Coïncidence : concours remarquable d’événements ou de circonstances sans lien de causalité apparent. “ Une telle coïncidence ne peut être que la volonté des Cieux. ” (Retourner les Tables sous la Surprise, 9ème volume)
La personne que Zhuge Zhongyang avait envoyé récupéra Song Shuhang et l’amena à l’aéroport.
Après être sorti de la voiture, son sac sur le dos, il regarda autour de lui.
Il aperçut Zhuge Zhongyang, Zhuge Yue, Gao Moumou, Yayi et Tubo.
Non loin attendaient Lu Fei, ainsi qu’une version plus mature d’elle, probablement sa sœur aînée, la cible de conquête de Zhuge Zhongyang pour ce voyage.
Plus tôt, Gao Moumou avait fait un pari avec Song Shuhang. S’ils étaient laissés seuls, les potentiels fiancés ne se supporteraient pas plus de trois minutes avant de commencer à se quereller ! Le caractère de cet homme était si ignoble qu’il ne se trouverait jamais de petite amie !
À l’époque, après avoir senti sa fierté suite à cette pique, Song Shuhang avait envisagé de lui rappeler que s’il ne pouvait pas se caser, il le dérangerait continuellement.
Mais en l’ayant vu de si bonne humeur, il n’avait pas eu le cœur de lui faire réaliser cette cruelle vérité.
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– « Eh ? » Après avoir observé tout ce beau monde, Song Shuhang revint à Zhuge Yue.
Quelque chose n’allait pas avec lui. Il était vraiment rare de le – de la – voir si embarrassé. Il était recroquevillé derrière Zhuge Zhongyang et Gao Moumou, refusant de s’exposer.
Que se passe-t- il ?
Qu’est – ce qui le rend si discret ?
Qu’est – il arrivé ?
Il regarda un binôme étrangement proche de à Lu Fei.
… Il vit quelqu’un qu’il n’aurait jamais imaginé revoir.
Un étranger, un homme d’âge moyen avec une forte carrure et un visage un peu rouge.
À côté de lui, une fille blonde issue d’un mariage mixte. Elle discutait joyeusement avec Lu Fei, visiblement en bons termes avec elle.
Quand il vit cet individu, Song Shuhang envisagea de fuir immédiatement, de se cacher dans la voiture d’où il venait de sortir !
Cet individu n’était nul autre que Joseph Mo Bo Sang, Guy de Maupassant !
Peut-être que d’autres membres du groupe l’avaient oublié. Après tout, il n’était passé que brièvement dans leurs vies. Mais en évoquant la technique martiale incomparable, L’heure de l’appel ! , tous se seraient rappelés qui il était.
Comment une telle coïncidence était-elle possible ?
Song Shuhang avait cru qu’il ne rencontrerait plus jamais son disciple honoraire, Joseph. Après tout, la Cité Universitaire de Jiangnan était très grande et un grand nombre d’étudiants y résidaient. Avec de tels nombres en jeu, quelle était la probabilité de rencontrer deux fois le parent d’un élève ?
Et il l’avait fait !
Joseph Guy de Maupassant se tenait à côté de Lu Fei et souriait calmement.
Le Surhomme comprit pourquoi Zhuge Yue agissait de cette façon. C’était à cause de la vidéo qu’il avait envoyée sur le réseau interne au campus.
Le titre de cette vidéo avait été : [Wahaha! J’ai tellement ri que j’ai pensé que j’allais mourir! C’est notre Kung Fu vu au travers des yeux d’un étranger. Soyez prudent, ne buvez pas d’eau en regardant cette vidéo, sous peine de vous étrangler!]
Et le personnage principal avait été un Guy de Maupassant complètement bourré.
Song Shuhang tendit la main vers la broche magique accrochée à sa poitrine, celle que Douce Plume lui avait prêtée, envisageant de changer d’apparence.
Mais trop tard.
En l’apercevant, l’homme à l’origine d’un calme olympien eut l’air étonné, puis nagea dans le bonheur !
– « Maître ! » Il se précipita vers Song Shuhang comme s’il courait le 100 mètres et l’appela de son étrange accent.
Puis il serra chaleureusement l’étudiant dans ses bras d’ours.
– « Maître, je ne pensais pas vous voir ici ! C’est le Destin ! »
– « Ahaha ! Oui ! Quelle coïncidence… » C’était bien le Destin. Un destin funeste !
Le monde était si vaste, des milliards de personnes y déambulaient. Et pourtant, il avait quand même réussi à rencontrer à nouveau Joseph… Était-ce vraiment une coïncidence ?
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Lorsque Gao Moumou, Zhuge Zhongyang et la jeune fille blonde virent Joseph courir avec un enthousiasme chaleureux vers Song Shuhang, ils furent temporairement perdus.
Gao Moumou et Tubo étaient confus. Même eux, ses colocataires, n’étaient pas aussi heureux de le revoir. Quelle pouvait être leur relation ?
Mais quand ils l’entendirent crier “Maître”, ils comprirent.
– « Pfff ! » Gao Moumou cracha l’eau qu’il était en train de boire. Sur le visage de Zhuge Zhongyang, évidemment.
Dans la vidéo, Joseph avait affirmé avoir rencontré un expert en arts martiaux… Il semblait que cet “expert” était Song Shuhang !
