La Tour des Mondes
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« Terre en vue ! »

Emy me réveille et je me redresse. Deux jours viennent de se passer sans que rien ne change.

Je peux effectivement voir la côte. On a fini par l’atteindre et je pense que l’on est encore loin de la fin du monde. Tout va bien, même si le Nord du continent est désertique, nous avons encore assez de nourriture pour quelque temps, l’eau sera peut-être compliquée, mais Emy m’a dit qu’elle pouvait en faire apparaître avec de la magie et même si pour l’instant nous en avons encore assez, ce sera peut-être utile un jour.

Thif nous dit que si nous longeons la côte, nous finirons par arriver dans un port.

Je dis à Emy de remettre son armure puisque nous allons arriver dans peu de temps et que nous ne savons pas comment deux grimpeurs seront reçus une fois sur la terre ferme. Vu comment Thif a réagi c’est possible que l’on se fasse insulter voir frapper par les habitants.

— Dis-moi-le vieux, j’espère au moins que tu n’es pas là pour te battre au moins ?

– Pas de raison.

— Tu peux en dire un peu plus maintenant ?

— …

J’aurais essayé au moins. Le bateau s’approche de la terre après quelque temps et je peux voir quelques palmiers par endroit ainsi qu’un peu d’herbe, quelques dunes de sable, mais rien de vraiment intéressant. La voile nous permet d’avancer sans trop de problèmes et le courant fait le reste, mais le paysage ne change pas.

Soudain, je peux entendre un sifflement dans les airs. Aussitôt, Emy attrape son bouclier en criant « À couvert ! ». Thif étant le plus près d’elle il agit comme s’il avait l’habitude et se place derrière elle en mettant une main sur son épaule.

Je me contente de compter les flèches et d’observer la côte en demandant à Micha de garder un œil sur les projectiles les plus dangereux. À une distance pareille et en plein jour ça, va être difficile de me toucher avec quelque chose de ce genre. J’esquive deux carreaux pendant que les autres vont se planter dans le bois ou tombent dans l’eau.

— Arrête de frimer Nomad, tu pourrais faire comme tout le monde et te protéger.

— Ne me dis pas que tu as peur de quelques flèches ?

Je la regarde en souriant, pour une fois que j’ai l’impression d’être plus à l’aise dans une situation qu’elle, je ne vais pas manquer cette occasion pour l’embêter.

« Ils ne sont que six cachés derrière les dunes. Sans doues sur des chevaux vu qu’ils n’ont pas l’air de vouloir s’arrêter. Le vieux tu as une idée de qui ils sont ? »

Il secoue la tête pour me dire que non et ajoute que ce sont probablement des bandits pour attaquer comme ça. Emy de son côté passe le bouclier au vieil homme qui l’attrape, mais qui semble avoir du mal à le brandir à cause du poids. Il réussit néanmoins à se protéger pile au moment où une flèche arrive sur lui et ricoche sur le métal avant de tomber à l’eau.

Emy de son côté s’approche de moi sans vraiment s’intéresser aux flèches. J’imagine que six archers ne suffiront pas à la décontenancer finalement, mais c’est tout de même impressionnant qu’elle n’ait même pas à regarder les flèches pour les esquiver. Micha me permet de faire ça puisqu’elle surveille, mais on dirait qu’Emy fait ça à l’instinct. Elle reste bras croisés à côté de moi à esquiver sans trop de problèmes et regarde ce qu’il se passe sur la dune. Je décide de demander au vieil homme son opinion.

« On fait quoi du coup ? Thif c’est à toi de me dire, qu’est ce que des grimpeurs ne feraient pas ? »

Thif me regarde en riant chaleureusement, malheureusement une flèche l’arrêtera et l’obligera à fixer à nouveau le ciel en serrant les dents.

« Des grimpeurs iraient probablement se battre, mais sans savoir qui ils sont et pourquoi ils attaquent ce n’est pas une bonne idée. Ce bateau n’a pas de bannière et une milice pourrait très bien nous prendre pour des voleurs et vouloir se débarrasser de nous avant que nous fassions quoi que ce soit. Mais si eux sont des voleurs alors c’est une autre histoire. La meilleure solution reste de s’éloigner de la côte jusqu’à ce que nous trouvions un port. »

Je regarde Emy qui hausse les épaules, même si elle semble avoir eu envie l’espace de quelques instants de se diriger vers la côte pour se battre j’ai l’impression que l’opinion de Thif a un effet sur elle et que comme moi elle attend de voir si ce qu’il dit fait suffisamment sens. Juliette a l’air du même avis alors que j’y réfléchis et je ne comprends pas pourquoi c’est Micha et pas Juliette qui s’entend le mieux avec Emy. Leur façon de penser a l’air pourtant similaire ?

Sur la côte, je peux alors voir un cavalier en haut de la dune qui se met à crier quelque chose en nous désignant de la pointe de son arc, il n’a pas l’air très content. Je lui fais un signe signe de main pour me moquer de lui gentiment et décide d’éloigner le navire en changeant de direction le gouvernail. Derrière moi, Emy me tapote le bras et me dit me retourner.

Au loin sur l’océan je peux voir cinq voiles blanches qui se dirigent dans notre direction. D’après la forme de la voile, j’ai l’impression que ce sont aussi des Drakkars.

— Thif, ce sont des alliés ou des ennemis ceux-là ?

— … Probablement des ennemis.

— Les tiens ?

— Sans doute des pirates, mais ils sont normalement sensés rester plus au nord d’ici.

— Et on fait quoi cette fois-ci ?

— On se dirige vers le port. Cinq navires signifient qu’ils sont maximum 150, vu l’état de notre bateau se sera difficile de fuir.

Emy se met à siffler en regardant les voiles au loin. Soudain et venant de leur direction, on peut entendre une sorte de cor qui résonne. Thif en entendant ce bruit se fige et nous dit qu’il vaut mieux que l’on trouve un port rapidement, car sinon on devra se battre. Je le regarde quelques instants et me contente d’acquiescer. Il y a trop de monde sur ces navires et ce serait stupide de vouloir s’en débarrasser, mais sa réaction n’est pas anodine.

Je regarde à l’intérieur de notre drakkar, mais malheureusement sans rame et avec la voile dans un état pitoyable à cause de la tempête, nous ne risquons pas de pouvoir accélérer, il n’y a que le courant pour nous aider.

Sur la dune, les cavaliers semblent avoir pris de l’avance en galopant sur la plage et s’ils partent par là-bas, c’est sans doute qu’il y a quelque chose, ce qui est rassurant si ce sont des gardes et pas du tout si ce sont des bandits.

Par contre vu la réaction de Thif en entendant le cor, la vraie menace semble venir des navires. Malheureusement, nous ne pouvons que nous laisser porter par le courant.

*

Derrière nous, les navires se rapprochent et le cor retentit plus fort. La vitesse n’est pas du tout la même entre nous et eux, mais il semble qu’il y ait un espoir. Devant nous se dessine un petit port de pêcheur qui semble avoir été fortifié par des murs de pierre qui ont plus l’air d’être là pour délimiter le village que réellement le défendre.

Et d’après les marques sur le sable, les cavaliers sont sans doute originaires de ce village et nous ne tarderons pas à les rencontrer…



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