La Tour des Mondes
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Chapitre 210 : Médiocre
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Être enfermé avec Nerys n’a rien d’amusant. Le manque de repos, le manque de sommeil. Le simple manque de temps pour pouvoir réfléchir ou juste ne rien faire commence à ressembler à un lointain souvenir.

Je sais que je ne suis pas seul à souffrir comme ça puisque mes animaux sont dans la même situation. Peut-être à plus petite échelle, mais dire à des animaux de s’entraîner revient à demander à un paresseux de se dépêcher. Ils n’ont normalement pas besoin d’entraînement pour survivre. C’est un concept typiquement humain que Nerys leur impose. J’ai beau être le dresseur et, bien que ce soit censé être à moi de décider ou de donner des ordres, Nerys mène tout le monde à la baguette en multipliant les exercices et les complications.

Est-ce que Micha a vraiment besoin d’apprendre à esquiver des carreaux d’arbalète ? Est-ce que Juliette a vraiment besoin de faire des duels contre Nerys ? Yuu est presque le plus tranquille en comparaison. Nerys lui a ordonné d’essayer de la surprendre avec son invisibilité et aussi de la suivre partout le plus discrètement possible.

De mon côté, j’ai le droit à tout ça, mais en plus compliqué. Je pensais que battre Marshall me donnerait quelques points au moins en persévérance, mais après avoir raconté le combat à Nerys, elle semble avoir décidé que l’entraînement n’était pas suffisamment difficile.

Je ne pensais pas que ce serait possible, mais il semble qu’inventer des idées pour me torturer soit son passe-temps favori. Je pense sincèrement que pour elle, je n’ai pas vraiment gagné. Du moins, la fusion m’a fait gagner, encore. Sachant que j’étais sur le point de perdre, je n’avais pas le choix, mais pour elle c’est une défaite de l’assassin et une victoire du dresseur.

« La prochaine fois que tu me parleras d’une victoire qui s’est jouée à un cheveu et qui t’a fait perdre ta jambe, je ferai bien pire. »

C’est ce qu’elle m’a dit avant de me déboîter le bras à plusieurs endroits une dizaine de fois. J’ai bien pensé à protester, mais c’est plus raisonnable de ne pas le faire.

Je sais bien qu’elle essaye de me faire devenir plus fort pour que ce genre de situation ne se reproduise plus, mais c’est pratiquement de la maltraitance à ce niveau. Les coups de genou dans le plexus. Les bleus, les coupures… Elle est toujours à la limite de me casser quelque chose et quand la douleur devient trop forte, elle passe à un autre entraînement qui me fera mal à un autre endroit…

Difficile de se dire que j’ai gagné quand je vois ce qu’elle me fait subir. J’ai presque l’impression que gagner d’un cheveu ou perdre revient à la même chose pour elle : un manque d’entraînement.

Marshall était très fort. Trop fort. Je n’aurais pas dû gagner en vérité. S’il m’avait pris au sérieux et qu’il avait absorbé plus de compétences, je n’aurais eu aucune chance. Après, je ne lui en veux pas d’avoir relâché son attention l’espace d’un instant. Avec un adversaire au sol, son unique main valide clouée et avec une jambe de moins on ne s’attend pas à ce que la situation se retourne. Il aurait peut-être dû me tuer pour être certain de gagner, mais fort heureusement il ne l’a pas fait.

Cette partie-là, c’est Nerys qui s’en chargera.

Elle a décidé de me faire esquiver des attaques provenant d’armes maintenant. Puisque les carreaux d’arbalète ne lui suffisent plus, elle utilise à présent des lances, des épées, des sabres, des haches. Elle s’est aussi servie d’un bâton pour pouvoir me frapper plus librement sans avoir à retenir ses coups. Cette arme-là est à présent dans mon top trois des pires armes que j’ai eu la malchance de rencontrer dans ma vie.

Vu le nombre de fois où elle a réussi à me toucher avec, c’est aussi l’arme qui m’aura le plus fait souffrir si on oublie les coups de fouets.

