annexes, dont les Fleurs de Palgria que le Runiste avait identifiées, et ils n’en avaient pas ramassés beaucoup, à peine quelques pieds encore jeunes et deux ou trois cristaux semblant utiles.

Le soldat parut être en train de calculer et il finit sa phrase en poussant un grognement qui aurait pu passer pour de la jalousie.

« …vous étiez censés être rémunéré une pièce d’argent par kilo de chitine. Ce qui est le cas pour les plus petits morceaux qui ont une signature de mana plus faibles. Ceux-là vous rapportent donc quinze pièces d’argent. Pour le reste, la signature est plus élevée et correspond donc aux morceaux provenant du Mecar. Il y a la chitine, les organes, le cerveau, ainsi que le Noyau. Mes supérieurs vous proposent donc une rémunération de trente-cinq Amecareth d’Or pour cette partie. Il y a soixante-dix kilos de chitine estimées à vingt-cinq pièces d’or, les organes et le cerveau à dix pièces, et le noyau à quelques pièces d’argent. Cela vous satisfait-il ? »

La somme fit tourner la tête de Marlon, qui fut tout simplement stupéfait par la valeur que possédait les morceaux de carapace de cet insecte. Certes, il était costaud, mais autant d’argent ?

Avant que Vladimir ne réponde, il pensa tout de même à demander quelque chose d’important, d’après ce qu’il avait compris.

« Vladimir, on est obligés de tout donner, ou bien nous choisissons ? »

Le colosse secoua la tête, ses yeux légèrement écarquillés et sous le choc de l’annonce qu’avait fait l’employé. Certes il savait que leur récolte allait leur récolter de l’argent, mais il ne s’attendait pas à une somme si importante. Trente-cinq pièces d’or étaient considérées comme un joli pactole.

« On ne cède que ce que l’on veut, pourquoi ? »

Marlon choisit prudemment ses mots, répondant innocemment et d’un air désintéressé au possible.

« J’aimerais garder le noyau. Les batteries ne sont pas au point et en attendant, cela pourrait me faire une réserve de mana, minime, mais tout de même utile. »

Il pria intérieurement pour que Vladimir ne soupçonne pas ses véritables intentions, mais le géant haussa simplement les épaules en se retournant vers l’homme derrière le comptoir.

« Pas de souci. On garde le noyau, et vous pouvez prendre tout le reste ! »

Quelques minutes plus tard, ils sortaient du hall et se dirigeaient vers le Marché, avec des poches plus alourdies et cliquetantes qu’à leur arrivée.

Palkor et Marlon avaient eu dix pièces, Vladimir quinze. Il avait tanké le plus gros des dégâts et leur avait permis de s’en sortir indemnes, aussi aucun d’entre eux n’avait rechigné à cette distribution des gains, Marlon trouvant même que les deux amis avaient été très généreux de lui compter une part égale à celle de Palkor, ce qui les fit encore monter dans son estime.

Avant d’arriver à l’étage du Marché et que les portes de l’ascenseur ne s’ouvrent sur les centaines d’étals et de boutiques en tout genres, Vladimir se tourna vers eux, un air ravi mais décidé sur le visage.

« Bon, on a tiré un pactole de cette escapade, mais je pense que nous n’aurons pas forcément cette chance à tous les coups. On va redescendre rapidement, mais auparavant on va prendre ce qu’il nous manque. Palkor, ton avis ? »

L’apprenti Forgeur le regarda et réfléchit quelques secondes avant de répondre.

« Une Sangsue de Disparition, de rang rapproché. Cela nous permettra d’établir des campements et surtout d’évoluer en toute tranquillité dans la caverne, sans alerter les Achaiens avant que nous ne les ayons repérés également. »

Marlon se permit de compléter ce que disait le jeune homme.

« Du matériel de découpe, également. On a vu que la cavité était composée d’énormément de cristaux, et je ne doute pas que certaines roches ont de la valeur également. Si l’on veut gagner du temps, il faut qu’on ait un meilleur équipement… »

Le géant blond hocha la tête alors que les portes de l’ascenseur s’ouvraient sur le Marché et ses innombrables vendeurs.

