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Chapitre 157 – La princesse et l’indigent
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« Petit Lei. »

Il était encore “Xia Lei” avant, mais il était devenu “Petit Lei” en un instant. Les mots de Zhang Hui-Lan étaient devenus plus chaleureux.

« L’hiver approche. Laisse notre Jing te tricoter un pull. »

Tricoter un pull ? Xia Lei se sentit assez mal à l’aise.

« Merci, merci, mais ce n’est vraiment pas nécessaire, c’est trop gênant. J’en achèterai un quand ce sera l’hiver. »

« Non, non, ce n’est pas du tout un problème. Notre Jing est obéissante et rentre directement à la maison après le travail. Elle n’a de toute façon rien à faire, alors laisse-la t’en tricoter un. Les pulls faits à la main sont plus confortables », déclara Zhang Hui-Lan.

« N’est-il pas trop tôt pour en tricoter un ? »

Xia Lei se sentait mal à l’aise, mais il n’était pas facile de rejeter quelque chose comme ça.

Zhang Hui-Lan poussa l’idée : « Il n’est pas du tout trop tôt. C’est l’automne maintenant, on sera donc en hiver quand le pull sera terminé. C’est donc le bon moment. »

Ning Jing était également très gênée. Elle roula des yeux vers Zhang Hui-Lan et dit : « Je ne sais pas tricoter ! »

Zhang Hui-Lan lui fit un clin d’œil. C’était un message : Tu ne le peux pas, mais ta mère le peut !

Xia Lei n’avait pas remarqué la conversation entre la mère et la fille. Il s’inquiétait pour lui-même : « Il n’y a plus besoin d’espionner Ning Yuan-Shan et Chi Jing-Qiu. Quelle excuse puis-je utiliser pour partir ? Zhou Wei serait déjà arrivé, non ? »

« Jing, va dans ma chambre et va chercher le mètre pour prendre les mesures de Lei », dit Zhang Hui-Lan.

Ning Yuan-Hai l’avait également exhortée : « Vas-y, Jing, dépêche-toi. »

« Je… »

Le visage de Ning Jing était devenu rouge. Elle voulait y aller mais resta immobile, confuse.

Ding dong, ding dong.

Quelqu’un pressa sur la sonnette à ce moment-là.

« Qui est-ce ? »

Zhang Hui-Lan se dirigea vers la porte.

Qui pouvait bien venir chez Ning Jing à ce moment-là ?

Xia Lei se retourna et se servit de son œil gauche pour regarder à travers la porte. Il vit alors la personne qui se tenait devant la porte, c’était Ren Wen-Qiang.

Ce dernier était vêtu d’un costume blanc. Il était mince, avait un beau visage et un air confiant. Il tenait un bouquet de roses rouges dans ses mains et avait le sourire aux lèvres en attendant que la porte soit ouverte.

Xia Lei fut frappé par une pensée. « Je partirai quand Ren Wen-Qiang entrera. C’est une bonne excuse pour partir. »

Zhang Hui-Lan ouvrit la porte, son visage s’assombrit lorsqu’elle vit que c’était Ren Wen-Qiang. Elle parla sans ambages : « C’est donc toi. »

« Bonjour, ma tante. Est-ce que Jing est à la maison ? J’aimerais lui demander de sortir pour voir un film. », dit Ren Wen-Qiang en souriant.

« Notre Jing ne se sent pas bien. Elle n’ira pas. Vas-y, toi », dit Zhang Hui-Lan.

« Elle ne se sent pas bien ? Je vais aller la voir. »

Ren Wen-Qiang avait l’air inquiet.

Il essaya d’entrer, mais Zhang Hui-Lan lui barra le chemin.

« Il est tard. Tu devrais rentrer. »

Ren Wen-Qiang était une personne intelligente, il savait que Zhang Hui-Lan ne serait pas soudainement froide avec lui sans raison. Il fit un demi-pas pour voir dans le salon et vit Xia Lei et Ning Jing assis sur le canapé. Il avait rapidement compris ce qu’il voyait et fut frappé d’humiliation. Ses émotions avaient pris le dessus lorsqu’il pointa du doigt Xia Lei :

« Sors de là, Xia Lei ! », lui cria-t-il.

Xia Lei fronça les sourcils – non pas parce que Ren Wen-Qiang s’en prenait à lui, mais parce qu’il était bruyant et que Xia Lei craignait que Ning Yuan-Shan et Chi Jing-Qiu l’entendent. Ils discutaient en secret des moyens de le rabaisser et il était apparu par hasard à côté chez Ning Jing ? Ning Yuan-Shan et Chi Jing-Qiu étaient rusés comme des renards – croiraient-ils que ce n’était qu’une coïncidence ?

« Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? »

Zhang Hui-Lan le gronda avant que Xia Lei ne puisse parler.

