Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 48 – Le cœur de l’édifice
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 48 – Le cœur de l’édifice

Une fois sorti de la pièce, Klein prit dans la même main sa canne et sa lanterne pour laisser sa main gauche libre de récupérer au plus vite le contenu de sa poche si jamais les choses venaient à tourner.

À l’intérieur se trouvaient des charmes, le sifflet d’Azik, quelques cartes de tarot et à part la caractéristique de Rosago et l’Œil Noir, sa poche contenait tous les moyens à sa disposition.

Le détective et son garde du corps avaient à peine fait un pas que l’emblème sur la porte d’à côté apparut à la lumière de la lanterne. C’était un simple dessin représentant un bébé entouré des symboles du blé, des fleurs et de l’eau de source.

– « L’emblème sacré de la Terre Mère… » dit Klein d’une voix solennelle.

En tant qu’ancien Faucon de Nuit, l’une de ses compétences de base était de pouvoir distinguer les symboles des autres églises.

Miss Garde du Corps acquiesça d’un léger signe de tête.

Dans cette ambiance et cet environnement, sa robe gothique noire semblait encore plus sinistre et la lumière de la lanterne donnait à son visage pâle l’apparence d’un spectre affligé.

N’importe quel autre aventurier, devant ce spectacle, se serait certainement enfui en trébuchant de peur.

Retenant son souffle, Klein poussa la porte de pierre et leva bien haut sa lanterne.

La disposition des lieux était très similaire à celle de la salle précédente, sorte de fusion parfaite entre une petite salle de prière et la statue géante.

Après avoir passé des dalles couleur de blé, Klein aperçut juste devant lui trois marches qui menaient à une autre plateforme sur laquelle se dressait une sculpture de pierre blanche d’environ quatre ou cinq mètres de haut. Celle-ci représentait une belle dame bien en chair entourée d’eau de source et aux pieds de laquelle poussaient des épis de blé. Sur sa robe dont on aurait dit qu’elle flottait au vent, on pouvait voir différentes sortes de plantes et de fleurs, ainsi que la représentation de divers animaux.

Cette dame avait la poitrine haute et tenait dans ses bras un adorable bébé emmailloté. Elle se dressait là de toute sa hauteur et il émanait d’elle quelque chose de sacré.

– « Ne me dites pas que c’est la statue de la Terre Mère », dit doucement Klein avec un rictus.

Son garde du corps ne répondit pas.

Après avoir fait le tour de la salle, tous deux quittèrent les lieux et ouvrirent la troisième porte, toute proche.

Derrière celle-ci se trouvait un couloir suffisamment large pour que quatre personnes puissent y marcher côte à côte. Sombre et profond, il semblait plein de mystère et d’étrangeté. Où pouvait-il bien mener ?

– « Allons d’abord voir ce qui se cache derrière les quatre portes de droite », suggéra Klein qui ne voulait pas s’y aventurer imprudemment.

Pour toute réponse, Miss Garde du Corps fit demi-tour.

Ils ouvrirent l’une après l’autre les quatre portes en question, ornées successivement de l’Emblème Sacré de la Tempête, composé de symboles représentant des rafales de vent et des vagues orageuses – l’Emblème Sacré du Soleil, entouré de lignes, l’Emblème Sacré du Dieu du Combat où le symbole du crépuscule se combinait à un autre en forme d’épée – et celui du Savoir et de la Sagesse, représenté par un livre ouvert et un œil omniscient.

Par contre, il y avait dans une salle quatre statues supposées représenter des divinités.

Un homme d’âge moyen majestueux dans son armure noire se tenait debout sur des vagues tumultueuses, entouré de vents violents, d’éclairs et portant à la main un trident.

On pouvait voir également un jeune homme vêtu d’une robe d’un blanc immaculé qui tenait dans une main un livre d’actes et dans l’autre une sphère d’or semblable au soleil. Il était beau et plein d’entrain.

Il y avait aussi un guerrier assis sur un trône placé très haut et qui tenait devant lui une épée. La visière de son casque dissimulait son visage et son corps était recouvert de quelque chose qui donnait un indescriptible sentiment de délabrement.

Enfin, un vieillard encapuchonné dont on ne voyait que la bouche, les rides et la longue barbe blanche tenait à la main un livre ainsi que l’œil omniscient.