« Bien, et je vais louer une Sangsue Codex également, ça va nous faciliter la vie, même si tu as des connaissances, Revenge. »

Avant que le runiste n’ait pu demander à quoi servait un tel artefact, Palkor lui expliqua, devinant et devançant l’ignorance de son acolyte.

« C’est un artefact qui permet d’identifier les différents composants d’un étage et surtout d’en évaluer la valeur si nous connaissons déjà l’objet. Vu l’âge de la cité et les galeries explorées depuis des milliers d’années, la liste est trèèèèès longue, crois-moi. »

Vladimir sortit de la cabine et fit un grand sourire aux deux jeunes gens, un air espiègle sur le visage.

« Bon, je m’occupe de l’outillage, je sais exactement où aller. Palkor et Marlon, vous vous chargez des Sangsues ? On se retrouve ici dans deux heures, d’accord ? »

Avant que l’un ou l’autre n’ait pu répondre, le colosse blond s’était évanoui dans la foule, mais vu sa taille, il était difficile de rester discret. Aussi les deux jeunes hommes ne purent que soupirer quand ils le virent quelques secondes plus tard pénétrer dans la fameuse ruelle abritant toutes les maisons closes de l’étage du Marché.

« Incorrigible celui-là… »

« Le prochain coup que tu as un conflit avec lui, tu devrais peut-être embaucher une de ces femmes et lui envoyer pendant que tu discutes. Il oubliera et pardonnera tout, à coup sûr. »

Les yeux de Palkor se mirent à briller et il hocha la tête avec un air déterminé.

« J’essaierais peut-être ça… »

« Est-ce que cela te dérange si on passe au bâtiment des Professions ? Je pense que je peux évoluer mon niveau de Cuisine… »

L’apprenti secoua la tête et ils se mirent tous les deux en route d’un pas tranquille, profitant de ce moment avant de retourner dans le stress et l’adrénaline de l’exploration.

Ils s’arrêtèrent tout d’abord dans un magasin que Marlon ne connaissait pas, mais Palkor lui semblait à son aise et évoluait dans les méandres d’étagères et de couloirs comme s’il était chez lui. Au bout de quelques secondes ils se trouvèrent devant un vieil homme dont la peau était si parcheminée que l’on aurait dit un morceau de papier froissé et séché.

« Bonjour, Alecto. Je voudrais te louer une Sangsue Codex s’il te plaît. »

« Ho-Ho, le petit Palkor a été autorisé à se rendre dans les Souterrains à ce que j’ai entendu ! C’est pour cela que veux un de ces artefacts ? »

Palkor, un grand sourire sur les lèvres, hocha la tête.

« Très bien, mon garçon. Pour toi ça sera dix pièces d’argent, aussi longtemps que tu le veux. Mais ne le répète pas, ou ma réputation en prendra un coup. Et passe le bonjour à ton papa quand tu le verras. Dis-lui bien qu’Alecto attend toujours sa revanche aux échecs, hahaha. »

Quelques instants plus tard, ils étaient dehors, Palkor portant dans sa main un petit cube métallique recouvert de runes astrales que Marlon comprit partiellement. Compréhension Logique, Langage des éléments, Mémoire du Groupe…quelques concepts qu’il avait découvert et survolé lors du dernier mois à l’académie.

Le reste n’était encore que charabia incompréhensible pour lui, et il soupira en reportant son attention sur leur prochaine étape. Alors qu’ils marchaient tranquillement, s’arrêtant rapidement aux Délices de Sarthu pour acheter des brochettes à la composition inconnue mais aux senteurs épicées et délicieusement appétissantes, le Runiste ne put s’empêcher de demander quelque chose à Palkor.

« Tu avais l’air content de voir le vieil homme dans la boutique… »

« Oui, Alecto est une très vieille connaissance de la famille. C’est lui qui s’est occupé de moi quand Père a été nommé Forgeur Céleste et que Mère…qu’elle nous a quitté. C’est un vieux Forgeur qui en connaît bien plus qu’il ne veut le reconnaître, et qui a été la pour moi quand personne d’autre ne l’était…mais on a assez parlé du passé ! On a encore une autre Sangsue à louer. On fonce ! »

Marlon comprit que Palkor voulait changer de sujet et il ne put s’empêcher d’éprouver à la fois de la compassion pour le Forgecielois qui avait perdu sa mère tout comme lui, mais également une très forte curiosité quant à ce qu’il s’était passé. Il la mit de côté, se promettant d’obtenir plus d’informations une prochaine fois.