En parlant de fouet… Oui, elle a osé en prendre un contre moi. J’ai essayé de fuir, mais elle m’a poursuivi à travers le village jusqu’à ce que je ne puisse plus courir. Elle m’a ensuite frappé quelques coups avec avant de passer à une autre arme. Apparemment, il faut que j’apprenne à affronter ce genre d’arme, indépendamment de ce que j’ai ressenti.

« Je te laisse choisir, le bâton ou le fouet en premier ? »

C’est avec cette phrase qu’elle m’a réveillé ce matin. J’ai gardé le silence et fait semblant de dormir, mais ça n’a fait qu’empirer les choses. Plutôt que de choisir, elle s’est mise à utiliser les deux sans me laisser le temps de fuir. J’hésite à acheter un bouclier quand je vois ce qu’elle me fait subir.

Entre deux exercices, j’ai fini par lui poser la question.

— Pourquoi est-ce que j’ai besoin de souffrir autant ?

— Tu n’as qu’à mieux esquiver.

— Ce que je veux dire, c’est que j’aimerais savoir si je suis si faible que ça. J’ai quand même battu des adversaires qui semblaient forts.

— Ne compare pas du menu fretin à ce qui t’attend. C’est trop facile pour un grimpeur de se servir de ses compétences pour gagner un combat. Pour la plupart, vous ne faites que ça.

— C’est un avantage non ?

— Avoir un corps est ton meilleur avantage. Les compétences te fatiguent plus vite et si tu ne fais que te servir d’elles, tu ne progresses pas. À ton avis, pourquoi penses-tu que je t’empêche de te servir de ton boost d’agilité ?

— Parce que c’est une facilité ? Parce que si je m’entraîne sans m’en servir je pourrais apprendre à gagner sans ?

— Précisément. Mais c’est aussi parce que cette compétence est influencée par ton état physique. Plus tu seras entraîné et plus son utilisation sera efficace.

— Mais est-ce que je dois comprendre que je suis faible ?

— Pour moi, oui. Pour d’autres, non. Pour d’autres encore tu n’es rien qu’une nuisance. Les grimpeurs vont trop souvent à l’aventure sans réelles préparations et quand il voit qu’ils sont forts, ils oublient que d’autres sont plus forts encore. Quand ils sont faibles, ils se résignent et trouvent un endroit où finir leur vie ou meurent. Ton but est toujours de survivre, non ? Alors, essaye de m’impressionner.

— C’est juste que… J’aimerais bien rencontrer d’autres assassins pour connaître mon propre niveau.

— Oh ? Comme ça, tu veux te comparer à d’autres pour te rassurer ? Tu veux voir ce que d’autres assassins sont capables de faire ? Je ne te suis pas suffisante ?

— Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je suis juste le dernier dresseur, pas le dernier assassin.

— Un assassin doit être capable de tuer efficacement sa cible. Savoir si tu es plus fort ou moins fort n’a aucun intérêt tant que tu sais ce que tu fais. Mais très bien. Je vais imiter les styles et la force d’autres assassins combattants que j’ai entraînés. Cela devrait satisfaire ta curiosité. N’hésite pas à fusionner si cela devient trop difficile.

Alors que je me relève, Nerys matérialise deux boucliers triangulaires qui sont juste un peu plus grands que des assiettes.

« Cette technique est celle d’un assassin que j’ai entraîné il y a deux ans. Sa classe principale était Tisseur. »

Avant que je ne puisse réagir, Nerys se jette sur moi en projetant un bouclier en direction de mon visage. J’esquive en me servant du boost et en préparant une contre-attaque, mais avant que je ne puisse réagir. Elle me frappe au ventre avec une des pointes de l’autre bouclier. Je recule en me servant des bottes tout en jetant un couteau de lancer dans sa direction. Elle pare simplement l’attaque en laissant le couteau se planter dans un des boucliers. Sans vraiment paraître décontenancée alors que j’attrape mon arbalète, elle retire le couteau et semble placer un fil dessus.