Ren Wen-Qiang ricana : « Quoi ? Vous le regrettez maintenant parce que Xia Lei a fait quelque chose de lui-même et vous voulez en faire l’époux de Ning Jing ? Ning Jing n’est pas un objet, c’est une personne. Elle devrait pouvoir vivre sa propre vie !” »

« Vous… »

Zhang Hui-Lan était enracinée dans la colère. Elle ne s’attendait pas à ce que Ren Wen-Qiang lui dise de telles choses.

Xia Lei se leva et se dirigea vers la porte.

Ning Jing lui tira la manche, des larmes étaient alors apparues dans ses yeux.

« Xia Lei, s’il te plaît, ne te bats pas avec lui ici ? Je… ne peux pas le supporter. »

Xia Lei avait l’intention de jeter Ren Wen-Qiang à terre, mais en voyant Ning Jing souffrir, il n’avait pas voulu le faire. Elle avait la malchance d’avoir des parents comme Zhang Hui-Lan et Ning Yuan-Hai, donc si lui et Ren Wen-Qiang faisaient une scène qui se transformait en bagarre, elle serait blessée. C’était une femme calme et délicate. Elle ne pourrait pas le supporter.

« Mm, je ne me battrai pas avec lui. Je dois y aller. Mon ami ne devrait plus tarder à arriver », dit Xia Lei.

Ning Jing lâcha sa manche, ses larmes devinrent plus apparentes.

« Xia Lei ! Viens ici ! »

Ren Wen-Qiang continua à crier dans l’embrasure de la porte. Il ne pensait pas du tout aux sentiments de Ning Jing et semblait vouloir attirer l’attention pour provoquer son humiliation.

Xia Lei s’éloigna : « Calmez-vous. Pourquoi êtes-vous si bruyant ? »

Ren Wen-Qiang rit froidement.

« Pour qui te prends-tu ? Dois-je t’obéir ? »

Il parla soudainement avec férocité : « Tu as provoqué ma sortie du groupe de Vientianne. Je vais régler ce compte avec toi aujourd’hui ! »

Xia Lei regarda Ren Wen-Qiang et se souvint que ce type était ceinture noire de judo au huitième degré. Pas étonnant qu’il ait osé lui parler ainsi. Une ceinture noire de judo au huitième degré, ce n’était rien pour lui. Il se mit à loucher – Ning Yuan-Shan et Chi Jing-Qiu étaient sortis de la porte. La voix forte de Ren Wen-Qiang les avait alertés.

« Xia Lei ? »

Un éclair de panique se fit sentir dans les yeux de Chi Jing-Qiu.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Avant que Xia Lei ne puisse répondre, Ning Yuan-Shan s’était approché en disant : « C’est quoi tout ce raffut ? Vous êtes des jeunes gens cultivés – n’avez-vous pas honte de devenir la risée de tous ? »

Ses mots semblaient mettre fin à une dispute, mais Xia Lei pouvait dire que c’était en faite une pique lancée contre lui. Il était le seul diplômé du lycée ici, alors que Ren Wen-Qiang et Ning Jing étaient titulaires d’un doctorat. Même Chi Jing-Qiu était diplômée d’une université prestigieuse. Quelle culture pouvait avoir un diplômé du secondaire ?

« Président Ning. »

Ren Wen-Qiang l’avait salué. Il s’était retenu en présence de Ning Yuan-Shan.

« Mm. »

Ning Yuan-Shan fit un petit bruit de reconnaissance, puis il regarda Xia Lei.

« Que fais-tu ici, Xia Lei ? »

Ning Jing répondit pour lui.

« J’ai invité Xia Lei à venir discuter. »

Ning Yuan-Shan et Chi Jing-Qiu échangèrent des regards. Ils semblaient se détendre un peu.

Xia Lei jeta un coup d’œil à l’entrée du quartier – Zhou Wei n’était toujours pas là. Il porta son regard sur Ning Yuan-Shan et son œil gauche s’agita. Il vit le lecteur et la carte mémoire qu’il contenait dans les plis des vêtements de Ning Yuan-Shan.

« Xia Lei, tu ne vas pas me saluer maintenant ? »

La voix de Ning Yuan-Shan portait une certaine insatisfaction.

Xia Lei s’exprima sans ambages : « Président Ning, vous ne voulez pas me voir, n’est-ce pas ? Pourquoi vous souciez-vous de mon salut ? Faut-il faire preuve d’une fausse politesse ? »

Zhang Hui-Lan poussa doucement le bras de Xia Lei, lui disant de ne pas parler à Ning Yuan-Shan comme ça.

Ning Yuan-Shan vit le petit mouvement et il fronça les sourcils.

« Hui-Lan, je ne te réprimande pas, mais tu ne devrais pas laisser Ning Jing ramener des gens méprisables à la maison. »

« Grand Frère, je… »

Zhang Hui-Lan s’était arrêtée dans l’embarras. Sa famille avait reçu beaucoup de faveurs de Ning Yuan-Shan et elle n’avait jamais pu lui tenir tête.