La discussion entre les deux jeunes gens se fit plus légère, Palkor évitant les sujets personnels, ayant apparemment rouvert une blessure ou exposé une fragilité dont il ne voulait peut-être pas que le Runiste ait connaissance.

Ils franchirent bientôt le seuil d’une autre boutique, leurs brochettes proprement englouties et déjà en cours de digestion, dont ils ressortirent sans plus de chichis quelques minutes plus tard, un nouveau bracelet couvert de runes ornant l’avant-bras de Palkor. C’était la Sangsue de Disparition, et cela leur avait coûté trente Amecareth d’Argent pour trois jours, une véritable fortune !

Palkor ne perdit pas de temps, et ils se dirigèrent vers l’édifice des Professions, dont le hall avait été vanté par Vladimir, rendant le Runiste curieux de voir ce qui l’attendait.

Se faufilant entre les passants et les chariots sans conducteurs glissant sur les rails runiques, ils franchirent rapidement l’entrée du bâtiment des professions, et Marlon fut encore une fois ébahi par ce qui s’offrait à son regard.

L’on aurait presque dit un entrepôt tellement le plafond était haut, et pas un mètre carré n’était vide. Tentures, tableaux, trophées, étagères en tout genres, livres par milliers, outils et nécessaires de chasse, Marlon aurait pu passer des heures à faire la liste de tout ce qui était exposé ici.

Les fenêtres placées haut sur les murs laissaient la lumière rentrer, et des dizaines de lampes runiques étaient disposées à espace régulier.

Des dizaines de comptoirs différents étaient éparpillés de tous les côtés, tous occupés par des gens qui, contrairement à Delia, ne portaient pas forcément leur occupation sur eux. Ils avaient presque tous le même uniforme blanc représentant le grade d’Enseignant, ce qui n’était pas étonnant pour des mentors de métiers, mais rendait la tâche de trouver celui qui les intéressait légèrement plus fastidieuse.

Heureusement pour Marlon, des runes simples ornaient chaque comptoir, exposant le métier de chacun aux gens venant dans le hall. Des centaines de personnes allaient et venaient dans les allées tranquillement et en ordre, typique de la cité volcanique, et lorsqu’il se retrouva devant le comptoir du métier de cuisiner, quelle ne fut sa surprise de reconnaître dans l’accoutrement blanc Edna, celle qui l’avait frapp…instruit en cuisine lors des Taches Communes et s’était révélée une cheffe extraordinaire et un bourreau sadique ne reculant devant rien pour que ses plats soient prêts et délicieux.

« Bonjour Edna ! Comment-allez vous ? »

« Hmmm, je vous ai déjà vu quelque part…oui, le petit nouveau de Forgeciel, l’immigré clandestin ! Repente, Regant… »

« Revenge, cheffe… »

« Oui, Revenge ! Que puis-je faire pour t’aider ? Les cuisines ne sont pas ici… »

Marlon ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel et la cheffe poussa un ricanement qui se voulait gentiment moqueur. Au lieu de perdre sont emps à expliquer, Marlon leva l’avant-bras et présenta son tatouage à la femme vêtue de blanc, dont les yeux s’agrandirent subrepticement lorsqu’elle vit ce que lui montrait le jeune homme.

« Hoooo, tu es prêt pour faire évoluer ton tatouage, c’est cela ? attends je vais vérifier cela… »

Elle posa son doigt dessus et Marlon sentit le picotement typique le démanger alors que les informations contenues dans le marquage magique étaient lues par la femme en face de lui. Elle hocha la tête consciencieusement quelques secondes plus tard.

