Le Chevalier des Elfes
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Arthur le fort bénéficiait de quelques appuis influents. Mais son organisation, la ligue des protecteurs, s’agrandissait trop lentement à son goût, il avait besoin de fonds monétaires pour conquérir des soutiens. Alors il réfléchit à un moyen de gagner rapidement de l’argent. Il n’avait pas envie d’investir dans des aventures commerciales. De plus les grandes familles marchandes ne le laisseraient pas empiéter sur leur domaine sans réagir. Elles disposaient de moyens légaux pour plomber les ambitieux qui cherchaient à s’enrichir trop rapidement. Elles brassaient des millions de pièces d’or, et elles entendaient bien rester maîtres du terrain. Elles n’aimaient pas forcément l’initiative privée et la concurrence. Au contraire elles défendaient souvent la mise en place de monopoles, et régissaient avec hargne à l’égard des gens qui nuisaient à leurs bénéfices.

En outre Arthur ne désirait pas ployer le genou devant des êtres qu’il méprisait. Pour avoir le droit à une part maigre du gâteau, il serait sans doute contraint de recourir à la flatterie et la flagornerie. Il devrait probablement adopter pendant des années une attitude déférente pour ne pas dire soumise, en échange de quelques miettes de pouvoir économique. Il restait bien la possibilité de s’endetter pour augmenter l’argent à sa disposition. Néanmoins le fort n’appréciait pas cette option, s’il y avait des problèmes pour rembourser le prêt les ennuis seraient importants, et sa réputation sérieusement entachée.

D’ailleurs les banques appartenaient généralement à de grandes familles marchandes. Si Arthur empruntait beaucoup d’argent et se montrait trop ambitieux, il suffirait à un riche marchand de racheter sa dette, et d’exiger un paiement immédiat pour le mettre dans une situation délicate.

Arthur trouvait que passer par un schéma classique pour s’enrichir présentait trop de lenteur, ou d’obligations d’obéissance. Alors il se pencha sur des moyens moins conventionnels que l’investissement monétaire. Il choisit alors de passer par la chasse aux trésors. Il chercha dans plusieurs bibliothèques et se renseigna auprès de divers érudits pour connaître un lieu susceptible de lui apporter la fortune dans un avenir proche.

L’endroit qui revenait le plus souvent sur la bouche des savants était la plaine des malheurs. Elle passait pour regorger de trésors, plusieurs rois et des dizaines de nobles abandonnèrent dans cet endroit considéré comme maudit, quantité de biens de valeur, des armes et armures magiques, ainsi qu’une grande quantité de butin du type lingots d’or et pierres précieuses.

Chaque décennie des inconscients ou des téméraires venaient batailler, trépassaient et voyaient leurs richesses enfouies au niveau de la terre. Les fantômes qui se manifestaient la nuit enterraient les biens perdus durant les batailles, pour préserver leur tranquillité. Toutefois ils ne détruisaient pas les objets, car leurs chefs s’avéraient des collectionneurs qui aimaient entasser le plus de choses possibles soit disant pour prouver leur statut. Des tentatives pour fouiller le sol eurent lieu le jour. Malheureusement les revenants prévirent le coup, ils pouvaient difficilement tourmenter les vivants tant que le soleil éclairait la plaine. Cependant ils avaient toujours le pouvoir de rendre le sol beaucoup plus résistant que du granit voire de l’adamantium. Ainsi même une pioche faite dans un acier très résistant n’arrivait pas à creuser un trou minuscule sur la plaine.

Arthur le fort semblait avoir perdu l’esprit car il ne comptait employer comme outil pour creuser qu’une cuillère en bois de deux centimètres de long. Pourtant il réussit à créer une véritable tranchée au bout de trois minutes. Différents facteurs expliquaient la capacité du vampire à fouiller le sol. Il y avait sa force surnaturelle, et surtout les propriétés particulières de sa cuillère qui était plus efficace qu’un bataillon de mineurs pour creuser.

