Le Chevalier des Elfes
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Arthur le fort bouillonnait intérieurement, il désirait ardemment saigner à blanc le roi Hertio. Il mourrait d’envie de faire connaître un lent supplice au monarque. Par la faute de l’imbécilité du souverain la plupart des camarades d’Arthur le vampire périt. Pour couronner le tout Hertio déshonorait la mémoire des elfes tombés au combat, en mettant en doute la valeur guerrière des morts.

La partie sanguinaire d’Arthur était très difficile à dompter cette fois, elle éprouvait une rage qui donnait un regard de fou furieux au vampire. Si le fort avait pu tuer avec son regard, non doute que le roi serait mort tout de suite. Il y avait dans ses yeux un tel désir de meurtre que Hertio ne put s’empêcher de baisser brièvement le regard malgré son grand orgueil.

En effet le fort n’avait jamais été aussi prêt de céder le contrôle de son corps à sa bête intérieure sans que cela ne soit le cours d’une bataille ou d’un duel martial. Sa tendance sanguinaire pouvait avoir son utilité en cas d’encerclement par des ennemis nombreux, elle lui prodiguait de meilleures aptitudes physiques. Mais là son côté féroce le desservirait complètement s’il lui lâchait la bride. S’il sautait à la gorge de Hertio afin de boire son sang, il aurait le droit à plus tard à une peine infâme.

Toutefois le vampire se demandait s’il fallait vraiment chercher à se contrôler. Plus il pensait à Hertio plus il subissait un assaut de haine renforcée. Il ne trouvait pour le moment aucun argument logique pour réprimer sa fureur. Il dénichait à chaque seconde de nouvelles raisons pour abréger la vie du roi.

Il pensait même pouvoir obtenir une récompense de la part de Proélium son dieu, s’il saignait à blanc un misérable comme le souverain. Même si sa divinité ne respectait pas souvent les meurtriers qui ne se contrôlaient pas, elle appréciait beaucoup les gens qui protégeait la mémoire des guerriers valeureux. Or il était probable qu’Hertio cherche à ternir nombre de réputation de gens courageux pour préserver sa renommée.

D’autres arguments altruistes motivaient la soif de sang d’Arthur, si seulement les rumeurs disaient la moitié de la vérité sur Hertio, dans ce cas il était une vraie plaie en matière de gestion. Lui supprimer la vie, signifierait probablement que son pays serait dans une meilleure situation économique, et les pauvres mieux traités. Le roi était bien vu de la noblesse mais il avait la main lourde question impôts pour alimenter les pensions des aristocrates.

Il était considéré comme le monarque elfe le plus dépensier actuellement, le surpasser en matière de budget incongru n’était pas impossible mais quand même très difficile. De plus plusieurs ministres auraient les mains plus libres pour développer la charité envers les pauvres sans la présence d’Hertio.

La frénésie gagnait Arthur, ses crocs s’allongeaient, ses muscles gagnaient en volume, il peinait progressivement à se retenir de hurler comme un dément forcené.

Néanmoins une chose empêcha le fort de concrétiser sa volonté de tuer le monarque, il s’agissait de son amitié pour le général Lancelot. Arthur savait que s’il manquait son coup, il arriverait des choses graves à Lancelot. En effet Hertio n’était pas connu pour faire dans le détail, quand un comploteur ou une personne nuisait à ses intérêts, le souverain avait tendance à se venger de manière large. Ainsi le monarque pouvait mener une vengeance qui s’étendait jusqu’à du bétail.

Arthur se mit à penser aux nombreuses actions de Lancelot pour le protéger, alors il parvint à retrouver suffisamment de lucidité pour se contrôler.

Cependant Arthur n’abandonnait pas ses idées de revanche, il avait des options légales pour se venger d’Hertio. Il pouvait humilier le roi sur la scène politique, démontrer au monde entier que le monarque était un incompétent notoire en matière de stratégie militaire, qu’il était un amoureux des plaisirs, et qu’il dédaignait travailler, sauf quand il s’agissait de comploter ou de riposter à des manigances.

