Diverses émotions envahirent les six humains en terres étrangères.
Rage, tristesse, culpabilité…
Cela pouvait s’expliquer par le fait qu’ils virent des humains.
William et ses généraux suprêmes analysèrent rapidement la petite ville qui se trouvait devant eux.
Celle-ci ne pouvait qu’accueillir 3000 personnes au maximum, cependant il ne faisait aucun doute que les humains s’y trouvant était bien supérieur à ce nombre.
À vue d’œil, William pouvait dénombrer plus de 10 000 habitants humains.
La seule possibilité que pouvait trouver William, était que les humains étaient élevés comme du bétail, de cette façon un terrain qui ne pouvait accueillir de façon confortable qu’une petite famille de 4 personnes, pouvait accueillir facilement une cinquantaine de personnes mais au sacrifice de toute dignité et de tout confort des personnes y habitant.
Les visages noirs et fatigués, les postures légèrement inclinées et les visages regardant le sol en marchant ne faisait que confirmer les doutes de William.
Entre leurs mains, il y avait une simple pioche qu’ils portaient tous à deux mains, probablement afin de conserver toute l’énergie qu’ils pouvaient.
Non loin d’eux des soldats Zarans surveillaient qu’aucun humain ne se reposait et continuait leur travail. William vit des soldats commencer à rouer de coups une personne âgée qui marchait trop lentement dans la rue principale de la petite ville.
Sans aucun doute, à ce rythme-là, la personne âgée mourrait en seulement quelques minutes si rien n’était fait.
« S’il vous plaît, arrêtez, je jure que je travaillerai toute la nuit aussi s’il le faut ! » implora le vieil homme alors qu’il s’était recroquevillé en boule sur le sol pour mieux amortir les coups.
« Vieil homme, encore moins la nuit, tu ne tiendras même pas quelques heures en continuant à travailler, tu ne sers plus à rien, alors laisse-moi t’envoyer dans l’autre monde ! » déclara un soldat Zaran en dégainant son épée alors qu’un sourire apparut sur son visage.
…
« Votre majesté, nous devons aller le sauver le plus vite possible, sinon il va mourir ! » demanda Victoria avec impatience.
Mais William ne répondit pas et garda son visage impassible.
Les autres généraux suprêmes commencèrent également à s’impatienter en souhaitant faire un mouvement. Bien qu’ils aient côtoyé régulièrement la mort, mais c’était sur un champ de bataille, voir une personne âgée se faire passer à tabac et mourir de façon les dépassaient complètement.
Bien sûr, William avait remarqué leur impatience, mais il attendait quelque chose.
« Meurt vieil homme ! » hurla le soldat Zaran en abattant impitoyablement son épée sur le vieil homme.
Voyant le vieil homme restant dans la même position, tous les généraux suprêmes voulurent faire leur mouvement, mais ils n’osaient pas y aller sans que leur Roi leur donne l’autorisation.
Les généraux suprêmes détournèrent le regard, ne voulaient pas voir une scène macabre, seul Arthur fit exception à la règle, sa confiance en William était absolue, et il avait déjà une certaine compréhension de la personnalité de son Roi.
Selon lui, William ne resterait certainement pas là à attendre la mort du vieil homme, mais s’il ne faisait pas de mouvement, comment comptait-il sauver le vieil homme ?
La réponse allait apparaître devant ses yeux.
Au moment où le vieil homme allait se faire trancher en deux, une pression énorme éclata du vieil homme, en conséquence, les 10 soldats qui le rouaient de coups, s’écrasèrent dans diverses maisons à proximité.
Puis d’un mouvement de la main les 10 soldats revinrent vers le vieil homme.
Les 10 se tenaient dans les airs en crachant du sang, visiblement quelques os avaient été complètement détruits, et peut-être qu’ils avaient aussi quelques organes perforés.
Le vieil homme étira son pouce et son index de sa main droite, et en réaction les 4 membres des Zarans s’allongèrent au maximum, comme s’ils étaient étirés de force par quelque chose.
