Le Chevalier des Elfes
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Les victoires des elfes leur apportèrent de nouveaux territoires. Cependant si le triomphe créa des amitiés, il renforça aussi certaines animosités. En effet il y eut des dissensions en matière de partage, en particulier entre le roi elfe Hertio et Arthur le chevalier pour le contrôle de la ville de Kyaro et de ses environs. Le souverain considérait Arthur le vampire comme un ambitieux dangereux pour l’équilibre de la société elfe. Tandis que le chevalier estimait que Hertio était un incompétent qu’il fallait destituer. Pendant un temps le monarque avait l’avantage sur le vampire, grâce à des preuves sur une affaire de vente de secrets militaires qui incriminaient Lancelot, un des lieutenants et amis d’Arthur.

Néanmoins le chevalier s’était remis sur une situation d’égalité avec le roi, en collectant à son tour des preuves qui incriminaient sérieusement Hertio. Le souverain avait une tendance prononcée à pratiquer un droit de cuissage, sur les épouses de certains vassaux. Pour faire simple il obligeait des mariées de sexe féminin, à avoir des relations non consenties avec lui. Si les malheureuses victimes s’opposaient à sa volonté, le souverain rendait infernale la vie du mari. Malheureusement Hertio était trop entreprenant, cela permit au vampire de collecter des preuves accablantes.

Comme le chevalier et le roi se tenaient mutuellement l’un et l’autre à la gorge, ils conclurent une sorte de trêve. Ils continuaient à s’affronter mais seulement sur le plan légal, ils ne tentaient pas de se nuire en fomentant des complots et d’autres manœuvres illicites. Cela n’empêchait pas les deux compères de s’opposer l’un à l’autre très souvent. Ainsi Hertio faisait de très gros efforts pour freiner l’ascension sociale d’Arthur. Alors que de son côté le vampire œuvrait pour couvrir de ridicule et contrecarrer la majorité des projets du monarque.

Pour régler leur conflit sur l’attribution de la ville-état de Kyaro, une cité composée majoritairement d’elfes, le chevalier et le roi choisirent l’arbitrage d’Esinaé le haut-roi des elfes. Encore une fois ce fut la tente des complots qui fut choisie comme lieu de discussion.

Hertio n’aimait pas cet endroit même si l’arbitre du différend tenait manifestement à privilégier à fond la discrétion. Le haut-roi et d’autres notables ne toléraient certains actes peu honorables d’Arthur, seulement en échange de services particuliers, notamment du droit d’usage de la tente.

Hertio avait différentes raisons de s’opposer à Arthur. Il désirait limiter les revenus de son ennemi car la ville convoitée apporterait de grandes richesses au vainqueur de la confrontation verbale. La cité était un fleuron de la production de grimoires de magie, elle abritait des mages réputés qui vendaient chaque année des livres de sort pour une somme minimale de mille pièces d’or par ouvrage. Et le souverain de Kyaro avait le droit à vingt pour cent des bénéfices du commerce de grimoires.

Or Hertio avait un besoin presque pressant de se renflouer, il élargit beaucoup son cercle de courtisans en attribuant des titres de noblesse doublés de pensions coquettes. Il pourrait se renflouer en empruntant à des banquiers, mais il avait une sainte horreur de traiter avec des fournisseurs de prêts. Donc la ville recelait une solution avantageuse pour le snobisme du roi.

Une autre raison qui incitait Hertio à refuser que le vampire ne devienne le politique suprême de la cité, c’était que cela exempterait Arthur de devoir faire preuve d’une politesse vue comme très divertissante en sa présence. Si le fort parvenait à obtenir gain de cause, il deviendrait à son tour un roi. Donc Hertio serait contraint de traiter comme un égal Arthur, il ne pourrait plus l’obliger à s’incliner ou à s’agenouiller.

En effet tous les monarques des elfes étaient contraints par loi de se respecter mutuellement lors des rencontres et des réunions officielles. Si le vampire gagnait Kyaro, dans ce cas Hertio serait obligé de ne pas adopter un comportement snob et prétentieux envers le fort lors de nombreuses circonstances. Et cela l’irritait au plus haut point.

De son côté Arthur était aussi très motivé, il n’avait pas les mêmes soucis financiers que Hertio, dans le sens que son organisation principale la ligue des protecteurs était largement bénéficiaire. Toutefois toutes les occasions de s’enrichir largement étaient bonnes à prendre pour le vampire, du moment qu’il ne faisait pas souffrir d’elfes issus du peuple.

Et il avait un puissant appétit de revanche social. Donc le fait de pouvoir obliger des nobles prétentieux à l’appeler votre majesté, c’était terriblement tentant. Certes il existait d’autres considérations qui motivaient le vampire comme la recherche du bonheur pour autrui.

Il jugeait qu’il était mieux adapté pour les habitants de la ville que Hertio, vu qu’il ne dépensait pas à tort et à travers, et qu’il avait des projets utiles pour les gens pauvres, qu’il ne se focalisait pas sur l’envie de complaire aux caprices de l’aristocratie. Toutefois Artur était aussi porté par son égoïsme, la perspective possible de voir des elfes influents être obligé par l’étiquette à le saluer de façon gracieuse, lui apportait des frissons de jouissance. Par contre il fallait déjà l’emporter sur Hertio.

Hertio : Eldar mon royaume est très prospère, j’ai plus de moyens pour satisfaire les désirs des habitants de Kyaro qu’Arthur.