« Il était capable de retourner n’importe quelle situation à son avantage. Un couteau de ce genre finissait par devenir une extension de lui-même grâce à ses fils. »

Elle lance le couteau dans ma direction et je m’apprête à le parer, mais en tirant sur le fil, la trajectoire est déviée et il finit par me frôler l’épaule. Instinctivement, je baisse la tête alors que Nerys tire sur le fil et projette la lame vers elle.

Elle se met alors à faire tourner un des boucliers triangulaires et une grande quantité de fil se répand sur le sol autour d’elle.

D’un mouvement, la rotation du bouclier semble s’accélérer et devient aussi rapide qu’une hélice. Elle jette ensuite le bouclier dans ma direction. J’esquive en faisant une roulade sur la droite, mais l’hélice semble me poursuivre en faisant une courbe. En comprenant que la situation est à mon désavantage, je demande à Micha de me rejoindre. Je vais avoir besoin d’une paire d’yeux en plus.

Je m’écarte de la trajectoire, mais le bouclier continue de se rapprocher en poursuivant. La meilleure stratégie dans ce genre de situation reste d’attaquer Nerys et je fonce dans sa direction. Elle lance le couteau dans ma direction et je l’esquive en continuant à avancer. Je peux sentir le bouclier se rapprocher derrière moi et ce sera beaucoup trop juste pour une attaque.

Je fais une autre roulade et tire sur Nerys avec mon arbalète. Elle part simplement et le carreau s’enfonce dans le deuxième bouclier triangulaire qu’elle tient toujours. D’un mouvement de sa main mon couteau de lancer qui lui obéit fonce à nouveau dans ma direction et derrière moi, je peux sentir que le bouclier hélice n’est plus très loin.

Je saute dans les airs en me servant de mes bottes et le bouclier hélice passe en dessous de moi et change sa trajectoire une fois de plus. Du coin de l’œil, je peux voir que Nerys est aussi en train d’enrouler un fil autour du carreau d’arbalète…

Cela fait un projectile de plus qui se retourne contre moi…

Le bouclier hélice se rapproche de moi et sans attendre, je sors ma cape de mon inventaire et la jette dessus. Avant qu’elle ne l’atteigne, le bouclier hélice change de direction en faisant un virage à 90 degrés. Ma cape tombe au sol en même temps que moi et j’esquive une fois de plus le couteau alors que Nerys lance le carreau dans les airs et commence à lui faire prendre de la vitesse.

J’ai maintenant trois projectiles qui foncent vers moi. Le bouclier hélice reste le plus rapide, mais dans cette situation c’est pratiquement impossible d’atteindre Nerys sans me faire toucher.

J’esquive le bouclier hélice et le carreau d’arbalète, mais j’essaye d’attendre le dernier moment pour attraper le couteau. Bien sûr, comme si elle l’avait senti, Nerys modifie sa trajectoire et le couteau se plante dans ma main.

En faisant abstraction de la douleur, j’essaye aussitôt de couper le fil qui est enroulé dessus, mais impossible de le tendre suffisamment pour cela. Je décide alors de retirer le couteau de là en l’attrapant pour qu’elle ne puisse plus s’en servir contre moi, mais alors que je l’arrache et le tiens fermement dans une main, Nerys se contente d’agiter un doigt. Mon corps ainsi que le couteau fonce à une dizaine de mètres du sol comme si je ne pesais absolument rien. Je lâche le couteau par réflexe, mais celui-ci commence à enrouler le fil sur moi. L’hélice semble faire de même et, petit à petit, mes mouvements se restreignent jusqu’à ce que je ne puisse plus utiliser que mes jambes.

Je tombe au sol en amortissant ma chute avec les bottes, mais presque aussitôt les fils sur moi se serrent et m’empêchent définitivement de bouger en me faisant sur le côté.

« Je ne fais pas honneur à sa technique puisqu’il t’aurait découpé avec les fils avant que tu ne puisses atteindre le sol. Ou alors il se serait servi de toi comme d’un projectile pour atteindre d’autres adversaires. Quoi qu’il en soit, je n’ai montré que la moitié de son talent. Il pouvait se servir de dix projectiles librement avec ses fils. Peu importe la taille ou le poids. »

Les fils disparaissent et je me relève lentement en essayant de réfléchir à ce qu’il vient de se produire. Je ne sais pas trop quoi penser de cette démonstration, mais si c’est le premier, ça commence fort. Micha est en position sur un toit, donc j’aurais moins de mal pour le prochain.

