Kirameku Sukafu [Terminé]
A+ a-
Chapitre 6 – Rencontre avec mon désespoir.
Chapitre 5 –  Rencontre avec deux idiots. Menu Chapitre 7 – Rencontre avec son rêve.

 

Une trentaine de minutes sont passées depuis la réception du précédent message, je suis resté inactif devant mes notifications.

Il vibre de nouveau.

Désolée… ce n’était pas volontaire, mes camarades de chambre m’ont piqué mon téléphone et t’ont envoyé ce message.

Bordel, pourquoi j’avais de l’espoir, c’est complètement idiot

Étrangement, je ne ressens rien de particulier, que ce soit de la tristesse, ou de la colère. Je me suis enfoui sous ma couette et m’apprête à me coucher.

Maeda s’approche de moi, l’air inquiet, et me chuchote.

Ça va, Yamazaki-kun ?

Ouais.

T’as des larmes qui coulent.

Je passe l’une de mes mains sous mes yeux et sens des gouttelettes.

Pourquoi j’pleure, moi ?

Ça doit être la fatigue.

Il garde le silence et se retourne avant de s’endormir.

Le lendemain, mes camarades de chambre semblaient soucieux et ont essayé de me faire rire avec leurs propres moyens.

Vous me déprimez, là. Pourquoi j’ai tenté de m’intégrer à cet univers merdique ?

J’ai apporté l’écharpe de Shimizu qu’elle m’a prêté quelques jours auparavant. Je l’aperçois au loin, l’approche et d’une voix saccadée lui dis.

Tiens, j’te la rends.

Elle semblait assez triste.

Tant pis, je ne vais pas la garder éternellement.

Dans le bus, nous n’avions pas vraiment le choix de s’asseoir à côté étant donné que nous formions un binôme.

En route pour notre seconde destination, Kamogawa Sea World ! s’écrie notre professeure.

Youpi.

On fonce ! s’exclament mes camarades de classe.

Demi-tour, demi-tour, demi-tour, s’il vous plaît…

Arrivés à destination, je propose à Anzu.

On commence par les dauphins ?

C’est la bonne approche ? Par pitié, ça m’ennuie déjà d’être ici. Fais un effort Anzu, on a pas le choix, là.

J’analyse Anzu, le regard vide, l’expression pâle.

Chauve, tu t’apparenterais à Mob, ressaisis-toi, idiote.

Je te suis, Ki… Kinari.

M’appeler par mon prénom… t’emballe pas, idiot.

Sur notre chemin, quelque chose m’a dérangé.

La vision absente, le visage plat, elle ressemble, certes, à Mob. Mais lui ne marche pas au ralenti et ne pose pas sa main sur son front toutes les cinq secondes.

Essayons quelque chose.

Je pointe du doigt l’un des bassins et m’exclame.

Waouh ! Regarde le spectacle de dauphin, Anzu !

Rien, absolument rien. Sa vue restait la même, un sourire neutre.

Une défaite bien plus douloureuse que la bataille d’Atropathènes

Je commençais à cerner cette fille, elle était du genre à s’extasier devant tout et n’importe quoi.

Alors pourquoi tires-tu une tête pareille ?

Seconde tentative.

Je m’assois sur un banc et l’invite.

Tu viens t’installer à côté de moi, Anzu ?

Toujours rien, pas le moindre sourire, quel calvaire de comprendre les émotions des personnes en 3D.

Ma partenaire n’a vraiment pas l’air bien. Je la fixe, puis lui demande d’une douce voix.

Tu peux fermer les yeux ?

C’est pas trop pervers ?

Euh… oui si tu veux, Kinari.

Elle abaisse les paupières.

Elle est tellement belle… Les yeux fermés, elle a l’air si innocente, si calme…

Je glisse ma main contre son front.

Quelle chaleur ! Que son cœur soit en ébullition pourquoi pas, mais son front, c’est pas bon signe. Cette fièvre… comment elle a pas pu se plaindre ?

