— Magicien ?
Chu Ying fronça les sourcils.
— Une seule chambre ?
L’employée de la réception acquiesça et répéta :
— Oui, il écrit ici que vous avez fait la réservation le jeudi soir pour une suite Magicien.
Su Yi se retint de rire et dit :
— On peut y aller, magicien ?
Chu Ying resta sans voix.
Un groom les conduit jusqu’à la suite, mais s’arrêta juste devant la porte avant de sourire et de prendre congé.
Chu Ying ramassa les bagages et tapa pour ouvrir la porte.
Lorsque la porte s’ouvrit, quelque chose flotta jusqu’à l’extérieur, et il protégea instinctivement la personne derrière lui.
Quand il regarda de plus près, c’était un ballon rose.
Su Yi poussa la porte et s’arrêta, surprise, devant ce qui l’accueillait.
Des ballons au plafond, un cœur en pétales de rose près de la porte, on pouvait vaguement voir quelques bouteilles de vin et des poupées sur la table.
Une scène typique de demande en mariage !
Le visage de Chu Ying était rempli d’émotions rares. Ses yeux étaient un peu fermés, ses sourcils étaient serrés, la confusion était écrite sur tout son visage.
Su Yi ne put finalement pas se retenir davantage. Elle s’appuya sur son épaule et rit tout bas.
Chu Ying regarda de son côté. Ses cheveux bougeaient avec ses mouvements, le parfum était plus évident, et ses oreilles se montraient de temps en temps.
Il leva une main, tapotant Su Yi sur la tête à plusieurs reprises.
— Mon assistant l’a réservée, ne ris pas.
Un ordre, quoique accompagné d’une pointe de rire. Su Yi se leva en riant encore plus fort, entrant la première dans la pièce.
Au moment où elle entra, elle sentit quelque chose de bizarre.
Cette suite, pourquoi est-ce qu’il y a deux chambres !!!
Elle regarda d’abord celle du haut. Le lit était vide et propre, une chambre normale, tandis que l’autre avait des roses sur le lit ainsi qu’un couple d’ours en peluche qui s’étreignaient.
Alors, pourquoi était-ce une suite à deux chambres ?!
Comme prévu, au moment où Chu Ying entra, il demanda :
— Quelle chambre est-ce que tu veux ?
Quand il eut fini de parler, il entra même pour observer les deux avant de dire :
— Celle-là a une vue complète.
La chambre n’est pas importante, ce qui est important c’est que je veux coucher avec toi !
Su Yi regarda, impuissante, alors qu’il traînait ses bagages dans la chambre avec la meilleure vue.
Chu Ying sortit et vit qu’elle était toujours debout.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
Les mots restèrent longtemps dans sa gorge, mais ce qu’elle finit par dire, c’est :
— J’ai perdu mon téléphone, j’ai peur que Wu Xue s’inquiète maintenant qu’elle ne peut plus me contacter.
Chu Ying lui tendit le téléphone.
Par le passé, elle avait lu un article en ligne : comment, de nos jours, depuis que le téléphone a toutes sortes de méthodes de paiement liées à lui, beaucoup d’hommes ne veulent pas que leurs petites amies regardent leurs téléphones. Bien sûr, les téléphones de la plupart des hommes contenaient des conversations et des messages ambigus avec d’autres personnes… et autres.
Mais Chu Ying lui avait toujours tendu le téléphone, sans un mot, en le déverrouillant, sans même cligner des yeux.
Su Yi ne le prit pas.
— Je ne me souviens pas du numéro de Wu Xue.
— Je l’ai.
Su Yi marqua une pause.
— Pourquoi l’as-tu ?
— C’est pas ton agent ? Dit Chu Ying. Elle m’a appelé par le passé, alors je l’ai enregistré puisque c’était pratique.
Elle laissa échapper un “oh”, se sentant jubilatoire, et prit le téléphone.
