La route de la Montagne Niuding était plutôt spacieuse après les travaux. Un seul but avait motivé ces investissements : faire la course en toute sécurité ! Ainsi, même avec un tracteur roulant à 150 km/h, un peu de prudence permettait d’éviter tout accident.
J’espère justement qu’Oncle Lu ne sera pas imprudent ! pensa Song Shuhang. Après tout, il avait beaucoup bu, d’où sa vive inquiétude pour leur sécurité.
Un ivrogne sur un tracteur à 150 km/h… Effrayant.
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Sur la fameuse route, le tracteur avait laissé les trois voitures de sport dans la poussière.
À ce moment-là, le Vieux Lu cria depuis son siège à l’avant : « Vieux Song, je viens de dépasser trois véhicules incroyables, non ? »
Il n’osait pas y croire malgré en avoir été témoin.
– « Je… C’est ça. » Seules des questions tournoyaient dans sa tête. Où Shuhang a-t-il trouvé ce tracteur ? Il peut dépasser 150 km/h ? C’est une blague ? N’est-ce pas encore mieux qu’une voiture de course ?
– « Incroyable. Nous allons sûrement à plus de 100 km/h ! Ahahaha ! » rit nerveusement le Vieux Lu.
En l’entendant, Lu Tianyou eut une terrible prémonition. Son père ne riait ainsi que pour deux raisons :
Soit Monsieur Song venait de leur rendre visite et l’avait titillé là où cela faisait mal, si bien qu’une fois son ami parti, il pouffait nerveusement pendant un long moment, accablé par la colère.
Soit c’était lui qui avait rendu visite à son cher camarade et avait frappé juste. Après avoir terminé sa mission et être rentré chez lui, il riait tout aussi nerveusement, extrêmement heureux.
Bref, peu importait la raison de ce rire. Une fois qu’il commençait, il perdait toute lucidité.
Et comme il l’avait craint, le Vieux Lu soupira : « On dirait que je suis vraiment bourré ! »
Comment un tracteur pouvait-il aller aussi vite ?
Comment pouvait-il dépasser trois voitures de sport ?
La réponse était évidente : dans ses rêves !
Ou… En étant ivre mort au point d’en avoir des hallucinations !
Il se demanda s’il était réellement si plein que cela.
Après l’avoir entendu, Lu Tianyou paniqua : « Papa, réveille-toi ! Garde le contrôle du tracteur, Oncle Song et moi sommes aussi à l’arrière ! »
– « Ne t’inquiète pas, même si je suis saoul, je suis toujours un expert en conduite de tracteurs ! » Tout son corps s’est mis à trembler et à osciller d’avant en arrière : « Vieux Song, c’est l’heure de s’amuser ! » Puis il commença à chanter fort : « Je suis monté… Sur mon tracteur ! J’ai mis la clé… dans le contacteur ! Vieux Song, avec moi ! »
– « Au diable ta chanson ! Tiens donc correctement le volant et regarde devant toi ! Ne te laisse pas distraire ! »
– « Pfff… Vieux Song, joue le jeu ! Normalement, tu dois faire comme si nous étions amis et chanter le ver suivant. Chacun son tour, c’est comme ça ! »
Alors, il commença réellement à se sentir diminué par l’alcool. Ses pensées étaient encore relativement claires, toutefois ses mains manquaient de souplesse. Son corps lui parut réagir lentement aux ordres donnés par son cerveau.
Il secoua fortement la tête, tâchant de se concentrer. « Vieux Song, tu casses vraiment l’ambiance. Si tu ne chantes pas, alors je le ferai tout seul ! Je suis monté… Sur mon tracteur ! J’ai mis la clé… dans le contacteur ! Et… AAAAAAH ! »
Ce n’était pas qu’il avait oublié la suite… Il avait récité les paroles pendant la moitié de sa vie, sa mémoire n’était pas le problème.
Le problème était le virage qui s’annonçait. Une tête d’épingle particulièrement serrée !
D’où la transformation de son ton d’ivrogne jovial en cri effrayé.
Le Vieux Song vit également ce qui les attendait. « Reprends-toi et freine ! »
– « Je sais ! Mais on va trop vite ! » Puis il braqua à fond vers la droite, faisant de son mieux pour survivre à ce virage.
Dans son angoisse, il pivota sur ses hanches.
Le tracteur passa la tête d’épingle en dérapant.
Le Vieux Song souffla, soulagé.
Mais alors, le Vieux Lu hurla : « Et merde, un tour de reins ! »
Bien qu’il eût conservé sa carrure d’ours, il n’était plus tout jeune. Dans le virage, il avait fait un faux mouvement ! Son dos était atrocement douloureux, au point qu’il avait du mal à tenir le volant.
En conséquence de quoi, l’angle d’attaque du tracteur changea légèrement. À peine quelques degrés, mais leur engin allait toujours à 150 km/h ! En allant aussi vite, cela suffisait à mettre leur vie en danger !