« En effet, tu es prêt ! Ta cuisine peut passer au stade d’Apprenti. Tu n’oublieras pas de me remercier hein ! Je me tue à dire qu’un peu de discipline aide les jeunes à progresser, et tu en es la preuve vivante ! J’ai bien cru casser ma cuillère à plusieurs reprises sur toi ! »

Marlon ignora tant bien que mal la remarque d’Edna, avec laquelle il n’était pas du tout d’accord, mais il se contenta d’attendre que le tatouage change et que le chiffre Deux remplace celui déjà présent, attestant de son nouveau grade. Aussitôt, de nouvelles connaissances envahirent son cerveau, et il ferma les yeux, appréciant la sensation du savoir que l’on injecte en vous d’un coup.

Des recettes, des ingrédients, des modes de préparation firent leur irruption dans son cerveau, et malgré le fait qu’il ait mangé, il sentit la salive lui monter à la bouche, son appétit se rouvrant alors que ses sens s’ouvraient aux nouvelles senteurs offertes par le tatouage magique. Edna coupa sa méditation d’un ton professoral et presque chaleureux. Le mot important étant ‘presque’.

« A partir de maintenant, tes recettes donneront des avantages légers à ceux qui les mangeront, et tu sais dorénavant comment injecter un peu de mana dans la nourriture pour lui donner ces effets. Je t’encourage vivement à tester, cuisiner, découper et préparer autant de plats que tu le peux. Le stade d’Apprenti n’est que la première étape d’une longue route, et tu verras que ta progression ne sera plus aussi rapide que pour celui de Débutant. J’espère te revoir bientôt dans les cuisines, jeune homme ! »

Marlon et Palkor, qui était resté très discret lors des échanges entre les deux personnages, saluèrent l’enseignante de blanc vêtue et s’éloignèrent du comptoir à pas lents.

« Tu as encore d’autres choses à faire ici, Revenge ? »

Le runiste réfléchit à ce qu’il pourrait bien prendre de plus, mais il avait déjà pas mal d’ouvrage en tout genres à terminer avant d’en acheter d’autres, et il ne pensait que d’autres de ses professions étaient prêtes à progresser.

Il ne savait pas comment l’expliquer, mais il avait ressenti quand il avait atteint le maximum de son niveau actuel en cuisine. Il le sentirait surement pour les autres.

« Non, mais peut-être un peu plus de matériel de… »

Palkor le coupa en levant la main.

« Non, on a tout ce qu’il faut pour le peu de temps que nous serons en bas. Rappelle-toi que l’Académie nous a donné seulement une semaine de congés. Nous avons déjà utilisés deux jours, il nous en reste cinq, et ça va passer très vite. Economise ton argent, nous en aurons besoin plus tard, pour d’autres excursions. Non, ce que nous devons faire maintenant, c’est aller retrouver Vladimir, car ça va bientôt faire deux heures que nous sommes partis. »

Ils arrivèrent rapidement au point de rendez-vous, mais aucune trace du colosse blond. Poussant un grognement exaspéré, Palkor invita Marlon à le suivre, sachant exactement où le trouver, et en quelques minutes ils étaient devant un édifice de couleur blanche, des colonnes faisant penser à l’architecture grecque encadrant l’entrée qui était matérialisée par une double porte bleue couvertes de motifs et reliefs fins et précis.

« Ne te laisse pas avoir, et reste avec moi »

Ils pénétrèrent dans ce que Marlon décrirait par la suite comme étant le Paradis de la Débauche.

Des petits salons confortables et voilés par des rideaux semi-transparents étaient disposés absolument partout dans la pièce. Sur les divans des petits salons étaient allongés des hommes et des femmes de Forgeciel, se faisant dorloter, nourrir, masser, par des hommes et des femmes dont la beauté était presque aveuglante.

Maquillés, habillés de vêtements élaborés, ces personnes étaient toutes à moitiés nues. Les femmes avaient leur poitrine exposée et les hommes portaient des sortes de sous-vêtements laissant amplement deviner ce qui se trouvait dessous.

A peine avaient-ils commencés à s’avancer dans l’espace relativement grand que deux femmes se présentèrent face à eux, des sourires radieux sur le visage et leurs opulents atouts visibles à la vue de tous.

Marlon, bien que relativement peu intéressé par le sexe vu le contexte, ne put s’empêcher de ressentir une montée de désir à la vue des ces silhouettes éminemment érotiques et de leurs regards lubriques.

