Le Chevalier des Elfes
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Merlin le haut-mage ne croyait pas son haut-roi pour l’histoire du bruit qui alertait les chauves-souris, il pensait que le vampire racontait des mensonges pour se couvrir. Toutefois Merlin n’insista pas car il craignait de mettre en colère Arthur. Il était un sujet qui respectait les convenances sociales. Malgré sa fierté il s’avérait obéissant à son monarque, en tout cas de face. Après les animaux volants, Merlin et Arthur furent confrontés à des pièges lanceurs de pics empoisonnés, des trappes qui servaient à faire tomber dans des pièges remplis d’épieux en métal, des diffuseurs de gaz toxique, et d’autres joyeusetés. Au bout du trentième traquenard évité, Merlin en eut franchement marre.

Il avait l’air de sérieusement croire que la partie était perdue, que tôt ou tard lui et son compagnon finiront par être victimes d’un piège qui les anéantira. Certes le haut-mage disposait encore de sérieuses ressources magiques, mais il pensait que même une personne de sa trempe ne serait pas forcément gagnante face aux pièges du Labyrinthe. Il se considérait comme un des grands esprits de son temps, et disposer d’un potentiel très puissant pour survivre sur un champ de bataille ou dans un milieu hostile.

Toutefois Merlin devait reconnaître que le lieu où il se trouvait méritait le titre d’antre de l’enfer. Il visita des tombes funéraires bourrées de traquenards et d’autres zones très dangereuses, cependant il discernait le titre de lieu le plus périlleux au Labyrinthe. Et d’ailleurs le haut-mage estimait ses chances compromises par le fait de devoir se coltiner des compagnons. Il reconnaissait une certaine valeur intellectuelle aux trois camarades qui participaient à la même aventure que lui, mais Merlin voyait son esprit comme nettement plus supérieur.

Donc d’après lui s’il était seul il aurait encore des chances réelles de pouvoir triompher. Mais comme il était accompagné de gens bien moins malins que lui d’après sa vision des choses, et qu’il se sentait obligé par des liens de solidarité de secourir, cela compliquait beaucoup son périple dans le Labyrinthe selon lui.

Merlin : Votre haute-majesté, sommes-nous encore loin du centre du Labyrinthe ?

Arthur : Mon sixième sens m’indique que nous ne sommes plus très loin des reliques du Néant. Cependant je sens un danger très puissant.

Merlin : Le temps que nous revenions les pirates de Barbeorange auront constaté la mort de leur chef. Pf j’ai envie d’abandonner et de me laisser mourir.

Arthur : Je comprends ton abattement mais courage, nous nous consacrons à une noble cause, la sauvegarde de la race elfe. Mazette un minotaure charge vers nous.

Merlin : Flammus, qu’un feu brûle mon ennemi !

Le minotaure, un monstre à corps d’homme et à tête de taureau, s’avérait d’une résistance ahurissante à la magie, il encaissa sans broncher une boule de feu capable de réduire un dragon en cendres. Ce constat incita Arthur le vampire à se battre à l’épée plutôt qu’avec un sort, mais malgré sa force il ne fit aucun dommage à son adversaire. Il essaya de lui transpercer le ventre mais il ne parvint à rien de concluant. Son ennemi nu et doté d’une hache de guerre semblait invulnérable face aux attaques. Alors le vampire tenta une manœuvre à l’allure désespérée. Il ne paniquait pas, il avait un plan de secours.

Arthur, après s’être coupé un doigt, l’envoya dans la gueule du minotaure. Le monstre le recracha, mais avala quand même une à deux gouttes de sang. Cela provoqua des spasmes et un affaiblissement du minotaure, mais celui-ci restait toujours d’attaque. Le vampire se remit alors à utiliser son épée contre le monstre, il eut la joie de constater que son arme faisait beaucoup plus de dégâts qu’avant.

Toutefois le minotaure était doté d’une capacité de régénération phénoménale, ainsi une plaie béante au ventre se refermait au bout de quelques secondes. Merlin le haut-mage jeta plusieurs sorts sur le monstre, mais il constata leurs effets très faibles, alors il lui envoya des couteaux de lancer. L’ennemi n’apprécia pas et assomma d’une claque le haut-mage.

