Le Chevalier des Elfes
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Hertio : Erinyanaé comment allez-vous ?

Erinyanaé : Je suis nauséeuse, que me voulez-vous ?

Hertio : Vous aider à vous venger d’Arthur, je vais transférer votre haine dans une inscription magique, et cela sera l’étape finale d’un sort dévastateur.

Erinyanaé : Cela risque d’être nettement insuffisant. Arthur a de sacrées protections contre les malédictions.

Hertio : Oui mais j’ai prévu du lourd.

Erinyanaé : Que deviendrais-je quand vous aurez fini de vous venger ?

Hertio : Je vous prendrai pour épouse.

Erinyanaé : Dans ce cas vous pouvez compter sur ma coopération.

Hertio mentait à Erinyanaé, il lui réservait un sort peu enviable. Il commença le sort des mille haines. Il collecta le ressentiment de plusieurs centaines de personnes hostiles à Arthur, et il le stocka dans une gravure surnaturelle ayant la propriété de déclencher une mort atroce sur la cible. Il utilisa un burin pour tracer sur un sol rocailleux une représentation du Néant, une tornade avec une gueule remplie de crocs.

Il allait sacrifier son dernier grimoire investi avec la puissance de l’informe pour créer une des pires malédictions qui soit. La dernière étape du plan consista à mettre à mort Erinyanaé, extraire son cœur et le brûler dans une flamme mystique. Ensuite il fallait transférer son âme dans la gravure, et commencer à réciter une très longue formule magique.

Hertio après dix minutes à parler commençait déjà à fatiguer, mais il s’appuyait sur sa sinistre résolution afin de maintenir sa concentration. Ses manigances surnaturelles affaiblissaient la frontière entre le monde des vivants et des morts. Elles attiraient à lui des fantômes d’elfes et d’autres entités sinistres. Mais Hertio bravait avec énergie sa peur, il tenait enfin un moyen de garantir de sacrées souffrances sur Arthur. Alors il n’avait pas l’intention d’abandonner. Même si certaines des créatures vues étaient terrifiantes selon les critères des elfes ordinaires. Si la taille gigantesque de plus de vingt mètres de haut ou l’aura d’effroi des sombres entités suffiraient à causer une crise cardiaque de panique chez beaucoup de monde, Hertio puisait dans son ressentiment immense contre Arthur et ses subordonnés pour s’armer d’un courage impressionnant.

Il suffirait pourtant d’un moment d’hésitation et son âme finirait par être déchirée en milliers de morceaux par les créatures l’entourant. Le pouvoir invoqué par Hertio représentait une friandise très appétissante pour les êtres qui gravitaient autour de lui, les dizaines de spectres s’agglutinant à proximité du cercle de protection de leur proie. Mais Hertio tenait bon, et il recourut à des arcanes défensifs extrêmes pour garantir sa survie. Il ne lésina pas sur la dépense pour acquérir ce qui se faisait de mieux en outils magiques de protection. Il plaça des reliques contenant les restes de champions vénérés du Néant aux quatre coins cardinaux de son cercle, des vases comportant le cœur et le cerveau de personnes avec un potentiel magique exceptionnel.

Après quelques heures à psalmodier des mots de pouvoirs le rituel s’annonçait prêt, mais la première cible ne serait pas Arthur mais Morgane. Elle ferait office d’appât pour piéger le vampire. La tente des complots deviendrait le lieu d’une grande tragédie.

Morgane : Argh ! Au secours !

Arthur : Qu’y a t-il Morgane ? Merlin examine tout de suite Morgane.

Merlin s’approcha de Morgane et tenta de déjouer le charme surnaturel la faisant souffrir, mais il se heurtait à une résistance acharnée, il ne parvenait pas à déjouer le maléfice. Il identifia en quelques secondes la nature du sort employé, et le moyen le plus rapide de sauver Morgane, mais il hésitait beaucoup à communiquer certains renseignements.

Arthur : Alors qu’y a t-il Merlin ?

Merlin : La malédiction qui pèse sur Morgane est le sort des mille haines.

Arthur : Je dois sans doute être la cible principale, Morgane n’est qu’un vecteur, elle n’est pas assez retorse pour attirer autant de ressentiment que moi.

Merlin : Qu’allez-vous faire votre majesté ?

Arthur : Me sacrifier.

Merlin : Mais vous allez sans doute beaucoup souffrir.

Arthur : Oui mais je suis sans doute capable de résister beaucoup plus longtemps que Morgane, cela évitera la mort d’un être cher à mon cœur, et te donnera le temps de trouver une solution pour contrer le maléfice.

Merlin : Donnez moi trente secondes, et je pense avoir de quoi régler le problème de Morgane sans vous impliquer, je vous demande juste un peu d’intimité pour user d’un sort secret.