Arthur eut un coup de chance inespéré lors d’une brocante, il décela l’aura surnaturelle de son couvert, il paya sans marchander, et se livra à quelques tests pour connaître ses effets. Au départ il ne parvint à rien de probant, puis il fit tomber sur un sol boueux et humide la cuillère, résultat un trou de cinquante centimètres de profondeur se forma. Le fort se livra à différentes expériences, et il en déduisit que son couvert avait la faculté de rendre extrêmement facile la création de mines, de générer un véritable gouffre si l’on était patient. La cuillère forait aussi bien les sols meubles que ceux d’une grande résistance. Pratiquement rien ne l’arrêtait, même le roc ne constituait pas un obstacle valable. Ainsi Arthur se mit à fouiller à très grande vitesse le sol de la plaine.

Il découvrit une formidable collection de biens précieux, des livres magiques, des milliers de lingots, des armes et armures vieux de centaines d’années mais en très bon état. Les fantômes jetaient des sorts pour préserver de la rouille et de la dégradation le butin dont ils s’emparaient. Le fort au bout d’une demi-heure commença à ralentir, il ne comprenait pas ce qui se passait. Il se mit à bailler de manière prononcée, il avait de plus en plus de mal à lutter contre l’engourdissement.

Il se dit qu’il tomba dans un traquenard, qu’il ferait mieux de s’éloigner, malheureusement il finit par sombrer rapidement dans le sommeil. Quand Arthur se réveilla, il était entravé par des liens surnaturels de corde d’une résistance extrême. Il rencontra parmi les fantômes une vieille connaissance, et il faisait nuit.

Bastien : Bonjour Arthur.

Arthur : Que se passe t-il ?

Bastien : Trois fois rien, nous les revenants de la plaine des malheurs allons bientôt pouvoir se répandre à travers le monde. Nous allons d’ici quelques heures arriver à vaincre la malédiction qui nous confine au même endroit. Tu as joué un rôle décisif de manière involontaire, ta cuillère magique va être d’un grand secours pour alimenter la puissance de notre rituel d’évasion.

Arthur : Pourquoi tu ne me tues pas ?

Bastien : Je veux te voir implorer, je vais d’abord m’occuper de tes proches avant de te faire souffrir directement. Ah oui la raison pour laquelle tu as dormi, est la présence sur le sol d’un narcotique. Tu m’as d’ailleurs surpris, tu t’es réveillé sans avoir besoin de prendre un antidote à mon somnifère surnaturel.

Bastien l’ancien contremaître, implora le Néant de lui permettre de revenir dans le monde matériel. L’informe exauça en partie le vœu de son esclave mais pas complètement. Ainsi Bastien revint sous forme de fantôme, sans corps à habiter. En outre il se retrouva confiné à la plaine des malheurs, parmi des milliers de spectres hostiles. Heureusement il avait toujours un certain talent pour charmer, ainsi il se rapprocha petit à petit des chefs des revenants. Il finit par obtenir un poste de conseiller suprême.

Il parvint à force d’obstination à pousser les différentes factions de fantômes à laisser leurs différends de côté pour se consacrer à la tâche de vaincre le maléfice les obligeant à hanter seulement la plaine. Il eut l’idée d’un grand rituel mystique ayant pour but de déborder les protections magiques emprisonnant les revenants.

Au début Bastien se heurta à un manque flagrant d’enthousiasme, toutefois il usa de discours persuasifs qui rallièrent autour de lui un nombre croissant de partisans. Par conséquent petit à petit les spectres s’unirent, ils abandonnèrent leurs dissensions pour se tourner vers un but commun. Ils retrouvèrent progressivement l’espoir.

