Il ne fallait pas blâmer les policiers d’être arrivé à la conclusion qu’il s’agissait forcément d’un homme masqué. Si le chien à la place du conducteur avait été un husky, il aurait pu être envisageable qu’il se fût débrouillé pour se former seul à monter à bord d’une voiture et à la démarrer. Après tout, ces animaux très intelligents n’étaient-ils pas employés pour un travail similaire ? Tirer des traîneaux ! Il y avait un vague rapport avec les voitures…
Mais un pékinois ? Sans parler de son QI de petit chien, où trouver un si gros individu ? L’explication qui coulait de source était donc qu’il s’agissait d’un criminel déguisé en chien. Seule cette hypothèse tenait la route !
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Song Shuhang manqua de s’étouffer avec ses nouilles.
Quel criminel masqué ? Après avoir entendu les mots : pékinois, course et accident de voiture, même s’il avait eu de la purée au lieu d’un cerveau, il aurait fait le rapprochement avec Doudou.
Il en était sûr à 100%.
– « Il a même embouti une Ferrari ? » Il commença à transpirer abondamment, puis se jeta sur son téléphone et en chercha le prix sur Internet. Le plus bas était de 3 millions de RMB. Et hors taxes !
Et puis, certaines valaient 5 millions, 10 millions, 20 millions, [insérer un nombre aléatoire] millions… Il en existait de nombreux types et la facture se salait en s’accroissant. Personne ne pouvait craindre de ne pas en trouver une hors de prix, le seul souci étant la profondeur de ses poches !
Song Shuhang tâta justement la sienne. Il avait cru que les 4 millions qu’il avait obtenu du Maître d’Autel et de son organisation en deux expéditions punitives représentaient une somme considérable. Mais en réalité, il avait à peine assez pour acheter la Ferrari la moins chère.
Je suis distrait… Je devrais d’abord contacter Doudou et lui demander ce qui s’est passé.
Si c’était vraiment lui, il se devait de contacter le propriétaire de la villa pour le dédommager. Le pékinois avait démoli une Ferrari ! Une Ferrari ! Peu importait le modèle, ses 4 millions de RMB risquaient de ne pas suffire.
Stop ! C’est Doudou le coupable, pourquoi devrais-je payer l’addition ?
Le Véritable Monarque Mont Jaune n’avait-il pas toute une équipe sous ses ordres dont le travail consistait justement à nettoyer derrière son petit animal de compagnie ? Bref, il avait juste besoin de l’en informer. Il s’occuperait du reste.
Ainsi, l’étudiant retrouva son calme.
Ensuite, il ouvrit sa liste de contacts, et appela Doudou dont il avait sauvegardé le numéro la veille lorsque celui-ci l’avait joint.
Après une dizaine de tonalités, quelqu’un décrocha.
– « Ouaf, Shuhang ! Pourquoi m’appeler si tôt ? J’étais en train de faire un si joli rêve… Quel pauvre chien ! Ouaf ! Vous pouvez être sûr que je vous mordrai une fois de retour ! » maugréa le pékinois en ponctuant ses lamentations d’un bâillement accentué. Il semblait très épuisé.
– « Doudou, ne mentez pas. Vous avez conduit hier, je me trompe ? Et vous êtes rentré dans une maison et avez détruit une Ferrari. »
– « Ouaf ! Comment le savez-vous ? Avez-vous installé une caméra dans ma fourrure ? Shuhang ! C’est une violation de la vie privée ! »
– « Vie privée mon cul ! Vous pensez que j’ai aussi peu de morale que vous ? » s’emporta Song Shuhang. « Vous êtes passé à la télé ! »
– « Hein ? Haha ! La télé ? C’est assez embarrassant. »
– « Où êtes-vous ? »
– « Dans un hôtel à Wenzhou. Il m’a fallu du temps pour en trouver un où installer le petit moine. De nos jours, rares sont ceux qui n’exigent pas une pièce d’identité. »
Le petit moine est avec lui ?
– « Bien. Vous feriez mieux de ne plus causer d’ennuis ! Sinon, vous pouvez faire une croix sur notre relation ! »
– « … » Doudou resta étrangement silencieux. Puis il ajouta prudemment : « Shuhang, cette dernière phrase me met très mal à l’aise. Vous n’êtes pas tombé amoureux de moi, quand même ! Je suis un pékinois mâle, et si vous voulez vous engager dans ce genre de relation, sachez que je ne partage pas ces vues. Mais si vous insistez, je peux toujours vous présenter une jolie petite chatte… »
– « Ugh ! » cracha Song Shuhang en raccrochant.
Puis, il fit défiler sa liste de contact jusqu’au numéro de Mont Jaune.
Mais à ce moment précis, quelqu’un appuya sur la sonnette.
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Song Shuhang leva la tête et regarda par la fenêtre. Un visage connu !
Un costume noir, un visage sérieux. Ce n’était autre que le Crochet Couvrant le Ciel Zhou Li, le cultivateur que le Véritable Monarque avait mandaté pour nettoyer derrière Doudou.
Il semblait porter quelqu’un sur ses épaules.