Dix minutes se passèrent et rien ne sembla changer. Arthur pénétra de nouveau dans la tente. Il trouva une explication dans le fait que Merlin brandissait une épée sacrée qui attirait à elle un flot continu de ténèbres surnaturelles. Qu’il suait à grosses gouttes pour enfermer dans une arme la malédiction. Il semblait pris par de sacrés efforts mentaux et physiques vu son expression terriblement crispée. Il avait l’air de mener une lutte terriblement intense. Pendant un moment Arthur eut peur que Merlin vacille, qu’il soit débordé par son épreuve. Mais finalement il parvint à contenir efficacement le maléfice, même s’il se sentait profondément meurtri.

Merlin : Je suis un misérable.

Arthur : Pourquoi donc ? Tu as été héroïque Merlin.

Merlin (bafouille) : Oui c’est vrai, excusez moi.

Merlin se retira précipitamment en prétextant une grande fatigue. Toutefois il ne disait pas toute la vérité, son épée ne suffit pas à vaincre la malédiction qui menaçait Arthur. Alors il opta pour une solution dangereuse, il noua un pacte avec le Néant. Il détruisit une relique majeure, un sablier contrôlant le temps, en échange de la vie de son haut-roi, les traces de l’objet disparurent très vite car le Néant engloutit avec ardeur tous les restes du sablier. Merlin se sentait affreusement coupable, il sauvait certes une personne qu’il respectait. Cependant il permit à une entité terriblement dangereuse d’accroître sa puissance. Il mit en péril l’existence de tous les elfes pour venir en aide au vampire. Désormais le pouvoir libéré du sablier allait participer à soigner le Néant, à hâter son réveil complet. Ce qui signifiait que Merlin joua un rôle de premier plan pour les puissances de la ruine, des forces souhaitant au mieux l’esclavage des elfes, au pire l’annihilation de leur corps et leur âme.

Merlin éprouvait un remords atroce, mais il se décida quand même à cacher la vérité. Il camoufla la disparition du sablier du Néant, en le remplaçant par un objet de la même apparence. Et il affirma qu’un charme empêchait d’user des pouvoirs de cette relique majeure, sous prétexte que des gens lancèrent une malédiction dessus.

Pour arranger les choses, certains adeptes de l’entité s’avérèrent désormais renforcés par les reliques majeures. Le sacrifice du sablier permit au Néant de développer des contre-mesures contre les reliques.

Et il y avait pire, Erèbe le malfaisant prit la tête d’une armée de suivants du Néant qui menaçait les royaumes elfiques. Il embrassa la cause de l’entité de son plein gré. En effet il ne supportait pas le fait de vieillir, il voulait rester jeune à jamais. Le spectacle de son grand-père souffrant de débilité sénile, le marqua profondément. Le malfaisant en voyant un homme fier devenir un être se comportant comme un enfant capricieux, puis un bébé, se jura de tout faire pour éviter lui-même de subir la même situation. En prime il espérait devenir le roi de tous les elfes et de l’humanité en servant fidèlement le Néant.

Erèbe aimait donner l’image d’une personne sûre de lui, il appréciait de faire croire à ses subordonnés, qu’il ne connaissait pas la peur, que son courage s’avérait grand. Mais dans les faits le malfaisant souffrait de centaines de phobies, il craignait les animaux carnivores, les bêtes herbivores de grande taille, l’obscurité, les espaces clos de petite taille etc.

Il arrivait à éviter de paraître effrayé grâce à sa fierté et sa forte volonté. Toutefois quand il était seul, il se lamentait souvent. Bien qu’il aurait voulu se débarrasser du vampire, Erèbe suivit les instructions de l’entité, il chercha à discuter avec Arthur. Tous deux parlementèrent dans la tente des complots.

Erèbe : Si tu te rallies à moi, tu seras très généreusement récompensé, tu hériteras d’une puissance qui fera de toi l’égal d’un dieu.

Arthur : Même si tu as raison, je ne profiterai pas forcément longtemps du pouvoir accordé par le Néant, c’est une entité capricieuse.

Erèbe : Le Néant n’est pas capricieux, il est impitoyable, il est sans pitié avec les faibles, mais toi tu n’as rien à craindre. Tes talents et ta détermination font de toi un être d’exception, un combattant d’élite. Le Néant serait stupide s’il sacrifiait un élément irremplaçable tel que toi. Tu n’as pas à t’en faire, le Néant possède une intelligence extraordinaire. Il s’agit selon moi du dieu le plus intelligent de l’univers.

Arthur : À la moindre erreur le Néant me punira, or même les dieux commettent des erreurs. Si je me soumets au Néant je perdrai à terme non seulement la vie, mais en plus mon âme sera détruite.

Erèbe : Parmi les nombreux dons que confère le Néant, il y a l’intelligence surnaturelle. Si tu deviens mon allié, tu bénéficieras d’un décuplement de ton quotient intellectuel. Tu seras capable d’élaborer des plans parfaits, tu n’auras pas à craindre de commettre une erreur.

Arthur : Même en admettant que tu n’aies pas tort, Erèbe. Qu’obtiendrais-je si le Néant triomphe ? La réponse est rien du tout. Le Néant ne pense qu’à semer la destruction et la mort, s’il parvient à ses fins le Néant dévorera non seulement ses ennemis, mais aussi ses esclaves.

Erèbe : Je ne suis pas un esclave, je suis un être qui chaque jour qui passe se rapproche du divin.