« Je n’en montrerais que deux de plus. Cela sera suffisant pour satisfaire ta curiosité. Le suivant était un artiste dans son genre, mais je te laisse en juger par toi-même. »

Sans matérialiser d’arme, Nerys prend une posture de combat en mettant les poings en avant. Je ne sais pas ce qui m’attend, mais je décide d’attaquer plutôt que de réfléchir inutilement à ce qui pourrait m’attendre.

En me servant de mes stylets, je fonce dans sa direction. Nerys esquive en gardant les yeux fermés et semble éviter toutes mes attaques une par une. Je continue en essayant de feinter ou de changer le rythme de mes attaques, mais aucune attaque ne touche ou ne semble capable de s’approcher d’elle. Même en me servant de mes bottes pour faire une attaque sautée, Nerys se contente d’esquiver en gardant les yeux fermés et en multipliant les parades. À aucun moment elle ne semble vouloir m’attaquer et je continue mes attaques en essayant de me servir de ce que j’ai dans mon inventaire, mais rien ne l’atteint.

Jusqu’à ce que finalement, elle décide de me frapper. Une attaque que je peux voir à travers les yeux de Micha, mais pas à travers les miens. Un coup de poing qui touche à peine mon torse avant que Nerys ne recule sur le côté.

Je tombe presque aussitôt en avant en direction du sol alors que je n’ai même pas la sensation de m’être fait frapper. Mon corps s’effondre alors que je ne sais pas quoi penser de ce qui m’arrive. Non. Mon cœur n’a plus l’air de battre. Sans vraiment savoir quoi faire d’autre, je me retourne et commence à frapper du poing mon torse alors que je sens que je n’en ai plus pour longtemps. J’aurais mieux fait de me taire quand je vois ce que m’apporte ce genre d’entraînement… Si je ne dis pas de bêtise, je n’ai qu’une poignée de seconde avant que mon cerveau ne manque d’oxygène et que je perde connaissance.

Après plusieurs tentatives à frapper de plus en plus fort inutilement, Nerys me frappe à nouveau et réussit à relancer les battements. Sans même s’intéresser à moi, elle recule et commence à parler.

« Cet assassin était un artiste. En mélangeant des classes, il a fini par créer un style de combat au corps à corps capable de tuer en un coup. Chasseur, Médecin, Observateur, Asura,… Ce sont toutes des classes qu’il a apprises à maîtriser dans le seul but de pouvoir tuer ses adversaires en un coup et sans douleur. Il était en quelque sorte le parfait assassin. Létal à cent pour cent et sans avoir besoin d’arme. Je l’ai entraîné il y a environ quatre ans. Passons au dernier. »

Je me redresse difficilement, mais Nerys semble attendre que je sois en état pour continuer. Je me doute qu’elle a gardé le plus fort pour la fin et je demande à Yuu de préparer la fusion avec Juliette. Je n’ai pas envie de finir une fois de plus au sol sans avoir été capable de quoi que ce soit.

La fusion se déclenche et Sigu prend le contrôle du corps. Ce n’était pas amusant jusqu’à présent, mais j’espère que cela va le devenir.

Je sors mon croc de l’inventaire en me préparant au pire. Nerys, de son côté, matérialise une nouvelle arme du néant. C’est une simple dague en bois… Est-ce qu’elle va sérieusement essayer de m’affronter avec une arme de ce genre ?

Je m’apprête à foncer dans sa direction, mais elle me charge aussitôt en passant sous mon croc. J’essaye d’esquiver l’attaque qui approche en me préparant à rouler vers l’arrière, mais avant d’en avoir le temps, je peux sentir la dague en bois me toucher au niveau du cœur, puis du cou, puis du ventre sans que je ne sois capable d’en voir une seule.

