«Est-ce… à quoi ressemble le monde? » Camilla sembla soudain réaliser quelque chose.

«C’est vrai, si nous roulons la carte, nous verront que les côtés s’assemblent. » Dit Roland en posant le crayon et en regardant ces orteils, son esprit s’égarant. Il ne savait pas si c’était une coïncidence ou non, mais dans l’histoire, Christophe Colomb avait voyagé du port espagnol de Palos pendant 70 jours et nuits et était arrivé sur le continent maintenant appelé Amériques, réécrivant ainsi notre façon de voir le monde. Joanna voyagea de la même manière, et fut la première à découvrir l’apparence générale du monde.

Bien que les deux avaient des intentions complètement différentes, leur méthode de découverte était exactement la même: l’histoire ne se souviendrait peut-être pas du nom de Joanna, mais le Groupe d’Exploration était devenu une réalité à cause de son ‘tour du monde’.

Mais c’était le but d’être un explorateur.

Pour Roland, le point le plus important était sans aucun doute de localiser exactement l’endroit où se trouvait la Terre Sans Fond et le Royaume Ciel-Mer.

Surtout le premier.

La découverte de Joanna lui donna la confirmation que l’actualisation du Domaine de l’Esprit n’était pas aussi loin qu’il l’avait imaginé, et c’était évidemment une bonne nouvelle. À tout le moins, ils avaient un objectif et un paramètre clair dans l’amélioration des conceptions des bombardiers et du Feu Céleste.

Bien que le Royaume Ciel-Mer qui soit situé au-dessus du ciel soit hors de leur portée, il était chanceux qu’ils se battent contre les Diables. Même s’ils se dirigeaient vers l’est, ils devaient atterrir sur la rive ouest du Pays de l’Aube, qui était encore très loin des Plaines Fertiles.

«Cela laisse une dernière question. » Rossignol grogna. «Qui est la femme rencontrée par Joanna près du gouffre? Il n’y a aucune explication qui expliquerait qu’il y ait des humains là-bas, et si c’est quelqu’un que Dieu a envoyé, elle n’avait aucune raison de l’aider, n’est-ce pas? »

Roland resta silencieux un long moment. «J’ai bien peur que ce soit le plus gros problème. »

«Pourquoi? » Camilla ne comprenait pas.

«Théoriquement, peu importe qui gagne ou perd la Bataille de la Divine Volonté, si le résultat final est toujours la destruction, alors Dieu est notre ennemi. » Il dit ensuite avec beaucoup d’hésitation: « Mais si le Gardien n’exprime aucune hostilité et a un concept complètement différent du bien et du mal de nous, alors… ils n’ont jamais vraiment pensé à nous. Une telle relation serait comme la façon dont nous nous occuperions d’un oiseau blessé. »

Les deux sorcières se regardèrent simultanément, choquées, mais elles sentirent ensuite des sueurs froides couler dans leur dos.

Elles savaient toutes deux que si un groupe d’oiseaux volait des céréales, les humains les tueraient sans hésitation. Mais personne ne traitait vraiment les oiseaux comme des ennemis, et ils pourraient même en sauver un ou deux des griffes d’un chat. Ce qui venait après était sans rapport avec le bien ou le mal, mais avec la préférence d’un individu.

La Bataille de la Divine Volonté avait traversé plusieurs cycles et personne ne savait combien de races avaient emprunté le chemin de la destruction. Mais la continuité de ces civilisations ne ferait pas hésiter Dieu. Même si la dame avait sauvé Joanna, ce n’était pas une action qui permettait de penser que Dieu était bienveillant.

«C’est… c’est vraiment effrayant. » Marmonna Camilla Dary.

«J’espère que ma théorie est fausse. » Dit Roland en soupirant. «Mais puisque nous devons arrêter la Bataille de la Divine Volonté, j’ai bien peur que nous ne puissions échapper à une confrontation avec Dieu. »

‘C’est le prix.‘

’Arrêtez votre acte stupide, vous ne savez même pas ce que vous affrontez! ‘

‘Tout sera réduit à néant, et notre travail au cours des milliers d’années sera gaspillé.’

‘Vous ne pourriez pas… supporter la lourde culpabilité provoquée par cette… horrible atrocité…’

Les mots résonnèrent à nouveau dans ses oreilles, comme si un film était en cours de lecture.