Arthur : Tu mérites peut-être l’appellation de dieu, mais tu perds peu à peu ton libre-arbitre. Même les volontés les plus fortes finissent par être complètement soumises au Néant, si elles restent contaminées trop longtemps. J’ai personnellement supervisé les tests de résistance au Néant sur des animaux et des humains. Certains succombent au bout d’une semaine, d’autres résistent dix ans mais, au final cent pour cent des cobayes finissent par devenir les marionnettes du Néant.

Erèbe : Si tu rejettes le Néant alors il se venge, mais si tu coopères avec cette entité, tu conserves ta liberté de pensée. As-tu fait des expériences sur des cultistes du Néant ?

Arthur : Non mais je doute que cela aurait changé grand-chose.

Erèbe : Alors tes expériences s’avèrent incomplètes, je te rassure ceux qui coopèrent de leur plein gré avec le Néant ne sont pas asservis par lui. En fait les suivants du Néant deviennent très supérieurs aux autres personnes sur le plan de la volonté.

Arthur : Les humains ordinaires n’ont rien à envier aux cultistes du Néant sur le plan de la volonté. Pour acquérir de la gloire, du pouvoir ou de la richesse, ils sont capables de faire preuve d’une détermination extraordinaire.

Erèbe : Je remarque que je ne pourrais pas te faire rejoindre mon camp, c’est très dommage, je vais être forcé de te combattre. À notre prochaine rencontre nous nous battrons.

Arthur : Je ne suis pas désolé de t’affronter, par contre je suis navré de devoir lutter contre les elfes qui t’accompagnent.

Une semaine après leur rencontre, Erèbe le damné et Arthur le vampire alignèrent leurs troupes dans un face à face dans une ancienne région agricole. Il y était possible de distinguer par ci par là des vestiges de cultures ou de ferme, mais la majorité des environs était soit brûlée soit gravement polluée par la magie noire.

Erèbe rayonnait de confiance, il était certain de la victoire, surtout qu’il prit de multiples précautions pour s’octroyer les faveurs du Néant. Il organisa le sacrifice de dix mille prisonniers avant la bataille, il s’arrangea pour qu’une multitude de gens aussi bien humains qu’elfes aient leur âme offerte en pâture au Néant. Il préleva d’ailleurs un gros contingent de bébés et d’enfants en bas âge pour s’allier les faveurs de sa divinité.

Il ordonna aussi que des mages prisonniers soient offerts au Néant. En effet l’entité appréciait hautement les esprits très jeunes, mais aussi les personnes dotées de pouvoirs surnaturels. Le damné pour motiver ses subordonnés à être fanatiques organisait aussi de temps en temps les sacrifices religieux de subalternes jugés lâches ou pas assez compétents.

Il mettait souvent à mort des sbires dont le seul tort était de se montrer ambitieux. Erèbe ne supportait pas la concurrence, il voyait comme une insulte de chercher à gravir rapidement les échelons sans son consentement. Aussi il se débarrassa d’individus très compétents dont le seul tort consistait à témoigner un vif désir d’ascension sociale.

Arthur n’allait pas jusqu’à mettre à mort les opposants politiques ou les gens qui contestaient son autorité, mais le vampire s’avérait aussi assez autoritaire. Par moment il pratiquait l’espionnage et la révélation de scandale dans le seul but d’écarter de la vie politique, ou de neutraliser des gens qui lui posaient des problèmes. Respecter la loi dans les royaumes elfiques ne signifiait pas nécessairement une vie tranquille.

Quand le vampire sentait qu’un individu remettait en cause son autorité de manière efficace, il œuvrait souvent à causer la déchéance sociale de son adversaire, y compris si l’opposant respectait scrupuleusement les lois en vigueur.

Erèbe et Arthur décidèrent de parler à l’ensemble de leurs troupes pour mieux les motiver avant l’assaut général.

Erèbe : Mes frères, nous gagnerons car nous sommes choisis par le Néant, une entité crainte par les plus puissants dieux. D’ailleurs ceux d’entre nous qui se montreront particulièrement méritants aujourd’hui auront une récompense superbe, la divinité. Oui vous avez bien entendu, les plus valeureux guerriers du Néant deviendront des dieux. Cette bataille n’est qu’une étape parmi d’autres, d’abord nous nous occupons des mortels, ensuite ce sera le tour des divinités non affiliées au Néant de s’agenouiller. Mes amis nous sommes destinés à régner non pas sur un monde, mais sur l’univers tout entier. Vive le Néant !

Arthur : Mes amis, encore une fois nous sommes réunis pour défendre les royaumes elfiques. Mais cette fois les enjeux sont plus importants que d’habitude. En effet si nous perdons, nos âmes et celles de nos proches serviront de pâture au Néant. Avant de subir l’anéantissement nos esprits seront voués à des millénaires de torture. Mais ne vous en faites pas, nous disposons encore une fois d’une arme qui nous donnera l’avantage sur nos ennemis. Nous devons vaincre ou nous, nos familles et nos amis connaîtront un sort pire que la mort.

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