Au fur et à mesure qu’il allongea la distance entre son pouce et son index, les cris des Zarans devinrent de plus en plus fort.
Finalement au bout de quelques secondes leurs membres s’écartelèrent complètement alors qu’ils tombaient au sol en criant de douleur.
Au même moment, diverses explosions retentirent dans la ville alors que de plus en plus d’humains faisaient exploser leur aura et créaient une vague de chaos dans la petite ville.
« Rébellion, les humains se rebellent ! » crièrent les soldats Zarans qui patrouillaient dans la ville.
Les généraux suprêmes avaient depuis longtemps recentré leur regard sur la ville, et en voyant cette scène, chacun d’entre eux avait une certaine expression, tel qu’un visage blême, sans émotion, légèrement surpris ou intrigué.
« Comment l’avez-vous devinée votre Majesté ? » demanda Arthur avec une véritable curiosité.
« Je l’ai simplement analysé avec le talent de Franck, et le danger que je ressentais venant de lui était plus que ce que pouvait procurer un vieil homme inutile. » répondit William.
Sans attendre, William continua :
« N’oubliez pas, bien que les Zarans puissent briser la volonté de vivre de la plupart des humains, en brisant leur dignité, leur fierté, en les faisant travailler jusqu’à en mourir d’épuisement, il y aura toujours des humains capables de garder espoir et de surpasser cette épreuve afin de devenir plus fort et de prendre leur revanche un jour ! »
« C’est le cas de ce vieil homme, il a probablement attendu des centaines d’années en renforçant continuellement sa volonté chaque jour, afin de devenir une véritable puissance. Aujourd’hui il l’a prouvé en dévoilant sa magnifique aura en tant que rang (C+) et en faisant souffrir ces Zarans comme ils l’ont fait souffrir auparavant ! »
« Ne sous-estimez pas l’humanité, c’est de cette façon qu’elle tient toujours debout aujourd’hui ! »
« Compris ! » répondirent les généraux suprêmes, plus pressés de sauver ce vieil à la place ils se tenaient simplement au loin et regardaient le spectacle.
« Que faites-vous ? Attendez-vous qu’ils subissent des pertes avant d’agir !? Bougez votre cul d’ici, ne voyez-vous pas que les soldats Zarans ont déjà commencé à assiéger nos compatriotes ! » cria William avec une veine apparaissant sur son front.
En effet, des Zarans équipés d’armures Z-2 ainsi que de M90 et de M38 arrivèrent sur place et avaient déjà mis en joue les rebelles humains.
Il se demandait réellement si les gens qui passaient sous son règne devenaient automatiquement des idiots.
En entendant son ordre, les généraux suprêmes invoquèrent les squelettes sous leurs ordres et commencèrent à se diriger vers les soldats Zarans qui se trouvèrent à quelques kilomètres tout en menant la charge.
Au même moment, le vieil homme vit une centaine de Zarans dans le rang (D) équipés à la pointe de la technologie, lui-même savait qu’il n’avait plus aucune chance de s’en sortir.
Mais il n’était pas triste.
« Au moins j’ai envoyé quelques-uns de ces salopards se repentirent en enfer avant de crever inutilement. »
5 autres experts, 3 hommes et 2 femmes, arrivèrent les uns après les autres, selon leur aura ils étaient tous dans le rang (D).
Leurs expressions étaient respectueuses mais elles ne pouvaient pas cacher leur joie intérieur.
« Vieil homme, la rébellion est un succès ! 53 Zarans sont morts de nos mains et nous nous sommes assurés qu’ils meurent atrocement ! » dit en riant une femme au beau visage malgré quelques rides, toutefois cela lui donnait un charme mature qui n’appartenait qu’aux femmes les plus exceptionnels.