Arthur le haut-roi soucieux pour Merlin, fut distrait une seconde, il présenta une faille que le minotaure exploita immédiatement, il trancha le bras gauche du vampire. Le haut-roi dans un gigantesque effort de volonté se retint d’hurler et de céder à la douleur. En appliquant des techniques de respiration, il reprit empire sur lui-même et se concentra sur sa défense.

Cet état d’esprit sauva momentanément la vie d’Arthur, et lui permit d’esquiver un coup mortel. Toutefois le vampire perdait petit à petit du terrain, la perte de sang et la fatigue se conjuguaient pour le rapprocher de l’évanouissement. Pour l’instant le haut-roi résistait mais, son trépas ne semblait qu’une question de temps. Le minotaure faisait preuve d’une technique surprenante, Arthur avait toujours pensé que les membres de l’espèce de son adversaire, n’étaient capable d’agir qu’en recourant à la force brute. Pourtant la technique de maniement de la hache du monstre s’avérait impeccable. L’ennemi concentré sur le vampire, ne vit pas le coup d’épée qui lui transperça le cœur. Merlin à moitié sonné mais toujours vivant, venait de tuer le minotaure.

Merlin : Pourquoi le minotaure est devenu vulnérable aux attaques physiques ?

Arthur : Il a bu un peu de mon sang, or le sang de vampire est néfaste pour certaines créatures, telles que les minotaures. Quelques gouttes ce n’était pas assez pour anéantir le monstre, mais suffisant pour affaiblir considérablement sa concentration, donc sa capacité à se protéger par la magie.

Merlin : Je vais vous soigner tout de suite, curatus. Zut ma magie de soin est bloquée. Ce lieu bloque le recours à certains sorts.

Arthur : Ce n’est pas grave tu sais que les vampires se régénèrent très vite, regarde je ne saigne déjà plus. D’ici une à deux heures, j’aurai à nouveau deux bras complets.

Merlin : Je crois que l’arme qui m’a permis de tuer le minotaure est une des reliques que nous cherchions, qu’il s’agit peut-être de l’épée du Néant.

Pendant que Merlin et Arthur examinèrent les fameux objets surnaturels qu’ils décelèrent, les reliques du Néant, Morgane et Lancelot les rejoignirent. Ils découvrirent la présence d’un autel servant à mettre en valeur les reliques, il s’agissait d’une table de pierre avec pour symbole gravé dessus une tornade qui affichait une gueule remplie de crocs, et souriait à toutes dents.

Morgane : Votre-haute majesté, et Merlin, je suis très contente que vous soyez tous deux sains et saufs. Alors les reliques du Néant sont-elles aussi puissantes que le laisse supposer leur réputation ?

Merlin : Oui mais en même temps elles sont pleines d’une sombre magie qui corrompt. Il faudrait peut-être les abandonner.

Lancelot : Après tous les efforts que l’on a fournis pour les trouver, ce serait un échec cuisant de renoncer. De toute façon les reliques du Néant seront plus à l’abri dans les royaumes elfiques. Si nous laissons ces artefacts ici, des pirates pourront s’en emparer.

Arthur : Lancelot a raison Merlin, même si nous devons détruire plus tard les reliques, il vaut mieux d’abord s’arranger pour que ces objets ne tombent pas entre les mains de dangereux bandits.

Une heure après avoir ramené l’épée du Néant et d’autres artefacts à bord du navire le Néré, Arthur et ses compagnons commencèrent à se détendre. Ils purent traverser sans trop de souci la forteresse pirate, la plupart des forbans cuvaient encore leur vin durant leur passage. Mais un nouveau danger survint, trois navires ennemis revenant d’un lointain voyage aperçurent le Néré.

Morgane : Misère ! les bateaux pirates sont plus rapides que le Néré. Que devons-nous faire ? Merlin peux-tu détruire nos ennemis ?

Merlin : Malheureusement je n’ai plus assez d’énergie magique pour tuer tous nos ennemis.

