Ar gh! Doudou a dû regarder trop de films malsains récemment.
Alors que Song Shuhang était sur le point de se lancer dans une dissertation dénonçant ses préjugés à son encontre, son téléphone sonna.
Il y jeta un coup d’œil. L’administrateur du groupe de discussion, le Véritable Monarque Mont Jaune, l’appelait.
Il décrocha. « Allo, Aîné Mont Jaune ? Quoi de neuf ? »
– « Haha! Je vous avais parlé du fait que j’avais commandé une flotte de voitures pour vous et pour l’Estimé Vénérable Blanc. À l’heure actuelle, 13 d’entre elles ont déjà été envoyées dans un certain parking souterrain près de votre université. Quelqu’un vous contactera bientôt, et vous pourrez vous y rendre n’importe quand. J’ai déjà réservé tout le parking, vous pourrez y laisser les voitures. »
En l’entendant, le cœur de Song Shuhang manqua un battement. Après avoir obtenu son permis, il voulait naturellement un véhicule digne de ce nom. Outre le fait de voler libre comme l’air dans un ciel clair, tout homme rêvait d’une chose de la plus haute importance : frimer dans une voiture de luxe. « Pas de problème, je suis disponible n’importe quand! »
Le Véritable Monarque baissa alors la voix : « Autre chose. Est-ce que le Vénérable Blanc est à côté de vous ? »
– « Non. Je suis sur le chemin du retour après les cours. »
– « Alors c’est le bon moment pour en parler. Laissez-moi vous poser une question. Avez-vous remarqué qu’il a de la chance ? »
– « De la chance… Oui, effectivement. »
Par exemple, lors du tirage au sort à l’extérieur du centre commercial. Il avait gagné le meilleur prix! Et lorsqu’il faisait son contrat avec l’Esprit Fantôme, un corps lui est tombé dans les bras après un vol de quelques milliers de kilomètres, lui laissant une épée volante et une bague de bronze.
Il utilisait d’ailleurs l’arme comme moyen de transport temporaire.
– « Hum… Ça a bel et bien commencé. Soyez prudent, jeune ami Shuhang! Lorsque sa chance augmentera encore, vous devrez faire bien attention à vous! »
– « Prudent ? C’est-à-dire ? »
– « Imaginons la scène. Si une météorite s’écrase à côté de l’Honorable Vénérable Blanc, qu’il la découpe, et y découvre beaucoup de matériaux très utiles pour les cultivateurs désirant se faire un bon équipement… Il a de la chance, n’est-ce pas ? »
– « Oui ? »
– « Et si je vous dis que la météorite a failli s’écraser sur vous, qui étiez juste à côté du Respecté Vénérable Blanc, manquant de peu de vous tuer ou de vous blesser gravement ? »
Song Shuhang comprit aussitôt : « Véritable Monarque, vous voulez dire… que sa chance est souvent accompagnée d’un malheur ? »
– « Ce n’est pas tout à fait cela. Disons plutôt qu’on “ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs!” Tant que vous faites attention, vous pourrez avoir de bonnes choses, » soupira-t-il avec émotion.
– « D’accord, j’ai compris. » C’est donc pour ça que les aînés du groupe de discussion l ’ évitent ?
– « Une dernière chose. Considérez cela comme le conseil bienveillant venant de mon expérience personnelle en tant que votre Aîné. Vous devriez avoir plus de contact avec les jolies filles du salon de discussion, comme Douce Plume par exemple. Parlez-lui régulièrement en gardant sa beauté à l’esprit. Sinon, il y a la Fée Litchi. Elle est récemment rentrée d’un voyage à l’étranger après avoir botté le cul d’une déité aborigène qui l’avait offensée. Elle est souvent en ligne en ce moment, lorsque vous en aurez le temps, envoyez-lui des messages! Elle aime vraiment les selfies, vous pourrez l’admirer sous toutes les coutures. Regardez-les biens, et noyez-vous dans sa beauté! »
– « Quoi ? » Song Shuhang était confus.