Lorsqu’elle avait enregistré son numéro, elle l’avait fait à partir du clavier et n’avait pas parcouru les contacts. C’est maintenant qu’elle l’ouvrit qu’elle réalisa que la liste de contacts de Chu Ying était très propre et simple : à part elle, toutes les autres personnes n’avaient qu’un seul mot dans leur nom. Il y en avait peu aussi, contrairement à Su Yi, qui, parce qu’elle ne pouvait pas se souvenir des numéros des gens et qu’elle connaissait beaucoup de monde, avait besoin de faire défiler plus de dix fois sa liste de contacts.
Bien qu’il y ait très peu de contacts, elle mit quand même du temps à trouver le numéro de Wu Xue.
… Parce que le nom de Chu Ying pour elle était un simple ‘Agent’.
Elle alla sur le balcon.
Wu Xue décrocha très rapidement.
— Bonjour Directeur Chu, qu’y a-t-il ?
— Ma petite Xue Xue.
Le ton de la personne à l’autre bout du fil changea immédiatement.
— Tu prends enfin contact, je pensais que tu avais vraiment été vendue par le Directeur Chu et j’étais prête à appeler la police.
Su Yi ne la crut pas du tout.
— Vraiment, alors pourquoi j’ai l’impression que lorsque tu as décroché le téléphone de Chu Ying, tu avais encore l’air assez amicale.
— Qu’est-ce que je peux faire d’autre, le gronder ? Si ce genre de cas arrivait, non seulement je ne pourrais pas te retrouver, mais je perdrais aussi mon travail, ça n’en vaut pas la peine.
Quand Wu Xue eut fini de s’expliquer, elle demanda :
— Dis-moi, pourquoi t’as pas décroché le téléphone de toute la journée, tu planes ?
— Je plane un peu, dit Su Yi en s’appuyant sur la balustrade et en regardant le paysage. Mais ce n’est pas que je ne réponds pas à tes appels, j’ai fait tomber mon téléphone dans l’eau.
— Quoi ?
Wu Xue s’arrêta un instant.
— S’il est tombé dans l’eau, ramasse-le, nettoie-le et utilises-le à nouveau.
— Je ne peux pas le ramasser, il est tombé dans la rivière d’un parc d’attractions.
— Tu ne peux pas contacter le personnel pour t’aider à le ramasser ? Dit Wu Xue. T’es quand même une célébrité, comment t’as pu perdre ton téléphone ?
— C’était pendant une promenade en bateau, il y avait une scène où il était censé couler au fond de l’océan. Tu sais que j’ai une phobie de ça, donc avant que j’eus le temps d’y penser, j’étais déjà dehors, dit Su Yi. Peu importe, il ne sera pas retrouvé et même s’il est retrouvé, ce n’est pas grave, mon téléphone est complètement sécurisé, il y a à peine quelques selfies.
Wu Xue parla beaucoup à l’autre bout du fil, et Su Yi se sentit s’endormir rien qu’en l’écoutant. Elle se retourna et jeta un coup d’œil dans la pièce, Chu Ying devait avoir étiré ses épaules et son cou à l’instant, les muscles de ses bras faisant brièvement surface avec le mouvement.
Sa somnolence disparut immédiatement. Elle arrêta de le regarder et dit :
— Très bien ma petite Xue Xue, je vais raccrocher, va m’aider à acheter un téléphone.
— Une telle précipitation, je n’ai même pas fini de parler.
Wu Xue fit la moue, puis demanda :
— Quelle marque ?
— N’importe laquelle, ça ira.
Sur ce, Su Yi raccrocha à la hâte et rentra dans la pièce.
Chu Ying était assis sur le canapé en train de peler une pomme. Quand il vit Su Yi revenir, il l’avança près de sa bouche.
— Tu as fini ?
Su Yi prit une bouchée de la pomme, son affirmation étouffée alors qu’elle rendait le téléphone.
Elle s’assit à côté de Chu Ying et, avec la télécommande, alluma la télévision. Elle passait La Belle et la Bête.
