Le Chevalier des Elfes
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Véruza le dragon : Que veux-tu vampire ?

Arthur : Je suis venu vous demander de libérer mon maître.

Véruza : Merlin a eu le droit à un procès équitable, il a été jugé coupable, son exécution est programmée pour demain.

Arthur : De quoi mon maître est accusé ?

Véruza : De trafic d’œufs de dragon.

Arthur : Quelles preuves incriminent mon maître ?

Véruza : La liste est impressionnante, il y a des dizaines de preuves.

Arthur : Justement c’est louche, une personne comme Merlin qui a des milliers de pouvoirs, devrait avoir moyen d’assurer ses arrières, de rendre difficile la production de preuves contre lui.

Véruza : Il est vrai que j’ai moi-même quelques doutes sur la culpabilité de Merlin. Il y a tellement d’indices l’accablant, que l’on est tenté de croire qu’on a organisé un complot pour le faire tomber.

Arthur : Puisque vous pensez qu’il est possible que mon maître soit innocent, pourquoi ne pas me laisser un délai pour enquêter ?

Véruza : Il y a déjà eu des investigations sur Merlin.

Arthur : C’est vrai mais vous l’avez dit vous-même, vous soupçonnez l’existence d’un complot contre mon maître. Une deuxième enquête permettra d’effacer les doutes qui subsistent.

Véruza : Très bien, je t’accorde trois jours. Mais je t’avertis pour que le jugement contre Merlin soit remis en cause, il faudra des preuves solides. Des rumeurs ou de vagues indices ne suffiront pas à sauver ton maître.

Arthur le fort manquait d’éléments, et il avait peu de temps pour chercher des preuves innocentant Merlin l’exigeant. Le fort avait beau ne pas beaucoup aimer Merlin, il voulait quand même le sauver. Surtout que la mise à mort de l’exigeant serait particulièrement douloureuse. Les personnes accusées d’être trafiquants d’œufs de dragon étaient soumises à un traitement très rude. Elles subissaient le supplice du chaud froid. Un dragon brûlait les jambes du condamné à mort avec un souffle de feu, puis il congelait avec un sort de glace les bras de la victime. Le malheureux ressentait à la fois la morsure du feu et la dévastation du froid, jusqu’à ce qu’il décède.

Un dragon expérimenté pouvait faire durer la torture du chaud froid, pendant des jours voire des semaines. Le fort après une journée d’investigations ne trouva rien de probant, et il doutait de pouvoir sauver à temps Merlin. Il s’endormit en priant son dieu Proélium de lui venir en aide.

Arthur quand il rêva vit qu’il se trouvait dans un désert de sable blanc, où des énergies opposées se combattaient au niveau du ciel. Le fort reconnut la puissance divine de Proélium dans les nuages composés de feu sans fumée qui affrontaient des ténèbres opaques étouffantes.

Apparemment l’obscurité était très déterminée à empêcher une communication avec Arthur. Ce dernier observa seulement quelques secondes les nuages noirs, mais il ne put se retenir de frissonner. Il y avait une sorte de malveillance millénaire dans les ténèbres, une volonté qui glaçait le sang. Le fort sentit la présence d’une entité puissante animée de desseins fanatiques. Il décela dans l’obscurité une haine palpable et une volonté d’écraser vraiment poussée.

Arthur se demanda cependant de quelle manière il pourrait aider son dieu à triompher. Même s’il n’était pas très enthousiaste à se mesurer avec ce qui ressemblait à une force remplie de colère et d’une puissance inquiétante, il jugeait qu’il était de son devoir d’assister Proélium.

Par contre il ne voyait pas comment parvenir à soutenir sa divinité. Il n’avait pas d’équipement digne de ce nom, juste une veste grise et un pantalon de la même couleur. Il ne disposait pas d’arme à distance, ou d’épée, ni même d’un simple bâton. À première vue il s’avérait totalement démuni, puis il se rappela qu’il se trouvait dans un rêve, et que le monde onirique obéissait à des règles différentes du monde réel. Il suffisait de souhaiter avec beaucoup de zèle, et il était possible de produire des objets dans son rêve. Évidemment ce qui était créé dans un rêve ne servait pas une fois de retour dans la réalité, mais pour l’instant des créations oniriques pourraient avoir une utilité déterminante pour la cause de Proélium.

