Chroniques des Dieux Déchus | The Godsfall Chronicles | 陨神记
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Chapitre 5 – Arme primitive
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Livre 3, Chapitre 5 – Arme primitive

Les fauteurs de trouble avaient été emmenés. La personne qui les avait mis hors d’état de nuire ne recevait plus d’attention. Cloudhawk s’installa en face de Luciasha, de l’autre côté de la barre de fer, et tous deux parlèrent de ce qui s’était passé ces dernières années.

Ils avaient voyagé ensemble pendant un mois après qu’il l’ait sauvée de Lighthouse Point. Lorsqu’ils atteignirent le Sandbar, ils étaient comme frère et sœur. Pour Luciasha, Cloudhawk était venu à son secours lorsque les choses étaient les plus sombres et sans espoir. Elle lui sera toujours reconnaissante pour ce qu’il avait fait. Quant à lui, il n’avait jamais eu de famille. Il ne savait même pas ce que ça pouvait faire. La fille qu’il avait connue sous le nom d’Asha était un rare point de joie et de pureté dans les terres désolées. Elle compensait un peu les choses qu’il était obligé de faire pour survivre ici. Il n’allait pas permettre à quiconque de ternir sa lumière.

Asha avait l’impression que tout cela n’était qu’un rêve.

Trois ans. Pendant tout ce temps, elle n’avait pas entendu un seul mot sur le garçon qui l’avait sauvée. Et maintenant, soudainement, il était là. Pendant des années, l’adolescent têtu et au grand cœur avait été dans son cœur. Mais, l’homme qui lui parlait maintenant n’avait plus rien de la jeunesse. L’innocence n’était plus de mise. Il ressemblait à un voyageur qui avait parcouru de nombreux kilomètres sous ses bottes et qui avait été battu par les éléments pendant de nombreuses années. Facile à vivre, compatissant, et un peu étrange. Qu’avait-il vécu pendant les trois années qui s’étaient écoulées depuis qu’elle l’avait vu pour la dernière fois ?

« C’est une longue histoire. »

Il ne savait pas par où commencer. Il sirotait un cocktail d’alcool avant de passer en revue tout ce qui s’était passé.

Asha l’interrompit à voix basse : « Squall m’a un peu raconté ce qui s’est passé à Skycloud. »

Cette nouvelle surprit Cloudhawk, et il la regarda en levant les sourcils. « Tu as vu Squall ? »

Elle hocha la tête. « Il est venu me voir plusieurs fois au fil des années. Il est toujours de passage, occupé je crois. Je ne sais pas ce qu’il fait. »

Un visage jeune et facile à vivre apparut dans sa mémoire. Si Asha ne l’avait pas mentionné, Cloudhawk aurait pu oublier l’héritier Bloomnettle.

Alors, il avait survécu aux tunnels sous la ville de Skycloud ? Tant de choses lui étaient arrivées, mais il avait défié le destin et avait survécu. Seulement, comment avait-il pu vivre dans les terres élyséennes après avoir perdu son identité ? Ce qu’Asha lui disait, c’est que Squall était entré et sorti du domaine de Skycloud plus d’une fois. Passer les gardes élyséens aux frontières n’était pas aussi facile que de sauter une barrière.

Asha poursuivit d’une voix douce : « Squall a aussi beaucoup changé. »

« C’est normal. » Cloudhawk secoua sa tasse, faisant tourbillonner le liquide à l’intérieur. Son expression était un peu émoussée par l’alcool, mais cela ajoutait à son charme. « Vous pensez savoir ce que l’avenir vous réserve. Vous pensez que vous avez les pieds fermement sur le chemin. Puis, la vie vous lance des courbes, et vous vous retrouvez soudain à marcher sur une route que vous n’auriez jamais imaginée. C’est comme ça, toujours ce à quoi on ne s’attend pas. »

Luciasha regardait Cloudhawk avec des yeux tendres. Elle n’était qu’une fille normale, mais très chanceuse.

Elle n’avait pas de grands pouvoirs ou de compétences particulières. Elle n’était pas plus intelligente que les autres, et la vie ne lui avait promis que de la douleur. Mais elle avait eu de la chance, assez pour rencontrer une série de bonnes personnes dans un endroit où les bonnes personnes étaient rares. Coppertooth avait été le premier, un vétéran élyséen qui avait été exclu pour ses idéaux à l’âge de trente ans. Ensuite, il l’avait délivrée des dures terres désolées à la sécurité du Sandbar. Enfin, Adder avait accepté de la prendre en charge et de la traiter comme une fille. Sans ces anges gardiens, elle ne serait jamais arrivée jusqu’ici.

Luciasha n’était pas ambitieuse, et n’avait pas de grands désirs. Après ce que le monde lui avait fait, elle s’était résignée aux caprices du destin. Tout ce qu’elle espérait, c’était la paix et la sécurité pour ceux qui prenaient soin d’elle.

C’était comme il l’avait dit. La vie et le destin vous prenaient au dépourvu.

