Dans un manoir privé sur la planète Azure, un vieil homme regardait avec anxiété une capsule de connexion vers le monde virtuel fermée. Bientôt, il avait vu les lumières à l’intérieur de la capsule de connexion s’éteindre et le dessus de celle-ci s’était soudainement ouvert. Un joli enfant androgyne d’environ onze ou douze ans était allongé à l’intérieur de la capsule. Son visage était pâle et tout son corps était actuellement trempé de sueur, comme s’il avait fait de l’exercice.
Après quelques secondes, l’enfant avait ouvert lentement les yeux. Voyant le vieil homme le regardant, il sourit faiblement et dit, « Majordome, pourquoi attends-tu ici ? »
« Avez-vous toujours l’intention de me tromper ? Jeune Maître, votre corps n’est pas en bon état. Votre grand-père ne vous a-t-il pas dit de ne pas vous connecter en ligne ? » Les yeux du majordome tenaient une trace de désapprobation, mais exprimaient surtout leur peine.
La jolie enfant avait continué à sourire et avait dit : « Quoi qu’il arrive, je dois encore me rendre dans le monde virtuel quelques fois. Sinon, je ne pourrai pas suivre le rythme des études à l’école. »
Le majordome s’était retenu et ne disait plus rien; il ne pouvait pas dire à son jeune maître de ne pas étudier après tout … il ne pouvait que marcher pour venir soulever et sortir son jeune maître de la capsule de connexion et le mettre dans la capsule de récupération préparée sur le côté pour qu’il se repose.
En regardant la figure endormie de l’adorable enfant devant lui, le majordome avait poussé un soupir lourd. Son cœur était rempli d’affection et de chagrin pour l’enfant — il n’était pas si facile d’être le premier en ligne pour hériter… le jeune maître excellait dans tous les domaines, mais son corps physique était tout simplement trop faible. Sa mutation spirituelle était un fardeau trop lourd sur son corps.
***
Pendant ce temps, Ling Lan, fêtant le fait d’avoir finalement pu déserter cette personne dangereuse, continuait de parcourir les rues de la capitale. Elle s’était donnée tant de mal pour se rendre dans le monde virtuel réel — elle devait profiter pleinement de l’occasion et en voir le plus possible. Sans le savoir, elle s’était retrouvée sur une autre rue Mecha. Cette rue Mecha n’était pas occupée par des magasins de Mecha vendant des jouets et des figurines comme celles de l’académie centrale des recrues, mais de magasins vendant de vrais Mecha, les armes les plus puissantes de la Fédération.
Ling Lan avait jeté un coup d’œil rapide en marchant dans la rue, puis avait choisi d’entrer dans le magasin Mecha Anji (1) au hasard.
Au moment où Ling Lan était entrée dans le magasin, elle avait vu plusieurs employés discuter derrière le comptoir du magasin. Les hommes et les femmes étaient sur le point de se présenter pour lui offrir leur service, quand en voyant Ling Lan arriver seule, avaient changé d’avis.
Petit Quatre avait boudé et s’était plaint : « Ne pas venir nous servir… Pensent-ils que nous n’avons pas d’argent ? »
En revanche, Ling Lan n’avait pas été trop surprise. « Mon apparence actuelle est celle d’un jeune de 16 ans, sans accompagnateur. Penses-tu que quelqu’un comme moi pourrait me permettre un Mecha ? C’est tout à fait normal qu’ils nous ignorent. D’ailleurs, sans qu’ils nous suivent partout, ne sera-t-il pas plus facile d’explorer comme nous le voulons ? Est-ce que ça ne sera pas plus amusant ? »
Petit Quatre avait semblé arriver à une réalisation, « C’est vrai ! Mais je dois quand même m’assurer qu’ils savent à l’avenir que Boss est une personne riche. Acheter le meilleur Mecha ici n’est pas un problème ! » L’expression de Petit Quatre était fière et arrogante.
