Le Chevalier des Elfes
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Morgane l’elfe blonde qui aimait que les gens masculins et féminins admirent ou soient jaloux de son décolleté, n’oubliait pas sa rancune. Elle avait la ferme intention de s’occuper elle-même du cas d’Arthur, elle avait diverses raisons pour ne pas aimer le fort, certes il y avait la déchéance d’Othion qui alimentait sa rancune, mais aussi une certaine hostilité. Morgane n’était pas la plus haineuse des elfes à l’égard des hommes, elle ne témoignait pas un racisme particulier contre les humains, mais elle trouvait franchement idiot que quelqu’un comme Arthur commande des elfes. Elle estimait particulièrement dangereux qu’une personne avec une rage contenue comme le fort devienne un officier. En prime elle appréciait beaucoup l’idée de damer le pion à Lancelot, de le contrarier en détruisant la vie d’un de ses protégés. Elle avait aussi une rancœur contre lui, car Lancelot le préféré du patriarche de leur famille se vit attribuer des biens très convoités par la blonde, notamment le domaine le prestigieux, un superbe château entouré de terres magnifiques.

Morgane comptait sur divers moyens pour faire chuter Arthur, elle n’avait pas peur de jouer les séductrices en dernier recours, de coucher avec d’autres personnes afin d’en faire des agents destinés à la perte du fort. Même si elle préférait recourir à ses atouts physiques en priorité pour sa carrière personnelle. Pour le moment elle jouerait surtout la carte de la collecte d’informations, notamment de l’usage de la magie d’espionnage afin de déterminer les points faibles d’Arthur.

Elle se prépara à recourir à un sort de voyance pour déceler les failles de sa cible, découvrir les incartades passées ou présentes de sa victime. Ainsi Morgane consulta une boule de cristal dans une pièce spéciale, un endroit rempli de symboles ésotériques gravés en argent et en or, et avec des parois faites dans un bois noir, une pièce de petite taille pouvant à peine contenir quatre personnes assises, mais néanmoins un lieu intéressant pour les gens avides de renseignements. En effet la pièce permettait une canalisation accrue des forces surnaturelles dans la magie de voyance, elle apportait un accroissement des facultés mystiques d’espionnage. Aussi Morgane nourrit de grands espoirs de deviner des secrets embarrassants sur Arthur.

Cependant la séductrice se heurta à un mur d’apparence inviolable. Apparemment le fort bénéficiait de protections magiques particulières afin de se protéger des investigations magiques. Morgane eut beau essayer presque avec frénésie d’obtenir des informations sur sa cible, elle ne parvenait pas à dénicher des renseignements valables.

Elle ressentit de la colère durant un premier temps, elle n’appréciait pas la perspective d’être confrontée à une résistance inhabituelle. Puis elle se calma assez rapidement, car elle éprouva un début d’excitation. Elle allait devoir aller sur le terrain, payer des espions et se livrer à des entourloupes non surnaturelles afin de grappiller des informations sur sa proie. Elle serait contrainte de faire comme à ses débuts dans la vie politique, de ne pas compter sur la magie afin de faire avancer ses plans.

Elle se tâta pour établir un plan retors. Le plus simple pour piéger Arthur sans user de sort, était de s’arranger pour qu’il soit dans le collimateur du comité de discipline, une instance de l’école de Sar composée de professeurs et d’officiers militaires chargée de réprimer les fauteurs de troubles et ceux qui ne respectaient pas les règles. Aussi Morgane prit rendez-vous avec le plus influent des responsables de la discipline, Asi le professeur d’éducation morale.

Elle le rencontra dans un bureau à Sar, le lieu de travail de l’enseignant était assez spartiate, à part quelques chaises, une table de travail, de l’encre, des feuilles de papier et une étagère avec quelques livres, il n’y avait pas grand-chose.

