L’après-midi, la ville de Werden était d’une beauté tranquille et enchanteresse. Les habitants de la ville qui avaient entendu la nouvelle du retour de Josef apportèrent des fleurs et des cadeaux. Xia Lei et Annina avaient aidé à saluer et à prendre soin des invités qui ne restèrent que peu de temps. Ils exprimèrent leur sympathie et partirent peu de temps après.
Annina, qui aidait Josef à trier et à ordonner ses affaires, avait également déclaré : « Allons-y, Lukas, Josef a besoin d’un environnement calme pour se reposer. »
Xia Lei n’était pas très disposé à partir, il espérait que Josef occuperait Annina et qu’il aurait alors la possibilité de voler les informations qu’il voulait. Cependant, il ne trouvait aucune excuse pour rester au moment où Annina parlait de partir.
“Bien sûr, allons-y”, lui répondit-il
« C’est bon, vous pouvez rester. »
Josef ne voulait pas qu’Annina parte, mais il voulait que Xia Lei parte.
« Tu dois te reposer, Josef. Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose. Nous vivons près l’un de l’autre, je n’aurai besoin que de quelques minutes pour venir », a dit Annina.
« D’accord. Viens dîner ce soir », dit Josef.
« Nous verrons comment ça se passe », dit Annina.
« Oui, Annina, accompagnons Josef ce soir. Il va se sentir seul », dit Xia Lei.
Annina leva les yeux au ciel et se dit : « Espèce d’idiot. Tu sais qu’il s’intéresse à moi et tu veux toujours que je passe du temps avec lui ! Je l’ai rejeté à cause de toi. »
Josef s’était empressé de dire : « C’est réglé alors. A ce soir. »
Annina amena Xia Lei jusqu’à chez elle. Après qu’ils aient marché dans les bois, Annina dit : « Qu’est-ce que ça veut dire, Lukas ? »
Xia Lei fit semblant de ne pas savoir de quoi elle parlait.
« Signifier quoi ? »
« Tu crées délibérément une opportunité pour lui et moi d’être ensemble ! Tu essaies de nous mettre en couple ? », dit Annina avec colère.
Xia Lei sourit avec ironie : « Suis-je une telle personne ? Je pense vraiment qu’il est en mauvaise santé vu qu’il vient de sortir de l’hôpital. C’est aussi bien si nous l’accompagnons. Je n’ai pas d’autre intention. »
Il ne créait pas une occasion pour Josef et Annina d’être ensemble, mais une occasion pour lui de voler des informations. Mais il n’avait jamais dit ça à Annina.
« C’est vrai ? »
Annina avait l’air incrédule.
« Je dois jurer ? », dit Xia Lei.
Annina avait soudainement tendu la main pour tenir les lèvres de Xia Lei.
« Il n’y a pas besoin de jurer. Le Seigneur t’entendra. Ne jure pas inutilement. »
Elle était catholique et n’était pas particulièrement religieuse, mais elle était sensible à des choses comme les jurons. Elle était, en d’autres termes, un peu superstitieuse.
« Allons chez toi. Nous reviendrons plus tard », dit Xia Lei.
Annina le sonda en marchant.
« Lukas, ça ne dérangera pas ta femme si tu ne rentres pas chez toi ? »
Xia Lei s’y était préparé : « Elle…C’est une personne honnête. Elle ne m’a jamais posé de questions sur mon travail, ni demandé où j’étais. »
« Elle te fait confiance. Tu dois être très digne de confiance. »
Annina avait l’air aigrie.
« La nature m’appelle. Je dois m’en occuper, alors pourquoi ne prends-tu pas les devant ? Je te rejoindrai plus tard », dit soudainement Xia Lei.
« Oui, d’accord. »
Annina sourit et partit de son côté.
Xia Lei quitta le petit chemin et se dirigea vers la maison de Josef. Il s’était arrêté à une dizaine de mètres, en vue de la maison de Josef. Il garda le regard fixé sur la maison. Il voulait être sûr d’une chose : Josef se dépêcherait-il d’installer la CNC terminée sur sa machine à ce moment-là ?