Ling Lan l’avait regardé. « On dirait que tu as gagné pas mal d’argent dans le monde virtuel ? »
« Pas tant que ça, probablement environ plusieurs centaines de milliards. » Ce monde pouvait avoir quelques lacunes, mais il ne manquait certainement pas de gens, surtout de ceux qui s’ennuyaient. Petit Quatre avait publié au hasard plusieurs romans en ligne, et ils avaient tous une bonne popularité. Les ‘dons en argent’ des fans avaient à eux seuls contribué aux plusieurs centaines de milliards sur le compte de Petit Quatre.
Ling Lan avait souri et dit : « Bon boulot. Continue ton bon travail. »
Ayant reçu l’éloge de Ling Lan, Petit Quatre était extrêmement heureux. Il était encore plus heureux de cela que quand il avait ‘conquis’ ce monde virtuel. Dans son cœur, il était plus déterminé que jamais à mettre tout l’argent de la Fédération dans ses poches.
Applaudissons le grand objectif de Petit Quatre… et demandons-nous quand Petit Quatre découvrira que l’argent de la Fédération est sans fond et ne manquera jamais.
À ce moment-là, un jeune homme gai s’était volontairement avancé. Il avait approché Ling Lan et l’avait saluée poliment, « Bonjour, Je suis l’employé et assistant 017 de la boutique Mecha Anji. En quoi puis-je vous aider ? »
« Merci, mais je ne fais que regarder. » Ling Lan avait été un peu surprise, mais elle avait sobrement refusé l’offre de service de 017.
Lorsque l’employé 017 avait entendu la réponse de Ling Lan, il n’avait révélé aucun signe de déception. Il avait continué à sourire vivement et avait dit, « Chère cliente, ce doit être la première fois que vous approchez un Mecha, non ? »
Cette cliente avec des yeux emplis de curiosité — ce devait être la première fois qu’elle entrait dans un magasin de Mecha. Cette scène lui avait rappelé son excitation nerveuse la première fois qu’il était entré dans un magasin de Mecha. À l’époque, il ne savait pas par où commencer et avait vraiment espéré que quelqu’un l’aiderait; peut-être que cette fille aurait aussi besoin de quelques conseils comme cela avait été son cas… C’est ce sentiment qui avait fait que 017 avait ignoré les railleries des autres employés et l’avait fait l’approcher volontairement.
Ling Lan avait hoché la tête fermement en réponse à sa question, car c’était la vérité.
L’employé 017 avait souri et avait indiqué à Ling Lan de le suivre. Il avait ensuite amené Ling Lan à une section remplie de Mecha de base — cette zone était un endroit approprié pour les novices voulant acheter un Mecha. Là se trouvaient différents modèles de Mecha de base, totalisant environ dix types différents.
Ling Lan avait jeté un coup d’œil et n’avait pas pu s’empêcher de froncer les sourcils. Ces dix Mecha avaient tous des formes différentes, mais pouvaient globalement être divisés en trois catégories. Une catégorie était le Mecha bestial, une autre était le Mecha aérien, et la catégorie restante était le Mecha humanoïde le plus souvent vu.
La raison pour laquelle Ling Lan fronçait les sourcils était que ces modèles de Mecha étaient beaucoup plus grossiers que les deux Mecha qu’elle avait vus au stade de combat Mecha. Que ce soit en termes de coloration, de forme, ou même en termes d’armement et d’équipement, les Mecha ici étaient tout à fait incomparables. Si les deux Mecha qu’elle avait vus au stade de combat de Mecha étaient considérés comme des adultes, alors ces Mecha-ci étaient sans aucun doute au niveau des bébés. Cela avait fait Ling Lan se sentir plutôt déçue.
Le mécontentement de Ling Lan avait clairement été vu par l’employé 017, mais il n’en avait pas du tout été surpris.