– « Ne réfléchissez pas, contentez-vous d’entrer en contact avec ces grandes dames. Ecoutez vos aînés, et vous n’échouerez jamais! Bien, c’est tout pour le moment. Je raccroche. »
Bip bip… Il avait vraiment raccroché.
Le jeune homme gardait son téléphone contre son oreille, perplexe. « C’est marrant, j’ai toujours l’impression que les aînés ne finissent pas leurs phrases. Je n’y comprends rien. Pourquoi ne pas me dire les choses clairement ? »
Doudou tourna la tête et le regarda longuement. Il finit par hocher la tête d’un air entendu. « Ce n’est rien, n’écoutez pas ce débile du Mont Jaune. Il a juste l’esprit un peu tordu! »
– « … »
❄️❄️❄️
Dans la maison du Maître Praticien.
Le Vénérable Blanc s’appuya contre le mur blanc, prenant diverses poses toutes plus charmantes les unes que les autres. « Comme cela ? »
– « Oui oui, c’est parfait! » Devant lui se trouvait une jeune fille d’une vingtaine d’années, vêtue d’un uniforme de police. Elle tenait un appareil photo et tremblait en essuyant discrètement la bave au coin de ses lèvres.
Elle avait été envoyée par l’administration pour l’histoire des papiers du Vénérable Blanc.
Après trois autres prises, elle s’exclama : « Encore une dernière! Je choisirai la meilleure! »
– « Oh, bien sûr! Mais est-ce vraiment nécessaire d’en faire autant pour un simple papier ? » Même s’il était confus, il obtempéra et se mit de profil, une main devant son visage, prenant la pose.
– « Oui, oui! Il faut que ce soit parfait! » Elle parcourut ses trophées. Des dizaines d’images étaient enregistrées dans son appareil.
Quel dommage… Elle aurait vraiment voulu prendre quelques photos de plus, voire prendre ce “Song Bai” pour elle-même et le ramener chez elle. Qu’il était beau! De retour au poste, elle allait s’en vanter pendant un certain temps.
Song Bai. Le nouveau nom du Vénérable Blanc.
“Blanc” n’étant pas un prénom du tonnerre sur une carte d’identité, le Seigneur de Grotte Loup des Neiges ajouta le nom de famille “Song” lorsqu’il lui fit ses papiers.
Déçue de partir si vite après la dernière photo, elle lui laissa ses coordonnées. « Monsieur Song, vous recevrez le tout dans deux jours au plus tard. Mais si vous en avez besoin de toute urgence, vous pouvez me contacter n’importe quand, je ferai le nécessaire! »
– « Merci. »
Il lui sourit. La jeune femme rougit en portant son appareil photo à son visage, son cœur battant la chamade. Finalement, elle lui jeta un dernier regard, partant à contrecœur. Elle aurait voulu rester un peu plus longtemps…
Le Vénérable Blanc poussa un soupir de soulagement. Tout du long, il avait dû brider parfaitement sa propre aura pour éviter de libérer son charme dévastateur. Ce qui était épuisant.
Après son départ, il alla dans le jardin avec une énorme caisse.
À l’intérieur, il y avait ses trophées. Il avait lutté longuement la veille et ce matin-là pour tous les amasser. Outre la grande télévision, la machine à soda, les haut-parleurs, le cuiseur à riz et la plaque à induction, il y avait une hotte, un micro-ondes et un blender chauffant…
Sans cette demoiselle, il aurait pu démonter bien plus de choses.
Inutile de le préciser, tous ces appareils étaient foutus. Il avait donc soigneusement installé des illusions à leur place. Personne ne pouvait s’apercevoir au premier coup d’œil de la supercherie!
J ‘espère que le jeune ami Shuhang ne remarquera rien!
Il faut que je me débarrasse de tout ça avant son retour.
À ce moment-là… une jeune femme au visage rebondi s’était approchée de la maison, tentant prudemment de briser la formation défensive. Membre de la Secte des Voleurs Sans le Sou, la Jeune Maîtresse Candy faisait son entrée!