En outre Bastien répandit discrètement le culte du Néant parmi ses alliés. Il se débrouillait très bien pour convertir, actuellement un tiers des revenants de la plaine vénérait l’informe. Bastien espérait pour ses bons et loyaux services retrouver un corps puissant, et la possibilité de profiter d’ici peu des plaisirs de la chair. La malédiction qui pesait sur les fantômes dans les environs les empêchait de posséder quelqu’un. Les revenants étaient capables de tuer une personne, mais ils ne pouvaient pas prendre le contrôle d’une enveloppe charnelle.

Quand minuit vint, Bastien et la plupart des fantômes se mirent à entamer des incantations. Chacun des spectres entama le rituel de la libération, tous les effectifs disponibles devaient participer, aussi il n’y avait personne pour surveiller Arthur. Pourtant le fort ne chercha pas à se débarrasser de ses entraves, il se contenta de faire des gestes avec une main de manière apparemment désordonnée. Bastien s’amusa de la situation puis il douta. Les mouvements des doigts d’Arthur répondaient peut-être à une logique.

Toutefois Bastien se décida à ignorer par sadisme les tentatives du fort. Il considérait comme inconcevable qu’un individu seul parvienne à faire barrage à des milliers de fantômes. De plus plonger dans le désespoir Arthur avait un côté divertissant. Il était vrai qu’il aurait été illusoire que le fort réussisse à annuler le rituel. Cependant il continuait de manière inlassable à effectuer des gestes avec la main droite. Il persistait à tenter coûte que coûte à chercher à perturber l’enchantement mystique. Bastien faillit rire devant la démonstration pathétique d’Arthur son ennemi, il s’attendait à beaucoup mieux de sa part. Toutefois il l’autorisa à poursuivre pour avoir matière à le couvrir plus tard de ridicule. Une heure s’écoula, puis deux et enfin vers quatre heures du matin, le rituel se conclut.

Bastien exultait, il accomplit un coup de maître, il régnerait bientôt sur un monde entier, il aurait bientôt en récompense un corps robuste et vigoureux. Il estimait que le Néant serait tellement impressionné par sa performance, qu’il recevrait forcément en cadeau une enveloppe charnelle exceptionnelle, peut-être qu’il accéderait carrément à la dignité de roi-démon.

Bastien pensait que rien ni personne sur la planète Gerboisia ne parviendrait à arrêter ses compagnons revenants. Lui et ses camarades étaient presque invincibles. Les spectres les plus anciens de la plaine accumulèrent pendant des millénaires une puissance exceptionnelle. Ils demeurèrent coincés au même endroit seulement parce qu’ils étaient profondément divisés. Néanmoins maintenant qu’ils s’unissaient sous une bannière commune, même les dragons n’avaient aucune chance de les contrer. Bastien rigolait, tout ce que trouvait à faire Arthur pour s’opposer à un rituel surpuissant, se limitait à bouger l’index et le pouce de façon aléatoire. Bastien s’imaginait que le fort aurait peut-être un atout dans sa manche, mais dans la réalité il ne valait pas grand-chose quand il était privé de son épée. Il avait un côté impressionnant en matière de pathétisme. Il démontrait que son utilité se limitait à tuer des gens faits de chair. Hors d’un champ de bataille le vampire se caractérisait par sa profonde inutilité. Il n’était bon qu’à manier une lame, et à effrayer avec son air sanguinaire.

Bastien s’en voulut un peu d’avoir pensé que son ennemi représentait une menace quelconque. Il ne triompha que grâce à une chance insolente, c’était la seule explication justifiant qu’un crétin pitoyable arrive à le battre lui Bastien le grand, les sublime, le héraut de la fin des temps, le fléau terrible.

Toutefois les fantômes eurent une surprise de taille, ils disparurent un à un. Ils se volatilisèrent peu à peu. Ils perdirent progressivement consistance pour se changer en une fumée sans conscience.

Bastien : Qu’as-tu fait Arthur ?

Arthur : Tu avais raison sur le fait qu’annuler le rituel était au-dessus de mes forces, mais j’ai quand même pu ajouter mes résultats.

Bastien : Espèce de, je vais te.

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