Ainsi Arthur commença par matérialiser immédiatement un arc et des flèches, mais les projectiles s’annonçaient particuliers, car ils pouvaient s’enflammer. Il restait le problème de la distance à priori vu que l’entité se situait à une hauteur supérieure à celle d’une montagne, mais dans les rêves les lois physiques ne s’appliquaient seulement si l’on n’y croyait. Pour faire simple dans le monde onirique avec de l’imagination et de la volonté, beaucoup de critères étaient modifiables par la seule force de la pensée.

Par conséquent le fort était capable de toucher sa cible, même si en apparence une distance énorme les séparait. Alors Arthur banda son arc après avoir enflammé une flèche, et expédia un projectile en plein sur les ténèbres. Son intervention parut dérisoire dans un premier temps car pendant quelques secondes rien de nouveau se passa, il y avait toujours une sorte d’égalité entre les deux puissances ennemies combattant dans les cieux. Mais il y eut un changement, l’obscurité se mit à s’intéresser au fort, en descendant vers le sol.

Ainsi Arthur se demanda s’il ne commit pas une erreur monumentale en intervenant dans le combat de forces divines. Puis il se reprit, il n’était plus temps de faire machine arrière, et de toute façon le fort considérait comme dégradant de rester neutre quand sa divinité connaissait des difficultés. Bien sûr Arthur éprouvait quand même une belle peur malgré sa fidélité à son dieu.

Il affrontait un adversaire formidable, dont les réactions risquaient de lui jouer de sacrés tours. Cependant le fort choisit de faire fièrement face, bien qu’il ne contrôle pas complètement certains signes de peur, notamment le tremblement de ses jambes et la présence d’une sueur abondante sur son visage. Il manifestait toutefois un comportement beaucoup plus hardi que de nombreuses personnes. La majorité des gens aurait fui ou se serait fait tout petit en se cachant en présence des ténèbres vivantes. Proélium essaya d’empêcher l’obscurité de se rapprocher d’Arthur, mais il fut confronté à une furieuse contre-attaque qui gênait sa progression.

L’obscurité amusée ou peut-être curieuse à propos d’Arthur accentua la pression sur le feu céleste. Aussi elle arrivait à diriger une partie de sa masse noire vers le fort. Celui-ci eut pendant une petite seconde le réflexe de tomber à genoux et de supplier son dieu de mobiliser davantage de puissance pour le sauver.

Néanmoins il croyait que ce n’était pas un comportement honorable, aussi il se mit à tirer frénétiquement des flèches enflammées, il envoyait non pas un projectile toutes les dix secondes, mais trente à quarante traits en feu par battement de cœur. Arthur comprit certaines règles des rêves, notamment le postulat selon lequel il était possible de développer des performances ahurissantes dans les songes, que le monde onirique rimait avec l’étiolement partiel des limites pour le potentiel physique.

Ainsi une personne chétive dans la réalité était capable de jongler avec des haltères lourds en guise d’échauffement dans ses rêves. Par contre la puissance magique restait une donnée en partie cloîtrée dans le monde onirique, un mage débutant avait besoin de sacrées circonstances pour l’emporter contre un sorcier accompli dans un songe.

Aussi la cadence frénétique pour viser avec des flèches d’Arthur ne suffisait pas à empêcher les ténèbres de progresser vers lui. D’ailleurs le fort cessa de tirer à cause de l’effet hypnotique de l’obscurité. Il possédait une volonté peu commune, mais pas assez pour résister à la force mentale déployée par son adversaire. Proélium redoubla d’efforts pour contrer les ténèbres, mais il ne parvenait à se déplacer que lentement. À la manière d’un escargot il grignotait qu’une faible distance à chaque minute.