Ce ne sont pas vraiment des attaques puisque je ne suis pas blessé, mais comme si elle lisait chacun de mes mouvements, elle place simplement la lame à des points vitaux avant de continuer à suivre mes déplacements le plus naturellement du monde. J’ai beau virevolter dans les airs, glisser sur le sol ou essayer de l’attaquer, à chaque fois elle est plus rapide et se contente de jouer avec moi en touchant toutes les parties de mon corps.

« Tu serais mort dès la première attaque. Si j’avais pris une vraie dague, tu serais probablement en train de te vider de ton sang par terre, incapable de bouger. »

J’essaye de l’atteindre alors qu’elle me parle, mais toutes mes attaques ne touchent que le vide alors qu’elle esquive par des gestes simples mes mouvements les plus complexes. Tout cela semble tellement naturel pour elle… comme si c’était facile de discerner ce dont je suis capable. Ce n’est même pas une question de vitesse puisqu’elle semble avoir la même que moi, elle semble juste avoir un temps d’avance sur chacune de mes attaques. En se servant de ce temps, elle plante la dague à différents endroits avant de me laisser la suivre pour essayer de contre-attaquer.

Il n’y a aucune résistance de son côté et je suis incapable de m’en servir contre elle pour finir par l’atteindre. On dirait simplement qu’elle contourne tout ce que je fais pour le retourner contre moi.

Il n’y a rien d’amusant là-dedans… Vraiment ennuyeux.

Je lance une dernière attaque, mais après avoir reçu au moins cinq coups de plus, je recule en rangeant mon croc. Ennuyeux.

La fusion s’arrête et je mets un genou au sol en subissant le contre coup. Nerys se contente de dématérialiser la dague et reprend sa posture habituelle.

« Ce que tu viens de voir est le style de combat le plus pur des assassins combattants. Un style que j’apprécie beaucoup de par sa simplicité et son efficacité. Son utilisateur était juste un Assassin, pas d’autres classes superflues sur lesquelles compter, pas d’artifices ou de tromperies. Ce n’était même pas une question de talent naturel puisqu’il s’est entraîné ici pendant plusieurs années pour réussir à atteindre ce niveau. »

Nerys me regarde quelques instants en soupirant et en marquant un temps de silence.

« Chacun d’eux était plus fort que toi. Pourtant, ils sont tous les trois morts. »

Mon sang se glace pendant quelques instants alors que je frissonne en comprenant pourquoi elle me considère comme quelqu’un de faible. Je viens d’avoir la preuve que chacune de mes techniques ne vaut rien en comparaison d’autres assassins que Nerys a entraînés. Chaque attaque n’a servi à rien. Même la fusion s’est révélée inutile puisque je suis mort plus d’une cinquantaine de fois quand elle plantait la dague à différents points… Et des monstres pareils sont morts ? Des gens contre qui je n’aurais rien pu faire n’ont même pas survécu à la tour.

« Si je devais juger ton niveau, je dirais qu’il est plutôt bon pour un débutant. Tu fais peut-être partie des 10 meilleurs débutants à être arrivé cette année, je l’admets. Mais tu en restes un, et la moyenne n’est pas très haute. En quinze ans, les grimpeurs se sont souvent résignés à l’idée d’être moyen, mais il y a aussi des monstres capables de prodiges. Il y en a d’autres qui s’organisent en pensant que l’union fera leur force et c’est vrai aussi. Cependant, la majorité se repose sur leurs compétences pour gagner et finissent tôt ou tard par perdre et, dans le pire des cas, mourir.

Quand tu es arrivé, je t’ai dit que je ne voulais pas perdre mon temps avec toi. Si tu meurs, ce sera le cas. J’ai aussi dit que ta souris m’intéressait plus que toi et c’est toujours le cas. Après tout, elle a plus de chance de te survivre que tu n’as de chance de la voir mourir. Les assassins moyens ne vivent pas longtemps.

Fais en sorte que les larves comme celle qui a failli te tuer n’osent même pas lever le doigt dans ta direction. Qu’ils viennent seuls ou à cent, tu dois pouvoir les affronter sans même sourciller. À ce moment-là, tu auras un début de chance de survie et à ce moment-là uniquement, tu ne seras plus un débutant. »

Correction : Hastin



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