Su Yi n’était pas trop intéressée par les contes de fées. Elle appuya sa tête sur l’épaule de Chu Ying et dit :
— On ouvre une bouteille de vin ?
Chu Ying baissa les yeux vers elle.
— Tu veux boire ?
Su Yi s’empressa de hocher la tête.
Chu Ying arrêta de la regarder et la rejeta.
— Non.
— ???
— Je te l’ai déjà dit, ta tolérance à l’alcool est bien trop mauvaise.
— On ne se saoule pas avec du vin rouge, réfuta Su Yi. Et j’ai une tolérance élevée, avant quand je buvais avec le staff, personne ne pouvait me faire s’écrouler.
Bien qu’elle ne participait pas aux repas, les fêtes d’ouverture et de clôture des séries où elles avaient joué n’étaient pas de celles dont elle pouvait vraiment se cacher.
Chu Ying la regarda de travers.
— Tu te soûles régulièrement ?
— Ça va, dit Su Yi. La dernière fois, il y avait un producteur qui n’arrêtait pas de me porter un toast avec de la liqueur Baijiu.
Chu Ying avait déjà été témoin de sa tolérance. Sans parler du Baijiu, même une tournée de bière était suffisante pour qu’elle s’enivre. Il se tut, attendant silencieusement la suite.
Su Yi esquissa un sourire narquois.
— Devines, comment j’ai géré ça ?
Chu Ying suivit le mouvement.
— Hmm ?
— Tous les deux verres, j’allais aux toilettes et je me forçais à vomir.
Elle réfléchit et continua :
— Je pense que j’ai fait ça peut-être quatre ou cinq fois. Les autres célébrités féminines vomissent pour maigrir, pas moi, c’était juste pour être sûr qu’il serait ivre avant moi. À la fin, il était tellement ivre qu’il s’est évanoui sur le sol, se roulant même dans tous les sens. Tu peux imaginer comme je me suis sentie bien.
Là, elle sourit avec beaucoup de satisfaction.
À présent, la courbe sur les lèvres de Chu Ying avait complètement disparu alors qu’il demanda, presque nonchalamment :
— Quel producteur ?
— J’ai oublié, dit Su Yi. Finalement, cette série n’a jamais pu être filmée jusqu’à la fin. Nous avions à peine commencé le tournage que sa femme a demandé le divorce parce qu’il avait engendré beaucoup d’enfants illégitimes. Le juge l’a condamné à payer une énorme indemnité et il a fini par perdre tout son argent, alors il a retiré son investissement.
Là, elle arrêta le sujet à temps. Elle était ici pour passer la nuit avec lui, pas pour partager des histoires !
Il n’y avait qu’une seule grande salle de bain dans la suite. Elle s’assit, secoua la pomme dans sa main et dit :
— Tu vas te laver en premier ? Je n’ai pas fini ma pomme.
Chu Ying sortit un ensemble de vêtements de son sac de sport noir et entra dans la salle de bain.
Su Yi se précipita dans sa chambre, ouvrit les bagages et sortit la chemise de nuit qu’elle avait passé toute la nuit à choisir, en emportant également le petit flacon de gel douche.
Elle posa la chemise de nuit sur le canapé et, dès qu’elle entendit l’eau couler dans la salle de bain, elle courut et frappa à la porte, en ricanant.
Le bruit s’arrêta.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je t’avais dit que je voulais t’apporter la même marque de gel douche que moi, dit-elle sérieusement.
Des bruits de pas retentirent à l’intérieur. Il ouvrit la porte, révélant son torse. Il avait une serviette enroulée autour de sa taille, et l’eau descendait le long de son corps : de son torse à la serviette, sans qu’on puisse en voir la fin.
Après un long moment, la personne en face tenait toujours une petite bouteille, fixant la moitié supérieure de son corps dans un état d’hébétude. Chu Ying sourit à moitié.
— Hmm ?
Su Yi revint à elle, se couvrit le nez et, ayant oublié tout ce qu’elle avait préparé plus tôt, fourra le gel douche dans sa main avant de s’enfuir.