Il avait expliqué aimablement, « Chère cliente, tous les Mecha de notre Fédération sont en fait des variations évoluées à partir de ces trois catégories de Mecha de base. Si vous voulez devenir une pilote de Mecha exceptionnelle, vous devrez maîtriser les commandes de ces trois types de Mecha de base d’abord. Si vous faites cela, peu importe le type de Mecha avancé que vous essayez d’utiliser à l’avenir, vous serez en mesure de le manœuvrer rapidement. »
En entendant cela, Ling Lan avait été sonnée ; elle s’était débarrassée de son mépris initial. Elle n’oublierait jamais l’importance des bases — tant l’espace d’apprentissage que son père Ling Xiao avaient fortement insisté sur l’importance des bases – qui jouaient un rôle important dans la détermination du résultat final de la croissance personnelle d’un individu.
Un drapeau d’avertissement s’était levé dans le cœur de Ling Lan ; elle ne pouvait pas croire qu’elle avait réellement fait l’erreur de bas niveau de juger par les apparences. Il semblait que sa période précédente de paix lui avait fait oublier d’être humble et prudente, et en fait l’avait rendue aussi arrogante que Yelang (2).
Le changement d’attitude de Ling Lan avait hoché la tête d’approbation intérieurement à l’employé 017, son impression qu’il avait d’elle avait montée. Il avait continué à dire, « En fait, je ne vous recommande pas d’acheter un Mecha maintenant. En fait, le monde virtuel a des halls d’entraînement sur les Mecha qui se spécialisent dans l’enseignement des contrôles des Mecha de base. Chère cliente, vous pouvez d’abord y aller pour en savoir plus. »
Ling Lan avait remercié l’employé 017. Sans son aide, elle n’aurait pas su que le monde virtuel avait ces choses. Après avoir demandé à l’employé 017 comment se rendre à un hall d’entraînement Mecha, elle avait quitté le magasin Mecha Anji.
L’employé 017 avait raccompagné Ling Lan jusqu’à la porte avec un sourire et était retourné au comptoir. Il avait été accueilli par les railleries méprisantes des autres employés.
« Tu as gaspillé ton énergie, n’est-ce pas ? Je t’avais dit que cette fille n’avait pas d’argent… »
« À cet âge-là et sans tuteur, c’était certain qu’elle ne faisait que du lèche-vitrines. Elle n’aurait jamais acheté quelque chose d’aussi cher qu’un Mecha. 017, tu ne nous as pas cru et tu es quand même aller de l’avant. Tu vois, tu n’as rien à nous montrer de quoi te vanter… »
« Même si tu veux faire plus de ventes pour empocher une commission plus élevée, tu devrais quand même viser les bonnes cibles. »
L’employé 017 ne s’était pas fâché, et avait seulement répondu avec un sourire, « Je ne l’ai pas approchée pour augmenter mes ventes. J’ai juste senti qu’elle appartenait naturellement au Mecha. »
Les mots de l’employé 017 avaient fait éclater les autres employés du magasin dans un rire incontrôlable, tous se moquaient de lui et lui demandaient quand il était devenu un diseur de bonne aventure. Remarquez, les filles, pour des raisons biologiques, progressaient très rarement pour devenir des pilotes Mecha de haut niveau. Ainsi, parmi les millions de millions de pilotes Mecha de la Fédération, juste avoir un millier de pilotes Mecha féminins était déjà considéré comme beaucoup.
017 n’avait pas été perturbé par ses moqueries de masse, seulement souriant et secouant la tête en réponse. Son attitude insouciante avait rapidement sapé l’intérêt des autres à se moquer de lui, et ils étaient tous partis faire leurs propres choses.
Tous ne savaient pas ce que pensait 017 — plus il avait approché cette fille, plus il l’avait sentie —, l’avenir de cette fille dans la voie du Mecha était sans limites … 017 avait souri de nouveau. « C’est aussi une bonne chose de se construire un bon karma… »
***
Très vite, Ling Lan avait trouvé le hall d’entraînement pour Mecha. Au moment où elle avait approché de l’entrée, une ligne de texte était apparue devant ses yeux. « Voulez-vous participer officiellement au jeu de combats Mecha ? »
« Oh… donc cet endroit est aussi un jeu de combats Mecha ! » s’était écrié Petit Quatre en voyant ces mots.