Lancelot : Votre haute-majesté, nous n’avons pas le choix vous devez utiliser l’épée du Néant.

Merlin : Tu demandes à sa haute-majesté de prendre un très gros risque Lancelot. Il y a une forte probabilité que s’il use de l’épée du Néant, cela corrompra durablement son esprit ; qu’il doive lutter pendant des jours voire des semaines, pour empêcher le Néant d’en faire une marionnette destinée à répandre le malheur et la destruction.

Arthur : Malheureusement l’épée du Néant est notre meilleure alternative, il faut que j’invoque sa puissance.

Arthur défit le sceau de l’épée du Néant, cette arme projeta une lumière qui réduisit en cendres les trois navires pirates. Le haut-roi n’utilisa que quelques secondes l’épée mais il fut assailli de pensées malveillantes. Il avait une envie très puissante de tuer des elfes, de faire du mal à ses proches, de violer Morgane, de boire le sang de Merlin, de cuisiner les entrailles de Lancelot. Arthur se mit à respirer mais cela ne calma pas sa souffrance mentale. Les conflits intérieurs entre sa conscience et les ordres de l’épée du Néant lui infligeaient un terrible martyre.

Le haut-roi pensait que seul le suicide pourrait mettre fin à ses tourments. Puis le vampire arriva à se calmer non pas grâce à la force de sa volonté, mais à cause de l’influence de Proélium la divinité. Le dieu avait de grands projets pour Arthur, il ne le sauvait pas par altruisme. Il aimait bien le vampire, mais il agissait en partie pour son intérêt personnel. En effet Arthur était un des souverains les plus favorables au culte de Proélium le dieu de la guerre. Aussi la divinité espérait que le haut-roi agirait en sa faveur, en lui construisant plusieurs temples de grande taille, et en œuvrant pour étendre son influence divine.

La vénération du dieu était légale dans les royaumes elfiques, toutefois à part des guerriers, peu de personnes consentaient à adorer la divinité. Proélium était assimilé par beaucoup d’elfes comme le dieu des combattants tarés et sanguinaires. La magie divine avait différents effets, certains positifs d’autres franchement négatifs. Quand un prêtre ou un adepte peu préparé puisait trop souvent dans la puissance de sa divinité, il y avait souvent de graves conséquences. L’effet secondaire le plus répandu d’un usage trop intensif de la puissance de Proélium, était une rage qui poussait à massacrer les ennemis, les alliés voire soi-même.

Cependant un prêtre de n’importe quel dieu qui cherchait à réaliser trop souvent des miracles prenait aussi de gros risques par moment. Un religieux qui invoquait plus d’une fois par jour un prodige divin, pouvait exploser et causer la mort de dizaines de personnes.

Les reliques du Néant furent mises sous bonne garde pour être étudiées. Il fallut un mois de soins magiques pour purifier l’esprit d’Arthur. Parmi les alliés les plus proches du haut-roi, il y eut un débat interne pour régler la question des reliques. Morgane, Lancelot et Merlin s’interrogeaient activement dans la tente des complots sur la position à adopter à l’égard de ces objets magiques redoutables.

Merlin : J’ai peur que les reliques ne soient le début de la fin pour les elfes.

Lancelot : Seulement si elles tombent entre de mauvaises mains. Et puis les elfes ont un besoin criant d’armes puissantes.

Morgane : Je suis comme Merlin, je ne suis pas très enthousiaste à l’idée de garder les reliques.

Lancelot : On peut émettre des objections, c’est un droit naturel. Mais les ordres formels d’Arthur sont prioritaires sur le reste.

Merlin : Justement je crois que cette fois notre haut-roi se trompe lourdement. Les reliques sont une tentation séduisante, mais elles représentent une belle erreur.

Lancelot : Le mieux à faire est de veiller sur leur sécurité alors, pour que des ennemis des elfes ne s’en emparent pas.

Morgane : Tu sais aussi bien que moi qu’aucun lieu ne possède une sécurité parfaite.

Lancelot : Je suis d’accord, mais je crois quand même que les reliques représentent une belle chance pour les elfes.

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