Un bruissement était soudainement venu de derrière lui.
Ce n’était pas le bruissement des feuilles soufflées par le vent, mais celui des pieds qui se traînaient dans les feuilles tombées. La première réaction de Xia Lei en entendant le bruissement avait été de regarder en arrière et de voir qui c’était, mais il s’était souvenu de quelque chose. Il était en train de discuter avec Annina il y a quelques secondes, alors cela devait certainement être elle ?
Pourquoi Annina avait-elle fait demi-tour ?
La question arriva subitement dans l’esprit de Xia Lei et il trouva sa réponse en quelques secondes. Il sourit avec ironie, puis se prépara en tirant sa fermeture éclair…
Elle voulait le voir, hein ? Alors, il devrait sacrifier au moins autant pour la mission !
Un fort courant de liquide s’était propagé dans l’air et toucha le sol à trois mètres de Xia Lei, à son point le plus éloigné.
Annina, qui avait tourné autour de Xia Lei, se couvrit la bouche, stupéfaite.
Xia Lei fit semblant de ne pas savoir qu’elle était là. Il regarda fixement la maison de Josef. Il se trouvait à trente ou quarante mètres de la maison et cette distance ne l’empêchait pas d’utiliser sa vision aux rayons X. Son œil gauche s’était tordu et la situation dans la maison lui avait été révélée.
Josef était dans le bureau en train de taper sur sa machine, l’air concentré et excité.
« Il prépare déjà le programme CNC », déclara Xia Lei
Celui-ci secoua deux fois son petit soldat et le remit à la caserne.
Annina courut vers sa maison sur des pieds légers et ses longues jambes allaient aussi vite que le vent.
« Perverse », murmura Xia Lei.
Il n’avait pas l’impression qu’on avait profité de lui et n’était pas dégoûté non plus, mais il sentait que c’était naturel. Par rapport au harcèlement qu’il avait subi le mois dernier, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter d’être vu pendant une courte période.
Annina ne s’était pas enfuie très loin, elle se tenait devant en attendant Xia Lei.
Quand ce dernier s’était approché, il vit que ses joues étaient roses et qu’elle avait l’air nerveuse. Il savait très bien pourquoi et ouvrit la bouche pour faire diversion.
« Annina, pourquoi Josef ne t’invite-t-il pas à voir son tour intelligent ? N’es-tu pas du tout curieuse à ce sujet en tant que mécanicien en chef ? »
« C’est une personne prudente et il ne fait pas facilement confiance aux gens. Je l’ai seulement entendu en parler, mais je n’ai jamais vu la réalité », déclara Annina.
Josef était effectivement ce genre de personne. Il avait quatre amis très proches, mais il avait coupé le contact avec eux après l’attaque au fusil. Hans ne voulait pas du tout que les membres du gang fassent du mal à Josef et c’était une erreur. Cela montrait que Josef était très prudent et qu’il n’aurait pas facilement fait confiance à qui que ce soit, pas même à Annina.
Xia Lei s’était mis à rire.
« Je n’aurai alors aucune chance de le voir si même toi ne l’a pas vu. »
« Tu veux voir son tour intelligent ? »
Annina regarda Xia Lei.
« Je suis juste curieux. Ce serait bien si je peux, mais ça ne me dérangera pas si je ne le vois pas non plus. Un mécanicien comme moi ne peut de toute façon utiliser que les tours normaux. Je ne suis pas de taille face à un mécanicien de haut niveau comme toi. Je suis satisfait de mon sort dans la vie », déclara Xia Lei.