Elle n’avait jamais eu l’habitude d’aimer les hommes musclés.
Mais elle avait commencé à le faire après avoir rencontré Chu Ying. Son corps était le triangle à l’envers parfait, ses muscles étaient réguliers et puissants, complètement différents de tous ces bodybuilders et entraîneurs de fitness avec plus de muscles que de cerveau et des changeurs de voix automatiques !
Maintenant qu’elle y pensait, son maquilleur gay avait aussi des muscles exagérés.
… Il y avait vraiment une raison pour laquelle elle n’avait pas l’habitude d’aimer les hommes musclés.
Dans la salle de bain, Chu Ying posa la petite bouteille sur le comptoir. En regardant, il vit qu’il y avait beaucoup de petites boîtes sur le côté.
Chaque hôtel mettait quelques objets de ce genre dans sa salle de bain, mais ceux qui étaient sur le comptoir en ce moment… semblaient beaucoup plus nombreux que d’habitude. Il était facile de deviner que c’était la “touche attentionnée” de l’assistant. Il n’y avait que deux marques ici, et l’une d’entre elles avait plusieurs produits.
Il y réfléchit un instant, puis garda la moitié des boîtes et fourra le reste dans le tiroir sous le lavabo.
Après la douche, il tira la porte et vit Su Yi se tenir non loin de là, serrant dans ses bras une chemise de nuit et un tas de bouteilles.
Chu Ying savait maintenant à peu près ce qu’elle avait dans son gros bagage.
Su Yi était un peu nerveuse. Au départ, elle voulait appeler et demander de l’aide, mais elle réalisa qu’elle n’avait aucune idée de la façon de déverrouiller le téléphone de Chu Ying. Si seulement elle le savait, elle n’aurait pas raccroché si vite. Elle aurait dû demander plus de conseils à Wu Xue d’abord, au moins.
Chu Ying s’approcha et dit :
— Arrête de fixer, va te laver.
Peut-être parce qu’il venait de prendre une douche chaude, sa voix était particulièrement rauque.
Quand Su Yi entra dans la salle de bain, ses jambes tremblaient.
Dans la salle de bain, elle regarda le miroir et réalisa que ses joues étaient vraiment rouges et rosées, comme si elle venait d’être droguée.
Pas grave. Ce n’était pas comme s’il y avait une différence, Chu Ying était pratiquement une drogue ambulante pour elle !
Elle se lava particulièrement soigneusement. Après avoir séché ses cheveux, elle se plaça devant le miroir, regarda les choses qu’elle avait apportées et commença un peu à paniquer.
Devait-elle mettre de la crème pour le corps ? Elle n’était pas sûre que ce soit comestible.
Elle se débattit intérieurement pendant un moment, et au moment où elle prit sa décision et la ramassa, elle sentit que quelque chose n’allait pas dans son corps.
— ………
Au salon.
Chu Ying était sur le point d’appeler son assistant quand un appel de Chu Xi retentit.
— Grand frère !
Le volume de la voix de Chu Xi était fort :
— Je m’y oppose !!!
Chu Ying était confus.
— Tu es avec Su Yi, n’est-ce pas ?! Dit Chu Xi. J’ai regardé les infos, vous êtes tous les deux à Disney !
Chu Ying était froid.
— Et alors ?
— Ne fais pas ça, je ne l’aime pas. Je ne veux pas d’elle comme belle-sœur, hurla Chu Xi. Grand frère, t’as oublié ou quoi, elle trompe les gens ! Liang Bo et cette ordure de gros bonnet…
— Chu Xi.
— Quoi ? Je n’ai pas fini.
— Ce gros bonnet, c’est moi, dit Chu Ying.
— ……..
— Tu m’as dit plus tôt, que papa a confisqué tes cartes de crédit ?
La voix de Chu Ying ne changea pas :
— Tu devrais passer ces quelques mois frugalement.
Chu Xi était sur le point de demander pardon quand elle entendit la voix d’une femme.