Mais étrangement ce désir était teinté d’un certain malaise, une gêne profonde. Il repensa à sa mère et à ce qu’elle avait du faire, à ces gens qui l’avaient forcée à se prostituer, et il ne put s’empêcher de ressentir un dilemme en lui.

Palkor, sentant le changement d’ambiance, mit un coup de coude brutal dans les côtes de son compagnon, ce qui suffit pour lui faire retrouver ses idées.

« Bonjour, que pouvons nous faire pour vous aider ? Nous sommes à votre…entière…disposition pour quelque idée que vous ayez… »

L’apprenti secoua la tête et souffla d’un air exaspéré, se contentant de répondre d’un ton froid.

« Bonjour à vous, nous sommes venue chercher Vladimir… »

Les deux filles se jetèrent un regard en gloussant et tentèrent de venir enlacer les deux jeunes gens, Palkor les repoussant sans ménagement.

« Non, nous devons vraiment trouver Vladimir, mesdames ! Ordre du conseil ! »

Les regards se firent tout de suite plus sérieux et les gloussements cessèrent. Les postures se rigidifièrent et toute lubricité disparut des regards. D’un claquement de doigt. Ces femmes étaient de vraies prédatrices. Marlon comprenait pourquoi Vladimir était si passionné avec elles.

« Encore un qui vient gâcher le plaisir des gens…suivez-nous… »

Le ton froid contrastait fortement avec la première impression que ces femmes dégageaient, et il put entendre Palkor marmonner suffisamment bas pour qu’elles n’en aient cure :

« Je viens surtout gâcher votre racket, oui… »

Quelques minutes plus tard, ils étaient devant un petit salon d’où émanait un rire puissant qu’ils reconnurent tout de suite comme étant celui de Vladimir.
Sans ménagement aucun, Palkor tira les rideaux et fit face au colosse qui se retourna avec un grand sourire, ce dernier fondant comme neige au soleil alors qu’il reconnaissait son ami.

Le plaisir fit place à la culpabilité dans son regard, et un demi-sourire d’excuse s’afficha sur son visage alors qu’il haussait les deux mains, comme pour dire « Je n’y peux rien ».

Le ton de Palkor était presque grondant lorsqu’il s’adressa au colosse, et Marlon ne put s’empêcher de se questionner sur cette relation intrigante.

Lors des missions ou des combats, Vladimir était un leader compétent, dirigeant correctement et n’hésitant pas à blâmer les erreurs faites. En dehors de cela…c’était la copie conforme d’un adolescent prépubère qui ne réfléchissait pas et faisait ce qu’il lui plaisait.

Quant à Palkor, il manquait d’assurance, certes, mais lorsqu’il faisait face au colosse, il ne prenait pas de gants et n’hésitait pas lui dire les choses brutalement.

Était-ce là l’amitié ? un échange constant et chaotique, d’une honnêteté brute ? Il s’habituait petit à petit à cette conception, même s’il trouvait difficile de s’y adapter.

Dans sa poche, il serra inconsciemment le Noyau du Mecar, se rappelant exactement le plan qu’il avait en tête pour cette chose, mais qui nécessitait un long moment sans Vladimir, et une bonne dose de persuasion envers Palkor.

Il fit taire les voix dans sa tête qui lui criaient juste de se débarrasser du géant, fermant les yeux un quart de seconde pour les repousser au fond de son esprit, chose de plus en plus difficile depuis quelques jours. Il les rouvrit juste à temps pour voir Palkor tirer Vladimir par le bras, repoussant la ribambelle de sublimes jeunes femmes qui l’entourait.

« On redescend MAINTENANT, Vladimir ! Tu pourras t’amuser autant que tu le voudras lorsque nous aurons fini notre assignement ! Et tu as pris les outils au moins ? »

Quelques instants plus tard, après qe Vladimir soir parti acheter les outils sous les récriminations incessantes de Palkor, et après avoir repris une quête de récolte auprès du soldat en poste près de l’ascenseur du Fort, ils replongeaient dans les profondeurs du Souterrain, avec un colosse coupable mais grincheux s’il en était.

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