« Ne te rabaisse pas comme ça, dit Annina, je sais de quoi tu es capable parce que j’ai travaillé avec toi. Ne t’inquiète pas, je te recommanderai aux échelons supérieurs de l’entreprise pour une promotion et une augmentation de salaire quand j’en aurai l’occasion. »
« Merci, mais ce n’est pas nécessaire. »
Xia Lei parla poliment, mais dans sa tête, il se dit : « Je suis président. Pourquoi ai-je besoin que Krupp MaK Maschinenbau me donne une promotion ? Ce jour n’arrivera jamais. »
Pensant à son départ imminent, Xia Lei ne pouvait s’empêcher de jeter un coup d’œil sur Annina. Pour une raison quelconque, il ressentait un sentiment de perte.
Annina fixa Xia Lei du regard.
« Pourquoi n’en as-tu pas besoin ? »
Xia Lei se mit à rire un peu.
« Si la société me promeut, je serai muté à un autre poste. J’aime travailler avec toi. Ça ne me dérange pas de gagner moins. »
Annina s’était mise à sourire et serra Xia Lei dans ses bras, puis l’embrassa sur la joue.
« Tu es un homme si bon. Je ne te recommanderai donc pas. »
« Qu’allons-nous faire pendant toute cette après-midi? », dit Xia Lei.
Annina regarda Xia Lei avec un grand sourire et lui dit d’un ton taquin : « Tu peux faire ce que tu veux. »
Xia Lei ne pouvait pas rencontrer ses yeux ni répondre à ses allusions à peine voilées.
« Et si je te faisais une roue à aubes ? »
« Une roue à aubes ? Pourquoi faire ? », dit Annina, surprise.
Xia Lei sourit. « Je vois une rivière sur le pas de ta porte. Une roue à aubes rendra ta maison beaucoup plus belle. »
Il allait bientôt quitter l’Allemagne et ne pourrait probablement pas lui faire ses adieux, alors il voulait lui laisser quelque chose en souvenir.
« Bien sûr, faisons une roue à eau. »
Annina n’avait pas l’air très entousiaste, mais Xia Lei semblait très insistant, alors elle accepta.
Une roue à eau aussi grande qu’une personne se tenait sur les rives de la rivière après un après-midi de travail. L’eau claire de la rivière coulait à travers la roue à aubes, la faisant tourner. La roue à aubes ramassait l’eau de la rivière et la déversait à nouveau. La maison d’Annina était l’image de l’élégance.
Annina rangea les outils et sourit joyeusement en regardant la roue hydraulique.
« Allons-y. Nous devrions aller chez Josef maintenant », déclara Xia Lei.
« Non, attends », dit Annina.
« Que veux-tu faire d’autre ? », demanda Xia Lei.
« Prenons une photo devant la roue hydraulique. Je vais chercher mon appareil photo. »
Annina entra chez elle en courant pour prendre son appareil photo sans attendre la réponse de Xia Lei.
Xia Lei s’était tenu devant la roue à aubes et attendit deux minutes qu’Annina sorte un appareil photo reflex et se mette debout. Elle fixa le reflex sur le support, puis le mit en mode automatique et s’était joyeusement mise à côté de Xia Lei pour le tenir intimement par la taille.
Le reflex cliqua en continu pendant qu’il prenait des photos.
Annina changea de pose plusieurs fois : elle le tenait par la taille, faisait des visages stupides et prit une pose de combat où elle fit semblant de frapper Xia Lei. Au début, Xia Lei posa normalement et souriait, mais il avait vite été infecté par Annina et s’était détendu, faisant des poses idiotes pour l’égaler.
Il allait quitter l’Allemagne, alors laisser à la femme qui l’aimait de bons souvenirs de lui n’avait rien de mal, non ?
L’appareil photo prit des dizaines de photos d’un seul coup et s’était finalement arrêté.
Ring ring ring, ring ring ring…
Le téléphone d’Annina avait soudainement sonné.
« Ce doit être Josef. Nous devrions y aller », déclara Xia Lei.
Annina sortit son téléphone et le regarda d’un air renfrogné.
« C’est vraiment lui. Il sait vraiment choisir l’heure, hein. »
Elle se pencha près de l’oreille de Xia Lei et lui dit : « Ne rentre pas chez toi ce soir. Trompe ta femme avec moi. »
Xia Lei resta sans voix.