Il tentait de protéger désespérément un de ses élus de l’appétit vorace ou des tentations de l’obscurité. Cependant il n’était pas assez puissant pour imposer son désir. Ainsi les ténèbres bougeaient nettement plus rapidement que Proélium vers Arthur.

Elles éprouvaient un intense sentiment de satisfaction à l’idée de pouvoir contrarier un dieu connu pour son implication à lui nuire. Chaque partisan de la divinité qu’elles parvenaient à corrompre était un splendide trophée. Bien sûr il faudrait déjà faire basculer dans un camp opposé le fort avant de crier victoire. Toutefois l’obscurité était assez confiante, elle décelait beaucoup d’ambition et de colère à l’intérieur de sa proie, des émotions qui faciliteraient les négociations. Même si Arthur était un adepte fervent de Proélium, il n’en demeurait pas moins une personne avec ses faiblesses morales, et il subissait des circonstances qui alimentaient chez lui un désir de revanche, une volonté de s’élever socialement, en prenant certaines libertés par rapport avec l’honneur.

Alors les ténèbres pensaient sincèrement qu’en déployant les bons arguments, elles arriveraient à séduire le fort. Elles finirent par happer complètement leur proie, et à le faire tomber dans une sorte de coma surnaturel au grand désarroi de Proélium.

Quand Arthur émergea de l’inconscience, il se trouvait dans un autre endroit à la place du désert chaud, il était dans une étendue se caractérisant par sa splendeur matérielle, il se trouvait dans un palais avec un faste digne des nobles les plus snobs.

Il y avait un roi avec une couronne sur un trône au-dessus d’un escalier fait de dizaines de marches qui observait avec un grand intérêt le fort. Il avait une apparence surchargée, des bagues à chaque doigt, et bien quatre à cinq épaisseurs de vêtements somptueux en soie noire. Son visage elfique était dissimulé en bonne partie par un masque de tissu noir, à part ses longues oreilles il n’était pas possible de distinguer grand-chose de sa tête. Le fort observa les alentours, les fenêtres permettaient de voir dehors un ciel composé de nuages noirs, la lumière du soleil était bien voilée.

Dehors de misérables esclaves trimaient dur pour dresser d’immenses pierres taillées en forme de triangles. Des milliers de gens suaient et criaient afin de dresser des monuments à la gloire de leurs maîtres. Tandis que des travailleurs maigres s’affairaient à trimer dur pour des buts inconnus d’Arthur, ce dernier était dans une grande pièce assez spacieuse pour accueillir des milliers de gens assis. Il y avait de riches personnages qui regardaient avec une grande déférence le monarque, et aussi une crainte palpable.

Apparemment le souverain s’avérait un individu autoritaire, du genre à faire passer ses désirs pour des ordres formels. Le fort reconnaissait que le roi disposait d’une autorité impressionnante, mais il en fallait bien plus pour mériter son respect. Arthur n’était pas une personne à s’incliner pour un individu de glorieuse naissance qu’il méprisait, sans une puissante contrainte. Or pour le moment il jugeait que son interlocuteur royal aurait bien besoin d’un coup de pied dans le derrière. Il respirait la suffisance et l’orgueil à un point écœurant. Toutefois le fort se retenait d’agir de façon agressive à cause de son instinct de survie.

Le monarque était peut-être un crétin bouffi rempli d’arrogance, mais il avait une puissance magique indéniable. Arthur détectait chez le souverain un niveau de puissance mystique qui surpassait allègrement celui de son maître Merlin. Pourtant son mentor passait pour une référence légendaire chez les elfes, un être au potentiel surnaturel mythique.

Mais le roi était à première vue plusieurs crans au-dessus, même s’il appuyait sur d’autres sources que la magie harmonieuse, qu’il semblait tirer profit d’une vile sorcellerie. Cela ne changeait pas le fait que le monarque représentait un grave péril pour ses ennemis. Aussi bien que l’instinct d’Arthur lui commandait de livrer bataille contre le souverain, sa raison lui hurlait de différer l’assaut. Quand le roi parla, sa voix était étrangement déformée comme sous l’effet d’un sort, d’une astuce surnaturelle pour encore mieux dissimuler son identité.

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