Arthur : La surprise pour sa haute-majesté Karak est prête Lancelot ?
Lancelot: Oui elle devrait avoir un effet fort sur le haut-roi des nains, s’il ne se montre pas hostile avec les humains suite à la démonstration, je veux bien manger mon pantalon, seigneur Arthur.
Arthur : Attention Lancelot les engagements sont faits pour être tenus.
Lancelot : D’après la loi elfique comme je n’ai pas dit “je promets ou je jure”, je ne commets pas le crime de bris de serment, si je refuse d’ingérer mon pantalon. De toute façon cela n’arrivera pas, sa haute-majesté Karak est un souverain éclairé.
Pendant la discussion, une personne en apparence hostile s’approcha.
Fanatique : Mort aux elfes et aux vampires ! Vive la suprématie humaine !
Lancelot : Meurs sale vermine.
Le fanatique humain portait une tenue associée au racisme. Il exhibait une tunique noire avec pour ornement, en son centre une flamme orange où une tête d’elfe brûlait. Il brandissait un couteau dans chaque main, et il avait manifestement l’intention de s’en servir, étant donné le regard dément qu’il arborait. Il manifestait une joie intense à la perspective de porter un rude coup aux armées elfes, de désorganiser les idiots qui osaient s’opposer à la domination de l’humanité.
Le fanatique voyait les hommes comme très supérieurs aux elfes sous prétexte que les humains ne pliaient pas le genou devant la nature, qu’ils imposaient leur manière d’agir aux animaux. Chez les elfes les bêtes étaient généralement traités avec de vrais égards, par exemple les chevaux n’étaient pas brisés par le dressage, ils agissaient par loyauté et non soumission. Beaucoup d’elfes n’attachaient ou ne parquaient pas les animaux qui vivaient près d’eux, ils les cajolaient et agissaient à leur égard avec calme et gentillesse. Ils mangeaient de la viande, mais surtout d’animaux qu’ils chassaient.
Les elfes voyaient souvent comme un acte immonde d’enfermer des bêtes dans le but de les transformer en un outil de production. Ils trouvaient répugnants les hommes qui voyaient les animaux comme une simple variable économique, un outil comme un autre au même titre que des objets inanimés. D’ailleurs certains elfes radicaux considéraient que les animaux méritaient mille fois plus de respect que les humains.
Chose étrange, le fanatique se laissa tuer malgré sa véhémence, il ne chercha pas à se défendre. Il se laissa embrocher par l’épée de Lancelot, tout en se déplaçant très lentement. Et en y regardant de plus près ses couteaux semblaient peu dangereux étant donné leur état d’émoussement. Ce qui mit la puce à l’oreille d’Arthur. Il fouilla dans les affaires du trépassé, notamment sa besace, et trouva une bombe d’apparence surnaturelle. Ce dispositif s’appuyait un peu sur la mécanique, mais beaucoup sur la sorcellerie. Il s’agissait d’une boîte de plomb noire assortie de quelques rouages, et d’une grosse pierre malnérale hautement explosive. Plus le sang s’écoulait de la plaie béante du tué plus la bombe semblait s’activer, se charger en énergie mystique.
Arthur reçut de la part de son dieu, une vision de l’avenir. Et il s’agissait d’un aperçu peu clément pour les elfes. Si l’explosion se déroulait comme prévu, non seulement le vampire et plusieurs de ses proches mourraient, mais en prime la division régnerait entre les elfes et leurs alliés potentiels d’autres races. La désorganisation causée par l’attentat à la bombe apporterait aux humains une opportunité formidable pour frapper de manière puissante.
Le fort vit des choses extrêmement poignantes, qui lui mirent presque les larmes aux yeux. Il découvrit des cités entières rasées, des milliers d’elfes obligés de trimer comme esclaves dans des mines, des champs, forcés de servir comme gladiateurs ou distraction sexuelle. Alors Arthur avait envie de hurler de rage devant le spectacle. Il se fit le serment de tout faire ce qui était en son pouvoir pour empêcher l’explosion quitte à sacrifier sa vie dans le processus. Il n’avait pas assez de potentiel magique pour annuler la déflagration, mais il pourrait minimiser un peu ses effets s’il était prêt à brûler l’essentiel de sa vitalité dans sa tentative.
Et il le ferait sans hésiter suite au présage entraperçu. Il avait beau avoir un côté manipulateur et aimer accumuler la gloire, il développa un dévouement sincère pour la cause des elfes. Et puis il avait confiance dans les successeurs potentiels de son organisation. Même si l’explosion détruisait toutes les vies dans une vaste zone de la taille d’une grande ville, le vampire créa une structure suffisamment flexible pour s’en remettre. Il exerçait une autorité de fer sur ses subordonnés, mais il apprit à ses subalternes à penser par eux-mêmes, et il créa une ligue relativement décentralisée. Il était informé des complots importants, et il fallait qu’il donne son aval pour les machinations de grande ampleur. Mais ses sbires savaient aussi se débrouiller par eux même.
De plus ils étaient conscients de leur avenir précaire par moment, donc ils appartenaient à une chaîne de commandement souple. Ainsi il y aurait des tractations mais la place d’Arthur ne resterait pas vacante plus d’une semaine normalement. Et le nouveau chef de l’organisation serait assez libre pour exercer une autorité sans crainte que la ligue des protecteurs éclate.
Le vampire veilla à ce que ses espions, ses mouchards, ses prostitués et ses autres subordonnés soient disciplinés et compétents. Donc son successeur devrait probablement batailler pour imposer son autorité au début, mais le contexte ne serait pas insurmontable non plus. Arthur pensa à son organisation quelques battements de cœur, mais il réalisa aussi qu’il y avait quelqu’un capable de peut-être neutraliser complètement la bombe.