Jamais ils n’auraient pensé que Song Shuhang était aussi cruel. Enseigner à quelqu’un un ensemble d’exercices de remise en forme, L’heure de l’appel ! , et le faire passer pour une technique martiale sans égale…
En retrait, Zhuge Yue couvrit son visage rouge pivoine, désirant éclater de rire sans l’oser.
Après tout, c’était lui qui avait mis la vidéo en ligne. Un peu plus tôt, la fille de Joseph lui avait tiré l’oreille en privé avant de lui expliquer ses quatre vérités.
Si cette demoiselle avait eu un tempérament emporté et lui avait crié des injures, elle se serait probablement sentie mieux. Mais elle était très gentille, douce, d’une patience à toute épreuve. Par conséquent, elle s’était contrôlée. Par contre, elle s’était longuement lamentée à cette occasion et avait libéré toute son amertume pendant plus de vingt minutes.
Zhuge Yue était terrifiée. Il ne savait pas comment s’occuper de ce genre de personnes !
– « Professeur, la technique que vous m’avez enseignée est vraiment incroyable. Je m’entraîne tous les jours, je sens que je suis devenu plus fort ! » révéla joyeusement Joseph.
D’après les apparences, il n’avait pas encore réalisé que L’heure de l’appel! n’était qu’un exercice de gymnastique pour collégiens…
Il semblait que sa gentille fille n’avait pas eu le cœur de briser ses rêves. Et puis, faire du sport tous les jours était bon pour le corps.
Ainsi, à moins que quelqu’un ne lui agitât des preuves sous le nez, il ne réaliserait pas que quelque chose clochait. Il avait personnellement vu Song Shuhang s’entraîner dans un bâtiment abandonné.
Chaque fois qu’il avait frappé de ses poings, l’air lui-même avait tremblé ! Rien à voir avec les effets spéciaux dans les films, c’était du vrai Kung Fu chinois !
Par conséquent, quelqu’un comme lui, qui rêvait d’apprendre les arts martiaux, y croyait dur comme fer.
– « Ahahaha ! C’est uniquement grâce à vos propres efforts ! » Song Shuhang rit avec amertume. Mais cette accolade lui permit de découvrir qu’il s’était largement musclé !
Combien de fois avait-il fait cet exercice chaque jour pour se renforcer à ce point ?
Il se sentit mal pour son disciple honoraire.
Toutefois, il n’y pouvait rien. Il n’avait le droit de lui apprendre la Technique basique du poing bouddhiste, les Écrits d’introspection méditative ou le Corps immobile du Bouddha, sans l’accord du Grand Maître Profond Principe.
Il n’avait pas de quoi acheter cette possibilité.
Quant à l’Aîné Ciel Écarlate, il ne lui avait pas dit qu’il ne pouvait pas transmettre à son tour le Sabre Enflammé, appris en rêve. Toutefois, cette technique était entourée de mystères… Et il ne voulait pas la répandre avant d’avoir mis les choses au clair.
Il réalisa alors être un maître bien inutile…
– « Merci, Maître. Quel malheur que mon emploi du temps soit si chargé, je ne peux la pratiquer que 30 fois par jour. Au fait ! Maître, quand vais-je commencer à sentir le flot brûlant circuler dans mon corps ? » Tout excité, il avait vraiment hâte de pouvoir faire comme lui : balancer des coups de poings qui fendaient l’air !
Alors, il pourrait mourir sans regrets.
– « Ahah, difficile à dire. Après tout, tout le monde est différent et pratique à sa manière. Ainsi, le temps nécessaire varie en fonction de chaque individu. » Puis il soupira. « De plus, vous avez dépassé l’âge idéal pour cela. Il vous faudra plus de temps que les autres. »
Et pas seulement lui. Song Shuhang lui-même avait manqué cette période, il devait donc fournir deux fois plus d’efforts pour un résultat deux fois moindre dans sa pratique.
– « Je comprends. Maître, je dois juste travailler plus dur ! » dit-il en frappant son torse. Puis il conduisit joyeusement le jeune homme devant la blonde. « Maître, je vous présente ma fille. Elle étudie elle aussi à l’Université de Jiangnan ! »
Quoi ?! C’est sa fille ?
Il eut l’impression d’avoir été frappé par la foudre.
C’est fini. Je suis fini.
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La jeune femme restait calme et silencieuse, attendant gentiment que son père lui présentât le coupable d’un certain crime odieux.
– « Maître, voici Shuangxue Maupassant. Mais en Chine, elle utilise le nom de sa mère, Ji Shuangxue ! » dit fièrement son père. « Voici mon Maître… Euh, Maître ? Comment vous appelez-vous ? » reprit-il d’un air embarrassé, ayant oublié de s’en enquérir lors de leur première rencontre.
– « Bonjour, Song Shuhang c’est bien ça ? » Lu Fei le lui avait déjà révélé.
– « Bonjour… Ji Shuangxue. » Il sourit comme un condamné à mort et serra la main tendue.
Lu Fei, non loin, le visage rouge à force de se retenir, n’osait pas éclater de rire. Quant à sa grande soeur, ignorant toute l’histoire, elle avait l’air décontenancée.
Quand le jeune homme leur jeta un coup d’oeil, sa camarade de classe lui tira joyeusement la langue, au bord de l’hilarité.
L’étudiant se crispa davantage.
Quand les Cieux lâchent une tempête, il est toujours possible d’attendre une accalmie. Quand un homme se met tout seul dedans, il n’y a aucun espoir de salut !