— … Chu Ying.
Chu Ying se retourna et vit Su Yi qui le regardait d’un air impuissant.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
Su Yi avait l’air étrange. Elle réfléchit un instant avant de trouver une meilleure façon de le dire.
— Je… Je saigne.
Chu Ying raccrocha immédiatement, se leva et s’approcha.
— Laisse-moi voir.
— Non, non, non !
Su Yi écarquilla les yeux, en secouant ses mains vers lui.
— Tu ne peux pas voir !
Chu Ying devint solennel.
— J’ai de quoi aider à arrêter l’hémorragie.
— Non, non !
Su Yi n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire. Voyant qu’il était sur le point d’entrer, elle cria :
— Mon, mon parent est arrivé !
Chu Ying s’arrêta, ne comprenant toujours pas.
— Quel parent ?
Ce type est en pierre ou quoi ?!
— … Le genre tatie.
Chu Ying comprit maintenant.
Les expressions du capitaine Ying aujourd’hui étaient plus riches qu’elles ne l’avaient été ces dernières années.
C’était la première fois qu’il semblait être impuissant. Il resta planté là pendant un long moment avant de demander :
— Que dois-je faire ?
— … Je n’ai pas apporté ça.
Ses règles précédentes avaient toujours été plus précises qu’une horloge. Il fallait juste que ça tombe sur ce mois-ci pour qu’elles soient avancées de quatre jours entiers !
Elle continua :
— Tu peux…
Chu Ying se leva immédiatement.
— Je vais t’aider à acheter ce qu’il faut.
— Attends ! L’interpella Su Yi.
Elle retourna dans la chambre, trouva quelque chose dans son sac et revint à la porte, lui faisant signe de s’avancer.
Chu Ying s’approcha.
— Donne-moi ta main, dit Su Yi.
Chu Ying tendit sa main. Au bout d’un moment, il sentit une sensation de picotement sur ses mains.
— Voilà !
Il récupéra sa main et jeta un coup d’œil.
Il y avait une série de petits mots sur sa main, l’écriture était généreuse.
“Septième espace série jeune fille, surface en pur coton, pour usage nocturne 275mm”.
A la fin, il y avait même un petit cœur.
…
Le capitaine Ying se tenait devant l’armoire remplie de choses et sombra dans une profonde réflexion.
A côté de lui, toutes les filles lui lançaient toutes sortes de regards.
La vendeuse à gauche n’en pouvait plus, elle s’approcha et demanda :
— Monsieur, puis-je vous aider ?
Chu Ying se pinça les lèvres, hésita un moment puis lui montra sa paume.
Après l’avoir vu, la vendeuse retint son rire en plaçant les marchandises dans sa main.
En rentrant à l’hôtel, son téléphone sonna. L’assistant lui dit respectueusement :
— Directeur Chu, il y a un tas de photos de vous et de Mlle Su postées en ligne, devons-nous engager des poursuites ?
— Les photos ont-elles été traitées ?
— Pas encore, s’empressa de répondre l’assistant, je vais m’en occuper maintenant.
— Pas besoin.
L’assistant s’arrêta à mi-chemin de raccrocher, réfléchit, puis dit de façon incertaine :
— Vous voulez dire…
Chu Ying dit calmement :
— Celles qui doivent être traitées et celles qui ne le doivent pas, pouvez-vous les trier ?
L’assistant s’empressa de hocher la tête.
— Oui !
Lorsqu’il retourna à l’hôtel, Su Yi ouvrit la porte en portant sa serviette de bain comme un peignoir.
Elle prit le sac en plastique de Chu Ying et se glissa dans la salle de bain.
Chu Ying rit, puis s’assit. Dès qu’il sortit son téléphone, il vit la série de messages envoyés par Chu Xi.
[Chu Xi : Grand frère, tu me déçois vraiment ! Tu es un de ces gars qui ne regardent que les beaux visages !]