Après avoir payé le prix, la Bataille de la Divine Volonté continuait encore aujourd’hui, comment pourrait-elle être si facilement arrêtée?

Indépendamment de la réalité ou du Monde des Rêves, cette bataille était inévitable.

…

À la Baie de Sédimentation dans le Royaume de Wolfheart.

Tout ce qui restait de la zone résidentielle autrefois occupée par les Diables était en ruines. Mais après le renforcement progressif des armes et du personnel de la Première Armée et la capture d’ennemis non préparés, les Diables furent contraints de se retirer de la ville en un mois.

Les tours de stockage de la Brume Rouge sur la place avaient été bombardées par les Canons de Forteresse. Leur plan originel d’ordonner aux humains de transporter des Pierres Noires extraites du nord et de les utiliser comme des Diables inférieurs qui n’avaient pas besoin de la Brume Rouge pour construire plus de tours était une vision intimidante. Mais avant la réalisation du plan, les tours de stockage de la Brume Rouge qui étaient en cours de construction furent détruites par les canons.

Suite à la contre-attaque progressive des humains, le territoire occupé et contrôlé par les Diables diminua à un rythme perceptible, et des signes de restauration apparurent. Malgré la chute de la ville, le quai redevint occupé. Bien que les Diables aient détruit la majorité des routes et du quai pendant leur retraite, l’équipe d’ingénieurs reconstruisirent des routes temporaires en une semaine.

Pour ceux qui avaient échappé à la région de la Brume Rouge à travers de grandes difficultés, c’était sans aucun doute une bonne nouvelle. Mais tous ceux qui s’échappaient vers le Sud ne pensaient pas de cette façon.

«Bon sang, les rumeurs sont vraies. » Regardant les postes de sentinelle frontaliers installés le long des routes, Negan Murray dit avec dépit : «Qui aurait cru que les Diables destinés à Graycastle étaient si peu fiables? »

«Ce sont des monstres des deux côtés, l’un des deux côtés est seulement plus impitoyable. » Talos répondit avec indifférence. La moitié de son visage était cachée sous l’écharpe qui couvrait à peine les cicatrices qui s’étendaient sur son visage comme des vers sous-cutanés. «Mais puisqu’ils ont perdu le soutien des nobles, la famille Wimbledon va bientôt tout perdre. » À ce moment, il se retourna et regarda la foule alignée devant lui et dit avec une trace de férocité, «C’est suffisant tant que nous avons affaire à ce gars…»

«C’est vrai. » Negan était excité. «Quiconque compte sur ce type de Graycastle est notre ennemi. »

«Mais nous devons endurer pour le moment. » Talos saisit l’épaule de Negan. «Attends la première lumière, puis pense à la chasse. »

Bien que les Diables n’aient jamais reconnu leur propre échec, il était connu que le nombre de monstres autour de la Cité Sans Hiver avait diminué. Comparés aux citoyens ignorants, les nobles avaient des moyens d’obtenir des informations sur les lignes de front. Sachant que les démons de l’enfer étaient incapables de combattre Graycastle, la panique commença à se répandre parmi les nobles.

Comparé aux nobles avec de grandes et puissantes lignées, en tant que Chevalier, Talos n’avait pas beaucoup de fardeau. Il ne voulait pas travailler pour ces monstres affreux ni compter sur Graycastle envers qui il voulait se venger. Sachant qu’il n’y avait aucune issue possible s’il restait à la Cité de l’Hiver, il estimait qu’il était plus judicieux de déménager dans un pays neutre qui n’était pas sous le contrôle de Graycastle.

Bien sûr, n’importe qui pouvait chasser les réfugiés n’importe où. Il avait beaucoup de temps pour se venger, ou plutôt… pour le plaisir. Sans le savoir, il aimait avoir le pouvoir sur les autres. Le fait d’écouter les réfugiés demander pardon, crier de douleur, et hurler de chagrin lui procurait une grande satisfaction.

Chaque fois qu’il se plongeait dans le sang chaud, la douleur sourde des cicatrices sur son visage semblait s’estomper un peu, comme si les cicatrices répondaient à des offrandes sacrificielles.

Comme il était impossible de faire revivre sa famille, pourquoi ne pas profiter de ce plaisir?

Rien d’autre n’avait d’importance pour lui.