Arthur : C’est avant tout un climat doux qui apporte des récoltes abondantes qui explique l’opulence d’Eldar. Je suis plus apte que Hertio pour diriger Kyaro, je suis plus disponible que lui. Je n’ai pas de temps à consacrer à la romance avec une elfe et à l’éducation d’enfants.

Hertio : Le climat n’est qu’un facteur parmi des dizaines d’autres qui explique la prospérité d’un royaume. Mon épouse et mes deux enfants ne sont pas des entraves à ma mission de roi, ce sont des soutiens qui m’aident à surmonter le stress de mes fonctions.

Arthur : Les habitants de la ville de Kyaro auront plus de liberté si je deviens leur roi, je les laisserais choisir leur maire.

Hertio : Le fait de ne pas élire un maire n’empêche pas les kyaoriens d’avoir des représentants démocratiquement élus défendant leurs droits.

Arthur : Si je suis choisi comme dirigeant de Kyaro, je m’engage à discuter avec les guildes, les révisions de leur statut qu’elles réclament, notamment la baisse des taxes.

Hertio : Comment comblerez-vous le vide budgétaire causé par la baisse des taxes sur les guildes, sans augmenter les impôts des paysans ?

Arthur : En diminuant les pensions des nobles.

Hertio : Les nobles sont l’élite de la nation, il est normal de les récompenser avec des pensions.

Arthur : Vingt pour cent du budget de la ville de Kyaro qui sert à rémunérer un pour cent seulement de la population, tandis que quarante pour cent des kyaoriens éprouvent des difficultés à vivre décemment, c’est une situation inéquitable.

Hertio : Il est normal que l’élite bénéficie d’un traitement spécial, cela sert à récompenser ses mérites.

Arthur : Les nobles ne sont pas plus intelligents que les citoyens issus du peuple. La soit disant supériorité de la noblesse, est une fable inventée pour justifier l’existence de privilèges exorbitants.

Hertio : Ce que vous proposez provoquera un exil des nobles, voire une révolte.

Arthur : Le peuple gronde, s’il n’obtient pas un meilleur partage des richesses des émeutes éclateront. Un roi est le serviteur du peuple, il doit avant tout satisfaire la majorité de ses concitoyens. Si pour arriver à réparer des injustices, il doit mettre en colère les membres d’une minorité restreinte très privilégiée, il ne doit pas hésiter. De plus la majorité des nobles n’a pas besoin de pensions. Les aristocrates de Kyaro disposent presque tous d’un patrimoine conséquent qui leur apporte des revenus confortables.

Hertio : Les tensions du peuple sont alimentées par des agitateurs humains, une fois que les fauteurs de troubles seront neutralisés, le peuple se calmera.

Arthur : Le peuple souhaite vraiment une modification en sa faveur de la distribution des richesses de l’état.

Hertio : Je vous dis que ce sont les humains les seuls responsables des mouvements de colère du peuple en ce moment. Et tout ce que vous gagnerez en dépouillant les nobles, c’est provoquer une guerre civile.

Arthur : Ce que je propose pour la ville de Kyaro, c’est un doublement de l’aide aux pauvres et de la solde des soldats. Je doute que les militaires au service d’officiers nobles aient envie de se rebeller contre quelqu’un qui augmente leur salaire.

Hertio : Doubler l’aide aux pauvres, c’est encourager la paresse, pousser les gens à renoncer au travail, pour choisir l’oisiveté. Quant à augmenter la paie des soldats, c’est un choix risqué. Cela diminuera les fonds consacrés aux paiements des fournisseurs d’armes magiques.

Arthur : Plus d’un tiers de la population de Kyaro doit sauter des repas par manque d’argent, n’achète pas de médicaments en cas de maladie pour avoir assez d’argent afin de pouvoir manger tous les jours. Des milliers d’enfants excellents à l’école doivent renoncer à leurs rêves de carrière, parce que leurs parents ne peuvent pas payer leurs études. Doubler l’aide aux pauvres à Kyaro ne va pas favoriser l’oisiveté, mais mettre fin à des tragédies. L’armée de Kyaro est sous-payée ce qui la pousse à effectuer des actes de pillage, le seul remède efficace contre cette attitude barbare c’est une solde correcte.

Esinaé : Quels sont vos projets pour les immigrés qui affluent vers Kyaro ?

Arthur : L’obtention de la nationalité kyarorienne au bout de dix ans de présence sur le territoire de Kyaro.

Hertio : La naturalisation pour les enfants d’immigrés qui naissent sur le sol de Kyaro, et pour les immigrés qui s’engagent dans l’armée.

Arthur : Les kyaroriens ont plus besoin de fermiers que de soldats.

Hertio : Pour que les humains cessent définitivement d’être une menace pour les communautés elfiques, une armée nombreuse est nécessaire.

Esinaé : Les débats sont clos, il est temps de vous retirer.

Après trois heures de délibération, le haut-roi des elfes Esinaé attribua la souveraineté sur la ville de Kyaro à Arthur, il jugeait son interlocuteur plus respectueux du peuple, et surtout moins lèche-bottes avec la noblesse.

Le vampire gardait son titre de chevalier tout en étant désormais un monarque. Les rois et les nobles de haut rang pouvaient cumuler plusieurs fonctions sans problème dans beaucoup de pays.

Le roi elfe Hertio fut furieux de ce choix, et pour se venger, mit en place un complot. Pour arriver à ses fins Hertio l’infâme alla très loin, dans la malfaisance pour se débarrasser d’Esinaé. Ainsi il choisit d’entrer en contact avec des adorateurs de Slaneste, le dieu de la destruction affiliée à la luxure et au plaisir charnel.

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