Il se trouvait quand même un élément décoratif qui attirait franchement l’œil, un tableau accroché à un mur avec des dorures dans le cadre. Mais ce n’était pas un dessin ou une peinture qui s’avérait représenté, il s’agissait plutôt d’une suite de mots, en particulier de noms et de prénoms, ceux assignés avec de l’encre noire se révélaient des symboles d’infamie car il s’agissait des traîtres et des indignes, des personnes ayant étudiés à Sar mais ayant trahi la cause des royaumes elfes, ou qui firent preuve d’un comportement jugé comme particulièrement dégradant comme la lâcheté face à l’ennemi sur un champ de bataille. Par contre les gens bénéficiant d’une encre rouge étaient les valeureux, des élèves qui eurent d’excellentes notes à leurs examens, et qui témoignèrent des qualités morales remarquables en tant que militaires.

Morgane fantasmait avec ardeur sur le fait de s’arranger pour qu’Arthur ait le droit à de l’encre noire. Normalement seuls les misérables parmi les misérables, les êtres avec une attitude vraiment méprisable y avaient droit, mais la séductrice voulait voir les choses en grand dans sa quête de vengeance contre le fort. Elle espérait vraiment parvenir à couvrir d’une réputation exécrable son ennemi. Quand elle se fixait un objectif de représailles, elle ménageait rarement ses efforts, elle sortait souvent le grand jeu.

Morgane : Je suis assez intéressé par le cas d’Arthur, cette personne passe pour un sacré énergumène d’après certains.

Asi : En effet mais pour l’instant il est intouchable, car il sait respecter les formes.

Morgane : Vous êtes donc dans l’incapacité d’apprendre le respect des elfes nobles à Arthur ?

Asi : J’aurais besoin d’une occasion spéciale pour pouvoir remettre sur le droit chemin l’énergumène.

Morgane : La morale me tient à cœur, j’ai pour principe de soutenir de toutes mes forces ses défenseurs.

Asi : J’aimerai bien sévir mais le général Lancelot protège le cas à problème. Il faudrait déjà qu’Arthur perde son puissant protecteur pour que je puisse agir comme je le veux.

Morgane espérait obtenir un soutien de la part du comité de discipline, mais elle fut assez déçue. Si Asi la personne avec la réputation la plus carriériste, l’individu jugé comme l’enseignant le plus ambitieux de l’école de Sar ne lui apportait pas d’aide. Asi était une personne qui pensait que seuls les nobles méritaient d’être des officiers, mais il était aussi une personne prudente, et évitait de fâcher des gens prestigieux comme Lancelot. Cependant la séductrice risquait de perdre son temps en cherchant à monter une cabale, en essayant de mettre de son côté le personnel de l’école contre Arthur. Une fois qu’elle fut de retour dans sa chambre, cette dernière se livra à une vive démonstration de mécontentement. Elle tapa du pied contre les murs à l’intérieur de l’auberge qui lui servait de lieu d’accueil.

Brusquement sa boule de cristal se mit à sonner, à répandre un bruit rappelant celui d’une cloche. C’était étrange seule une poignée de personnes pouvait l’appeler. De plus Morgane n’attendait pas de rapport tout de suite, elle se demanda si elle devait répondre ou désactiver les fonctions magiques de sa boule. Puis elle accepta l’idée de répondre à l’appel, il s’agissait peut-être d’une communication importante.

Elle eut la surprise d’apercevoir le visage de Lancelot. Elle n’arriva pas à masquer sa profonde surprise, elle se demandait bien comment ce parent éloigné avait eu accès à la formule magique pourtant compliquée et difficile à obtenir afin d’envoyer un message sur la boule. Puis Morgane se rappela que son interlocuteur était un général qui aimait s’entourer des meilleurs éléments dans leur partie, en particulier de mages très doués.

Alors il était compliqué mais pas impossible pour Lancelot d’arriver à obtenir des renseignements assez difficiles d’accès à l’origine, en tirant les bonnes ficelles, en s’appuyant sur des magiciens puissants. Le général était d’ailleurs une personne connue pour avoir un réseau d’espionnage très touffu, il passait pour quelqu’un capable de découvrir les secrets les plus inavouables des rois elfes.