T’aimerais te reposer ?

Je peux m’allonger sur tes genoux, Kinari ?

Là, c’est certain, je vais passer pour un obsédé aux yeux de la société…

Oui.

Elle s’étale délicatement sur moi.

Quelle douceur… calme-toi… Tu prends soin de ta camarade de classe, c’est pas romantique ou pervers.

Soudainement, un souvenir me revient. Chizu… endormie dans son lit d’hôpital, le front bouillant. Avoir cette jeune fille sur moi me transmet une vague de nostalgie intense.

Je déteste ce sentiment, bordel, je le hais !

Deux personnes âgées sont passées devant nous et s’exclament d’un ton rêveur.

C’est mignon deux tourtereaux.

Pfiou ! Heureusement qu’elle s’est assoupie, cette idiote. J’aurais jamais osé la regarder, sinon. Ça aurait été tellement gênant !

Ça faisait bientôt une heure qu’Anzu se reposait sur mes genoux. J’ai décidé de la réveiller en lui murmurant.

Tu vas mieux, Anzu ?

Aucune réponse… j’suis maudit à ce point là ?

Je secoue doucement son bras et tente une nouvelle approche.

Tu vas mieux, Anzu ?

Ça a l’air oui… ça m’a fait du bien de me reposer, merci, Kinari.

J’espère que ça t’a fait du bien, je sens même plus mes genoux.

Tu vas réussir à marcher ?

Je peux m’épauler à toi ?

S’é… s’épauler ? J’ai largement eu assez de contact physique pour aujourd’hui. Si t’étais Yukinoshita, pourquoi pas, mais là…

Kinari ?

Comment résister à ce sourire…

Oui, si tu veux, Anzu.

Nous nous sommes levés et Anzu a glissé son bras autour du mien.

C’est ce qu’elle appelle « s’épauler à moi » ?

Nous nous sommes dirigés en direction du bus pour retrouver notre professeure principale, Tamura-sensei.

Heureusement pour moi, elle n’a pas remarqué que j’ai pris un selfie lorsqu’elle dormait, sinon je serais sans doute mort.

Anzu me suit sans se soucier de quoi que ce soit.

Tant mieux, téméraire comme elle est, elle aurait jamais accepté d’aller à l’infirmerie, cette idiote.

Je n’ai pas le choix, la voir se morfondre autant me dérange. C’est une obligation de prendre soin d’elle ! Surtout qu’elle me fait énormément penser à ma sœurette, cette héroïne.

Toi aussi, tu dois te reposer dans un espace médical.

Tamura-sensei nous remarque et accourt vers Anzu.

Notre professeure est excellente. Constater de si loin la détresse d’Anzu, quelle femme.

Essoufflée, elle se moque.

Tiens, tiens, tiens, deux petits tourtereaux.

Quelle femme pathétique, elle est à côté de la plaque !

Je lui explique rapidement la situation : la fièvre d’Anzu et le fait de l’amener à un endroit pour se reposer.

Notre professeure principale s’approche de moi et me murmure.

Tu veux l’accompagner à l’infirmerie de l’hôtel ?

Ça peut m’éviter d’errer sans but.

Oui, sensei.

Je vois, je vous y conduis.

J’ai réellement l’envie de veiller sur elle ou c’est qu’un prétexte pour sécher cette sortie ? Je me suis posé la question tout le long du trajet.

L’infirmière comprend véritablement la situation d’Anzu et m’a laissé rester auprès d’elle.

Rassure-toi, ce n’est qu’un simple coup de fatigue, tu n’as pas de tracas à te faire.

J’ai l’air d’avoir de l’empathie, peut-être ?

Merci, madame.

J’ai dû attendre sept ou peut-être huit heures à son chevet. Je patiente, touche son front pour vérifier si la fièvre se calmait ou non.

Épuisé dû au calvaire de la veille, je me suis endormi.