– « Pile au bon moment. Je n’ai plus besoin d’appeler l’Aîné Mont Jaune maintenant. »
Il descendit et lui ouvrit rapidement la porte de la cour, puis l’accueillit le plus chaleureusement du monde : « Frère Zhou, vous êtes là quand j’ai besoin de vous ! »
– « Vraiment ? » Déconcerté, son professionnalisme prit le dessus et il comprit rapidement ce qui l’attendait. Souriant amèrement, il demanda : « Est-ce que Doudou a encore causé des problèmes ? »
– « Oui, mais ce n’est pas aussi grave que la dernière fois. »
– « Frère Shuhang ! » Zhou Li soupira en posant ses mains sur les épaules de son interlocuteur. « Moi aussi, j’aimerais bien partir en vacances et me reposer de temps en temps… »
– « Ah ? Ahaha… »
– « Par conséquent, j’espère que vous pourriez être plus strict avec lui. Même si ce n’est qu’une semaine, ça me va. Pouvoir aller à un rendez-vous de temps en temps serait génial… »
Il avait rendez-vous avec une dame ? Le pauvre !
– « Je ferai de mon mieux, je vous l’assure ! »
– « Bonne chance, frère Shuhang. Je crois en vous ! Vous pouvez le faire ! Bref, qu’a-t-il encore fait cette fois-ci ? »
– « Hum… Doudou a causé quelques problèmes dans la ville de Wenzhou. Il a conduit une voiture, a terminé sa course folle dans une villa, et a détruit une Ferrari en passant. »
Les deux hommes restèrent silencieux un moment. Puis Zhou Li demanda avec surprise : « C’est tout ? »
– « Oui, c’est tout. »
Nouveau soupir de soulagement. « Super, il suffira d’un peu d’argent. Voilà un problème qui sera réglé assez rapidement ! » Puis il posa par terre son paquet. « Jeune ami Shuhang, je vous le confie. C’est l’instructeur Li que vous aviez oublié dans l’espace. Nous l’avons finalement récupéré aux États-Unis. »
L’instructeur Li ?
Song Shuhang le souleva rapidement. Il se sentait coupable. S’il n’avait pas récupéré la mauvaise personne, celui-là ne se serait pas retrouvé à l’autre bout du monde, ni n’aurait eu à traverser tous ces ennuis.
Espérons qu’ils ne lui ont pas causé trop de problèmes.
Vérifiant son état, il ne découvrit aucun signe de maltraitance ou de torture. A part un visage un peu pâle, il semblait aller parfaitement bien.
Cependant, toujours inquiet, il demanda : « A-t-il eu beaucoup de problèmes ? »
– « Heureusement, nous sommes arrivés à temps et il n’a pas trop souffert. Mais si nous étions arrivés quelques minutes plus tard, qui sait ce qui aurait pu se passer ? Son corps et son esprit auraient probablement reçu quelques… dommages. » Il éclata de rire et poursuivit : « Nous avons guéri ses blessures et lui avons donné des médicaments spirituels. Son corps est même plus fort qu’avant ! Finalement, il y a eu du bon dans son malheur. »
Song Shuhang eut l’air soulagé. « Tout va pour le mieux dans ce cas. »
– « En fait… Il y a encore un petit problème. »
– « Lequel ? »
– « C’est en rapport avec sa mémoire. Nous avons décidé de supprimer les souvenirs liés à son voyage aux États-Unis car ils le font souffrir. Ainsi, il pourrait continuer à vivre heureux. Mais, peut-être parce que cette opération a été effectuée trop souvent ces derniers temps, nous sommes incapables de le réaliser proprement. Alors nous n’avons pas osé essayer. Sa santé mentale est en jeu, j’ai donc décidé de vous l’amener directement et de laisser l’Aîné Blanc s’en occuper. »
– « Je comprends. Je lui passerai le mot. Bien ! Voulez-vous entrer vous asseoir un instant ? »
– « Non, non. Je dois partir à Wenzhou pour gérer la dernière catastrophe en date de Doudou. La prochaine fois, si j’ai du temps. J’y vais maintenant, à plus tard ! » Zhou Li sourit, se retourna et partit en pressant le pas. Après s’être un peu éloigné, il sa retourna et lança via une transmission sonore secrète : « Shuhang, la technique d’hypnose utilisée sur Li Xihua expirera dans environ vingt minutes. Gardez un œil sur lui. »
Puis il s’enfuit ventre à terre.
– « Je ne comprends pas. De quoi a-t-il peur ? » Song Shuhang se gratta la tête, puis remonta son paquet.
Quand l’Aîné Blanc aura fini de cultiver, je lui demanderai de s’occuper des souvenirs de l’instructeur Li. Ensuite, nous pourrons le renvoyer au Centre.
Il valait mieux ne pas laisser les membres de sa famille s’inquiéter plus que nécessaire.
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Song Shuhang posa Li Xihua sur le canapé. Puisqu’il lui restait encore vingt minutes avant de reprendre conscience, il espérait que le Vénérable aurait fini de cultiver à ce moment-là.
Lui-même s’assit à côté et ferma les yeux, puis commença à pratiquer tranquillement les Écrits d’introspection méditative.
Il sentait que son Acupoint du Nez était sur le point de s’ouvrir. Par conséquent, il ne pouvait prendre le moindre retard pour renforcer son énergie mentale !
Après environ 17 ou 18 minutes… Une sensation étrange l’assaillit. Quelqu’un marchait.
L’instructeur Li s’est réveillé plus tôt que prévu ?
Il ouvrit les yeux.
Et puis… Il fut sous le choc.
Un désert. Un désert qui s’étendait à perte de vue. Rien d’autre que du sable et aucune trace de vie.
Il leva rapidement la tête et regarda le ciel.
Un vortex qui ressemblait à un trou noir tournait lentement.
– « Putain ! Encore ? »
Alors, le son que j’ai entendu avant…
Il pivota rapidement et vit au loin un homme et son cheval s’approcher.
L’animal était complètement blanc. Un excellent coureur !
Et l’homme était jeune. Avec ses vêtements verts, il était très beau !