[Chu Xi : Même si tu ne me donnes pas d’argent de poche, je veux parler ! Tu te souviens encore de Ruolin-jie du Grand Lac Ming ?!]
[Chu Xi : Je m’oppose à ce mariage.jpg]
Il était sur le point de clore la conversation lorsqu’il entendit la voix de Su Yi derrière lui.
— Tu discutes avec quelqu’un ?
Pendant le temps que Chu Ying avait passé au supermarché, elle était revenue à elle : elle ne pouvait pas chasser sa “tante”, que pouvait-elle faire d’autre que de l’accepter !
Elle avait plus qu’assez d’opportunités, la prochaine fois, elle le ferait quoi qu’il arrive !
Elle fit le tour du canapé et s’y pelotonna.
— Oui, avec ma sœur.
Chu Ying vit que son expression avait quelque chose qui n’allait pas et demanda :
— C’est inconfortable ?
Su Yi hocha la tête en disant doucement et de manière collante :
— Mon abdomen me fait un peu mal.
Elle n’avait pas bien traité son corps quand elle était jeune, alors pendant ses règles, son abdomen avait tendance à faire mal.
Chu Ying leva un sourcil et voulut se lever quand il fut tiré vers le bas par la personne à côté de lui.
— Où est-ce que tu vas ?
— Au supermarché encore, dit-il. Pour acheter une poche d’eau chaude.
— Pas besoin, dit Su Yi. Ne te dérange pas, ce n’est pas si mal.
— Ce n’est pas loin.
— Ce n’est vraiment pas si mal.
Quand Su Yi eut fini de parler, comme si elle réalisait soudainement quelque chose, un éclair de ruse se montra dans ses yeux avant qu’elle ne tousse légèrement et continue.
— En fait, ça n’a pas besoin d’être une poche d’eau chaude, il y a un autre moyen.
— Quelle autre façon ? Demanda Chu Ying.
Su Yi releva la tête et le regarda d’un air pitoyable, en prenant sa main et en la serrant.
— Tu m’aides à le masser.
…
Su Yi portait une paire de shorts en jean qui épousait son derrière ainsi que cette chemise de nuit en dentelle noire. La main de Chu Ying était sur son abdomen, frottant doucement.
Elle était allongée sur les genoux de Chu Ying, plissant les lèvres et le regardant avec satisfaction.
Sentant son regard, Chu Ying libéra une main pour couvrir ses yeux.
— Qu’est-ce que tu regardes ?
Su Yi retira sa main de côté.
— C’est ennuyeux de rester allongée.
Au moment où elle eut fini de parler, elle prit immédiatement le téléphone de Chu Ying.
Après l’avoir déverrouillé, elle vérifia WeChat.
Comme le propriétaire n’avait pas répondu, les messages de Chu Xi étaient restés sur la page d’accueil.
Su Yi les regarda, ses sourcils se levèrent.
Elle ouvrit Baidu et trouva un autocollant.
[Chu Ying : Le bel érudit et la belle femme sont nés pour être ensemble, comment cette relation peut-elle être contestée par la créature que vous êtes ?.jpg].
Après l’avoir envoyé, elle leva les yeux et demanda :
— Qui est Ruolin ?
Chu Ying fronça les sourcils, faisant de son mieux pour se souvenir, pour finalement, après un long moment, se contenter de :
— C’est peut-être une voisine de quand j’étais enfant ?
Su Yi était donc satisfaite.
[Chu Xi : ?]
[Chu Xi : Grand frère, le regard d’une femme sur une autre femme est le plus précis, tu dois me croire.]
[Chu Ying : Une femme ? Avec ta silhouette, tu es tout au plus une lycéenne.]
[Chu Xi : ???]
[Chu Ying : Je suis ta future belle-sœur. Regarde moins de séries télévisées et révise plus.]