Outre le Dieu de la Vapeur et des Machines, il y avait dans ce lieu étrange six statues humanoïdes représentant des Dieux orthodoxes.

Compte tenu de la faible position de l’Église du Dieu de la Vapeur et des Machines avant Roselle, une explication semblait se dessiner quant à ce problème.

– « C’est vraiment étrange… » dit Klein avec un soupir, en partie parce qu’il ne pouvait pas s’en empêcher et d’autre part pour tester la réaction de son garde du corps.

Six des dieux orthodoxes étaient réunis dans cette vaste salle d’une profondeur de cent mètres, ce qui, pour l’époque, aurait été inimaginable !

Comment l’Église des Six Vrais Dieux pouvait-elle accepter que ses divinités vivent dans la même structure que les autres dieux ? !

Était-ce une coutume qui n’a existé que durant la Quatrième Époque ? Et puis, que sont ces statues humanoïdes ? Bien qu’elles aient l’air normales, contrairement aux sinistres statues de la Démone Primordiale et du Vrai Créateur, il s’en dégage d’étranges vibrations… Qu’a-t-il bien pu se passer pour qu’à notre époque, les images de ces six dieux soient devenues des symboles abstraits… En fait, peut-être est-ce ainsi depuis toujours, le maître des lieux – un noble soupçonné de faire partie de la famille Tudor, ayant délibérément créé des statues de ces six divinités dans un but bien précis… Hmm, cela me fait penser à un élément tiré d’un roman que j’ai lu dans ma vie précédente, la Bannière des Six Âmes…

Son garde du corps ne réagit pas directement à ce qu’il venait de dire.

– « Il y a une autre porte », fit-elle simplement remarquer.

C’est vrai… Pensa Klein, saisi par la crainte.

De son point de vue, les portes placées au milieu avaient souvent une signification particulière. Celle-ci menait peut-être au cœur de cette construction, c’est-à-dire là où le danger était le plus grand.

Il hésita un instant et demanda :

– « Que pensez-vous de ce secteur ? »

Ne pouvant pas recourir au brouillard gris pour éliminer toute interférence, il estimait que la perception et l’instinct spirituels de Miss Garde du Corps étaient, pour le moment, plus fiables que ses propres moyens de divination. En effet, sa condition proche de celle d’un corps spirituel lui permettait de communiquer avec le monde des esprits pour obtenir des révélations, et ce sans aucune obstruction.

Celle-ci ferma les yeux.

– « C’est très dangereux », répondit-elle au bout de quelques secondes. « Mais le danger est maîtrisé. À mesure que vous avancerez, ne touchez plus à rien. »

Un danger maîtrisé… Comme s’il y avait quelque chose de scellé à l’intérieur ?

Tout en réfléchissant, lui et son garde du corps se dirigèrent vers la porte centrale et s’avancèrent sur le sol sombre.

La lumière de la lanterne semblait légèrement s’affaiblir, comme si elle avait du mal à dissiper l’obscurité devant elle. Klein avait glissé sa main gauche dans sa poche et serrait le sifflet de cuivre ainsi que quelques charmes.

Au bout d’une trentaine de pas, la jeune femme s’arrêta brusquement.

Klein leva sa lanterne, et vit que le passage était bloqué par des rochers et de la terre.

De chaque côté se trouvait une porte de pierre de la même forme que celles de la salle principale. Celle de droite, entr’ouverte, laissait apercevoir de la terre et des pierres.

– « Cette antique construction était peut-être en surface à l’époque, et a fini par s’enfoncer et s’effondrer pour une raison ou pour une autre », marmonna le jeune homme. « Nous n’avons pas le choix quant à la direction à prendre. »

Il n’avait pas fini de parler qu’il vit son garde du corps flotter devant lui, se coller à l’énorme rocher, fusionner avec lui et disparaître.

Les lèvres crispées, il attendit patiemment.

Au bout de quelques minutes, la jeune femme émergea de la terre qui s’accumulait sur sa droite. Elle n’avait pas le moindre grain de poussière sur elle.

– « Tout s’est complètement effondré », conclut-elle, catégorique.

Durant un instant, Klein ne sut que répondre. Il se contenta de sourire.