Un petit sourire ridicule apparu aux commissures des lèvres de Ren Wen-Qiang lorsqu’il dit : « Oui, ma tante. Le président Ning traitait bien quelqu’un au moment où celui-ci ne possédait qu’une minuscule boutique au bord de la route. Si le président Ning ne lui avait pas donné un coup de main, il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. En remerciement, il a débauché le client du président Ning quand il en avait l’occasion. Pouvez-vous vous sentir à l’aise de laisser Ning Jing sortir avec une personne aussi méprisable ? »

Le mari et la femme se tenaient sur le seuil de la porte et n’osaient rien dire.

Ning Jing voulut faire parler Xia Lei, mais Ning Yuan-Shan lui jeta un regard furieux. Timide, Ning Jing ferma la bouche.

Après l’apparition de Ning Yuan-Shan, ils semblèrent former un front uni et Xia Lei se retrouva seul sur le champ de bataille.

Le fait d’être traité de méprisable et ridiculisé ne mettait pas Xia Lei en colère.

« Vous ne pouvez pas dire ça comme ça, Président Ning. Si je n’avais pas fait le travail à l’époque, vous n’auriez pas pu terminer la commande à temps. Votre position de président ne serait pas aussi solide qu’elle ne l’est actuellement, non ? J’ai gagné un million grâce à vous, mais ce n’était pas de l’argent gratuit. Vous ne m’avez pas aidé, je vous ai aidé. Pourtant, vous ne montrez pas une once de gratitude. », dit-il en souriant.

« Hahaha… »

Ning Yuan-Shan rit et désigna Xia Lei du doigt.

« Tu ne connais pas tes limites, plouc ! Quand est-ce que moi, Ning Yuan-Shan, j’ai eu besoin de l’aide d’un propriétaire de magasin de bord de route comme toi ? C’est ridicule ! Ne pense pas que tu puisses te déchaîner juste parce que tu as des commandes du Groupe Industriel chinois et que tu connais certaines personnes de cette société. Laisse-moi te dire, n’y pense même pas avec moi dans les parages ! »

« Président Ning, je vous respecte beaucoup. N’y a-t-il pas de place pour la réconciliation ? Faut-il continuer à se battre ? », dit Xia Lei en soupirant.

« Oh, tu as peur maintenant ? Tu le regrettes ? », ricana Ning Yuan-Shan.

Ren Wen-Qiang prit la parole.

« Ne soyez pas indulgent, Président Ning. Certaines personnes sont désespérées de ne pas être pauvres et puent le désir de devenir riches. Si vous lui pardonnez maintenant, il vous trahira encore à l’avenir. »

« Je ne suis pas encore devenu aveugle. Je ne serai pas poignardé dans le dos une seconde fois. »

Ning Yuan-Shan regarda Zhang Hui-Lan et dit impoliment : « Ne laissez pas ce genre de personnes venir ici la prochaine fois. »

Zhang Hui-Lan fit une pause, puis hocha la tête.

« Oui. »

Ning Yuan-Hai dit alors : « Pars maintenant, Xia Lei. La prochaine fois… Ne viens pas ici. »

Xia Lei sourit avec ironie et secoua la tête.

« Bien sûr. »

Les larmes de Ning Jing coulaient sans bruit alors qu’elle se mordait la lèvre. Elle devint soudainement folle et cria : « Je vous déteste tous ! »

Ning Jing se retourna et rentra en courant dans la maison.

Zhang Hui-Lan la suivit en disant : « Qu’est-ce que tu fais là, Wen-Qiang. Dépêche-toi et réconforte Jing. »

Ren Wen-Qiang secoua doucement le bouquet de roses dans sa main et lança un regard méprisant à Xia Lei. Il avait l’air d’un noble chevalier qui avait gagné un duel. Il avait non seulement gagné la gloire mais aussi le droit à la première nuit d’une dame. Et il était prêt à marcher sur le cadavre de son adversaire avant d’aller savourer ce qu’il avait gagné.

« Xia Lei, comment oses-tu encore te montrer ici ? »

Les mots de Ning Yuan-Shan étaient bruts et grossiers. Il lui disait carrément de « dégager »

Xia Lei comprenait très bien pourquoi Ning Yuan-Shan était si pressée de le chasser. Il avait fait venir chez lui une équipe d’élite des Industries des Éoliennes de l’Est pour concevoir les dessins et planifier la construction du tour intelligent. Un voleur ne voulait certainement pas que le propriétaire de l’œuvre originale reste à ses côtés.

Xia Lei jeta un nouveau coup d’œil à l’entrée du quartier et cette fois, il repéra des voitures noires qui se dirigeaient vers lui. La voiture en tête avait des plaques d’immatriculation de Jing Du. Zhou Wei était enfin là, mais Xia Lei n’était pas du tout content.

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