[Chu Xi : Ha, tu as vraiment une trop haute opinion de toi-même, je suis déjà à l’université ! Ne pense pas que c’est si génial que tu sois avec mon frère, tu penses que tu peux entrer dans ma maison ? [Que du blabla.jpg]]
[Chu Ying : Te sent à mort.gif]]
[Chu Xi : …]
En entendant les rires, Chu Ying baissa les yeux avec l’intention de dire quelque chose, mais quand il vit ce qu’il y avait sur ses genoux, il s’arrêta.
Su Yi avait déplacé ses cheveux sur le côté et le col de sa robe était desserré. Faiblement, il pouvait voir la bretelle du soutien-gorge noir à l’intérieur, la scène à l’avant attendant juste de se répandre. Il y avait même un grain de beauté sur son sein gauche, complétant sa peau blanche.
Sentant que les mains sur son abdomen s’étaient arrêtées, Su Yi éloigna le téléphone portable, révélant une paire d’yeux légèrement courbés accompagnés d’un regard de confusion.
Chu Ying cessa de regarder et a continué à frotter, un feu sombre (de désir) brûlant au fond de son cœur.
Su Yi, complètement inconsciente, se plaignit à lui :
— Ta sœur est si méchante, elle me demande d’attendre et de regarder alors qu’elle ne me laisse pas faire.
— Comment ça ? Rit Chu Ying.
Su Yi lut ce qu’elle avait dit mot à mot, puis demanda :
— Je peux la gronder ?
Elle l’avait déjà fait.
— Oui, dit Chu Ying.
Su Yi était donc satisfaite. Tout en tapant sur l’écran, elle marmonna :
— Alors je fais exactement ça, tu ferais mieux de m’épouser à l’avenir ou je perdrais ma composure.
Finalement, Chu Ying ne put pas se retenir. Après l’avoir fixée pendant un demi-moment, il leva soudainement une main et lui prit le téléphone.
Su Yi ne réagit pas assez vite. Elle cligna des yeux.
— … Qu’est-ce que tu fais, tu ne vas pas regretter aussi vite, si ?
Chu Ying ne répondit pas, jetant le téléphone dans l’espace entre le canapé, passant la main derrière son cou et la remontant.
Puis, il l’embrassa.
Su Yi réagit rapidement cette fois.
Elle avait déjà été malmenée auparavant : ce type embrassait toujours légèrement et s’enfuyait après avoir fait naître un peu de désir en elle. Elle tendit immédiatement la main, prit son cou et approfondit le baiser.
Chu Ying n’avait pas non plus l’intention de s’arrêter à un baiser superficiel cette fois-ci.
Après s’être embrassés doucement deux fois, il écarta ses lèvres et y plongea sa langue.
Su Yi tomba immédiatement dans un étourdissement complet, ses mains affaiblies, ne pouvant plus supporter son poids. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était d’essayer de s’appuyer sur sa poitrine.
Il fallut deux minutes entières avant que le baiser ne soit interrompu par la sonnerie du téléphone sur le canapé.
Chu Ying la lâcha. La personne qu’il embrassait avait les cheveux en désordre, les joues roses, les lèvres rouges et gonflées, comme si elle venait d’être ravagée.
Il se leva, la voix un peu rauque.
— Je vais à la salle de bain.
Ce n’est que lorsque la porte de la salle de bains fut fermée que Su Yi revint un peu à elle.
Elle prit quelques grandes respirations, et trouvant le téléphone trop bruyant, le décrocha, prête à le mettre en mode silencieux.
L’appel venait de “Chu Xi”.
Elle haussa un sourcil, ses doigts, qui voulaient mettre le téléphone en mode silencieux, préfèrent appuyer sur “Décrocher”.
— Frère ! Cria Chu Xi. Tu as vu les messages ?! Elle est vraiment trop, si elle vient à la maison, elle va me mettre en colère à mort… Et maman aussi !
— Petite sœur…
La voix de Su Yi était douce et sensuelle, du genre à rendre très clair ce qu’elle faisait exactement à ce moment-là :
— … A cette heure, les adultes ont des affaires d’adultes à faire. Si tu as des opinions à exprimer, reviens demain. Sois sage.