Tous deux regardèrent alors simultanément vers la gauche où la porte, qui n’était pas totalement fermée, laissait apparaître un espace d’environ 3 centimètres.

Le détective s’approcha et regarda attentivement par l’interstice.

Sa Vision Spirituelle, jusque-là bloquée par la porte de pierre, mit aussitôt en évidence quelque chose.

À l’intérieur brillaient au moins quatre puissantes lumières spirituelles, deux à la teinte proche de l’or sombre et deux autres d’un bleu profond comme la mer.

Klein revint à sa vision normale et une “étroite” image apparut.

La lueur du feu qui pénétrait dans la pièce éclairait des dalles de pierre noire où s’amoncelaient des os couverts de vêtements en décomposition. Quelques-uns émettaient une lumière or et bleue.

Des caractéristiques Transcendantes condensées ? Des objets occultes ?

Tout à ses pensées, le jeune homme balaya du regard les extrémités de la salle.

Le long du mur sombre se trouvait une porte pliante.

Une porte à deux battants ensanglantés !

Ce qui semblait être du sang frais coulait sur la porte et reflétait la lumière.

Klein s’apprêtait à laisser son garde du corps partir en éclaireur lorsque soudain, il perçut un changement dans le sifflet d’Azik qu’il tenait dans sa main !

Son toucher, d’habitude froid et doux, lui transperçait les os et lui laissait une profonde impression de mort !

Le jeune homme plissa les yeux et instinctivement, fit un pas en arrière.

Il s’aperçut alors que son avant-bras droit était engourdi, démangeait et commençait à enfler.

Une image lui traversa l’esprit. Aussitôt, il prit une carte de tarot et s’entailla le bras. De la blessure jaillit non pas du sang, mais de minuscules vers noirs qui se tortillaient !

Sitôt qu’ils touchaient le sol, ceux-ci se transformaient en fumée.

Ils luttaient, se recroquevillaient, mais pour finir, ils fondaient sous la lueur de la lanterne.

Quelques secondes plus tard, il ne restait plus de vers dans la blessure, seulement un liquide rouge sombre.

Klein fit alors tressaillir ses muscles pour contrôler la petite coupure et arrêter l’écoulement de sang.

La jeune femme, qui l’observait calmement, fronça ses jolis sourcils ce qui était exceptionnel.

Klein était sur le point de dire quelque chose lorsqu’il réalisa que le contact du sifflet était toujours aussi glacial, d’une froideur mortelle.

Au même moment, son regard tomba sur l’ombre de Miss Garde du Corps.

Elle n’avait jamais eu d’ombre !

– « Courez ! » Cria le jeune homme en joignant le geste à la parole.

Sa protectrice s’éleva aussitôt dans les airs et tous deux virent devant eux une ombre noire engloutir la lumière que générait la lanterne.

Klein courait aussi vite qu’il le pouvait, tel un ouragan, tandis que la lumière autour de lui disparaissait.

L’ombre grandissait, se rapprochait, s’épaississait. Elle était sur le point d’engloutir totalement la lueur de la flamme et la porte était encore à quelque mètre d’eux.

Instinctivement, notre détective se jeta en avant, fit une roulade et passa la porte de pierre.

La lumière se raviva soudain et le malaise qu’il ressentait disparut instantanément. Le sifflet de cuivre avait retrouvé son toucher doux et froid.

La jeune femme, qui flottait à côté de lui, se retourna et, regardant le passage plongé dans l’obscurité, dit d’un ton incertain :

– « Un esprit maléfique… »

Un esprit maléfique ? Klein faillit prendre une grande bouffée d’air en entendant cela. Fort heureusement, un Clown savait contrôler son expression et ses réactions.

Dans le domaine occulte, les mauvais esprits étaient des monstres extrêmement terrifiants et les meilleurs d’entre eux considérés comme étant de même niveau que les Transcendants de Haute-Séquence.

Un esprit maléfique qui erre dans cette antique construction ? Serait-il, pour une raison quelconque, retenu ici ou prisonnier de cette salle ? Hmm… Si vraiment il s’agissait d’un esprit maléfique, cela explique la réaction du sifflet. Ces créatures sont des sortes de morts-vivants…

Le jeune homme se redressa et à son tour, regarda le passage plongé dans l’obscurité. Il eut alors l’impression que deux yeux froids le fixaient !

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