Elle n’était pas forte comme lui. Elle ne pouvait pas se battre contre des attaquants ou quoi que ce soit. Tout ce qu’elle pouvait faire était de chérir ce qu’elle avait et d’essayer d’être satisfaite.

« J’ai entendu dire que quelqu’un s’est levé pour Luciasha quand un voyou a eu les mains baladeuses. Je ne m’attendais pas à te voir. »

Cloudhawk était en train de discuter avec Asha quand une voix profonde et magnétique surgit. Un homme imposant, aux cheveux coupés à ras et au visage moyen, s’approcha. Sa carcasse imposante était cachée sous une grande cape noire.

Adder. Il n’avait pas changé d’un poil en trois ans. Il avait même la même coupe de cheveux.

Cloudhawk leva sa chope vers l’énigmatique barman. « Merci de t’être occupé d’elle. »

« Asha est une bonne fille. J’ai beaucoup d’amour pour elle. » Les lignes dures de son visage sculpté fondirent alors qu’il lui offrait un sourire chaleureux. Il fit passer ses yeux de haut en bas sur Cloudhawk à plusieurs reprises et sourit. « As-tu le temps de me dire un mot ou deux ? »

« Toujours aussi mystérieux. »

Cloudhawk fit un petit signe à Asha, puis suivit Adder dans sa chambre secrète.

C’était la même pièce où Adder l’avait emmené trois ans auparavant. Il y avait encore plus de choses dans cette pièce, car il ressentit pas moins de huit vibrations distinctes provenant de reliques. Il pouvait imaginer que s’il devait, peut-être, réutiliser le contenu de ce trésor, cela lui rapporterait un joli penny. Rien de moins qu’une somme princière, paria-t-il.

Il mit cette idée de côté pour le moment.

« Puisque je ne t’ai pas vu depuis trois ans, je suppose que tu as réussi à prendre pied sur les terres élyséennes. Pourquoi es-tu soudainement de retour au Sandbar ? » Adder sortit une bouteille de liqueur et versa un verre à Cloudhawk. « Pour une sorte de mission, j’imagine ? »

« Qu’est-ce que ça peut te faire ? »

« Je connais mon chemin dans les terres désolées. J’ai mes contacts. Je suis sûr que je peux apprendre des choses qui vous aideront. Puisque tu es un ami de Lucia, je te ferai même une réduction. »

Cela fit réfléchir le directeur. Adder était un mystère, mais il avait certainement de l’influence. Son aide irait encore plus loin que celle d’Hammont. Il n’était pas impensable que le barman puisse l’aider à obtenir des informations juteuses sur celui qu’ils appelaient le Crimson One.

Pourtant, alors qu’il réfléchissait à l’offre, un léger soupçon au fond de son esprit le stoppa. Il y avait quelque chose chez Adder qu’il n’arrivait pas à déchiffrer. Cet homme étrange était impénétrable, et bien qu’il ne soit pas le plus intelligent des hommes, il était assez sage pour être prudent. Cela n’avait pas beaucoup de sens d’être aussi libéral avec sa mission secrète, d’autant plus qu’il ne savait presque rien du type qui lui proposait son aide.

« Allez. Mission secrète… pfft. Je ne pouvais pas m’intégrer à ces zélotes guindés, c’est tout. Je suis revenu ici pour voir s’il y avait un moyen de gagner quelques pièces. Vous connaissez des gens. Peut-être qu’il y a des gens prêts à répandre un peu de richesse, hein ? » Cloudhawk pointa son regard sur la pièce. « Je veux dire, vous savez définitivement comment faire du profit. »

« Tu as besoin d’argent ? »

« Qui n’en a pas besoin ? »

« Eh bien, il se trouve que je connais un moyen de te faire un paquet, tant que tu as l’intérêt et les pierres pour le faire. »

« Tu ne penserais pas à me refaire le coup de l’argent, n’est-ce pas ? » Il souleva le verre et fit tournoyer son contenu, mais il ne but pas. « La dernière fois, les choses ont failli mal tourner pour moi. »

Adder secoua la tête. « C’est différent. Fais ce travail et on chantera tes louanges à Skycloud. Je ne sais pas pourquoi tu es ici, mais je suis prêt à parier que ça ne paiera pas aussi bien que ce que je t’offre. »

« Ah oui ? Quel travail est si lucratif, alors ? »

« Détruire Dark Atom. »

« Heh. T’es un drôle de type. »

« Tu te souviens de la carte que tu m’as offerte il y a trois ans ? » Le visage d’Adder était sincère. « Je l’ai déchiffrée. Elle décrit chaque centimètre, recoin et fissure du quartier général de Dark Atom. Mais ça ne me sert pas à grand-chose – ils sont prudents, et tous ceux que j’envoie finissent par disparaître ou mourir. Mais, peut-être que tu as ce qu’il faut. »