Toutefois cela demanderait beaucoup de temps et de travail au fort, il devrait faire une longue pause dans sa brillante carrière militaire. Il serait contraint de s’entraîner à être par moment retors et hypocrite. Les arcanes du pouvoir politique elfe étaient loin d’être idylliques, la ruse et le mensonge constituaient deux armes très prisées pour triompher de ses adversaires. Le vampire après quelques minutes de réflexion, se dit que ses camarades de combat méritaient d’être défendus. De plus quitter l’armée avait du bon, Arthur était de plus en plus dépendant des sensations extrêmes que conféraient les batailles, un sevrage lui apporterait de la sérénité.

Le fort n’agissait pas seulement par appétit de revanche, il trouvait aussi admirable les qualités morales de beaucoup d’elfes comme l’amour de la nature de Thérésa et le respect des serments de la part de Lancelot. Il voulait aussi permettre à certains vertueux d’occuper de hautes fonctions, ou du moins défendre les intérêts de gens vus comme attachés à la morale.

Une fois le souverain bien éloigné, Lancelot prit la parole près d’Arthur.

Lancelot : Je suis désolé que tu ais dû t’agenouiller devant un tel personnage, mais nous les militaires sommes obligés d’être respectueux des rois elfes.

Arthur : Le respect cela se mérite, s’il y avait une justice, le roi Hertio serait traduit en conseil de guerre.

Lancelot : Je sais, mais que veux-tu ? Nous sommes des exécutants et non des donneurs d’ordre, ce sont les politiques qui choisissent le début et la fin des conflits.

Arthur : Dans ce cas-là je vais devenir un politique, et je contribuerai à améliorer le monde, en m’arrangeant pour qu’un roi comme Hertio soit destitué.

Lancelot : En théorie le Haut-Parlement elfique peut provoquer la déchéance d’un roi, mais c’est un acte plutôt rare. De plus cela peut te prendre des siècles, avant de trouver assez de soutiens pour faire tomber Hertio.

Arthur : J’ai depuis longtemps des ambitions politiques, et je veux venger l’honneur de mes amis combattants tombés à cause d’Hertio l’arrogant.

Lancelot : Je te soutiendrais du mieux que je pourrais, mais même ainsi ce n’est pas sûr que tu obtiennes de sitôt un poste de haut-parlementaire.

Arthur ne partait pas de rien pour se bâtir une légitimité politique, il investit judicieusement de grosses sommes d’argent au sein de divers trafics. Il avait donc suffisamment de fonds pour financer une campagne politique ambitieuse. Il pouvait compter sur d’autres ressources et appuis que Lancelot. D’ailleurs Arthur avait du répondant sur la scène illégale, il disposait d’un bon millier d’agents qui œuvraient pour l’enrichir. Il racheta au sens littéral du terme certaines organisations hors-la-loi grâce aux millions de pièces d’or apportées par le pari contre Véruza le dragon.

Il s’offrit les services de guildes de voleurs et d’autres criminels. Il finit par se laisser fléchir sur la question de la prostitution, à cause de divers facteurs. Son état de vampire atténuait progressivement certaines inhibitions, le rendait nettement plus cupide. En outre il s’attirait une réputation préjudiciable de coincé en refusant de recourir à des travailleurs sexuels. Alors le fort accepta un peu à contrecœur, mais il toléra des prostitués comme subalternes. Cependant tenter une carrière politique revenait à se faire des ennemis, de plus cela ouvrait de nouvelles possibilités de nuisances à des adversaires comme Morgane. Cette dernière était tenue par un serment de laisser en paix Arthur durant sa carrière militaire. Mais si le vampire optait pour le métier de politique, elle n’était plus techniquement contrainte de respecter une trêve.

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