À l’arrière, le père de Shuhang hurla : « Attention ! Nous allons heurter la glissière ! »
– « Putain ! Sans ce mal de dos, j’aurais pu continuer facilement ! » Puis il serra les dents en se forçant à écraser la pédale de frein et garda le contrôle de son véhicule.
Il n’avait pas conduit pendant vingt ans ce genre d’engins pour rien. Peu importait comment, il prendrait le virage suivant !
Lorsque le tracteur tournait, les deux roues de la remorque ne touchaient plus le sol. Sans la Formation de Renforcement du Vénérable Blanc, elle se serait détachée et serait partie vers d’autres cieux !
Grâce à la Formation, elle se contentait de grincer. Même l’énorme rocher, la valise et les deux hommes étaient protégés. Ils se balançaient violemment, sans subir le moindre mal.
Ils avaient passé la première série de têtes d’épingles en douceur. Tous expirèrent en même temps, soulagés.
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A l’arrière, les trois filles suivaient le tracteur de loin.
Toutes le virent réussir un magnifique dérapage.
Comment décrire cela ? Uniquement avec le mot “génial” ? Une telle maîtrise ne pouvait être que celle d’un dieu de la route !
– « Yaya, cet Oncle Lu est le meilleur ! Même s’il a un peu freiné, il était toujours à environ 120 km/h ! La façon dont il a dérapé était tout simplement trop cool ! Incroyable ! » cria Maisui.
Alice était tout autant enthousiaste. « Un tracteur qui dérape ! La remorque s’est même soulevée au-dessus du sol ! Ta caméra était-elle allumée ? Tu l’as filmé ? »
– « Oui, mais il était assez loin. Je ne sais pas si on verra quelque chose. » Zhao Yaya siffla, impressionnée… Était-ce cela, un pro ?
Oncle Lu conduit un tracteur modifié pour atteindre les 150 km/h. Et comme si cela ne suffisait pas, il peut même le faire déraper dans les virages. Wahou ! Plus tard, devrais-je lui demander conseil ?
N’avait-il pas été moniteur d’auto-école ?
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À ce moment-là, le fameux dieu de la route avait un visage pâle et un atroce mal de dos.
Le Vieux Song déclara aussitôt : « Vieux Lu, arrête le tracteur. Changeons de conducteur ! »
Lu Tianyou sourit amèrement, pensant qu’il allait hériter de la mission de les ramener à bon port. « Oncle Song, je ne sais pas conduire ce genre d’engin ! »
– « Pas grave, je peux le faire. Vieux Lu, arrête-toi ! »
Il n’en avait pas l’air, il avait lui aussi eu son lot d’épreuves. Sa technique au tracteur n’était pas inférieure à celle de son camarade de toujours !
– « J’essaie de freiner, mais j’ai du mal. Il nous faudra un certain temps pour ralentir. Aïe, aïe, aïe, mon dos ! Je vais essayer de… Merde ! »
Une nouvelle tête d’épingle était visible devant eux.
Et elle était encore pire que les précédentes !
D’un côté, une falaise. De l’autre, un trou avec un retour cinq mètres plus bas. Le flanc de cette montagne était en terrasses de quatre ou cinq mètres de haut qui s’étendaient jusqu’en bas.
Les deux étaient très dangereux. Peu importait le sens d’une sortie de route, entre la roche dure et la pente, les deux risquaient de leur coûter la vie.
Et comme si cela ne suffisait pas, le tracteur n’avait pas encore ralenti ! Le Vieux Lu se sentit suer à torrents.
Monsieur Song tâcha de garder son calme : « Vieux Lu, tiens le coup. Une fois que nous aurons pris ce virage, arrête le véhicule et laisse-moi ta place ! »
– « Aïe, aïe, aïe… Bien ! C’est juste une simple tête d’épingle ! Je peux même m’en faire même deux ! Regardez-moi surmonter tous les obstacles ! »
Il endura une fois de plus la douleur et tourna le volant, faisant de son mieux pour passer ce virage serré !
Il lui suffisait de le prendre correctement. Après quoi, ils seraient saufs ! Il devait tenir le coup. Un petit virage de rien du tout ne pouvait pas l’arrêter !
Ah ! “Le temps est sans cœur et te fais vieillir, il est impossible de lutter,” lui disait son tour de rein !
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Les trois filles faisaient de leur mieux pour suivre le tracteur.
– « Oh ! Ensuite vient une courbe en forme de S, et les deux boucles sont très serrées ! Rattrapons-le, je veux vraiment voir comment le dieu de la route va passer ce virage ! Je veux absolument le voir faire deux dérapages consécutifs ! » s’exclama Maisui en regardant la carte sur l’écran du tableau de bord.
– « Petite Maisui, n’accélère pas trop, tu n’es pas aussi divine que lui. Ralentis ! » lança Alice.
– « Pas de souci, je ferai attention. »
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Cette courbe en S était formée de deux têtes d’épingles au rayon particulièrement étroit. Elle était très difficile à passer, même à faible vitesse.
Le dos douloureux du Vieux Lu allait-il tenir ?