Ling Lan avait alors compris que la formation sur les Mecha était probablement liée au jeu de combat de Mecha. Ling Lan devrait naturellement rejoindre le jeu, ou sinon comment pourrait-elle apprendre et s’entraîner aux contrôles Mecha ?
Dès que Ling Lan avait fait son choix, elle avait été transportée directement dans une grande salle. Debout là, se tenait un beau soldat, et il y avait les trois Mecha de base groupés debout à ses côtés.
Ling Lan avait marché pour se tenir debout devant le soldat, mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, le soldat avait demandé, « Recrue, voulez-vous d’abord comprendre les styles de combat des trois Mecha et leurs contrôles, ou voulez-vous juste choisir un Mecha directement ? »
Ling Lan était une personne prudente — elle ne comprenait pas encore grand-chose au Mecha, alors elle avait bien sûr choisi d’en apprendre davantage sur les styles et les contrôles de combat des trois Mecha.
Très vite, deux images étaient apparues devant Ling Lan. L’une d’elle diffusait une vidéo des mouvements du Mecha vu depuis l’extérieur, tandis que l’autre montrait les mouvements d’opération suivis par le pilote à l’intérieur du poste de pilotage, permettant les mouvements d’être accomplis.
Ling Lan avait vu une paire de mains voler rapidement dans le poste de pilotage, et pour donner suite à ses mouvements, le Mecha sur l’autre image avait fait un mouvement réactionnaire. Pour un seul mouvement de base, les doigts du pilote dans le cockpit avaient dû accomplir plus de 10 manœuvres.
Par exemple, faire un seul pas impliquerait le bassin, le genou, la cheville, l’équilibre du Mecha, ainsi que la distribution d’énergie entre ses deux jambes. Ling Lan avait compté, et un mouvement aussi simple exigeait 18 manœuvres de commande depuis le cockpit en un instant — et c’était encore considéré comme un mouvement facile.
« C’est vraiment stimulant, en fait tout est contrôlé manuellement. Il y a beaucoup de pression sur la vitesse des mains. » Ling Lan avait été très surprise. Elle avait toujours pensé qu’opérer un Mecha serait un peu comme la conduite, avec un volant ou quelque chose de similaire.
« N’est-ce pas ce que papa t’enseigne ? Si ça n’avait pas été dû au fait que tu avais des problèmes à avancer, on ne serait pas venus dans le monde virtuel réel. Je me demande si en mélangeant ton entraînement habituel à l’utilisation d’un Mecha ici, ça ne va pas offrir un meilleur effet. Si tu pouvais surmonter ton impasse d’un seul coup, ce serait formidable », avait suggéré Petit Quatre.
Petit Quatre appelait déjà Ling Xiao papa (3). C’est parce que Ling Lan avait entendu un jour Petit Quatre appeler le père de Ling Lan quelque chose quelque chose blablabla… et avait eu l’impression que ça sonnait un peu bizarre. D’ailleurs, elle avait toujours considéré Petit Quatre, qui avait voyagé avec elle jusque dans ce futur, comme son petit frère, alors elle avait décidé de dire à Petit Quatre d’appeler Ling Xiao ‘papa’ avec elle.
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NDT : (1) Pinyi. La traduction littéraire serait : chance sereine
(2) Arrogance dû à l’ignorance.
En référence au récit du roi de Yelang. Pour lui lécher les bottes, les conseillers du roi de Yelang lui ont dit que Yelang était le plus grand pays du monde. Buvant leurs paroles, le roi les a cru et était fier de son ignorance. En tant que tel, il a défié l’émissaire de Han plus tard en lui demandant « quel pays est le plus grand, Yelang ou Han ? » (Pour le contexte, Han était une plus grande nation, tandis que Yelang était juste à la taille de l’un de ses pays/territoires). De là s’en est suivi un dicton de ne pas être aussi arrogant que Yelang.
(3) Le « papa » utilisé par Petit Quatre est enfantin (papounet). Celui que le père de Ling Lan voulait qu’elle utilise pour lui.