Deux heures plus tard, j’entends un bruit assez flou, dans la chambre. Je ressens quelque chose de chaud touchant le haut de mon crâne.

Ses mains si douces, cette délicatesse dans le toucher…

J’ouvre les yeux et découvre Anzu qui a glissé ses doigts dans mes cheveux. Souriante, elle me murmure.

L’infirmière m’a expliqué… t’es resté là pendant dix-heures à m’attendre. J’vais beaucoup mieux maintenant, merci, Kinari.

Je garde le silence et profite des quelques caresses.

J’adore ça.

Kinari, j’suis désolée pour hier soir. Après que mes copines t’aient envoyé ça, j’ai pas réussi à trouver le sommeil. J’étais stressée, angoissée et voilà le résultat.

T’inquiète pas, c’est vrai que ça m’a un peu secoué, mais te met plus dans des états comme ça pour moi.

Avec son auriculaire, elle attrape mon doigt puis me regarde dans les yeux et ajoute joyeusement.

Je te le promets, Kinari. Et crois-moi, celle-ci, je la tiendrai.

Je la tiendrais ? Elle m’a déjà fait une promesse ?

Elle a un don pour me rendre si curieux…

T’as l’autorisation de sortir ?

Elle hoche de la tête.

Suis-moi, j’ai quelque chose pour toi.

Pour moi ?

Ouais.

Nous avons remercié l’infirmière et Anzu m’a accompagnée jusqu’à la porte de ma chambre. Je me retourne vers elle puis lui demande de m’attendre en fermant les yeux.

Lorsque je veillais sur Anzu, j’avais fait une pause pour grignoter. Devant le restaurant où j’avais mangé, j’avais vu le cadeau parfait dans une boutique de souvenirs : une écharpe. Elle était trait pour trait identique à celle qu’Anzu portait. Je l’avais donc acheté pour la somme de 2000 yens, l’entièreté de mes économies. Après l’avoir entre mes mains, j’y avais disposé mon parfum pour l’imprégner de mon odeur.

Ça va lui faire plaisir.

Après avoir récupéré l’écharpe, je ressors de la chambre, m’approche de l’oreille d’Anzu puis lui souffle.

Ferme les yeux, Anzu.

J’attrape avec finesse son écharpe et l’enfile. Je saisis mon cadeau puis la déroule autour du cou d’Anzu.

Tout est prêt.

Je lui murmure alors d’une douce voix.

C’est bon.

Elle ouvre les paupières, a un moment d’absence, puis un sourire se dessine lentement sur son visage. Ses yeux s’étincellent puis, petit à petit, ses larmes commencent à couler. Elle m’étreint puis me chuchote délicatement.

Merci, Kinari.

Ne me sers pas si fort, idiote.

Elle lâche son emprise, puis s’exclame.

J’en prendrais soin, Kinari, merci.

Je prendrais aussi soin de la tienne.

Elle attrape une seconde fois mon auriculaire avec son propre doigt et me demande en souriant.

Promis, Kinari ?

Promis, Anzu.

Elle le relâche, puis ajoute.

Je vais rejoindre mes copines. Bonne nuit, Kinari.

Bonne nuit, Anzu.

Quelle journée, j’en ai vu de toutes les couleurs…

J’ai esquivé avec chance l’interrogatoire de mes camarades de cellule qui ne m’ont pas entendu me coucher. La pression est retombée d’un coup.

Le second cadeau que j’offre à une fille, c’est seulement le second.

 

Mob : Personnage principal ayant toujours le visage neutre ( Mob Psycho 100 )

Bataille d’Atropathènes : Bataille opposant les lusitaniens au parses. ( The Legend Of Arslan. )

Yukinoshita : Waifu d’un triangle amoureux. ( Oregairu )

 

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Cliquez pour lire Kirameku Sukāfu en avant-première


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 5 –  Rencontre avec deux idiots. Menu Chapitre 7 – Rencontre avec son rêve.