Heureusement il avait assez de sens de l’honneur et de patriotisme pour ne pas tenter d’espionner des monarques appartenant à sa race. Même s’il concevait que connaître des informations embarrassantes sur des elfes hauts placés pouvaient apporter beaucoup d’argent, Lancelot répugnait à collecter des renseignements sur des gens puissants. Il était conscient que si l’espionnage était révélé au grand jour cela générerait des représailles embêtantes. Mais en plus il tenait à ne pas malmener davantage la réputation fragile de son armée.

Lancelot : Morgane réponds moi. Je sais que tu es là !

La stupéfaction de Morgane dura plusieurs secondes, ce qui la fit penser à certaines choses avant de commencer à parler.

Lancelot avait beau avoir enchaîné nombre de victoires pour les elfes, son refus du conformisme martial, son attrait pour la poudre explosive et la magie au détriment de l’épée et de la lance lui valaient de l’antipathie. Comme son armée était relativement indépendante, il gérait comme il le souhaitait l’armement de ses soldats, cependant son appétit d’innovation lui attirait quantité de reproches.

Toutefois Lancelot décida de faire une exception pour Arthur en farfouillant sur Morgane. Il ne désirait pas pousser trop loin le conflit. Néanmoins il se sentait aussi prêt à se fâcher durablement avec son interlocutrice, si cette dernière persistait à se montrer vindicative contre le fort. En effet Lancelot voyait Arthur comme une chance pour elfes, un successeur potentiel pour reprendre ses objectifs dans le cas où il lui arriverait malheur. Il avait une habitude qui pourrait lui valoir un jour la prison, son amour du jeu. Pour l’instant il avait des finances personnelles saines, mais il craignait sur le long terme, la déchéance sociale, tellement l’appel de la grosse mise se faisait chaque semaine plus séduisant. Donc il jugeait important de former des successeurs.

Il était conscient que placer ses espoirs dans un humain, cela semblait particulier. Mais le fort se démenait vraiment beaucoup pour les elfes, et il accomplit déjà de grandes choses sur le champ de bataille. Il n’était pas sans défaut, il avait en lui une rage intérieure. Cependant selon Lancelot, il constituait quand même un superbe atout pour les elfes.

Et si Morgane s’obstinait à réclamer la déchéance d’Arthur, elle aurait une suite de très mauvaises surprises. Elle risquait de tomber de haut, de perdre un statut social qu’elle construisit pendant plusieurs siècles.

Lancelot : Morgane j’ai appris des choses plutôt déplaisantes, tu essayes de t’acharner sur Arthur, cela me déplaît profondément.

Morgane : Comment es-tu déjà au courant ?

Lancelot : Nous avons un ami commun, une personne que tu as visité récemment qui m’a informé de tes manigances.

Morgane : Je suis déterminée à aller jusqu’au bout, rien que pour le plaisir de te contrarier, je suis prête à continuer. Et puis Othion mérite bien une vengeance.

Lancelot : Othion était un monstre, il a commis des crimes terribles contre d’autres elfes, tant qu’il ne se repentira pas, il ne méritera aucune considération.

Morgane : Et Arthur est parfait, c’est ça ? Il aime le sang et les combats à un point presque pathologique.

Lancelot : Tout le monde a en soi des ténèbres intérieures, et tu es mal placée pour jouer les donneuses de leçon. Ton amour de l’intrigue et du complot a brisé la vie de nombre d’elfes prometteurs. Arthur au moins défend avec énergie nos semblables.

Morgane : Tôt ou tard il amènera un désastre sans précédent, à moins qu’il ne soit neutralisé.

Lancelot : Bats Arthur dans un défi intellectuel, et je ne le protégerai plus de tes agissements, mais s’il gagne tu le laisseras en paix.

Morgane : Marché conclu.

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