Arthur : Zut je sens que nous sommes tombés dans un piège, la vie de l’homme que tu as tué, est liée à une bombe destinée à exploser dans quelques minutes. D’après la vision que m’a envoyé mon dieu Proélium, la déflagration sera phénoménale. Il nous faut d’urgence l’aide de Merlin.
Arthur le fort commençait à paniquer, il se souvenait que Merlin était dans les parages, mais la tension l’empêchait de se rappeler avec exactitude de l’endroit. Problème il n’avait que cinq minutes au grand maximum avant que la bombe explose. En outre bien qu’il ne soit pas un expert en explosif, il conclut que la bombe employée ferait un carnage monumental. Il évitait de la déplacer car il s’agissait d’un modèle instable, un faux geste, une pression un peu trop forte et une déflagration colossale serait générée.
Arthur essaya de fouiller dans sa mémoire pour atteindre son but, toutefois il ne parvenait pas à se calmer. En effet si l’explosif se déclenchait comme prévu, cela ferait des centaines de milliers de victimes, et provoquerait une désorganisation considérable des armées elfes. Les projets de conquête des humains seraient largement facilités. Arthur tenta alors de localiser Merlin en usant de ses sens mystiques, ce qui était une bonne idée, mais la bombe faussait l’usage des sorts de détection ou de clairvoyance.
Elle était remplie de pierre malnérale ayant la propriété de dérégler les sens surnaturels. Le fort vit qu’il n’arrivait pas à localiser grâce à la magie Merlin, et que la réflexion n’aboutissait pas à des résultats concluants. Alors il se mit à prier et, à se remettre à la chance pour atteindre son but.
Il doutait beaucoup d’arriver à dénicher Merlin avant l’explosion, le palais était très grand et la personne recherchée usait souvent de sorts de dissimulation afin d’être tranquille. Ainsi même dans le cas où Arthur se trouverait très près de Merlin, il pouvait être contraint par un sort d’ignorer complètement son interlocuteur. Arthur avait envie de hurler de frustration. Et sa partie sombre se manifesta, lui souffla que puisqu’il allait vraisemblablement mourir, il serait temps de satisfaire un de ses fantasmes, se nourrir avec le sang d’un elfe. Celui de Lancelot était rempli de vitalité et diffusait une saveur particulière. Ce serait dommage de ne pas profiter des derniers instants de vie sans se faire un minimum plaisir.
Par conséquent Arthur devait gérer en plus de la peur et d’autres émotions négatives, une soif de sang insistante qui tournait presque à l’obsessionnel. Malgré son envie de s’adresser des reproches, le vampire était assez tenté de céder à son impulsion de buveur de sang. Certes il se pourrait que Lancelot ne soit pas d’accord, mais puisque le trépas était une option très probable, autant ne pas se soucier de son opinion.
Arthur cessa ses recherches pour dévisager avec insistance le cou de son ami. Il admettait qu’il adoptait un comportement pas très digne, mais il se trouvait dans une situation telle qu’il jugeait presque étouffant le protocole, la politesse et la bienséance. Heureusement une voix intérieure d’abord timide puis grondante rappelant à l’ordre avec efficacité Arthur, l’incita à ne pas négliger ses devoirs vis-à-vis des elfes.
Aussi le vampire finit par reprendre emprise sur lui-même, il s’aperçut qu’il perdit un temps précieux en démarches pour dompter sa soif. Il ne restait pas beaucoup de temps, tout au plus une minute pour trouver Merlin. Et il avait l’impression qu’il s’éloigna de son objectif, qu’il bougea vers un couloir situé assez loin des endroits en rapport avec l’étude des sorts, donc de Merlin. La frénésie sanguinaire d’Arthur le conduisit à s’égarer.
Le vampire essayait de distinguer l’endroit où il se situait afin de retrouver son chemin, mais il était perdu de façon copieuse, il lui faudrait au bas mot plusieurs minutes pour commencer à s’orienter par lui-même comme il fallait. Or l’explosion de la bombe devenait de plus en plus imminente. Arthur avait le désir de se donner des gifles pour s’être laissé presque dominer par sa soif de sang. Certes il évita de s’abreuver sur Lancelot, mais il perdit quand même un précieux temps pour combattre son envie de liquide rouge. Il songea un moment à activer une magie sacrificielle de vie dans le but d’amoindrir les effets de l’explosion de la bombe. Mais il doutait d’arriver à grand-chose. Même si la vitalité d’un vampire s’avérait surnaturelle, l’engin explosif était un chef d’œuvre en terme d’outil destructeur.
Il faudrait au moins l’intervention d’un haut-mage comme Merlin pour espérer contenir avec efficacité la déflagration. Mais Arthur avait envie d’abandonner, il pensait qu’il agit trop comme un crétin pour penser que l’espoir soit un concept raisonnable. Puis le vampire se dit qu’il rachèterait en partie son imbécilité, s’il luttait jusqu’au bout. Toutefois ses efforts ne le rapprochèrent pas beaucoup des quartiers des mages, et la bombe continuait à se charger toujours plus en énergie dévastatrice.
Heureusement la personne recherchée alla directement à la rencontre d’Arthur, car elle décela la présence perturbante de la bombe. Le vampire était tellement content qu’il dut se retenir de trépigner de joie, d’entamer une gigue du bonheur.
Arthur : Merlin peux-tu désamorcer cette bombe ?
Merlin : Malheureusement non, une magie puissante m’empêche de toucher à l’explosif, c’est sans doute l’œuvre d’une fée.
Arthur : D’après toi quel sera le rayon d’explosion de la bombe ?
Merlin : Je dirais que toute la ville va être vaporisée.
Lancelot : Nous sommes fichus !