« Eh bien, ça ne fait que rendre les choses plus confuses. » Il n’était pas prêt à croire tout ce qui sortait de la bouche de ce type, du moins pas au premier degré. Il y a trois ans, il pensait qu’Adder était un serpent, et malgré tout ce qui avait changé depuis, ce sentiment était resté le même. Jouer avec lui, c’était comme frapper une vipère sur la tête. Si on cessait de faire attention pendant une seconde, on se faisait mordre. « Si tu sais où se trouve le quartier général de Dark Atom, tu devrais donner l’information aux autorités de Skycloud. En soi, cela t’apportera un grand respect. Pourquoi perdre du temps et des ressources uniquement pour partager la gloire avec moi de toute façon ? »

« Je ne suis pas intéressé par ce qu’ils pensent de moi dans les terres élyséennes. Mais, il y a des choses dans la forteresse de Dark Atom sur lesquelles je ne serais pas contre mettre la main. » Adder fit une pause pendant un moment. « Si tu trouves ce que je cherche et que tu me l’apportes, je suis prêt à te donner tout ce qu’il y a dans cette pièce. »

Cela prit Cloudhawk par surprise. « Qu’est-ce que c’est ? »

« Une arme primitive », répondit Adder. « J’y ai vu des références dans des livres anciens. Une arme qui pouvait raser une ville entière en un instant. Même les dieux et les démons gardaient leurs distances. Mais, c’est à usage unique. Je dois savoir si elle est réelle, et si elle l’est, je la veux. »

IL n’était pas impressionné. Comment une telle arme pouvait-elle se trouver quelque part, et encore moins survivre intacte après la destruction du monde ? Si Dark Atom avait une telle arme, pourquoi seraient-ils sur la défensive ? Il n’y aurait aucune raison de souffrir comme ils l’avaient fait s’ils pouvaient aplatir la cité Skycloud en un claquement de doigts.

« Je n’ai que faire d’une quelconque arme “maléfique primaire”, et j’en ai rien à foutre de Dark Atom. C’est pas mon truc. Convaincs quelqu’un d’autre de faire ton sale boulot. » Cloudhawk rejeta son verre et termina son contenu d’un air définitif. « Merci, barman. J’ai des trucs à faire, alors je vais y aller. »

Adder secoua la tête avec regret. « J’espère que tu changeras d’avis. »

Mais, il n’était pas intéressé. Il n’avait même pas attendu qu’Adder ouvre la porte et s’était glissé à travers le mur de la salle du trésor comme s’il n’existait pas.

Adder regarda le spectacle avec des yeux pétillants. Finalement, Cloudhawk, Asha et Adder partagèrent un repas au bar avant son départ. Asha le regarda partir, les yeux brillants, et joignit ses mains. « On dirait que Cloudhawk va vivre ici. C’est merveilleux ! »

« Luciasha, as-tu confiance en moi ? »

« Pourquoi cette question ? Bien sûr que oui. »

« En qui as-tu le plus confiance, moi ou Cloudhawk ? »

« I… »

Asha fut décontenancée par la question. Les deux hommes étaient indispensables dans sa vie. Certes, elle avait passé beaucoup moins de temps avec Cloudhawk, mais elle avait l’impression de le connaître malgré son côté mystérieux. Il y avait juste quelque chose en lui qui rendait le sauvage digne de confiance.

Mais, si Cloudhawk était une mare claire, alors son père adoptif était une rivière. Asha sentait qu’Adder était plus que ce qu’elle voyait à la surface. Personne ne savait d’où il venait ni ce qu’il avait fait dans le passé. Venait-il des terres désolées ou de Skycloud ? Il était aussi dangereux qu’obscur. Mais, au cours des trois dernières années, elle sut qu’Adder la considérait comme sa propre fille.

Ils étaient tous deux importants pour elle. Elle avait confiance en chacun d’eux.

« C’est bon. Tu n’as pas besoin de répondre. » Adder passa affectueusement une main dans ses cheveux bouclés. Son visage de pierre se transforma en un sourire. « Après tout ce temps, tu dois savoir que tu es ma fille. Parfois, je dis des choses que tu n’aimes pas, mais je dois les dire en tant que père. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Asha, j’ai un mauvais pressentiment sur cet homme. Tu devrais rester loin de lui. Sinon, tu pourrais être impliquée dans quelque chose de confortable. » Inconfortable ?

De quoi parlait-il ?

« Par exemple, et si tu étais obligée de choisir entre lui et moi un jour ? Qui choisirais-tu ? » Adder regarda les grands et jolis yeux de sa jeune protégée et secoua la tête. « C’est la même question, posée d’une autre manière. Et tu n’es pas obligé d’y répondre. Il suffit que tu le saches dans ton cœur. Ne laisse personne te dire quoi faire ou comment penser, mais tu dois être forte. Tu vis dans un monde cruel. »

Asha fixa le ciel.

Cloudhawk… Adder… si elle devait choisir, qui prendrait-elle ? Elle n’avait pas de réponse. Comment le pourrait-elle ?

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