« Grand père ce n’est pas encore fini, je suis sûr que nous pouvons en emmener quelques-uns de plus avec nous dans notre tombe » dit en souriant un petit garçon qui venait d’arriver à côté de lui en affichant un grand sourire et en fléchissant ses muscles.
Au vu de sa mignonne apparence, il aurait dû maintenant être au collège à faire des bêtises dans la cour de récréation.
Malheureusement les tremblements qui parcouraient son corps ne pouvaient pas tromper le vieil homme.
Sans surprise, cette enfant avec un passé si sombre avait maintenant du sang sur les mains.
Le visage du vieil homme devint encore plus froid en voyant ça.
Normalement ce petit garçon n’aurait pas dû participer à cette opération, mais il avait inopinément surpris une réunion entre les divers experts qui se cachaient parmi les esclaves.
Ainsi, qu’il ne veuille ou non, ce petit garçon allait les aider lors de la rébellion.
« Esclaves humains, agenouillés vous au sol et coupez votre bras droit, ensuite vous serez jugé à la Capitale ! »
En voyant les centaines de soldats Zarans armés jusqu’aux dents qui les avaient en joue, il savait qu’il n’y avait plus de chemin retour car leurs sanctions seront sans aucun doute assez sévères pour diminuer les chances de toutes nouvelles rébellions.
Mais il ne regrettait rien, car il avait pris sa revanche et obtenu un peu de justice, pour tous leurs camarades qui ont été dépouillés de toutes dignité, traité encore moins bien que des animaux, et pour toutes leurs femmes qui avaient été souillées par ces vermines sans honte, ils allaient désormais mourir.
Toutefois au moins le jeune garçon devait survivre, il jeta un bref coup d’œil à ses camarades et tous hochèrent la tête en comprenant ses intentions, car ils avaient tous la même.
« Antonin, écoute-moi, je suis sûr que tu arriveras à devenir quelqu’un d’incroyable dans le futur si tu survis, alors s’il te plaît, vis pour nous et lorsque le temps sera arrivé, venge-nous ! » annonça le vieil homme en le tenant fermement par les épaules.
Un homme visiblement borgne car un trou noir remplaçait un de ses yeux lui souria en disant : « Ne t’inquiète pas, nous protègerons tes arrières. »
Un autre homme aux lèvres cousues leva le pouce en l’air tandis que les 2 femmes lui sourirent.
« Je ne veux pas, je vivrais et je mourrais avec vous ! » déclara fermement le garçon sans pouvoir retenir les larmes qui montaient aux yeux.
Ces personnes, ils les connaissaient depuis tout petit car c’étaient eux qui l’avaient élevé depuis la mort de ses parents.
Son père était mort en voulant protéger sa mère qui avaient été repéré par des Zarans saouls et excités.
Sa mère s’était suicidée en mordant sa langue juste après avoir vu son mari se faire décapiter devant elle.
Mais les Zarans avaient toujours fait leurs affaires sur une cadavre en plein milieu de la rue principale, devant les yeux du jeune Antonin caché au coin de la rue.
Auparavant il ne tremblait pas de honte, mais d’excitation car il avait enfin pu venger ses parents !
« D’accord Antonin, tu veux bien vivre pour nous ? » demanda le vieil homme gentiment.
« Je crois que ce ne sera pas nécessaire grand-père. » répondit Antonin en pointant du doigt le ciel.
Le vieil homme, ainsi que les 4 autres experts présents, se retournèrent alors pour assister à une scène qu’ils n’allaient jamais oublier de leur vivant.
Les soldats Zarans qui se trouvaient à des dizaines de mètres de hauteur et seulement à quelques centaines de mètres de leur petite équipe, avaient une gigantesque armée qui se trouvait juste au-dessus d’eux.
D’innombrables silhouettes équipées d’armures noires s’abattaient à une vitesse extrêmement haute sur le flanc gauche de l’armée Zaran tandis que 5 silhouettes à l’aura terrifiante menaient la charge.
Même le vieil homme tremblait sous leurs auras puissantes malgré la distance qui les séparait.